Midi pile.
J’ai croisé cet énergumène de Regal. Le pote de toujours. J’m’ennuyais avant et j’me suis dit, tiens, c’est l’heure d’aller manger. En fixant mon ami, je cligne des yeux et je lui adresse un sourire effacé. Le genre de sourire tellement léger que personne n’apercevrait mon humeur positive. Le genre de sourire qui dit que dans quelques secondes j’vais dire une connerie monumentale :

- Tu veux te régaler ?

Je glousse. Cette blague, c’est du vu. Du revu. Et du re-revu. Mais je sais qu’il va rire. Il a toujours ce sourire naïf, parfois jusqu’aux oreilles. Je me dirige alors vers la cuisine du manoir. Une cuisine agréable avec tout ce qui faut. Première chose que je fais lorsque je passe la porte : j’m’approche du réfrigérateur et je l’ouvre. Ma curieuse petite main s'approche et sort des concombres frais et des tomates bien rouges. Une salade. Ce sera suffisant.
Je pose tout sur la table et je m'assieds. Patienter. Oui. J’patiente. Regal n’est pas mauvais en cuisine. Et moi, j’ai aucun talent.

J’croise le regard du jeune homme. Parfois, j’ai l’impression qu’il me juge dans mon comportement. Je ne suis pas flemmard. C’est juste que ça m’ennuie de devoir cuisiner. Et je sais surtout que si je me sers d’un couteau, j’vais perdre deux ou trois doigts. Sûr et certain. On va éviter les catastrophes pour ne pas faire de cauchemars la nuit. Je tape mon index gauche contre la table puis je sifflote pour éviter de bailler devant mon ami, par simple respect. Il est cool avec moi, il me fait à manger.
Une vraie mère au foyer ce type.

Attendre. Seule action possible à faire.
Aucune idée d’initiative à prendre. Quel bon à rien que j'suis. Je le regarde faire. Et j’remarque à mon tour qu’il m’observe de temps en temps. Ça doit être ennuyeux de me voir avec cet air de fatigué qui n’en branle pas une. Puis il ouvre la bouche pour parler. Mes yeux fixent bêtement un point vide devant la table. Apparemment ce qu’il me dit semble important pour lui. Mais mon visage semble porter aucun intérêt pour ses paroles. Pourtant je l’écoute bien, et ce qui me semble étrange c’est de la façon dont il tourne autour du pot. Essayer d’en parler à Enzee, puis les autres gens du manoir. Qu’est-ce qu’il essaye de faire à part attirer l’attention sur moi ?

- Euh... J’suis là aussi.

Ai-je fait remarquer en tournant doucement ma tête d’idiot vers lui.
Je ne rajoute rien de plus pour le moment. Je le regarde juste couper une tomate. Pendant quelque seconde, la tomate me fait penser à la couleur de mon gilet. Une étrange pensée me travers l’esprit : j'me suis imaginé être à la place de cette tomate. L’idée est carrément stupide.
Du coup je fixe les yeux de Regal très intensément. Jusqu’à ce qu’il me remarque.

- Tu peux m’en parler à moi aussi.

Mes sourcils se froncent automatiquement. Pas par mauvaise humeur, non au contraire. Je suis juste déçu qu’il m'en parle pas directement. Il fait le jeu du « j’ai un truc à dire » mais « je sais pas à qui le dire » donc… « je fais genre j’ai pas pensé à toi ».
C’est un peu relou comme attitude. Enfin, c'est comme ça que je le prends.
Mais je vais rien dire parce que c’est mon super pote. Et puis il me fait à manger. Alors j’me dis que ça devrait aller. Pas besoin d’une remarque de ma part. Je veux pas lui faire du mal. J’devrais peut-être me rendre utile à la place, non ?
Moi le plus grand maladroit du manoir, je vais tenter de faire une bonne action, par ma propre volonté. Mais...
Je veux juste l’accord de Regal.

