shadowless path
« tu sais c'que t'es ?
— non ?
...
— t'es anthracite. »l'anthracisme selon kyo.
ah, quelle insulte, à ses yeux d'effronté.
et ah, non, qu'il n'aimait pas l'anthracite : le gamin à la grande gueule cousue de mots sanguinolents et tranchants, imprégnée de paroles lumineuses et hautes en couleur, cadenassée de secrets et de promesses infantiles que l'on hurlerait inconsciemment, sur les feuilles et toiles blafardes d'un artiste révolté. il considérait la teinte abjecte, sale, insalubre — terne, triste, funeste et ténébreuse au beau milieu de l'amas nuancé qu'était son existence, allégorie-même de l'esquisse peinturlurée qu'était sa vie ; parce qu'il s'arrachait à la redessiner sous toutes ses formes, son ébauche, parce que son essence à lui c'était un peu comme les arabesques hasardeuses et volutes incarnats qu'il peignait sans relâche, sur le portrait initialement vierge de son insignifiante existence. parce qu'il kiffait pas la notion du sombre mêlée à celle du coloré ; parce que l'amalgame lui paraissait trop peu harmonieux, selon lui, et que son âme d'enfant était aussi celle d'un putain d'artiste enjoué, artiste beaucoup trop réfléchi pour le monde qui l'entourait. le p'tit kyoong, il refusait de céder. l'anthracite avait ce don de tâcher son dessin sur lequel il avait passé tant de temps, d'un soudain revers maladroit, lorsque la jarre aux nuances incertaines tombait malhabilement sur le fruit de son imagination et de son labeur, répandant son fluide obscur et baveux par delà la feuille jadis blanche et sans saveur. alors kyo l'artiste, kyo le p'tit con aux sourires de cuisse de nymphe, aux piques rouge safran de moqueries et de plaisanteries, il allait le bannir de sa palette de couleurs, l'anthracite sombre, l'anthracite sans goût et sans authenticité. dans son monde à lui, il allait clamer qu'il n'y avait pas de gris, pas de noir, et encore moins de place pour les ombres. dans un monde pour lui, il n'y avait que la folie psychédélique d'un artiste en devenir.
« et après ?
— et après on va l'capturer ce soleil qui s'lève, on va l'capturer tout au bout de nos doigts qui gèlent, ouais : on en aura les phalanges vertes et le cœur qui rira sans s'arrêter, j'te le promets. »kyoong, c'est une âme difficile. complexe, s'alimentant de tout ce qui l'entoure pour toujours mieux nuancer ses paroles au fil des jours, l'intelligence — de son vivant — n'a néanmoins jamais su égaler son sens sur-développé de l'art. sa mère, charmante et trop peu pleine aux as, demeurait en tant que dessinatrice reconnue dans son milieu, qui ne manquait pas d'imprégner son fils de la même atmosphère que l'habileté de son pinceau renvoyait sur la toile. elle avait cette fâcheuse habitude de lui répéter sans cesse qu'elle avait mis toute sa vie à dessiner comme une enfant, littéralement, presque puérilement et d'une manière peut-être un peu trop ombrageuse pour qu'elle convienne à la compréhension de son fils. kyoong, tête bleue dans c'monde, tête d'ange, il comprenait pas les paroles de sa génitrice, quand elle s'adressait à lui comme ça. il était buté, il était tête brûlée, était le sourire sur patte et la fièvre-même qui s'insufflait en lui, quand il tombait tête la première dans une poitrine opulente, autrefois plus jeune, encore gamin : hormones en vrac, hormones furieux puis sulfureux fantasmes et mirages plein l'esprit. alors bêtement, de la manière la plus honnête qui soit, il s'était mis à le faire comme un enfant, lui aussi. pas de loi, pas de repère, pas de restriction : sa conception de l'art allait être sienne, sa façon de faire serait celle d'un gosse en anosmie du parfum de la révolte. adieu les normes trop compliquées, adieu ne serait-ce que le moindre semblant de réalisme. adieu
les petits crayons noirs.
« fais moi de la place.
— et pourquoi ?
