CARACTÈRE
« Salut,
Ne t'inquiètes pas, je ne suis pas mort. Je suis juste idiot. Mais ça, tu le savais déjà, pas vrai ?
Je suis blessé. Rien de grave. Je reste à l’hôpital quelques temps, et je rentrerai.
Enfin, je ne rentrerai pas vraiment.
Je vais partir.
Prends soin de toi.
Au revoir, Charlotte. »
Il avait toujours été un peu comme ça John
Pas de grands mots pas de grands discours, quelques ratures et des tâches disgracieuses sur un bout de papier plié – il n'avait pas signé
Il ouvre l'enveloppe et glisse avec maladresse ce dernier petit mot qu'il regrettait déjà d'avoir écrit ; peut-être aurait-il fallu s'en aller sans même un adieu
mais il avait déjà bien trop fermé les yeux – et trop ouvert son cœur
(il ferme l'enveloppe)
Hausse les épaules, se blottit dans son lit, et puis sourit
C'était terminé ;
Enfin, John allait partir.
Partir loin, loin des tirs et des coups, de la foudre des fous
Extirper la terre de ses cheveux et gommer la peur de ses yeux, partir et panser ses plaies
pleurer ses pertes
Il respire – comme c'était bon d'être libre
(comme ça faisait mal d'être pleutre)
On ne faisait plus d'hommes simples comme John – propre sur lui sans jamais trop en faire
Ce n'était pas le meilleur de son unité, loin de là ; il n'avait jamais vraiment souhaité se faire remarquer
Il voulait simplement aider, alors il avait signé, avait saigné
et sans sourciller – il avait pu sauver
sauver des vies et se sauver loin d'ici ; peut-être avait-il été un brin égoïste au fond
avoir un jour souhaité cette solitude ; rêvé de sacrifier sa vie à son pays, oublier ses rêves dans les fracas des gravats – plénitude
Personne n'aurait parlé de John Dawson à sa mort
Et il n'avait pas été traumatisé, loin de là – peut-être aurait-il du
John n'était pas de ceux qui réfléchissaient trop
(il avait fléchi)
Il touche le bandage à sa hanche et se demande si tout cela en valait vraiment la peine
Après tout – il n'était pas mort
Mais il n'était pas seul.
Et rien, rien n'aurait changé – Si John Dawson avait disparu
Charlotte aurait pleuré, bien sûr ; elle lui en voulait toujours beaucoup, mais la cicatrice béante de la séparation qui vrillait sa poitrine ne parvenait à tarir les cris de son cœur qui même si sourds hurlaient encore à ses oreilles
(c'était de petits mots glacés de rancoeur qui réchauffaient ses entrailles)
Mais il y avait des milliers d'autres soldats – des milliers de héros
Des milliers de femmes qui éplorées pleuraient les parterres de tombes fleurissant les champs de bataille
Il y avait des milliers de John Dawson
Qui patients – attendaient que leur tour vienne
Qui perdants ; entassaient les carcasses ennemies pour y ensevelir leur peine
(il avait gagné une médaille)
Mais rien n'y faisait – John était toujours là, et le malheur de ceux qu'il prétendait défendre aussi
Il n'avait jamais été bon pour mener de grandes réflexions
Il y avait des milliers de John Dawson
Mais pas un seul héros couché dans ce lit d'hôpital
Il était fatigué.
Il avait abandonné.
Et il était toujours là, figé par la honte, alors résigné à ne jamais rentrer chez lui
Mais peut-être qu'au fond, John avait toujours su
((que depuis longtemps il était déjà parti))
BOITE A SOUVENIRS
Nom ㅡ jayden doe
Avatar ㅡ ninten ; mother
Nationalité ㅡ américain (brooklyn)
Date de naissance ㅡ onze mars cinquante-huit
Date de décès ㅡ janvier soixante-et-onze
Je n'ai jamais été quelqu'un de très courageux –
Mais j'ai toujours essayé de faire au mieux ; ravaler mes peurs et rire des malheurs
(ne pas pleurer)
Maman disait que c'est ce qui faisait de moi un grand, alors qu'en vrai elle l'était quand même beaucoup plus que moi - même si elle parfois, elle pleurait ;
(elle cachait ses sanglots mais ses yeux parlaient pour elle)
Je ne lui en veux pas, à maman. Je lui ai dit, un jour, que moi j'étais d'accord pour la protéger, si les méchants qui la rendaient triste continuaient de l'embêter. Elle a rigolé ; elle était belle
(j'étais bête)
Moi, je n'ai jamais été trop doué pour grand chose. Je n'aime pas trop l'école, et je crois que l'école ne m'aime pas trop non plus – (je faisais mon sac le soir)
Je prenais des crayons et puis un goûter, quelques bandes dessinées
(le soir c'était quand maman me lisait des histoires)
Je ne me couchais pas tard, et puis je n'avais pas peur du noir
Ni des orages, des monstres ou des méchants ; après, tout, j'étais grand maintenant – comme le disait maman
Moi, j'avais peur d'être tout seul.
