Un peu empoté, un peu maladroit avec ton café, tu regardes autour de toi presque nerveusement. T’es pas vraiment habitué à rencontrer des gens comme ça : en vrai les seules fois ou tu rejoins des gens c’est pour des rapports de laboratoire à des fins académiques. Mais là tu attends le beau Silvan, le charmant monsieur – il a quand même bientôt trente ans – qui est ami avec Vito pour une raison obscure. Tu sirote ton café avec les sourcils à demi froncé dans une mine perplexe : tu espères lui avoir donné les bonnes indications pour qu’il puisse te retrouver. La fontaine c’est le lieu de rassemblement de tout le monde, mais elle est grande la fontaine : et s’il t’attendait de l’autre côté? Et si tu t’étais trompé de jour, d’heure, d’année? Tu chouines un peu discrètement derrière ton gobelet en maudissant ton inutilité.
Tu aurais dû lui demander de venir te rencontrer dans un café à l’extérieur du campus, peut-être qu’il va se perdre, peut-être qu’il ne va pas aimer être entouré de jeunes étudiants? Peut-être qu’il s’est perdu dans les jupes d’une jolie universitaire? Tu veux juste parler d’un appartement en collocation : mais au final c’est peut-être vraiment pas une bonne idée si t’es pour fantasmer dessus vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Tu aurais dû demander à Vito de te présenter quelqu’un de moche : tu développes une attirance bien trop rapidement pour les gens avec de jolies apparences. T’es un crétin. Peut-être que Silvan c’est une peste au final et que tu vas pleurnicher toutes les larmes de ton corps parce qu’il brise tes espoirs et tes rêves.
Putain tu te fais de ces scénarios des fois, il est même pas encore arrivé que t’es déjà prêt à t’enfuir. Qu’est-ce que ça sera quand il sera assis devant toi, tout sourire? T’as bien fait de choisir une table perdue en bordure de la fontaine, Silvan va facilement te repérer mais si tu meurs d’une rupture d’anévrisme en lui parlant personne ne te verra. Pauvre Darcy.
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Jeu 1 Déc 2016 - 4:39
« tempo di valse »
darcy ▲ silvan
Si tu n'étais pas à la veille de tes trente ans, tu aurais probablement trépigné sur place comme un enfant qui reçoit un cadeau. Sauf que tu es un adulte. Un adulte mature et qui ne sourit pas bêtement quand on lui propose un café pour discuter. Non. ... D'accord, tu l'as peut-être fait mais personne n'était là pour te voir, ton téléphone étant ton seul témoin et c'est très bien ainsi. À une époque, tu aurais simplement rejetée l'idée, la colocation n'était pas pour toi et de toute façon, tu étais presque toujours absent. Sauf que cette fois-ci, ça concerne Darcy. En soi, tu l'as vu exactement trois fois mais vous vous êtes échangés des textos entre temps. Il cherche un appartement, toi aussi, Vito le sait et a proposé l'idée. Sauf que Vito est au courant pour ton intérêt envers l'étudiant. Et ça, ce n'est pas bon.
Enfin, tu sais très bien que si vous partagez le même espace de vie, tu ne laisserais pas tes sentiments interférer — ou du moins, tu ferais énormément d'efforts pour ne pas le faire. Ce serait le pied de se faire rejeter après avoir signé le bail. Coincés a vivre dans le même logement pendant un an. Juste songer à cette perspective te fait grimacer. Et perdu dans tes pensées, tu as presque renversé ton café en bousculant accidentellement une jeune fille. Tu n'as même pas le temps de t'excuser qu'elle te jette un regard scandalisé, t'invitant sèchement à ''regarder où tu vas crétin''. Tu retiens difficilement une remarque acerbe et poursuis ton chemin. Quand tu étais jeune, tu n'aurais pas rétorqué avec une telle impertinence. Sauf que tu es encore frais et pimpant, tu n'es pas aussi vieux. Tu ne viens pas de penser une telle chose. Tout va bien. Tes cheveux argentés, c'est seulement une teinture.
