morphée / 25 ans / 04 janvier / né à pretoria / sud-africain / gérant du cirque arcadius / hypnotiseur de spectacle / hellébore / destruction / narcoleptique léger / une seringueil n'y a pas meilleur mécène que sa réputation. babils et rumeur forment ce tout intangible qui ne se tue pas. elle se traîne en avant de soi pour annoncer un corps, elle marche au devant de vous et s'attarde aux mêmes tables, elle cavale d'un bout de la ville à l'autre répandre ses murènes dans un parfum de soufre. il paraît qu'on ne tord pas le cou aux rumeurs, on attend qu'elles agonisent, flétries par la chaleur. cependant morphée est froid. d'un froid de charogne, au regard prismatique, un froid de novembre, pas encore assez froid, un froid tiède de petite pluie très longue, qui trempe lentement. moite, vide, hors de lui comme de chez lui, morphée se lève et traîne son spectre nonchalant près des gradins, le pendule à la main, au devant de sourires jugés toujours inanes. il s'apporte d'un lieu à l'autre, précédé d'une encombrante aura qui fait le tour de son corps, comme une couche métempsychique. avant le tangible morphée, il y a son ombre et son fantôme, l'inamovible présence. la sale, sale réputation.
il y a une chose dont je suis sûr : vous avez déjà croisé morphée. dans le bus, dans le parc, au marché, un soir au bar. une peau glabre, livide, une peau exsangue, une peau tendue sur un corps aux membres glacés. le caractère de morphée se devine à son apparence car l’habit fait toujours le moine : un être suave et contemplateur, dont l'oeil torve palpite sous ses cils, et dont le rire crapuleux craque comme le feu entre les dents. celui qu'on surnomme mister arcadius campe cette posture de prédateur de seconde zone, attentiste et moqueur, propre aux zombies et autres carnivores qui guettent la proie jusqu'à exténuement. il compte parmi ces opportunistes lâches et hargneux dont on sait qu'ils n'ont rien à perdre et tout à proposer. morphée par excellence est le fantôme pulvérulent qui s'assoit près de vous et ne dit rien, ne fait rien, sort des ombres qui l'ont enfanté et se met à exister. à vos dépens.
tapi dans une rance rivière de silence qui débouche sur la mer, une mer stagnante, une mer de gêne, il aime vous mettre dans l'inconfort et instiller dans votre corps une anxiété visqueuse. hypersudation, nervosité subite, sang qui monte aux hémisphères. vous pouvez l'injurier et vous pouvez le frapper. il restera ce trou noir au regard fixe craché par l'inframonde. jusqu'au moment où il ouvrira la bouche, mielleux, sucré, pour vous glisser le plus onctueux bonjour. il vous le dira avec tant de justesse, et tant de bienveillance, que vous ne croirez d'abord pas qu'il puisse être méchant. c'est là le secret de morphée : il a l'air d'une bonne personne.
la cervelle de morphée est sombre et pleine d’idées turpides. croupit là-dedans une morale à deux francs cinquante, un cynisme gratuit et des combines de toutes natures pour duper le plus large public. morphée connait son commerce et n'est bon qu'à ça, marchander ; donner de la valeur à des choses qui n'en ont jamais eu, faire croire à une magie qui n'a jamais existé. pour mister arcadius, tout est monnayable, surtout le temps, et il sait parfaitement comment vous faire perdre le votre. après tout quand on est comme lui, on est plus un insecte qu'un homme.
vous croyez à l'homme ? peut-être qu'il n'y a tout simplement rien de bon dans l'animal politique. celui qui s'est mis debout sur ses pattes arrière pour voir les choses de haut, et qui a décrété qu'il serait désormais dieu, celui-là n'a rien de fondamentalement bon. bien sûr, maintenant, dieu est mort. c'est nous autres qui l'aurions tué. mais morphée n'a pas tué dieu. il a juste décidé, un beau jour, qu'il ne serait désormais plus l'une de ses créations. il serait son propre dieu, un petit dieu de pacotille, nocif et perfide, un dieu ni salvateur ni immanent.