Je fermais les yeux et je crois que j'étais triste
Maman était dans la cuisine, parce que la lumière était allumée et que de ma chambre, je pouvais l'entendre chuchoter (elle parlait souvent seule, maman, quand elle était stressée)
Et puis, notre appartement n'était pas très grand ; maman dormait dans le salon, parce que Rudy ne voulait plus dormir avec moi - alors il avait pris le grand lit ou avant il y avait papa
Mais elle avait de la chance, parce que ce soir encore Rudy n'était pas là
(je crois que maman est triste à cause de ça)
J'ai fermé les yeux et puis je crois qu'elle a encore pleuré
J'ai ouvert la bouche pour parler mais plus rien n'a réussi à sortir
(j'ai encore fait un cauchemar)
Quand j'étais à l'école, j'ai dessiné maman avec un sourire
((il y avait une femme ; elle ressemblait un peu à Charlotte – Charlotte et ses grands yeux tristes si bleus d'avoir retenu ses larmes qu'ils en rougissaient – verts d’amertume))
Je ne dessinais pas aussi bien que dans mes livres, mais maman c'était ma super-héroine à moi
Elle n'avait pas de costume de justicière, mais je crois qu'elle avait trois emplois différents ; elle faisait pleins de choses, ma maman
C'est vrai que nous, on avait pas beaucoup d'argent, depuis que papa était parti
Moi, ça allait, j'avais onze dollars et cinquante-trois centimes de cachés sous mon lit ; mais je crois qu'à maman, ça ne lui suffisait pas vraiment
(Rudy n'était pas rentré mais c'était pour quelque chose d'important ; c'est ce qu'il avait dit au téléphone)
j'avais gagné un peu de sous en livrant les journaux du quartier avec le vieux vélo sans klaxon que papa devait réparer
((il avait été facteur avant de s'engager dans l'armée))
Je suis allé à l'école et j'ai mis mes économies à la place du sandwich que maman m'a fait pour le déjeuner
(quand j'y suis retourné il y avait des bandes dessinées)
je l'aime fort, ma maman
((en travaillant, il passait souvent devant la boutique de comics ; il y était entré, un jour, comme si il était habitué – puis était rentré avec un petit sachet, et Charlotte s'était moquée ; ils avaient ri, tant ri qu'il en avait eu la nausée))
Aujourd'hui j'ai pris ma batte de base-ball pour jouer avec les autres après l'école ; c'est papa qui me l'avait fabriquée, alors je l'aimais bien, avant
(je n'en suis plus très sûr maintenant)
Je ne suis pas dans l'équipe de ma classe, parce que je crois que je ne suis pas très fort. Maman m'a dit qu'ils avaient tort ; pour elle j'étais toujours le meilleur
(mais elle m'aime trop maman pour voir que je suis une erreur)
On était sur le joli terrain du quartier mais ça ne plaisait pas trop à mes copains – ils disaient qu'on aillait avoir des problèmes
moi j'ai rigolé parce que je crois que quand on s'amuse on en peut pas avoir d'ennuis ; j'ai rigolé
(on a joué jusqu'à ce qu'il fasse nuit)
j'ai rigolé et puis j'ai pensé à maman – j'aimerais bien lui apprendre, à maman, à jouer au base-ball
On revenait souvent sur le joli terrain
(maman me grondait parce que je rentrais tard – moi j'ai pleuré parce que je ne voulais pas devenir comme Rudy ; je crois qu'il s'était battu cette fois-ci)
Un jour il y avait les grands garçons de l'équipe de base-ball – c'est vrai qu'ils étaient forts
(j'ai pensé à Rudy)
on les regardait jouer sans rien dire, parce qu'on ne voulait pas trop les embêter ; peut-être que j'avais un peu peur
Il se moquaient un peu de nous, je crois, parce qu'ils rigolaient beaucoup ; mais au moins, ils s'amusaient, pas vrai ?