Après un détour rapide, parce que garer ta voiture fut une expérience catastrophique et ignoble — en somme, le stationnement était plein et tu as dû rebrousser chemin pour trouver un espace libre dans une rue adjacente, tu arrives finalement à la fontaine. Tu pestes contre ton retard en cherchant Darcy du regard, quand tu le repères enfin, tu t'empresses de le rejoindre. Tu l'as suffisamment fait attendre comme ça. Oui cinq minutes c'est beaucoup. Surtout quand c'est lui que tu fais patienter. D'ordinaire tu n'as aucun scrupule à faire poireauter autrui. Sauf que c'est Darcy. ... Et merde. T'es clairement trop investi dans tout cela et peut-être que c'est une mauvaise idée d'aller en appartement avec lui. T'as pas non plus le temps de reculer, puisque tu es en face de lui. Alors tu souris, comme d'habitude.
« Excuse-moi pour le retard, j'avais oublié à quel point c'était infernal de se garer ici. »
Quand tu vois Silvan t'es encore plus perplexe qu’avant. C’est comme si à chaque fois que vous vous croisiez, tu avais l’urgent besoin de te pincer pour voir si tu étais toujours bel et bien conscient. Parce qu'il est vraiment beau Silvan, on dirait un mannequin de magasine : tu es certain qu'il fait tourner toutes les têtes. Enfin, tu sais au moins qu'il fait tourner la tienne de tête. C’est bizarre les gens beaux, tu te dis, ils ont presque l’air surréel. Tu es peut-être simplement trop habitué à ton reflet bancal et du coup ça te mets de la poussière d’étoiles aux yeux tant de beauté. Tu aimerais bien être aussi élégant que lui, tu aimerais bien réussir dans la vie – enfin, il a l’air de bien réussir dans la vie Silvan, il est beau grand bien fringué et il a une voiture – comme lui. Peut-être que d’aller en appartement avec quelqu'un d’aussi magique te donneras un coup de pied au cul pour finir tes études et aller travailler comme un vrai adulte. Parce que là, boire du café aux deux heures et te nourrir de riz et de surgelés c’est pas trop tiptop. Si tu veux réussir à pécho un mec comme ça, y’a encore beaucoup de travail à faire. Tu sais plus trop si ça t’encourage ou si ça te démotive en vrai.
Tout ça pour dire que Silvan tu le regarde presque avec des sparkles dans les yeux, avec ton petit sourire timide mais chaleureux. T’es content de le voir, on va pas se mentir. Même si vous aviez pris rendez-vous ça te rend quand même tout en émoi, tiens-toi un peu quand même. Allez, souris, offre lui de s’asseoir, sois poli et gentil. Bon garçon. À se demander si dans ton ancienne vie t’étais pas un clébard en fait. Manque plus que tu agites la que—
« aaaah, ça va, j’attend pas depuis très longtemps. menteur ah oui merde, désolé de t’avoir fait venir à cette heure-ci j’ai pas pensé au stationnement »
bah non t’es trop con pour ça et tu étais juste trop guilleret à l’idée de revoir le beau Silvan. T’es tellement nul que même dans ta tête tu l’appelle « le beau Silvan » t’es un cas désespéré, tu pues la honte. Depuis que tu peux le contacter via sms t’es toujours pendu à ton téléphone, prêt à toutes éventualités où ton mega crush te contacterait. C’est facile d’avoir l’air cool et posé à l’écrit, mais maintenant tu meurs déjà de honte d’embarrassement de blush et de tout ce qui peut causer la mort juste parce qu’il est devant toi. Tu lui fais signe de s’asseoir et tu glousses presque en voyant son café, tu tousses pour faire mine que t’es pas un débile qui roucoule bêtement.
« t’as bien fait de t’arrêter prendre un café avant, celui de l’uni est absolument horrible » dis-tu en agitant ton pauvre gobelet.
Mais ouais Darcy c’est ça, fait la discussion tranquillou posé sans aucun rapport avec votre rencontre, peut-être que tu pourras passer un peu plus de temps avec lui, qui sait.
