l'univers s'ouvre tout à coup et des rayons de soleil entrent sur scène
Sur le chemin, des fleurs s'ouvraient partout et resplendissaient de leurs pétales innocentes et brillaient dans les rues colorées. Les arbres semblaient n'avoir rien vécu, les gens venaient de naître, les bâtiments à peine construits, tout était nouveau dans les yeux de Golconde, le petit être qui marchait joyeusement dans la rue piétonne. Il regardait les personnes qui passaient à côté de lui, croyait voir des camarades de la fac, des professeurs, des amis, en tout cas, il voyait des êtres vivants vivant leur vie à fond. Ses yeux enjolivaient peut-être trop la réalité mais il n'y avait pas de problème à cela. C'est toujours mieux d'illuminer la réalité plutôt que de simplement la voir grise et morne. Il avait appris cela lorsque le brouillard avait révélé mille étoiles sur son chemin. Et encore une fois, mille étoiles du jour montraient la voie à suivre vers la destination de la jeune plante verte.
Il avait choisi d'aller acheter des fleurs, d'aller créer des aventures dans son quotidien peut-être trop normal. Imaginer des comètes dans la vie afin de métamorphoser sa vie en étoile filante, rien de mieux. Toutes les planètes semblaient s'être alignés pour mettre sur scène le beau temps, le soleil, la chaleur, la vie. Golconde marchait un peu vite, puis ralentit. Il voulait profiter de ce moment au maximum. Retarder l'acte pour mieux en profiter. Y aller à petits pas. Merci Valéry.
S'approchant alors de la fameuse échoppe, Golconde crut voir des milliards de lampadaires s'allumer, des centaines et des centaines d'étoiles brûler, des courants et des galaxies voyager lentement dans l'espace. Ou peut-être rien. Golconde voyait juste que la vie continuait de tourner. Mais de tourner d'une si belle façon.
« B-Bonjour ... Je suis venu acheter un bouquet de fleurs ! »
Il avait peur. Mais en même temps il avait envie. Envie de croire que cette journée se passerait à merveille. Il poussa la porte de la boutique, faisant sonner la petite cloche, et entra dans la pièce aux odeurs si familières, lui qui aimait tant la nature et les fleurs et la vie, et il s'avança lentement vers le comptoir.
« J'aimerais les offrir à quelqu'un que j'aime beaucoup. Par pure amitié. Mais je ne m'y connais pas vraiment malgré ma forte tendance à m'endormir à côté des fleurs lorsque je m'allonge au parc, et ... Mais bref, j'aime beaucoup les fleurs mais je ne les connais pas, auriez-vous quelques idées de beaux bouquets ? »
À vrai dire, il ne savait pas encore à qui il pourrait bien les offrir. Mais il ne voyait pas comment faire autrement pour lui parler. Il voulait juste être ami ! Et pourtant il était intimidé. Pourquoi ? Il se demandait même si ça valait le coup. Mais ... pourquoi pas ?
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Lun 20 Fév 2017 - 22:36
salomé & golconde
you made your bed on lilypads by the stream
les doigts de salomé pianotent sur le comptoir, inventant des mélodies silencieuses qui bercent tendrement la fleuriste et l'éloignent de son ennui. c'est une journée bien calme, simple et sans fioriture, qui s'écoule tout doucement.
salomé abaisse le rideau de ses paupières et se laisse emporter dans un monde imaginaire. les narines emplies d'un arôme fleuri et la tête débordant d'idées, elle se prend à rêver d'une réalité bonifiée. elle ne sait plus que faire à part rêver. le soleil brille dehors et pourtant, les clients se font rare dans le palais des fleurs. rien n'est là pour distraire salomé et elle penche alors volontiers sa curiosité dans des récits fantasmagoriques afin de s'occuper.
pendant ce qui sembla des heures, elle est tour à tour ballerine, magicienne, fée et chevalier. l'aiguille du temps s'accélère dans ses rêves éveillés et les secondes se transforment en d'infinies aventures qui ne lui appartiennent qu'à elle. une magie naïve et enfantine, il est vrai.