((la gorge serrée il s'était soudain arrêté de marcher ; c'était comme si))
Ils avaient envoyé la balle près de nous alors Teddy était allé leur rapporter – le capitaine lui a tendu la main, je crois qu'il voulait la lui serrer
Ted l'a prise et puis il a souri – moi j'étais content ((comme s'il se sentait soudain seul, comme s'il))
Et puis il l'a poussé très fort ; Ted est tombé et puis
(j'avais soudain très peur)
((il avait soudain très peur))
Ted avait commencé à pleurer et moi j'étais resté planté là, tandis que les grands lui donnaient des coups de pieds
((un sanglot d'enfant ; c'était pourtant si insignifiant))
Je tremblais ; je tremblais tellement que je crois que mes jambes se sont mises à courir toutes seules
Je volais -
((- il avait pris une grande inspiration ; et soudain))
Je volais -
((soudain, c'était comme s'il pouvait accomplir de grandes choses))
J'ai toujours rêvé d'être un super héros.
((il pose son regard sur la boutique de bandes dessinées de la grande rue – puis il sut qu'il ne devait pas faire demi tour))
J'ai couru, couru aussi vite que Flash l'éclair, j'ai couru et puis j'ai frappé le grand avec la batte de papa – je pense que maman n'aurait pas aimé voir ça
(( parce que soudain, il savait))
j'ai toujours su,
qu'un jour
((qu'un jour))
Je serai un héros.
((il fut un héros))
- non, c'était donc là, la première fois ; la première fois -
((jayden))
((John avala sa salive – comme si le temps s'était arrêté
son cœur battait très fort dans sa poitrine, comme s'il allait courir retrouver le passé
il respire, réprime comme une nausée – que venait-il de se passer ?
Il sourit, seul, dans la rue – après tout, John n'avait jamais été un homme très superstitieux
Il sourit mais ses lèvres ont perdu le goût du futur -))
Il est tombé par terre et je crois qu'il était surpris de me voir
J'ai froncé les sourcils – je me suis soudain senti très grand
«
N'embête plus jamais mes copains, d'accord ? Ou bien - »
j'ai avalé ma salive – je crois que je ne faisais pas très peur
«
Ou bien tu auras à faire à moi !! »
J'ai tendu ma batte devant son nez (je crois même que je l'ai touché, parce que le bout tremblait)
il a rigolé et puis ses amis l'ont aidé à se relever –
(je crois qu'à ce moment là j'ai eu le ventre qui a crié)
il a encore rigolé et puis il a dit que j'avais du cran
que j'allais peut-être pouvoir les rejoindre, finalement -
je n'ai rien dit, parce que sur le moment je n'ai pas compris
(ils sont partis et puis)
et puis j'avais sauvé mon ami
((un jour – il sauverait son pays
- il avait continué sa route et son petit sac de comics à la main, il s'était rendu à la caserne de la ville))
Le lendemain à l'école, tout le monde avait entendu parler de cette histoire, et je crois que les grands ne nous embêtaient plus vraiment
Il y a même une fille qui m'a demandé de l'aider à récupérer le goûter qu'on lui avait volé – le jour d'après, il y avait un petit chat dans un arbre alors j'ai grimpé pour aller le sauver
(la fille m'avait même fait un bisou sur la joue)
J'avais tout raconté à maman et puis elle a souri, mais je crois qu'elle n'était pas très contente
elle m'a dit de faire attention – mais les mamans s'inquiètent toujours pour tout, la mienne surtout
(parce qu'il y avait Rudy)
Je lui ai raconté aussi, à Rudy, quand je l'ai croisé près du joli terrain de base-ball, mais je crois qu'il ne m'a pas beaucoup écouté ; il m'a dit qu'il était très occupé
Je ne sais pas trop ce qu'il fait comme travail, Rudy, mais j'ai toujours pensé que ce n'était pas pour rien qu'il était si secret
(j'ai essayé de le suivre mais il m'a semé)
Cette nuit là j'ai rêvé que Rudy était un super héros, et qu'un jour il nous sauverait maman et moi
(je ne sais pas vraiment de quoi, mais après ça maman était heureuse)
Cette nuit là, mais un peu après, je me suis levé et puis maman dormait
J'ai regardé dehors parce qu'il y avait du bruit – et juste après mon grand frère est rentré
Il m'a demandé ce que je faisais, et puis je lui ai dit que je savais
(il avait l'air d'avoir peur)
j'ai rigolé et puis je lui ai dit que ce n'était pas grave, parce que moi aussi je voulais être un super héros alors que je tiendrai ma langue – (on lisait souvent des bandes dessinées ensemble, avant)
et puis là, il a souri
(je crois que ça faisait longtemps)
Il m'a pris dans ses bras et puis il m'a dit que j'étais encore un peu petit pour ces choses là – mais qu'un jour, un jour
je serai celui qui rendrait maman fière
(il a ouvert le grand pot où maman met des sous et il y a glissé un petit sac)
je lui ai dit que j'aimerais bien ; et que j'avais un peu réfléchi, que plus tard
plus tard, j'aimerais bien être policier
((il s'était engagé))
Il m'a dit que j'étais courageux – beaucoup plus courageux que lui
cette nuit là, j'ai dormi dans son lit (je pense qu'il m'aime bien quand même, Rudy)
quand je me suis réveillé, il était parti
((Quand Charlotte s'était réveillée, il était parti))
Un jour, j'ai osé demander à maman si elle savait où il allait
Elle a regardé dans le vague – je crois qu'au fond elle s'en voulait
elle a dit qu'elle ne savait pas (de la brume dans ses yeux) qu'elle avait déjà bien trop essayé (de la pluie sur ses joues)
je lui ai fait un câlin – j'ai regardé le pot et il y avait pleins d'autres petits sacs
(maman avait pu payer le loyer mais rien n'avait pu lui acheter un peu de bonheur)
Et puis je me suis dit que si j'avais pu aider Teddy
Si j'avais pu aider le chat, et la petite fille
Peut-être – peut-être que je pouvais aider Rudy ?