Tu as eu peur, l'espace d'un instant. De l'avoir trop fait attendre. De le décevoir. Tu n'as pas envie de voir autre chose qu'un sourire sur son visage. Comme celui qui étire ses lèvres présentement, timide. Mais ça lui va bien à Darcy, cet air un peu embarrassé, ça le rend plus adorable encore. Si ça n'en tenait qu'à toi, tu ferais des pieds et des mains pour y avoir droit plus souvent, cependant t'as un peu de considération et tu freines tes remarques. ''Pour te revoir, je ferais n'importe quoi.'' C'est tellement mièvre que ça t'étonne toi-même. Tu juges que tu as effectivement bien fait de tourner sept fois ta langue dans ta bouche avant de laisser échapper ta pensée. Et tu t'es explicitement interdit de laisser tes émotions entrer en ligne de compte. Alors tu rigoles simplement, en haussant les épaules. Il y a pire dans la vie que de ne pas trouver une place de parking. Ne pas pouvoir lui dire à quel point il est adorable, par exemple. Que les fossettes qui se creusent sur ses joues quand il rit est un spectacle qui te coupe le souffle à chaque fois. Ça, c'est un calvaire.
Mais tu te tais, et tu prends place à la table, déposant ta tasse sur celle-ci. Tu lorgnes rapidement le gobelet que Darcy tient dans ses mains et tu te retrouves assailli par les souvenirs désagréables et le goût amer que ce qu'ils osaient appeler ''café''.
« Je te l'offrirai la prochaine fois. »
La prochaine fois. C'est sûr que tu comptes le revoir. Pour parler de votre collocation bien entendu. Rien de plus. Tu préfères continuer de te mentir, c'est plus facile. Arrête de t'étendre dans des promesses que tu ne pourras peut-être pas tenir et amène le sujet qui vous a réuni tous les deux.
« Donc... Pause maladroite. Ça ne te ressemble pas. Y a-t-il un endroit à Foxglove qui te plaît plus qu'un autre ? La banlieue ou le centre-ville ? Préfères-tu être près d'une ligne de bus ? Pour ma part, j'ai une voiture alors ça ne m'importe peu mais je crois que pour te rendre ici ce serait plus facile si l'on trouve quelque chose qui n'est pas trop loin... »
Stop. Une question à la fois. Ne le brusque pas.
« Désolé. Tu esquisses un sourire, chassant distraitement une mèche de ton visage. J'ai toujours vécu seul et disons que je ne préfère pas merder pour ce coup-ci. »
Ah ah. C'est le cas de le dire, tu en serais mortifié.
t'explose à l'intérieur quand Silvan te propose de t'offrir un café la prochaine fois : tout est dans la fin de la phrase la prochaine fois. évidemment que si vous allez en appartement ensemble va y avoir une prochaine fois, mais quand il te dit ça comme ça, ça sonne presque comme en rencard. comme une promesse sucrée qui te donne envie de sourire encore plus bêtement. dude, tu t'enfonces : comment est ce que tu vas pouvoir putain de vivre avec lui si à chaque fois qu'il te propose de faire un truc ensemble tu meurs d'émotions? tu iras pas bien loin. t'as presque envie de toute suite lui dire que ça sera pas possible et que tu préférerais lui filer un rencard plutôt que de signer un bail avec lui. avec un peu de chance il te dira oui.
« ah mais non t'as pas à t'en faire avec ça. la prochaine fois on ira dans un vrai café plutôt. »
ouai bon Darcy faut pas trop rêver non plus. t'es qu'un pauvre mec avec des lunettes plus épaisse qu'une vitre pare-balle, un style plutôt ordinaire et tout ce qui t'intéresse c'est ton diplôme et ton ancienne vie. manquerait plus qu'il apprenne que t'es un barjo qui pense être kin avec un enfant des années mille neuf cent (il va te cracher au visage et aller report ton tumblr) qui lutte plus ou moins activement contre toutes les personnes qui pensent avoir eu des flashback de leur ancienne vie.
ouai non, ça le fera pas. tu ferais mieux de garder ça pour toi. sirote encore un peu ton café et glousse comme si t'était une fille conne. oui voilà comme ça.
mais là Silvan il te déblatère une espèce de pavé de questions et tu peux simplement cligner des yeux un instant. t'as pas le temps d'en placer une qu'il ajoute une autre question, encore une autre et une autre. tu exploses de rire. il est vraiment mignon Silvan, autant quand il parle que physiquement.