maks nait et grandit dans la banlieue de bucarest. largué à ses deux mois aux portes d'un refuge, il n'a jamais connu ses parents biologiques. adopté à ses douze ans par un vieux couple d'américains qui voulaient se la jouer sauveurs du tiers-monde, il est rapidement diagnostiqué narcoleptique et enfant à problèmes. ses parents ne savent plus quoi faire de lui car il est aussi ingérable qu'ingrat. mais le pire est à venir, car il est responsable à ses dix-sept de l'incendie qui flambera son pavillon, et finit incarcéré dans un établissement pour délinquants juvéniles. il s'y fait victimiser la plupart du temps et en ressort décidé à ne surtout pas reprendre sa vie en main. à la première mauvaise rencontre, il abandonne famille et études pour devenir mule, travail dont il s'acquitte avec brio et pour lequel il adopte officieusement le surnom de morphée.
malheureusement, son employeur et son réseau finissent interceptés et démantelés après qu'un ovule de cocaïne s'ouvre dans son ventre et qu'il frôle la mort à l'hôpital. il se pose en victime et n'écope d'aucune peine, laissant à leur sort ses compagnons d'infortune et espérant pour sa peau qu'ils croupissent le plus longtemps possible derrière les barreaux. il est toutefois sommé de trouver une activité productive s'il ne veut pas se voir couper les vivres. il suit sans passion une formation d'intermittent du spectacle, et apprend les ficelles de l'hypnose de scène. quelle ironie pour un narcoleptique que d'endormir autrui. gêné par sa mauvaise réputation, il déménage en oregon dans la ville voisine malgré les rumeurs cabalistiques qui circulent à son sujet. il se dégotte un partenaire de spectacle et tous deux se font recruter par le cirque local, où leurs petites prestidigitations connaissent un franc succès. il ne faut cependant pas se méprendre ; morphée méprise son job et la famille du cirque dans son intégralité.
proche de la directrice du cirque, vieille peau imbuvable et raillée de tous ses employés, mais dont il lèche allègrement les bottes pour arrondir ses fins de mois, il finit par être considéré comme un fils par celle-ci. inopinément emportée par une maladie vénérienne, elle lui confie dans son testament la noble tâche d'assurer ses fonctions. d'abord horrifié par cette perspective, mais convaincu par l'appât du gain, il reprend le flambeau en tant que plus jeune directeur d'arcadius, ce qui fait jaser dans les roulottes. pourtant, sous la direction de morphée, les affaires florissent. probablement parce qu'il accepte sans vergogne qu'on lui graisse la patte, les alliances illicites, les coups bas et la corruption la plus éhontée.
alors qu'il commence enfin à se stabiliser, les premiers souvenirs de sa vie d'antan surgissent. dégoûté par son sort de feu drosophile, il découvre sa capacité à réduire à néant les souvenirs des autres, ce qui le fait particulièrement rire et s'avère redoutablement utile de surcroît. il rejoint par intérêt les rangs des hellébores et se consacre au lourd harcèlement des myosotis qu'ils trouve. en plus de jeter de la poudre aux yeux sous son chapiteau, bien entendu.
morphée était une mouche tsé-tsé. transporteuse de la maladie du sommeil, elle a décimé des villages et des troupeaux de bétail entiers. elle est morte tombée dans un piège à l'acétone posé par un touriste. simple diptère dans un essaim, elle n'avait ni nom ni identité propres, et sa vie n'était guidée par aucun but ; morphée se rappelle cependant le goût du sang, le bruit de ses ailes, et l'odeur d'ammoniac qui lui a brûlé les ommatidies.
salut moi c'est morphine j'aime la trance progressive et les mondes parallèles. je suis un grand memelord alors n'hésitez pas à me proposer vos meilleurs pepes. j'ai pris un poste important sans trop demander jsp si ça se fait, battez-moi comme plâtre dans le cas contraire. paix et compassion cependant