Après tout – c'est lui qui l'avait dit
je devais rendre maman fière ; je serai son super-héros
J'irai combattre tous les méchants qu'il faut ; je cacherai les larmes très loin dans son coeur et moi aussi, moi aussi je ramènerai des sacs avec de la joie dedans
un jour on pourra s'acheter une belle maison, parce que tous les super-héros en ont une, j'aurais une base secrète ; mais maman aura le droit d'entrer, bien sûr
Parce que maman, maman n'a pas besoin de base, de batte ou d'attaque pour être super
Je suis allé me coucher mais je n'ai pas dormi
((allongé sur le sol le goût du fer aux lèvres))
J'ai attendu que Rudy se lève
((il attendait que le soleil se couche))
C'était l'heure
((il était temps -))
Cette fois, j'étais préparé – dans mon sac d'école, j'avais mis une lampe torche et un goûter (je l'avais gardé de l'école ; on ne sait jamais)
J'avais mis mes baskets les plus neuves, celles qui ne couinaient pas quand le sol était mouillé ; je m'armais de ma lampe et ((il rampait dans les ténèbres du soir, s'engouffrait dans la gueule des tranchées comme s'il savait))
et
((se faufilait dans l'ombre, au cœur des cendres, le corps en flamme))
Je ne quittais pas Rudy des yeux ; on était passé devant le joli terrain, et il ne m'avait toujours pas remarqué
(j'étais un vrai super héros)
((c'était soudain la réalité))
Je ne connaissais plus cet endroit ; et la nuit mangeait ce qu'il me restait de confiance
((et tout était si froid – il n'y avait que les cadavres brûlant de ses ennemis, et les canons fumants de leurs fusils))
(et si ça n'était qu'arrogance)
((et s'il s'était trompé))
et si, et si dans la réalité
((tout était faux))
et si – si les super-héros ça n'existait pas ?
Il faisait froid ; Rudy ne s'arrêtait pas
(c'était les quartiers où maman m'avait interdit d'aller)
Il faisait si froid mais des gouttes coulaient sur mon front
(je mentais ; c'était peut-être sur mes joues)
Rudy s'est arrêté pour parler à des gens ; ils lui ont donné un peu d'argent, et lui
(je n'ai pas vu ce que c'était)
il a mis ses sous dans un petit sac
je ne l'avais jamais suivi si loin
((ils n'avaient jamais survécu si longtemps))
Tout était si gris ; ((rouge))
J'essayais de ne pas faire de bruit mais je crois que je respirais fort ((il ne respirait plus, s'était tu pour ne pas être tué ; il ne s'était jamais senti si vivant))
je respirais fort
((ça empestait la mort))
Et la traque reprenait – c'était ma première vraie mission
((le commando ne faisait que commencer))
et pourtant
((et pourtant))
peut-être
que c'était aussi la dernière
j'ai senti mon corps se soulever avec mon cœur
senti mes membres trembler ((il réprimait un haut le cœur))
il y avait deux hommes qui se sont mis à me secouer – ils empestaient l'alcool
je ne comprenais pas ce qu'il était en train de se passer ; et eux non plus, je crois
ils criaient, ils posaient beaucoup de questions (je crois qu'ils connaissaient aussi Rudy)
il y en avait un qui me tenait, tandis que l'autre fouillait mon cartable ; il a fait tomber mon goûter
(c'est vrai que nos sacs se ressemblaient)
Il l'a ouvert et soudain, il n'a pas eu l'air très content (à la place de mon goûter il y avait de l'argent)
Je leur ai dit que je ne comprenais pas, et que je cherchais juste à aider mon grand frère
(je voulais ma maman)
j'ai commencé à appeler Rudy (mais il était déjà parti)
j'ai crié
((il appelait ses hommes mais il n'en restait pas un seul))
j'ai crié
((il hurlait))