— t'es incolore, tu mérites le châtiment. »car kyoong ne supportait foncièrement pas les ombres, l'enfant taquin. il était à la fois simple et extravagant de goût et d'esprit, déflagrait souvent entre temps, car trop perdu entre deux lignes ostensiblement différentes. sa mère le reprenait maintes et maintes fois sur l'absence de couleurs plus sombres que celles d'un bleu nuit ou acier, toujours dans ses œuvres qu'il prenait du temps à exécuter. lui tentait tant bien que mal de lui expliquer sa vision des choses, et elle refusait de le laisser penser à sa convenance. alors il écoutait, mais n'appliquait pas les conseils.
parce que kyo avait une politique, bien définie, bien particulière et, au delà de quoi que ce soit d'autre, terriblement enfantine. elle correspondait aux douces illusions de vouloir être heureux, car l'enfant jadis capricieux aimait les contes plus que joyeux et affectionnait l'idée-même d'un bonheur universel, qu'il s'imaginait exprimer du bout du pinceau, griffonner de la pointe de sa mine. pour lui, sa vision s'étendait à plus loin que de simples coups de crayon. l'idée d'un monde sans ténèbres lui inspirait de ce fait un monde sans problème, sans malheur et sans déliquescence comme il les refrénait. les gens anthracites étaient ceux qui n'avaient aucune valeur à ses yeux, ceux qui étaient descendus dans son estime en un temps record pour x ou y raison, qu'il n'expliquait pas par a + b mais bien par noir + blanc. les ombres étaient le désespoir dont regorgeait cette vie qui avait passablement besoin de couleurs.
et tout ça, c'était l'innocence avec la mauvaise manière. c'était la mauvaise vision avec les gestes innocents.
mais malgré de si bonnes intentions pourtant, il ne restait qu'une seule chose qu'à l'époque, il n'avait pas encore compris, kyo. c'était que dans l'histoire, c'était lui, la seule ombre du tableau.
« dis-le moi.
─ yahiko-san... dessine-moi comme une de tes filles japonaises... »
« [...] et là t'aurais vu comment j'ai bandé xun c'était archi violent ! [...] »kyo, le kyo aux doigts cyans et bleu paon, aux joues céruléennes et bleu givré, aux mèches d'une chevelure éparse éclaboussées de trop de nuances, avec les moqueries bienveillantes à la surface du cœur et avec ce regard où tourbillonne ce motif d'imagination et d'arrogance princière, ce kyoong-là, il aimait les femmes. il ne s'agissait pas nécessairement d'en être amoureux, mais le jeune homme savait les considérer à sa façon, à sa manière de voir les choses : à son esprit gourmand et enfantin de mutin incompris, engoué d'la vie et maître de ses envies. leur grâce et leurs corps chaleureux aux courbes d'un sablier l'émerveillaient et décuplaient ses songes aussi primaires qu'artistiques ; leur teint rosé ou de porcelaine lui inspirait la délicatesse d'une esquisse sur fond de toile blanche ; leurs cheveux clairs ou irrésistiblement sombres pour certaines, couplés à leurs yeux luminescents comme des saphirs ou obscurs comme des perles sibyllines lui retournaient les tripes, rehaussaient ses lèvres pourpres d'un sourire aussi admiratif que saturé du fruit de ses pensées les plus secrètes, celles qu'on ne peut pas dire, celles qu'on ne nomme pas et que lui, il s'attardait à exprimer du bout des doigts...
car kyo aimait les femmes, définitivement. fut un temps où leurs cambrures délicieuses occupaient chacune de ses pensée, chacun de ses portrait — temps qui ne s'est jamais vu être révolu, malgré tout : malgré le plaisir absolu que prenaient certaines à courtiser le gamin aux rêves d'indigo, de topaze et d'albâtre royal. de tout son parcours, il n'a jamais accepté la moindre de leurs avances, n'a jamais répondu aux lettres, aux compliments et aux demandes incessantes de celles qu'il définissait comme étant ses muses. kyoong se contentait de les remercier, avec ce sourire saugrenu et aimable aux abords des commissures.
parce qu'au final, pour lui, la meilleure des attentions était seulement et tout bonnement lorsqu'elles osaient lui quémander un autoportrait.