« oulah t'en pose pas mal des questions! pour le moment je suis en résidence universitaire mais c'est vraiment nul, j'ai à peine assez d'espace pour vivre. mais bref euh du coup ouais je pensais à un truc pas trop loin d'ici? j'en ai encore pour minimum trois ans dans mon programme et moi j'ai pas d'auto alors j'aimerais éviter de faire un trajet de mille ans tous les jours. mais si on trouve un truc abordable je peux faire un effort! j'ai des prêts et bourses et un job à temps partiel alors si on peut avoir un appart pas trop cher... »
ouai non en fait t'es pas riche du tout. comme tu l'as précédemment mentionné dans un monologue mental, tu te nourris principalement de plats déjà tout fait parce que c'est pas très cher. t'es un pauvre clodo, t'es plutôt triste quand tu te dis que Silvan va te voir larver comme une grosse merde avec tes sweatshirt dégueu et tes bols de ramens. non décidément c'est pas une bonne idée d'aller en appart avec un mec aussi canon. quoique, peut-être qu'à force de le voir tous les jours t'auras plus envie de lui faire de clins d’œil, qui sait? tu vas peut-être te lasser de sa beauté avec le temps (tu espères fortement)
« mais sinon euh... t'es sûr que ça te tente d'aller en appart avec moi? j'veux dire... on se connait pas vraiment... je sais que t'es un bon ami de Vito et c'est pas du tout parce que j'ai pas confiance hein! mais... on pourrait peut-être se voir un peu plus avant de décider si on est vraiment compatible? »
putain dégage on dirait que tu viens de lui filer dix rencards là tout de suite. va mourir s'il te plait. non stop blusher! putain Darcy c'est trop la honte qu'est-ce-que tu vas faire de ta vie. c'est pas en fixant tes mains que ça va s'arranger.
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Lun 5 Déc 2016 - 0:20
« i love that feeling i get when i see your smile »
darcy ▲ silvan
Embarras. Tu parles trop. Comme d'habitude. Et t'es un peu stressé tu dois l'admettre. Tu ne sais pas trop par où commencer, quoi aborder ni quoi demander et... Tu te forces à interrompre le flot de tes pensées, pour éviter d'à nouveau déballer toutes les questions que te passent par la tête. Calme et maître de tes moyens. Plutôt fébrile, nerveux, bien qu'heureux et complètement extatique . Tu es pitoyable et même si tu aimerais te ressaisir, tu n'y arrives pas. Pas avec Darcy dans le tableau. Tu es surtout ravi d'être capable de ne pas afficher ton trouble. Avec ce monologue mental, tu as raté quelques bribes de ses paroles. Tu as un peu envie de te donner une claque sur le coup, mais tu l'écoutes avec attention.
Tu ne peux t'empêcher de sourire plus franchement. Sa situation te rappelle un peu la tienne, à l'époque. Jongler entre l'université et le boulot. Au moins tu avais eu l'aide de tes parents au début, même si tu ronchonnais que tu souhaitais voler de tes propres ailes tu aurais aimé pouvoir le faire sans avoir à leur demander quoi que ce soit. Tu n'étais pas complètement seul après tout, tu avais ta copine. Puis, la chance t'as souris et tu as changé. Tu as négligé les personnes qui t'étaient le plus proche, pour te concentrer sur ta carrière. Tu en as même abandonné tes cours, alors que tes enseignants n'avaient que d'éloges pour toi. Aujourd'hui, tu regrettes amèrement ton choix. Tu aurais pu les complétées à distance.
Tu ne sais même pas ce que tu veux faire de ta vie présentement... Vivre chez ta mère n'est qu'une option temporaire, tu profites cependant de l'occasion pour la soutenir, elle n'est plus toute jeune après tout. Juste un petit havre de paix, une pause dans ta vie — le temps de récupérer, voilà ce que c'est. Peut-être que tu pourrais reprendre tes études où elles se sont arrêtées ? ... mais il y a aussi les tests, la possibilité de reprendre la danse et de continuer comme si rien ne s'était passé. Tu t'enfonces déjà, tu coules dans le flot d'insécurités et de doutes alors que tu discutes avec ton crush. Réveille toi Silvan, c'est pas le moment de t'apitoyer sur ton sort.
Sauf que tu déchantes vite. Il n'est pas convaincu. Incertain à l'idée d'aller en appartement avec toi. T'es à deux doigts de laisser ton masque se fissurer, de t'excuser de lui avoir fait perdre son temps et que tu ne l'importunerais plus. De toute façon, tu serais un colocataire terrible, tu as du mal à ramasser tout ton bordel. Non franchement, ce n'était pas une bonne idée, pourquoi tu t'es accroché à l'esp— Tu imploses. Il propose une autre rencontre. Voir peut-être plus. À l'extérieur, tu sembles juste être un idiot qui acquiesce doucement. À l'intérieur, tu viens de hurler de joie, tu remercies un dieu que tu ne pries même pas et tu pleures un peu.