la clochette de la porte tinte clairement et salomé est brusquement extirpé de ses fantasmes. les deux pieds fermes dans la réalité, elle se lève de sa chaise et sourit en posant ses doux yeux sur le premier client depuis bien trop longtemps.
bonjour monsieur !
la boutique est un tableau aux milles couleurs et la chevelure opaline du visiteur se fond à merveille dans le décor. salomé le couve du regard: il a dans son allure une innocence et une beauté simple qui l'attire immédiatement.
les cils de salomé battent sa joue tandis qu'elle écoute patiemment la requête de son client.
votre ami a beaucoup de chance de vous avoir dans tous les cas. elle le pense vraiment, c'est un geste vraiment attentionné de sa part. je suis là pour vous aider dans tous les cas, et il n'y a pas beaucoup de monde aujourd'hui, nous avons tout notre temps !
d'un sourire, elle découvre toutes ses dents.
votre ami est-il plutôt extravagant ou plus dans la simplicité ?
en même temps qu'elle pose la question, elle se dirige vers un étalage de compositions et de fleurs. elle s'essuie les mains sur son tablier et commence à examiner quelques unes de ces dernières, visualisant leur assemblage en un cocktail de couleurs.
je pense qu'il faut lui offrir un bouquet qui lui correspond, cela montrera toute l'attention que vous lui portez !
son coeur se gonfle de joie à l'idée de pouvoir aider le jeune homme à apporter dans ce monde un peu de bonheur dissimulé sous un bouquet. le monde est beau après tout, mais il l'est encore plus quand embelli de pétales parfumés.
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Mar 21 Fév 2017 - 18:57
Nénuphars
les pétales des fleurs du mal sont blanches
Ses yeux la suivent prendre vie, s'illuminer, réagir, vivre. Elle se déplace vers les fleurs tandis que Golconde reste fixe, interdit. Des soleils entiers sortent de ses yeux et de sa bouche alors qu'elle est en train de parler, non, de créer le monde. Golconde est fasciné. Fascination de l'interdit. Des mots apparaissent, tremblotent, virevoltent, grandissent dans sa pensée, bougent lentement pour former des phrases et exprimer des idées mais ces idées ne sont pas claires, pas vivantes. Les phrases se déconstruisent et se construisent sans arrête. Il reste bouche bée. Il rougit un peu. Il détourne le regard. Finalement, il arrive à parler, et le monde recommence à tourner.
« Je dirais plutôt dans, euh, la simplicité. Quelqu'un de très simple, mais de très resplendissant, comme un soleil qui s'ouvre à travers les nuages et qui éclaire une forêt noire. Tout prend vie autour de cet être. Les arbres grandissent, le vent souffle une légère brise, on a l'impression que le monde existe pour une raison. Je ne sais pas trop comment dire encore ... J'ai l'impression de partir dans la poésie à chaque fois que je parle !! dit-il en reprenant son souffle. Il me faudrait donc des fleurs vivantes, resplendissantes ... Un peu comme les tournesols de Van Gogh ? Des fleurs grandes et belles, qui sont des fleurs à fond, qui vivent leur vie de fleurs. Les plus resplendissantes. Je ne sais pas si je suis clair (il rit un peu, légèrement gêné) ... Mais j'espère que vous me comprenez quand même ! (il sourit) »
Tout en parlant de sa passion pour les fleurs, Golconde regarde la fleuriste, la détaille, l'arrache à sa réalité pour en faire le centre d'un univers cosmique, mais en même temps évite son regard, ses yeux perçants, pour se concentrer sur les fleurs qui l'entourent, sur ces êtres qui s'éveillent au soleil ... Il espère sincèrement, vraiment, purement, qu'elle a compris ce qu'il pensait. Il n'est pas doué pour mettre des mots sur ces émotions. Golconde, en tant que jeune plante verte, vit toutes les émotions à 360° et des sensations entières viennent transformer son univers sans arrêt.
« Un peu comme ces fleurs là ! Vous voyez ? (il pointe du doigt des beaux tournesols en vitrine) »
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