- J’mets la table ?

Ultime question. Mais demander comme ça. C’est pas trop du foutage de gueule ? Je sais pas, c’était censé être une superbe initiative. J’pose la question et je le fais pas. Merde. Je me sens terriblement con. Une grimace sur mon visage.
Et des rougeurs aussi.

Le malaise.
Dix sur dix sur l’échelle de Villejuif.

Définition du malaise :
Ventre qui se serre. Sueur qui coule sur les tempes. Pommettes rosées.
Je veux rattraper le coup. Pour briser ce silence. Au final, je crois bien que je l’ai blessé, alors que ce n’était pas mon objectif. Ma mâchoire se serre. Émet un petit grincement désagréable de mes dents. Il répond à ma demande avec une totalité de voix rassurante. Je me lève docilement, sans dire un mot. Dire un mot avec moi serait la pire des maladresses.
Il me regarde et m’explique que cette fameuse discussion ne concerne qu’Enzee et lui. Ah, alors c’est certainement quelque chose d’ennuyant. Tant que ça ne me concerne pas. C’est ennuyant.
Pourtant j’aimerais pouvoir partager un truc avec lui. Pas simplement de la bouffe. Tout le monde peut se partager de la bouffe. J’veux un truc personnel. Ni un cinéma. Ni une conversation fatigante. Rien de tout cela. Je veux lui faire découvrir ma passion. Peut-être que j’devrais prendre une autre initiative. Une vrai cette fois. Comme ça le malaise : volatilisé.

- J’aimerais regarder les étoiles avec toi.

Dis-je en ouvrant le placard de la cuisine. Je retourne alors la tête vers lui pour esquisser un sourire amicale. Un petit sourire. Très petit. Vraiment petit. Mais je sais que Regal peut le voir. Ou simplement le ressentir.
Cette demande me tient à cœur du coup je reste pas très insistant là-dessus. Par peur qu’il refuse.

- Si tu veux, hein...

Je récupère alors une assiette bien dans ma main. Mais une sensation étrange s’empare de mon corps. Mon regard se pose sur l’objet en porcelaine. Sûrement que ma faim veut se faire entendre. Enfin… c’est étrange.
J’ai l’impression d’avoir la nausée.
En même pas quelques instants.

Mon visage se dirige vers Regal. Le sourire s’efface. Si ça se trouve, le teint de mon visage est aussi blanc qu’un cachet d’aspirine. Belle métaphore pour me décrire. Je suis déjà aussi blanc qu’une lune. Pas n’importe quelle lune hein. J’emploie juste ce mot pour la poésie.
Je fais un pas. Deux pas. Puis je me stoppe en me disant qu’un nouveau malaise va venir.
Et c’est certainement moi qui vais le subir. L’assiette glisse de mes mains. S’étale sur le sol. Part en d’innombrables morceaux. Je savais que j’aurais du rester assis.

- Oups…

Je me baisse. Le mal être s’intensifie.
Je ramasse un bout blanchâtre, le plus gros, pour éviter de me blesser. Mes yeux se portent sur mon ami. Comme pour lui demander de l’aide. Mais je ne dis rien du tout.
Car si j’ouvre la bouche, j’ai l’impression que je vais gerber mon petit déjeuné. Mais cette pensée disparait aussi vite que le mal de crâne que je commence à avoir. C’est familier. Mon corps se recule et bascule. Je tombe parmi les débris de cette pauvre assiette que j’ai lâchée. Je ferme ensuite mes yeux, en plaçant mes mains fortement contre ma tête.

Début du souvenir.

Une assiette tombe. Il sursaute. Une femme s’approche. Son visage est vide. Un vide volontaire ? Elle est blonde et ses cheveux ondulés tombent sur ses épaules. Elle hurle. Elle hurle ses tripes comme si quelque chose de grave à provoquer sa rage.