« C'est une bonne idée, c'est vrai que l'on ne se connaît pas vraiment...Dis-moi tout, je veux tout connaître de toi. La ferme. Il pourrait te dire quelle marque de shampoing il utilise que tu serais béat à l'idée d'avoir appris quelque chose sur lui. T'es vraiment nul en vrai, faut dire que t'as jamais vraiment eu de véritable relation. C'est pas une relation, arrête de te faire des idées. Évite de monologuer aussi. Encore. Mais comme nous sommes ici, on peut en profiter pour en apprendre plus sur l'autre. »
Ouais, ça, tu l'espères. Tu pourrais déblatérer toute ta vie d'un seul coup, mais tu vas lui épargner ça. Sirote ton café, plutôt que de l'oublier sur la table. Et ne t'étouffe pas avec.
« Qu'est-ce que tu recherches comme colocataire ? Y a-t-il quelque chose que tu ne supportes pas ? »
tu ne sais pas trop quelle divinité tu dois remercier pour cette parfaite tournure de situation. il a dit oui. il a dit oui oui oui il veut bien tu revoir encore. c’est plutôt sympa, même plutôt beaucoup. t’es un peu fier tu dois avouer, toi le petit darcy gringalet tout ce qu’il y a de plus simple, qui passe toujours inaperçu toi darcy un peu en second plan; il aimerait bien lui aussi que vous appreniez à vous connaitre. c’est sûr que c’est la moindre des choses si vous vous apprêtez à vivre ensemble, mais n’empêche, tu lui convient quoi.
t’es mains sont toutes chaudes contre ton café; un peu parce que tu es satisfais et un peu parce qu’il fait froid. tu as encore du temps avant ton prochain cours, tu es mieux de t’y faire. mais silvan te garde au chaud avec ses beaux sourires. c’est quand même très gay putain. ce qui t’insupporte le plus c’est toi-même en vrai.
« boarf je crois pas être trop capricieux? si tu ne joues pas de la grosse musique après vingt-deux heures et que tu te ramasses ça devrait aller. je suis plutôt introverti et j’aime passer du temps seul j’espère que ça ne te dérange pas trop? aaaah et si tu as un rice-cooker ça serait bien! »
tu dois avouer que tu as toujours voulu en avoir un. et tout le monde sait que le succès d’une bonne collocation c’est un rice-cooker ! en vrai ça t’aiderait à te faire des plats un peu plus consistant et peut-être que tu finirais par reprendre de la vigueur. la fin de session arrivait urgh.
« et toi tu voudrais t’organiser comment pour la bouffe le ménage le lavage et tout ça? j’ai jamais été en collocation alors je sais pas trop comment les gens font d’habitude »
t’avais longtemps été couvé par ta famille qui voulait que tu fasses des études sans autres préoccupations. tu en étais maintenant au stade ou tu avais besoin de respirer un peu, c’était oppressant par moment d’avoir toujours tes parents dans le dos. c’était peut-être pour ça qu’au final tu en étais venu à préférer être seul. m’enfin, ce n’était pas vraiment très important. tu souris et frotte le dos de ta main contre ton nez et tu replaces tes cheveux. t’aimerais être aussi élégant que silvan l’est naturellement. ta virilité a quand même un coup dans le cœur – et déjà que t’es pas le summum de la virilité – c’est pas peu dire.
« j’ai cru comprendre que tu reviens de new york? tu vivais seul là-bas? »
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Mer 7 Déc 2016 - 20:47
« you are the first and last thing on my mind »
darcy ▲ silvan
Tu te fais une note mentale pour chaque chose qu’il mentionne. Pas de musique après vingt-deux heures ; il a de l’école, et s’il ne va pas dormir à cette heure là, il faut respecter les voisins. Le ménage ; furtive grimace de ta part. Tu vas devoir faire des efforts et éviter de laisser traîner tes effets personnels un peu partout, veille à ce que tout reste dans le périmètre de ta chambre et tout devrait bien aller. Ça veut aussi dire : faire sa vaisselle. Y’a un coin de ton cerveau qui geint que "mais t’aime pas mettre tes mains dans l’eau et récurer de la bouffe mouillée et collée" mais tu l’ignores du mieux que tu peux. Son côté introverti ; ça ne t’étonne pas trop et tu hoches la tête. Tu vas faire de ton mieux pour respecter cela et ne pas envahir son espace personnel. … Le rice-cooker ; euh ? Tu as toujours utilisé des casseroles pour le riz, est-ce vraiment utile ? Bah, tu présumes vous allez voir cela en temps et lieu.