« me regarde pas comme ça.
— pourquoi ?
— va y avoir rupture de stock de school credibility bro.kyoong, plus petit, il avait rencontré un type. un type vachement anthracite, trop anthracite à ses yeux, qui brouillait avec véhémence l'harmonie de son portrait et qu'il n'arrivait définitivement pas à accepter dans son champ de vision. il était là, omniprésent, obstinément à la portée de ses deux orbes remplies d'imaginaire, d'agacement brûlant passion vermeille. et kyoong, lui, il en tirait la langue et riait bêtement, dans l'espérance futile de pouvoir rabaisser ce fameux garçon bien trop encombrant, à la grisante force de ses éclats tournés en sarcasme.
son ombre était la pire, sa lumière était la meilleure. et cette contradiction que provoquait bien malgré lui ce tout nouveau camarade, kyoong, il n'en appréciait absolument aucune couture. il le détestait d'être un paradoxe à lui tout seul, d'être aussi compliqué à saisir ; se persuadait de pouvoir le classer à tout jamais dans la case anthracite mais n'y parvenait pas, partagé par cette poignante envie d'exploiter ses bons côtés, de faire ressortir son âme colorée — comme un vieux puits aux bordures et aux allures sombres, qui regorgerait en réalité de clarté inspirant le kyo aux coups d’œil indiscrets et effrontés.
alors kyoong, il n'a pas réfléchi. parti dans l'optique de l'ignorer et de le rayer lui aussi en particulier de sa palette de couleurs, il s'est laissé bercé par ses envies, comme quand ses pensées se transposent à travers son pinceau. il a fait la chose la plus naturelle qui soit aux yeux des autres, lorsqu'il s'agit de ce prince paon à la plume tâchée de nuances différentes.
il est allé le traiter d'anthracite, et ne l'a d'ores et déjà plus quitté des yeux à partir de ce fameux jour. ce type aux tons invraisemblables et faramineux éveillait les bons sens de l'artiste comme ses mauvais côtés, ses inspirations les plus soudaines comme ses démoralisations les plus sincères. ses envies de noir, ses envies de blanc, ses confrontations contre le gris, contre l'imparfait. ses doutes, ses rires, ses peines, ses colères ; ses fantasmes, ses moqueries, et puis ces douces chaleurs au creux de ses paumes, comme quand il a envie de réconforter quelqu'un, kyo l'instable, kyo le prodige.
alors ouais, ce gars anthracite, c'était bel et bien celui qu'il ne voulait pas voir, celui qu'il s'efforçait d'éloigner à tout prix de ses codes et de son mode de pensée.
mais quelque part, dans un coin de la toile, c'était aussi celui qui ne pouvait définitivement pas passer à côté de la vie et du quotidien du complexe et talentueux yahiko. c'était un peu son ombre à lui, le kyo ; sans l'autre, il n'était pas complet. sans xun, ses principes ne brillaient pas. sans teinte sombre, il n'avait pas la haine nécessaire pour se mettre à penser frénétiquement à de nouvelles idées et nouvelles harmonies toujours plus bariolées. kyo, c'était ce gars compliqué à la posture gracile, aux moqueries bon enfant filant sur les lèvres, au pinceau professionnellement coincé entre deux doigts et au regard tout de suite plus luisant lorsqu'une comète d'inspiration déflagrait dans son cerveau, une fois que ses yeux se posaient sur une silhouette bien trop féminine et pulpeuse pour son pauvre mental qui ressortirait subitement du tableau.
mais surtout, c'était l'enfant révolté ; le marginal attiré par ce qu'il s'était promis de ne jamais tolérer dans son monde à lui. le convoité, mais l'incompris.
