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illusoire tragédie ◮ ARSTHER
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Sam 24 Déc 2016 - 13:49











 
 
 


ce ne sont que des lumières
multiples et trop brillantes, qui vous aveuglent et vous font détourner le regard
si narcissiques au point où elles vous font disparaître sous leur simple lueur ;
elles sont des créatures nuptiales aux pas chaloupés et aux traits trop tirés
elles sont si guindées
elles sont ces personnes qui semblent si inaccessibles et qui se croient
oui qui se croient
au delà des autres c’est si
pathétique
et pourtant elle est de ces gens là arsène ; tout aussi solaire tout aussi actrice de cette misère
de cette parade aux milles dorures
(parjures)
aux milles enluminures qui font pétiller les yeux des gosses beaucoup trop jeunes pour saisir la teneur de ce théâtre de marionnettes trop maquillées de ce défilé de pantins trop bien articulés
festival de masques de musiques et de phrases trop bien pesées pour être
p e n s é e s
ah !
arsène qui juge arsène qui jauge arsène qui condamne de ses yeux trop habitués à ces projecteurs
elle est habituée elle sait que ce ne sont que des étoiles filantes
que la gloire n’est pas éternelle que ça va finir dans une bouteille d’alcool au degré trop élevé
ou dans le premier sac d’héroïne trouvé
car ils ne seront déjà plus les héros de leur histoire
elle le sait tout ça arsène elle n’est pas dupe elle arsène
et vos sourires si faux et vos compliments trop bateaux elle n’en a que faire
jusqu’au champagne un peu trop cher jusqu’à ces robes hors de prix
parce que dans votre monde à vous l’argent coule à flot
comme ce vin là que vous tenez entre vos doigts
sans même vous soucier du travail acharné et les heures écoulées du misérable paysan qui l’a créé
(qui s’en préoccupe ?)
arsène n’est pas étrangère à ce spectacle
si tragiquement répétitif elle le connait
(milieu de crasses et de carcasses de relations qui n’ont jamais vraiment existé)
elle en a presque la nausée
et pourtant elle est là, toujours bien présente vêtue dans sa robe d’un blanc immaculé
(tandis que son âme est pourvue de l’infâme noir comme tous ces spectres autour d’elle c’est si
laid)
les pieds parfaitement chaussés et ce physique qu’on pourrait placer dans un écrin de verre
apparence trop pure trop illusoire pour elle
mais elle n’est pas la seule
de toute manière ce n’est pas elle
pas elle qu’on est venu voir pas elle qu’on est venu admirer
puisqu’on ne la connait qu’au travers des toiles et du papier
c’est l’autre femme là-bas, toi
celle aux tissus précieux, celle qui a de l’or jusque dans ses mots jusque sur ses lèvres peinturlurées
du sang de ses concurrents devenus victimes bouffés les uns après les autres
(ce milieu est si cruel)
tu es si belle
même arsène peut le dire même arsène le perçoit
mais elle ne voit
elle ne voit que ce sublime camaïeu de couleur elle ne voit pas la facture du peintre
ni la toile brute
elle ne voit rien que
de jolies arabesques dans tes cheveux que des reliefs trop exagérés le long de l’os de tes joues et de tes fossettes forcées
tu es la plus belle mais tu es aussi la plus
vilaine
comme les autres avec ton rire de crécelle qu’elle voudrait ne plus entendre
alors
alors arsène se détourne de toi se détourne de ton regard trop hautain de ton corps juché sur ces talons ridiculement trop hauts
jusqu’à ce qu’elle t’entende
ta voix trop aigüe retentir gémir
te plaindre évidemment
comme toutes les étoiles de ton espèces font si souvent
(malheureusement cette étoile ci c’est n’est pas aussi filante mais ça ne saurait tarder)
(elle l’espère)
geindre de manière à ce que tous se retournent vers toi
(encore)
et laisser ton venin se répandre sur l’objet de ton malheur
(capricieuse)
une pauvre enfant gâtée, qui n’a pour problème que cette verrine trop salée
met au goût de tous les autres mais
pas au tien
alors tu trépignes tu te mets en colère
et la pauvre petite serveuse ne sait pas quoi faire
tu le sais pas vrai
tu le sais que tu n’as qu’à l’ordonner et elle va se faire jeter comme
comme une vulgaire cigarette que l’on prend que l’on écrase que l’on oublie
tu le sais n’est-ce pas
que chacun de tes mots sont comme un jugement coupable alors que
c’est elle la victime, pas toi,
tu n’es qu’une pauvre enfant déguisée
en réalité tu es
le bourreau
cruel
le bourreau
qui actionne la manivelle
pour laisser le mécanisme de la hiérarchie s’actionner
et dévorer cette pauvre enfant éplorée
elle voulait juste te plaire
elle voulait juste te satisfaire
et voilà comment tu la remercies, ingrate personne
arsène s’agace
arsène pourrait se détourner de cette scène si commune en ces lieux et pourtant
elle s’agace
un peu trop sûrement
c’est peut être à cause des cheveux de la demoiselle, aussi blancs que les siens
c’est peut être à cause de son regard, mélange d’inquiétude et de tristesse
pas pour toi
juste pour ce qu’il va advenir d’elle tu sais
toi elle s’en fiche
tout le monde s’en fiche
ce qui les intéresse tous, maudits vautours, c’est le pouvoir de ta voix
de tes ordres
des billets qui te couvrent les doigts
en as tu conscience ?
arsène se voit
en cette gamine qui ne sait que faire
en cette gamine qui cherche sa place dans ce monde trop étouffant
elle voit
à sa façon de se tenir qu’elle est une danseuse
alors arsène subitement est un peu plus emphatique
elle se reconnait un peu en cette fille
pour sa volonté d’exister au milieu de tous ces gens
et pour une autre raison qui lui échappe encore
(souvenirs effacés sans le moindre regret)
alors la dame blanche s’avance, excédée par les larmes de la servante
se place devant toi
devant cette présence que tu dégages
elle n’a pas peur
elle t’a juste en
h o r r e u r
toi ton parfum ton regard jusque dans ton air condescendant

