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le cordon // raphilo
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Dim 4 Déc 2016 - 18:39
cinq ans
((vingt ans))
le début de la fin
il y'a vingt ans, on s'est rencontrés
à vingt ans, on s'est séparés
on est devenus rien, ou un mélange insensé d'amertume et de regrets
((cinq ans))
c'est l'âge qu'il aurait, si je l'avais gardé si je l'avais assumé si je n'avais juste pas fui si je t'avais assis sur le canapé avec mon air grave que je sortais dans les grandes occasions et que je t'aurai dit
((je suis e n c e i n t e))
c'était trop dur
ça me pesait
ça me pèse toujours aussi,
c'est un poids qui se retire pas
on est devenus adultes, différents pas fréquentables à notre manière
parfois je te vois je me demande si c'est bien réel et je change de trottoir
parfois
j'insulte du regard true quand je la croise
((j'ai peur))
c'est intenable
de tomber enceinte, d'un enfant désiré
((de le voir lui au lieu du "nouveau"))
pourquoi est-ce tombé sur nous
pourquoi ça n'aurait pas pas pu être les autres comme d'habitude
(les autres qui meurent dans un accident de voiture les autres qui se prennent une balle dans le bras les autres qui gagnent au loto les autres qui pleurent les autres qui se marient)
pourquoi cette fois-ci s'est tombé sur nous
(je veux me débarrasser de ces peurs)
d'être mère, de vivre
alors aujourd'hui je tourne la page
aujourd'hui je vais voir un hypnotiseur qui a ton prénom aujourd'hui je vais réapprendre à être humaine
par l'hypnose, tu as toujours été fasciné par ça tu sais
et depuis peu, on l'utilise de manière plus conventionnelle
((c'est plus qu'une passion))
est-ce que tu continues à regarder tard le soir des reportages sur ça
il ne faut plus que j'imagine ta vie
tes enfants que tu as peut-être qui aurais dû mes filleuls
ta grande et belle maison
tes patients sur une table chirurgicale (as-tu continué tes études ?)
je suis plantée là, devant une porte à réfléchir si je dois sonner ou non
je me recoiffe rapidement je tire sur mon écharpe mon manteau de laine
((je sonne))
et je me rends compte que je suis profondément stupide quand il ouvre et que je me rends compte que
ce il est tu
raphaël raphaël
archdeacon
je recule d'un pas depuis le perron
que j'avais déjà observé plusieurs fois et j'affiche cette mine confuse
((c'est l'univers qui tombe sous mes pieds))
je me sens horriblement lourde ma tête tourne un peu et je ne peux décrocher mon regard de ton visage moins adolescent mieux tracé et horriblement toi
(faire semblant toujours faire semblant)
je souris
excusez-moi, j'étais perturbée c'est rare de voir des gens aussi bien habillés au quotidien.
(peut-être que tu es stupide et que tu croiras que j'ai effacé nos s o u v e n i r s de nous ensemble)
(que je les ai remplacé)
(que j'ai bonnifié le moment où je suis partie)
j'ai envie de crier
philomène, enchantée. je suis un peu en avance, j'espère que ça ne vous dérange pas.
encore une fois, je fuis la vérité
((horriblement lâche))
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Dim 4 Déc 2016 - 22:28

t'es revenu il n'y a pas si longtemps, bercé par cette sensation que rien n'avait changé en cinq ans. rien. si ce n'est toi. si ce n'est tout. cinq ans c'est quoi ? c'est rien, finalement. ces quelques dizaines de mois, ou bien de nombreux jours. cinq ans c'est qu'un mouvement de paupières à l'échelle de l'univers.
mais t'es pas l'univers, raphaël.
et cinq années, ce n'est pas rien.

quand t'es revenu, tu as vu toutes ces personnes qui avaient changées, toutes ces personnes que tu connaissais. et peut-être as-tu eu peur. peur de quoi ? d'elles, au pluriel. peur de toi. de merder, encore une fois. parce que forcément, c'est ce qui avait du se passer. t'avais du merder quelque part, sans même savoir où ça. alors,
vous vous êtes séparés.
et tu t'es barré.