- TU N’ES QU’UN BON A RIEN !!

Elle le pousse, contre le mur. Il se laisse tomber et se recroqueville. Elle le frappe à l'aide de coups de pieds. Il s’isole. Il souffre.
Mais il ne pleure pas.

- IMPARFAIT. IMPARFAIT. IMPARFAIT. IMPARFAIT. IMPARFAIT !!

Elle continue. Ses coups. De répéter sans cesse, ce mot si dérangeant. Ce mot qui semble l’agresser.
Non, en fait, c’est moi qu’elle agresse.

Souvenir de merde.

Mes yeux s’ouvrent et j’observe le plafond. Regal est dans la pièce. Rassurant. Mais ce qui me rassure le moins c’est les grosses larmes qui coulent le long de mon visage immaculé. Je ne sais pas pourquoi dans ma vie d’antan, je semblais ressentir aucune tristesse. Et là... je chiale bel et bien. Et devant mon meilleur pote en plus.
Ça craint.

- Un... un souvenir de ma vie d'avant m’est revenu.
C’était pas joli.
Mais pas joli.
…
Du tout.

Dis-je doucement en tentant de me relever.
Mes mains s’appuient contre les morceaux coupant de l’assiette et je me blesse. C’est elle d’ailleurs qui m’a provoquer ce souvenir. C’est relou en fait de se souvenir. J’étais curieux. Je suis encore plus réticent.
Enfin, j’en sais rien. Au fond de moi, j’aimerais quand même… me connaitre.

Une étreinte.
Je ne peux pas m’empêcher de trouver ça étrange. Lui qui met ses bras autour de moi pour me serrer. Il a toujours été un peu tactile, et surtout avec moi. Je me laisse faire. J’reste docile. Avec lui. Mais y’a un truc qui me semble étrange. Son affection. Elle est curieuse.
Je glisse une de mes mains sur son dos pour m’accrocher à son t-shirt. Sans m’en rendre compte j’ai séché mes larmes sur lui.

- C’est rien.

Je dis toujours « rien ». Pour inquiéter personne. Et pour que personne ne m’ennuie en s’inquiétant pour moi. Mes mains se posent sur ses épaules pour le pousser légèrement. Ce geste amicale est gênant quand même. Notre amitié compte beaucoup pour moi mais de là à se faire des câlins.
Pas ennuyeux. Mais étrange.

J’sais pas si je dois préciser mon souvenir à lui. Est-ce qu’il tentera de l’améliorer pour éviter que ça m’attriste autant ? Je me concentre et en fait je me rends compte que c’est déjà fait en parti. Car il est présent dans le souvenir, consolant cette pauvre victime que j’ai du être jadis.

- Ce souvenir craint, sérieux. T’as vu, hein. Cette femme qui me battait ?

Pour s’être servit de son pouvoir, j’imagine qu’il a visité cette mémoire dégueulasse pour apaiser cette souffrance. Je baisse la tête puis je m’approche de l’évier pour laver mes mains qui commencent à bien saigner. J’ai l’air un peu énervé. J’pensais pas que ma vie d’antan était si nulle. Moi qui pensais que le mec que j’étais, était bizarre. À hurler qu’il aime savourer des pommes. En fait, je comprends pourquoi une simple pomme lui faisait plaisir. Un rien pourrait faire plaisir à un misérable maltraité.

- Y’a pas des pansements quelques parts ?

Dis-je presque d’une façon un peu sèche et toujours ennuyé, évidemment. J’ose même pas regarder Regal. Je sais qu’il est tout autant affecté que moi par ce qui vient d’arriver et franchement j’commence à comprendre la motivation des hellébores même s'ils foutent vraiment la trouille cette bande de gros tarés.
J’observe la paume de ma main droite et je passe un doigt sur les coupures plutôt nettes. Je ne souffre pas. Avec un sourire ironique j’avoue à Regal.