vilaine petite fille un peu trop gâtée. parce que t’as le fric de George Clooney tu crois que tu peux encore l’envoyer valdinguer. Oh pitié sèche moi ces larmes de crocodile, tu me donnes envie de te baffer.


elle n’a que faire de ce que les autres peuvent penser.

1060 w. | ft. esther | #dea2a2
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Invité
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Lun 23 Jan 2017 - 21:26
illusoire
tragédie
(arsène)
Les bulles pétillent et ressortent à une vitesse folle des flûtes à champagne,
Vous êtes de ces gens là qui en boivent presque tous les jours, pour fêter quoi ? Pour fêter rien.
Pour fêter sans doute,
L’or versé sur vos mains.
Les paillettes aveuglantes incrustées dans votre robe.
Les diamants qui ornent votre cou, vos poignets, vos doigts d’une finesse sans nom.
Vous les entendez les brouhahas incessants, sur les sujets du moment, les sujets qui font siffler vos oreilles, alors vous, pour oublier le monde qui vous entoure, c’est simple,
Vous vous lamentez sur votre travail d’artiste, c’est si épuisant pour vous, autant faire comme tous les autres étoiles luisantes dans le noir,
Pleurer un peu sur votre sort, c’est dur la vie d’artiste quand vous êtes si peu soutenue, surtout quand vous vous faites trahir par d’anciens admirateurs.
Vous vous sentez incomprise.
Rien qu’en y repensant, votre visage se crispe et vous n’avez qu’une pulsion à effectuer pour apaiser votre esprit si tourmenté,
Vous défouler sur une âme faible, désarmé par de simples mots de votre part. Vos yeux dévorent la victime qui passe, plateau à la main, elle semble comprendre que vous avez une envie indescriptible de goûter un morceau d’un amuse-bouche.
Puis vous, le regard rempli d’un dédain immature,
Votre voix s’élève au delà des autres autours, elle dérange un peu et intimide la frêle servante, qui n’a jamais voulu,
Vous dérangez.
Juste vous rendre service, juste être polie envers vous.
Ah, c’est toujours un peu comme ça, un quotidien fou, un quotidien navrant, un quotidien que personne enviera car,
Vous êtes la célèbre Esther, l’étoile qui chute et qui continuera de chuter, lentement. Et ce n’est pas avec,
Un pauvre fanclub qu’elle stagnera. C’est peut-être la fin d’une carrière.
(Car vous croyez en la folie des habitants.)

C’est un peu dommage pour vous Esther, d’attirer l’attention de cette manière. C’est un peu capricieux de votre part,
Montrer à tel point votre colère est pure,
Mais pas aussi pure que l’or.
(Qui coule dans vos veines.)
Alors Esther, vous ne vous êtes pas attendu à une franchise de la part d’elle, douce, froide et audacieuse,
Agacée par votre comportement, sa silhouette se place devant vous, les courbes de son corps mis en valeur par la blancheur de sa robe, une présence qui inspire un courant d’air glacial, il souffle sur votre visage momentanément stoppé par la surprise.
Esther vous ne cachez pas cette ravissante envie d’apprécier les dures paroles prononcées de sa bouche,
Une faible n’aurait pas assumé, mais vous, vous aimez tellement,
Vous prendre des baffes sur vos joues lisses et bien maquillées, vous réclamerez encore un petit peu de cruauté.
Et la meilleure façon d’avoir un petit peu plus de tout cela,
C’est de simplement répondre avec le même franc-parler de la demoiselle. Vous la regardez avec vos pupilles profondément envieuses de sa beauté,
L’esquisse d’un sourire sur la commissure, la grandeur d’un vrai quelques secondes après, vous ricanez d’une voix entre le criard et le mélodieux.

- Baffe moi chérie, je n’appellerai pas mes gardes du corps,
Ils ont l’habitude de mon sale caractère. D’ailleurs, ils seront habitués pour toi aussi.


Vous vous perdez dans votre réplique, un peu trop modeste,
Vous avez juste envie d’être correcte envers une personne si plaisante pour vous. Ah, c’est un peu étonnant,
D’aimer autant les piques et les insultes.
A vrai dire, vous êtes plutôt satisfaite d’une réelle chose : celle d’avoir attiré l’attention vers elle, et elle seule.
Vous croquez discrètement votre lèvre inférieure. Puis d’un geste rapide votre index s’approche du menton de votre interlocutrice,
La pointe d’un ongle verni de blanc et d’or se plante contre sa tendre chair.
Vous gloussez un peu.

- J’adore ça.

Les bulles qui pétillent vous ont monté à la tête Esther,
Votre euphorie ronge votre mal-être.
(Cette peur de quitter la scène instantanément.)


hrp:

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