t'es parti sans rien dire, sans prévenir. t'en as eu ta claque de cette ambiance malsaine qui t'étouffait. alors, t'as dieu adieu à foxglove, pensant ne jamais revenir. mais t'es revenu. t'as suivi ta propre trace à l'envers pour remettre les pieds. t'y as même ouvert ton cabinet, avec l'espoir d'y rester.
p u t a i n

t'as ces hésitations quand tu sors. tu te demandes par où passer pour ne pas les croiser, pour ne pas les revoir. t'as ces hésitations quand tu aperçois des silhouettes que tu sembles connaître. et pourtant, tu fais comme si de rien n'était. tu fais comme si ton ventre n'était pas bouffé par les regrets de quelque chose que tu as mal fait, que tu ne connais pas.
d e m e r d e

t'arrêtes pas de te demander pourquoi t'es revenu. pourquoi t'es pas allé plus loin. toi même tu ne sais pas. ça te semblait une bonne idée, sur le papier. mauvaise idée en vrai. tu as beau te cacher derrière tes grands airs, mentalement tu bouffes la poussière.

alors tu passes ton temps dans ton cabinet, à travailler comme un acharné. au moins, ça fonctionne. au moins, t'es pas là racler pour survivre. pas financièrement, en tout cas.
t'as plus trop le temps de penser à cela;
regarde, ton prochain client sonne déjà.

et peut-être que tu l'as senti venir,
quand ta main à hésiter quelques secondes avant d'ouvrir.

et peut-être que tu aurais du refermer,
quand tu as compris qui c'était.

p u t a i n
d e m e r d e

mlle l.
c'est elle.

t'as la gorge qui se resserre instantanément, les yeux qui grossissent de surprise. réfléchis. réfléchis. (putain)(putain)(putain de merde) t'as même pas l'espoir qu'elle ne se souvienne pas de toi, parce qu'elle te fixe sans te lâcher du regard. t'es fichu, t'es foutu. réfléchis. réfléchis. plus vite, raphy. elle te sourit et ton cœur rate un battement. qu'est-ce qu'elle te raconte ? c'est ta tenue de travail, c'est pas bien habillé comparé à d'habitude. t'as juste un pantalon noir et une chemise blanche. qu'est-ce qu'elle te raconte.
c'est pas ce qu'elle devrait te dire,
p u t a i n

et elle se présente à toi alors que tu déglutis péniblement. et tu ne comprends pas. tu ne comprends ce que c'est que ce bordel. ce que c'est que cette mauvaise blague. tu ne sais pas ce que tu as fait pour mériter cette odieuse blague. et t'as du mal à y croire alors tu dis juste « mademoiselle l ? » et t'as envie de te pendre, parce que ta voix a un peu dérapé, que tu perds de ton professionnalisme.

réfléchis
v i t e

c'est pour quoi ce l, putain. t'en as pas la moindre idée. pourquoi elle n'avait pas pu marquer philomène, dans ses messages. pourquoi est-ce qu'elle vient se planter là devant toi. Pourquoi est-ce qu'el–

non.
ce n'est pas à ça que tu dois penser.

tu tentes de te reprendre tant bien que mal. t'essaies d'aborder un sourire, mais il peut-être un peu trop crispé. (putain) tu ne peux pas t'occuper de son cas, t'en es persuadé. déjà, parce que c'est elle, et ensuite, parce que merde, tu la connais, ce n'est pas professionnel.
mais elle fait genre que non.

et tu ne sais pas ce qui se passe dans sa tête, ce qui lui traverse l'esprit sans cesse. et tu n'oses pas lui dire que c'est toi;
pas à haute voix.

alors tu cherches une excuse de merde. une de celles que tu tu n'utilises jamais. « j'allais vous envoyer un message, justement. » pourquoi tu la vouvoies alors que tu la côtoyé durant vingt-ans.

vingt
a n s

t'as envie de t'en mordre les doigts tellement tu ne comprends pas. qu'est-ce qui se passe là ? qu'est-ce qu'elle fait là ? qu'est-ce que tu fais ici, toi ? le travail, purée; tout ça pour le travail. allez raphaël, fais ton petit mec bien élevé et sors lui une excuse bidon comme tu sais si bien les dire. « je ne suis hélas pas en état d'assurer notre séance, un collègue m'a contacté plus tôt et requiert mon aide dans les plus brefs instants. »

menteur.

