Le litre de café que tu avais bu pour te maintenir éveillé n’aidait pas tes nerfs. Tu trouvais qu'il était trop tôt, alors qu'il était trois heures. Tu cherchais une excuse. Ton paquet de cigarettes ne pourrait subir longtemps le traitement que tu lui donnais. Bientôt il serait vide. Et là, alors que le rendez-vous n'avait jamais été plus proche de toi. Même là  tu ne savais pas si c'était une bonne idée. Tu ne savais pas ce qui allait se passer. Peut-être rien. Et ça serait le pire. Tu avais laissé ta moto chez toi, pour traverser quelques rues tu n'en avais pas besoin.

Tu n'avais surtout pas voulu te laisser l'occasion de partir.

Tu avais finalement passé le cap. Après toute cette hésitation, tu avais finalement pris rendez-vous avec ce gars. Celui qui aidait les gens qui avaient vécus une autre vie. Seven. Il allait sans doute pouvoir t’aider, tu le savais. Tu l’espérais. Mais tu n’aimais pas parler. Pas à tes proches. Encore moins à des inconnus. Mais puisqu’il était probablement ta seule chance de connaître la vérité. Tu ne savais pas dans quoi tu avais mis les pieds. Tu n’aurais su dire ce qui finalement t’avais poussé à le contacter.

De fait, tu ne faisais pas confiance aux gens. Pourtant, alors que tu aurais pu, tu n'avais fait aucune recherches sur lui. Tu ne voulais pas savoir. Pour sûr, ce que tu savais, c'était que tu ne pouvais rester plantée là. Les mains enfouies dans les poches de ta veste en cuir. Il était l'heure. Trop tôt encore pour toi. Trop tard cependant pour repartir. Tu allumas une dernière cigarette, comme si celle-là ferait disparaître ce stress qui commençait à te ronger, comme si elle était spéciale par rapport aux autres.

Et tu sonnas à la porte du bâtiments.

       

TEMPLATE BY RINGO

La porte s’ouvrit sur un visage masqué. Tu ne pouvais que comprendre le choix de se dissimuler sous un masque ; de cacher son identité. Toi, tu gardais ton nom, car il n’avait que peut de sens, et que tu savais qu’un faux nom ne te protègerais pas. Si on voulait te retrouver, ça arriverait d’une façon ou d’une autre.  Ton regard balaya rapidement l’espace, distraitement. Quelque chose te titillait ; tu pensais que c’était le fait d’être là, le fait que clairement, tu n’étais pas à ta place ici. Pourtant, peut-être que si tu avais prêté attention, tu aurais pu découvrir qu’il y avait plus. Tu n’étais pas infaillible, et surtout si persuadée d’avoir mis ton passé sous clef, enfermé loin derrière toi, que tu n’aurais pu songer retrouver quelqu’un. Quelqu’un qui un jour occupa une place importante. Non, tu n’en avais pas idée.

Le téléphone te surpris. Si bien que tu ne le lus pas tout de suite. Là, tu réalisas que peut-être ce masque cachait plus qu’une simple envie de taire une identité. Un handicap. Ton regard se posa, brièvement, sur les traits dudit masque. Il n’y avait rien à dire qui ne fut pas déplacé de ta part. Tu n’étais pas le genre à tenir compte des différences. Et si tu partais en claquant la porte, ça n’en serait pas la raison. Prendre le temps de choisir tes mots n’était pas une bonne idée, alors u entrepris d’exposer ton soucis.

« J’aurais besoin de renseignements. » Ta voix se tu quelques instants, avant de reprendre. « J’ai entendu que vous aidiez les personnes réincarnées. Et donc, j’imagine que vous connaissez pas mal de choses à ce sujet. » Tu t’arrêtes, presque brusquement, tu doutes. Tu aurais pu, peut-être dû, en dire plus, mais tu attendis, tu voulais sa réponse.