(je voulais ma maman)
j'ai commencé à pleurer et ils ont rigolé – il y en a un qui titubait
j'ai crié après Rudy ; ils ont commencé à s'énerver
((il y a un homme qui l'a repéré))
(ils ont dit des horreurs sur lui)
ils parlaient de choses que je ne comprenais pas
(came et coups par derrière, arnaque et tellement, tellement de colère ; on aurait dit un film qui passe tard le soir)
mais il n'y avait pas d'acteurs
il n'y avait pas de lumière ni de caméras, il n'y avait que moi
moi, moi qui (un super héros, hein?) - je n'aimais pas trop regarder la télé
j'ai crié très très fort
j'ai pleuré, parce que je voulais que Rudy vienne me sauver (comme dans mon rêve)
et puis j'ai réalisé (ils agitaient le petit sac devant mon nez ;)
que personne ne viendrait me sauver ;
il n'y avait qu'un seul héros
((et ce n'était pas lui))
J'ai pensé à Teddy qui me disait merci
j'ai pensé à papa et sa batte, un peu ; je ne lui en voulais plus, je crois que c'était fini
J'ai commencé à me débattre ; ((il tenta de l'abattre mais il évita de peu la balle))
j'étais un lion – ((il se sentait comme))
((comme un petit garçon))
Je m'appelle Jayden Doe et je ne suis personne
Un jour, je serai un super héros
Un jour ((il était presque rentré à la base mais))
Un jour (un canon de pistolet)
((un canon de pistolet))
Un jour, je crois que je serai enfin quelqu'un
Quelqu'un comme maman, quelqu'un de fort et de patient – quelqu'un qui saura faire face
quelqu'un qui n'aura jamais peur
(parce que moi)
((moi j'ai peur))
((je suis désolé Jayden))
ils se sont beaucoup énervés et je crois que c'était celui qui avait beaucoup bu
je n'étais plus dans ses bras ; j'ai ouvert les yeux et j'étais sur le sol
((il était au sol))
j'étais sur le sol
(())
tout c'était passé très vite, c'était comme si je volais (il m'a lancé très fort contre le mur, je crois que si on avait été dans un film, j'aurais pu le traverser)
j'avais arrêté de pleurer avant de voir le pistolet
(l'autre monsieur a commencé à crier ; je crois qu'ils se sont disputés)
j'avais arrêté de pleurer
j'avais
arrêté d'avoir peur
(())
(())
arrêté
((il fut un super héros))
je me suis levé (j'avais la tête qui tournait)
je me suis levé et j'ai attrapé le canon (j'avais vu ça dans un film)
je
((il était sur le sol et john))
((quand le coup de feu était parti))
je ne l'ai senti qu'un peu après
une horrible douleur dans la poitrine
((une horrible douleur dans la poitrine))
je m'appelle jayden doe
et je n'avais plus peur
((jayden))
je n'ai plus jamais eu peur
((et depuis ce jour))
je n'aurais plus jamais peur --
((john sut))
car je ne suis personne
((qu'il devait devenir quelqu'un))
((il serait courageux ; aussi courageux qu'il le fut))
((aussi ignorant, peut-être ; aussi candide qu'un enfant))
((aussi rêveur ; aussi heureux – il le fallait))
((aussi immensément bon et bienveillant))
(())
((pardon jayden))
((moi je m'appelle john et je ne suis pas aussi fort que toi))
((je m'appelle john ; et moi aussi, je ne suis personne))
((mais au moins, jayden, j'ai eu l'immense honneur))
((d'avoir un jour été toi))
IRL
alu moi c'est coralie mais vous pouvez m'appeler prout j'ai 22 ans j'aime philippe etchebest et d'ailleurs j'adore manger
sinon je suis étudiante en médecine donc deso pas deso des potentiels passages +- fantomatiques :-( je sauve des vies moi mosieur (et je faxe des trucs surtout)
sinon je regarde des scripted reality et je rp parfois
a la revoyure vous êtes fort beaux
