Tes cheveux, ils volent derrière toi. Et toi, tu cours. Et tu regardes pas derrière toi, pas besoin. C'est pas comme si quelqu'un de dangereux te suivait. Non. Tu te retournes à un moment et tu cours, dos contre le vent, à l'envers. Et tu regardes Piro te suivre. Et il court, Piro, et il te rattrape et il te saute dessus. Piro, c'est un peu un gros chien quand même. Donc tu tombes. En arrière. Et le béton, c'est pas agréable. Alors tu fais un peu une grimace. Pourtant, tu souris. Tu rigoles pas, non. Tu souris. Et tu caresse la tête de Piro qui hésite pas une seule seconde à te lécher le visage. Tss. Tu le repousses, tu t'essuyes le visage, et tu te remets à marcher, tranquillement cette fois. Et Piro, il marche, tranquillement, à côté de toi.

T'es dans un restaurant. Plutôt chic, le restaurant. T'as les cheveux qui tombent sur un côté de ton visage, mais t'hésites pas à remettre tes mèches derrière tes oreilles, après tout, c'est pas comme si quelqu'un allait oser dire quelque chose. Pourtant, y'a quelqu'un qui parle. La personne en diagonale de toi, sur la table. Il rigole, un peu mal à l'aise, mais un peu trop sûr de lui en même temps. Comme un beouf. Tu tournes ta tête vers lui, la personne face à toi aussi. Ton visage est très sérieux et dégage une aura de dégoût exaspéré. « Je t'ai vu ce matin, Madame Luisa, tomber comme une merde par terre. » Tu continues de le regarder, penches la tête sur le côté. Et rien. Et tu le fixes. Et tu fais peur Luisa. « Et moi qui croyait que tes parents étaient de riches propriétaires. Pourquoi t'étais dans le quartier des magasins bon marché ? » Et il baisse la tête, parce que tu sais, toi, que ses parents, ils sont pas riches. Et tu sais qu'il a dit ça pour vous impressionner, toi et ta copine. « Ou peut-être que tu me suivais ? Serais-tu un stalker ? » Et il secoue la tête, rapidement. Et il se lève, s'excuse, et s'en va. Et la fille devant toi te regarde, l'air blasé. Ton visage te détend, tu souris même. « Non mais sérieux Narcisse. Le pire, c'est que ce que tu dis, c'est pas si méchant. Juste. Arrête avec cette tête, tu fais peur ! » Tu prends une gorgée de coca et tu continues à sourire. « J'y peux rien, c'est un con. »

Le gars là-bas, il te regarde mal. Pas mal genre comme un morceau de viande, non, mal genre il aime pas ce que t'es. Peut-être même qu'il déteste ce que tu représentes. Mais toi, ton visage est doux, et tu lui souris. Et tu te dis que tout va bien. Tu irais bien le voir pour lui dire que tout va bien, mais tu es occupé. Les mains de l'homme sur ton dos, son sourire contre ton cou, ses yeux fermés, et ta peau brûlante d'anticipation. Il est un peu plus d'une heure du matin, et cet homme, dans quelques minutes, tu lui donneras tout ce qu'il veut. Et l'autre homme, dans quelques minutes, il pourra retourner se dire que sa petite vie est parfaite. Peut-être te plaindre aussi, t'en sais rien, t'es pas dans sa tête. Dans quelques heures, t'auras de l'argent en plus sur ton compte, et tu pourras respirer. « Chienne. » T'as rien à redire, Narcisse. Après tout, c'est ce que t'es. Pour eux. Pour certains, t'es d'autres choses : une salope, parfois un autre animal de leur inventivité. Tu montes dans la chambre, et tu le laisses te déshabiller. Et il est pas hyper doué, mais ça te plaît quand même, d'une façon un peu bizarre, pas vraiment compréhensible. Il finit, se rhabille, te donne l'argent et s'en va. Tu comptes même pas. L'argent, c'est pas ce qui t'intéresse. Tu gardes la perruque jusqu'à huit heures du matin.

Puis tu l'enlèves.

Et ton visage se durcit, et tes yeux se font plus perçants, plus méchants. Plus... Plus Luisa. Et tu remets ton masque de glace et tes manies de petite garce, de petite princesse.


Nom ♦ Inconnu.
Prénom ♦ Louison.
Avatar ♦ Scarlett Byrne blonde (IRL).
Nationalité ♦ Franco-Chinoise.
Occupation ♦ Prêtresse.

Premier souvenir ; Une fille. Oui, elle te ressemble. Autour d'elle, des gens, femmes, en blanc. Elle, elle a les cheveux blancs. Et elle est entourée d'un halo de lumière. Et elle est en position du Christ. Ça te fait peur.

Second souvenir ; T'as peur. Quelqu'un te suit. Ils te croient pas. Quand tu leur dis que t'as rien fait. Et ils veulent te sacrifier. Tu cours. Ta robe blanche est parsemée de tâches de boues. Dieu, aide moi.