- Je devais être maso pour pas chialer.

J’ris à cette remarque. Un rire forcé. Un rire qui exprime ma tristesse.
Un rire qui prouve que la joie avec moi, c’est rare.
Joy c’est pas mon nom. C’est Sad.

Les pansements, il comptait bien me les chercher. Mais j’ai du dire quelque chose de trop pour l’arrêter comme ça dans son action. Sarcasme de trop. Bêtise de trop. Maladresse de trop. Est-ce que ça pourrait faire de moi un sale type ? Je ne sais pas comment Regal fait pour apprécier ma présence.
Dans ses paroles douces, il y a tout ce qu’ils pensent. Même si dans le fond je comprends, dans un autre côté je refuse un peu ce qu'il dit. Mes yeux se posent vers l’évier. J’observe les gouttes écarlates se mélanger avec l’eau transparente. Mon corps reste immobile tout au long de sa tirade. Ceux sont ses choix. Les miens restent encore abstraits. Vastes. Flous. Je sais toujours pas si j’ai envie d’en savoir plus. Mais à tous les coups, je vais être curieux. Pour ne pas changer.
La curiosité est un vilain défaut.
Mais j’ai peur. Peur de tomber encore sur des souvenirs amers.
Il s’en va, certainement dans la salle de bain, où se trouve la trousse à pharmacie. J’ai gardé le silence pendant tout le long. À vrai dire, je ne sais même plus quoi répondre maintenant. Je ne sais plus si ça sert à quelque chose de dire quoi que ce soit en fait. Je ne suis pas doué pour ça. Autant Regal parle beaucoup et exprime avec une grande facilité, ses sentiments. Moi je parle de façon concise et parler parfois ça m’ennuie. Je l’attends. Je sais que c’est une histoire de quelques secondes pour chercher des pansements.

J’attends.
Il les trouve ou pas ?
Je prends alors une tomate et je croque dedans comme je l’aurais fait dans une pomme. Du jus explose et rajoute une teinte encore plus rouge avec le sang de mes mains. Je regarde par terre d’un air con. J’en ai foutu de partout, c’est pas cool. Je prends une éponge pour tout nettoyer et je pose la tomate sur le plan de travail de Regal. Ça se voit bien que j’y ai mis mes dents. J’ai faim, alors je n’ai pas pris une petite bouchée.
Au bout de deux bonnes minutes, il finit par rentrer dans la cuisine. Son visage est différent de d’habitude. Ma faute, à tous les coups. Avec ce qui est arrivé avant. Mes doigts se glissent dans ma chevelure brune pour me gratter le crane.

- Re…

Dis-je en regardant cette fois, ailleurs. J’ose pas affronter ses yeux. J’ose pas voir son regard attendrissant. Ses pupilles dilatées qui reflètent des émotions pures. Je finis par me dire que ça ne va pas. Quelque chose cloche. Pressentiment. Je ne sais pas...

- Hey, ça va ?

Question bête, je sais bien que non, putain. Je me tourne vers lui puis je frappe son épaule avec ma main comme pour le réveiller. Je le fixe assez intensément pour qu’il aboule ce qu’il a dans le cœur. J’me sens coupable. J’me fais des films. Si ça se trouve. Il a pleuré pour moi. Ça me gêne de le penser, mais ça serait tout à fait son genre.
Le genre à pleurer à ma place.