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♡lui et xun, c'était quelque chose d'indéfinissable. une rivalité naissante, en guise de prémices d'une aventure longue, longue et parfois même pénible ; trop pénible. l'un s'évertuait à s'éloigner pour honorer ses principes d'artiste cinglé et extravagant, l'autre n'en avait cure et s'impatientait du comportement plus que contradictoire du jeune homme, fidèle à sa manière de procéder propre à celle des enfants (et pour le coup, propre également à celle de sa mère). quelque chose, peut-être une alchimie, une harmonie pourtant imparfaite, a su lier le cœur fougueux et arrogant de ces deux garçons, jadis ennemis comme chien et chat, comme chinois et japonais, comme ombre et lumière. xun s'était rapidement fait une place dans l'univers tacheté de couleurs obsolètes et volatiles de kyoong, artiste errant, artiste enfant. peut-être n'était-il pas très compréhensif, peut-être ne s'était-il pas toujours montré tolérant, mais son attachement et sa passion sans doute masochiste pour la contradiction que représentait xun à ses yeux l'émerveillait : de dépassement, d'incompréhension, d'inspiration ; de toutes ces petites choses qui parsemaient le portrait chamarré de l'existence du petit prince, fou de philosophie artistique, fou d'inattendu et d'anthracite qui parviendrait à lui donner la niaque parfaite pour se démener et combattre les ombres.
mais peut-être ne voyait-il pas non plus l'acceptation dont il commençait à faire preuve, louchant dangereusement sur ces soi disant petits crayons, aux pointes fines et sombres, aux esquisses ternes et menaçantes, qu'il n'avait jamais risqué d'éveiller sous sa propre poigne à lui.
car il était peureux, et qu'il idéalisait beaucoup trop.
et la couleur était si laide et si inacceptable qu'elle, elle en devint bientôt fascinante.
« écoute xun. je t'ai déjà dit que mon iphone était cassé il y a une semaine et demi et tu trouves encore le moyen de faire comme si de rien n'était. je croyais que le message était assez clair ?
— écoute, yahiko. tu me fatigues.xun était chinois, pour ne pas dire japonais à approximativement 0%. une chose encore un peu trop rare et exceptionnelle pour kyoong, aussi risible cette coïncidence soit-elle à ses yeux. car sa xénophobie infantile ne le quittait jamais, dans ces petites et maigres occasions où il en rencontrait, et sa tendance à vouloir tout modeler en humour finissait souvent par des regards mal avisés à son charmant égard.
mais si xun avait réussi à traîner kyo jusque dans son pays natal, à savoir la prestigieuse chine, c'est sans aucun doute que kyo n'avait bel et bien pas si mauvais fond que certains le laissaient parfois à croire.
et peut-être bien qu'en réalité, le fait qu'ils aient été aussitôt obligés de quitter le pays rouge pour cause de prohibition à la pornographie et de frustration intense (en raison d'une absence évidente de divertissement purement masculin, disons-le clairement) a su les rapprocher dans leur apitoiement mutuel et dans leur soutien partagé de jeunes japonais transis (comme nous les appellerons plus communément kékés). kékés croyant et affirmant sérieusement pouvoir braver les dangers de la province à l'empire trop strict, empire passablement ennuyeux — et ce même aux yeux du natif, pour absolument tout dire.
quelle grossièreté.
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♡kyo n'a jamais vraiment changé. au fil des ans, il s'est entraîné à revoir sa politique, à corriger ce que sa mère s'enhardissait à lui reprocher maintes et maintes fois - espérance tout d'abord futile. les séquelles sont là, elles ne peuvent pas disparaître définitivement et font de kyoong celui qu'il est, en toutes circonstances, en tout bénéfice. mais la leçon du ying et du yang que lui a apportée son ami chinois, celle-ci tout droit venue de son pays d'origine, l'intrigue et lui donne envie d'apprendre ce qui n'a jamais été à la portée de sa maigre dose de tolérance en ce qui concerne l'art. xun était une ombre et pourtant, elle était venue empiéter dans sa vie, dans son train-train jusque-là paisible et que l'artiste en question se plaisait à chérir de couleurs et d'amour teinté rose-jaunâtre-orangé. il lui avait en quelque sorte démontré que sans les ombres, les couleurs ne concordent pas, l'éclairage n'aboutit pas et l'harmonie ne peut se voir être exploitée sous un autre jour.
mais kyo est une tête dure. et il apprend, il apprend et cherche toujours plus à étancher sa soif et à étendre sa vision de son domaine de prédilection.
pourtant, même par delà les âges, même par delà la mort, c'est compliqué d'être un yahiko clair, simple et serein.