ça ne sera même pas assez, en plus. ça ne fait que retarder le truc, mais tu ne seras toujours pas prêt. alors tu continues sur ta lancée, sur ton mensonge. « je peux vous donner les coordonnées d'un confrère, si vous le désirez; il s'occupera de vous. »
parce que toi non;
pas d'elle.

et putain.
le pire dans tout ça.

c'est que toi, t'as même pas osé poser les yeux sur elle.
tu les as laissé gambader partout dès que tu l'as reconnu.
parce que tu te sens coupable.
coupable de tout.
même de tout ce que tu ne sais pas.

mais t'es pas censé l'être, raphaël. t'es pas censé être coupable. ce n'est pas dans ton genre depuis bien longtemps.
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Invité
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Mer 7 Déc 2016 - 16:54
cinq ans
j'ai envie de te crier de pas fuir pas encore pas encore de ne pas qu'on s'abandonne
(pas encore je t'en supplie)
de quel droit pourrais-je le faire cependant
car on est lâches, on l'a toujours été
car quand je suis partie de chez mes parents en t'emmenant avec moi c'était comme fuir avec précaution
et toi, toi t'as toujours été partant pour partir avec moi
que ce soit derrière l'arbre du jardin de tes parents dans les arbustes qui arrachaient nos peaux pour nous laisser des égratignures
ou il y'a cinq ans vraiment cinq ans ça me paraît tant mais si peu à la fois ah
((cinq ans))
de vide de tout j'en ai fait des rencontres des belles des mauvaises certaines qui m'ont fait pleurer et d'autres qui m'ont fait rire j'ai commencé à détester l'être humain que j'ai toujours tant chérit à l'époque je suis devenue ces gens indifférents aux malheurs des autres mais qui ne s'en réjouissent pas pour autant
je suis devenue vide
(était-ce à cause du manque de toi de l'incident de la haine de true de l'oiseau qui s'est envolé ou même de la société qui s'écroule de plus en plus du temps de la vieillesse et peut-être même à cause de la routine qui ennuie)
celle dont on a toujours essayé de se débarrasser
on va où raphaël
si on ne peut même plus se regarder dans les yeux après tout ce temps si on ne peut même pas saisir l'opportunité qui se présente là tout de suite maintenant comment on va progresser
mon sourire reste figé pincé et ça me fait mal aux muscles de me forcer ainsi
(notamment au cœur)
je suis heureuse de te revoir sans doute
peut-être qu'au fond vraiment tout au fond j'étais quasiment persuadée que cet hypnotiseur nommé raphaël c'était toi car il n'y'a bien que toi pour faire ce genre de choses
pour soigner les maux avec la force de ton
((a u r a))
tu m'as manqué
mais c'est trop dur de le dire
trop dure de l'avouer je ne suis pas assez courageuse pour le dire car ça me paraît enfantin de le déclamer tout haut tout fort qu'au final tu seras toujours mon meilleur ami que je t'ai pas oublié que je me rappelle quand tu rinçais les couverts sous l'eau chaude du lavabo alors qu'ils étaient propres avant de te servir
ce genre de trucs qui montrent que t'es comme un frère et que tu seras jamais plus malgré cette grossière erreur
jamais moins non plus
je ne réponds pas à ton interrogation car tu sais très bien que c'est et j'ai signé ainsi car philomène ici parmi les américains c'est trop marqué marquant trop particulier pas assez discret
faut qu'on arrête de faire semblant
((de toute manière je crois que je pleure déjà))
des larmes qui tordent notre visage ((pas des sanglots)) presque silencieuses petit à petit des tremblements qui parcourent le corps dignement je ne relâche pas encore et je continue à regarder droit droit toujours droit
(je vois très bien que tu sais)
je vois très bien à quel point tu me fuis visuellement que tu cherches plus la rencontre de nos yeux
on peut plus faire
c o m m e
si
si de rien n'était, comme si on ne s'était jamais connus ça me pèse lourd et je suis sûre qu'à toi aussi qu'à toi aussi c'est absolument pas léger de porter ce silence de true comme de moi
c'est idiot de faire les aveugles. je pense que j'ai des trucs à te dire raphaël mais- j'ai l'impression de me réincruster dans ta vie là surtout aussi... facilement. comme une fleur. je comprendrai si tu veux que je partes maintenant, mais je suis prête à te payer une séance même si tu as un imprévu juste le temps de t'expliquer
(c'est à mon tour de détourner mon nez et d'abandonner le courage)
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