Début d’après midi fade.
Début d’une vie mouvementée.
J’me dis que je mérite pas ça. Mon enfance est assez banale. Même si ’à huit ans, maman meurt d’un cancer et y’a que mon père pour veillez sur moi. Et les grands-parents. Enfant unique, comme maman, affaiblie par sa maladie, a du se contenter que de moi. Je l’aime maman, elle me manque. Je n’ai pas été malheureux par son départ. Je préfère qu’elle soit dans un endroit paisible, un endroit où la douleur n’existe pas.
Cette pensée est triste en y réfléchissant, mais mon papa était là lui. Impossible de refaire sa vie. Il t’aimait trop, maman. Alors il a préféré retrouver son esprit de jeune, et se concentrer sur sa passion, la musique. Je le comprends dans un sens. J'fais pareil un peu.
Mais moi je fais aucun effort, je ne vais pas souvent en cours, et quand j’y vais c’est pour dormir. Papa serait pas fier mais ne dirait rien à part « c’est ton choix fiston ». Mais papa, ton p'tit con fils le fait. Mais il a aucune idée de pourquoi il le fait.
Je crains sérieux.

J’me dis que celui qui mérite encore moins ce cauchemar, c’est Regal. Il est souriant, altruiste, doux et il ne ferait pas de mal à une mouche. Pourtant lui aussi, il doit subir la malédiction des réincarnés. Et retrouver un souvenir quelques instants après moi... Putain de malchance.
J’me sens mal pour lui.

- P’tain… Bro je…

…sais vraiment pas quoi dire. Il essuie ses larmes, je le regarde, puis un changement soudain d’expression. Scintillante expression digne de mon ami. Il dessine un sourire aussi réchauffant que le soleil en plein été.
Ça tombe bien, l’été c’est terminé.

- Bref, donne moi ta main mon pote, je vais te mettre le pansement.
- Q-quoi t’es sérieux ?

J’dois lui donner la main comme un enfant le ferait à sa gentille maman adorée ? C’est gênant. Avec cette remarque, je sais pas c’est qui la mère poule entre Enzee et lui. Je tends ma main vers lui à contre cœur, les lèvres déformées par un malaise indescriptible. Il place ensuite le pansement avec soin.
Silence.
Cette scène est weird.
Ce changement d’atmosphère qui coupe toute la peur, la tristesse et l’anxiété.
Je relance alors un sujet évoqué avant :

- Les étoiles pour ce soir, ça te dit ?

Mec, on dirait un rencart que tu donnes à ton meilleur pote comme ça.
Comme si c’était le crush de ta vie.
Non, c’est celui qui m’a tendu la main après avoir débarqué dans ce manoir.
Et il mérite que je lui offre mon temps.

Son rire résonne.
Ma tête doit être vraiment drôle pour avoir une telle réaction.
Je soupire face à sa réponse positive puis je récupère la tomate que j’avais déjà entamée avant de me mettre à table. J’attends qu’il finisse son coup de balais puis avec un ton moqueur je lui lance :

- Femme au foyer.

Juste après les mots que j’ai prononcés, son ventre gargouille. Alors, afin d’en rajouter une couche, je le nargue en mangeant devant ses yeux, le fruit rouge et juteux.
Bien qu’une pauvre petite tomate ne pourra jamais le nourrir assez. Le connaissant, il lui faudra une plus grosse quantité.
Je repense alors à ma proposition de sortie pour ce soir. Avec ce qui m’est arrivé, j’y pensais même plus. C’est pour ça que j’ai relancé le sujet. Pour une fois, que j’ai une idée de sujet. Moi qui parle si peu.

- En vrai, j’aurais pu y aller seul.

En vrai, si j’n’avais pas fait l’effort de le proposer, on serait restés tous les deux dans notre coin. Mais ce temps, j’aimerais le partager avec lui. J’aurais pu demander à quelqu’un d’autre, mais lui et moi aujourd’hui, on a déjà commencé à partager notre détresse et nos faiblesses.

- Mais avec toi, ça s’ra peut-être mieux.

Comme ça, s’il a des choses à me dire. S’il veut me raconter ce qu’il a compris de son ancienne vie. Ou même qu’il veut rester secret. Ça sera avec moi et de façon apaisée devant ce ciel nocturne qui brille avec ses mille étoiles.
Faut juste échanger des mots, aussi simple qu’ils sont.
Ou un silence et profiter d’une présence.