(Je crois que j'ai terminé une fiche LES MECS clap for me wsh je croyais que j'en étais pas capable mais en fait si, polala que vais-je faire de ma vie désormais, planète G planète C je ne le sais point, il est temps d'aller dormir, demain sera le jour du Paris-Brest) (OUI car demain j'en mange donc trop excité d'avance TAHU) (Si t'as lu mon histoire jusqu'ici, donc que t'as tout lu, sache que je te fais la bise gourmande et que je t'aime parce que les longues fiches (comme ma planète) c'est pas super simple de se motiver à les lire donc wala) (La vérité ma + longue histoire y avait 10k mots dedans OUI MONSIEUR) (Pourquoi j'raconte ma vie telle une story time de fdp ptn je sais pas help) (L'heure sûrement, il est 3h) (Ou peut-être pour voir si tu comptes lire ce pavé qui n'a ni queue ni tête, je sais que t'es en train de lire) (JE SAIS QUE TU SOURIS) (Et là non) (Bolossage de moi devant ta poker face) (Pas grave, on s'aimera quand même sous les tropiques) (Baguette more like baeguette ma go spatiale, baisse ta braguette petite bgette) (Harland mon goéland j'ai vu ton message, et sache que ce fut très adorable je tolère pas. Donc si y avait fonction pouce vert sur BM bah j'aurais spam frénétiquement ton profil tellement t'es la cutance incarnée, et j'espère que t'as Tinder pcq j'crois que toi et moi ça va match très fort) (Credits goes to cette fiche inutile, mais je me trouve bo et rigolo alors ALLEZ HOP ON REMBALLE) (Demain la boîte à souvenirs tékaté frère) (Puis les icones en last parce que le meilleur pour la fin bien sûr :/) (♥♥♥)rainbow memories
petit bout d'japon perché en altitude
je doute de mes amours, tu resteras ma certitude
réputation recouverte d'un linceul
petit pays, pendant soixante-dix ans, tout l'monde t'a laissé seul
j'avoue j'ai plaidé coupable de vous haïr
quand tous les projecteurs étaient tournés vers la tokyoïte
il fallait reconstruire mon p'tit pays sur des ossements
des fosses communes et puis nos cauchemars incessants
petit pays : te faire sourire sera ma rédemption
je t'offrirai ma vie, à commencer par ce tableau
la peinture m'a soigné quand je partais en vrille
seulement laisse-moi pleurer quand arrivera ce maudit mois d'août
tu m'as appris le pardon pour que je fasse peau neuve
petit pays dans l'ombre le diable continue ses manœuvres
tu veux vivre malgré les cauchemars qui te hantent
je suis semence d'exil d'un résidu d'étoile filante
un soir d'amertume, entre le suicide et le meurtre
j'ai gribouillé ces quelques esquisses de la pointe neutre de mon feutre
j'ai passé l'âge des croquis quand on s'encanaille
j'connais qu'l'amour et la crainte que celui-ci s'en aille
j'ai rêvé trop longtemps d'lumière de couleurs et d'aurore boréale
à force d'être trop sage j'me suis pendu avec mon auréole
j'ai gribouillé des toiles pour m'expliquer mes peines
hiroshima, t'es ma luciole dans mon errance macchabée
je suis né y'a longtemps un mois d'août
et depuis dans ma tête c'est tous les jours la saison des doutes
je me navre et je cherche un havre de paix
quand ma contrée, elle, se transforme en cadavre
les époques ça meurt comme les amours
moi, j'ai plus de sommeil et je veille comme un artiste
laissez-moi vivre, parole de misanthrope
petit pays, je saigne de tes blessures
petit pays, je t'aime, ça j'en suis sûr
quand tu ris, je ris
quand tu pleures, je pleure
quand tu vis, je vis,
quand tu meurs,
je meursgf