« Je n’ai malheureusement pas de rice-cooker… mais si tu juges que c’est nécessaire, on aura qu’à remédier au problème à ce moment-là. Au niveau des tâches, et bien… Je me débrouille en cuisine. Pour ce qui est du ménage… Tu hausses les épaules, un air fautif sur le visage. Ce n’est pas mon point fort mais je promet de faire attention ! »
Tu ne vas pas te voiler la face, t’es le premier à trouver une chaussette perdue dans un endroit incongru. Pourtant t’aurais juré qu’elle n’avait aucune raison d’être là et pourtant, elle y était. Ou une assiette oubliée dans les tréfonds de ton salon.
Sa question te désarçonne. Tu aurais dû t’y attendre, qu’il aborde New-York, après tout, c’est toi qui lui avais mentionné pendant l’un de vos échanges de sms.
« C’est exact. Tu grattes la base de ta nuque avec un sourire contrit. Il s'efface bien vite, pour laisser apparaître celui tu affichais précédemment ; serein. Je n’avais pas de colocataire non, et ce n’était pas plus mal. Je n’ai pas vraiment été chez moi plus que quelques mois par année, j’étais principalement en tournée. T’as vraiment l’air de te la péter là. J'étais principalement en tournée. Putain. C’est surtout pour les prochains mois que je cherche un appartement ici, ensuite, j’aviserai. »
Parce que tu ne sais pas combien de temps tu vas habiter à Foxglove Valley. Un an ? Avec un peu d’espoir, moins de douze mois. Le cas échéant… Tu préfères ne pas y penser, ça t’écorche encore le cœur.
« Sinon ! Change de sujet, c'est ça, défile toi. Tu vis toujours chez tes parents c'est ça ? Ils vont te supporter un peu ou tu vas devoir te débrouiller seul ? T'as pas vraiment envie de le voir crouler parce qu'il n'a pas de béquille sur laquelle il peut s'appuyer. Pendant que j'y pense, tu as dis que tu as un boulot à temps partiel, c'est pas trop difficile de concilier travail et études ? T'as un peu de temps libre au moins ? »
Subtil. Demande lui à demi mots quand tu peux accaparer son temps, quelle bonne idée. Incline la tête de côté et laisse tes lèvres s'étirer en un rictus amusé. Comme ça oui.
« Que je sache quand est-ce qu'il sera possible de se voir pour discuter. »
si tu pouvais ronronner de contentement, tu le ferais volontiers. peut-être que comme ça Silvan se rendrait compte qu’il te fait rayonner de bonheur. tu as toujours eu hâte de pouvoir voler de tes propres ailes, avoir ton petit chez toi douillet à l’abri des regards réprobateurs et surprotecteurs de tes parents. si tu en avais les moyens tu irais très certainement en appartement seul, mais bon faut pas rêver. et puis au-delà du fait que Silvan est un pur beau gosse et que c’est une star du ballet, il a l’air d’être vraiment sympathique. même si t’es pas capable de lui filer un vrai rencart dans le pire des cas tu pourras toujours être un bon ami. et puis tu sais déjà qu’il s’entend bien avec Vito alors ça ne devrait pas vraiment être problématique.
t’espère juste qu’il n’est pas homophobe ou quoi que ce soit (bon tu dois avouer que toi aussi tu as ce préjugé comme quoi les danseurs de ballets sont rarement hétéro mais bon, tu vas pas lui demander ça comme ça posé comme un gros clodo) et qu’il va pas te dropkick jusqu’aux confins de la galaxie quand il va te voir lorgner d’autres garçons. m’enfin tu regardes les jolies filles aussi alors bon… et puis après de toute façon c’est pas vraiment de ses affaires qui tu mates yo pas pour le moment du moins. allez c’est beau rêver Darcy pas vrai?
tu fais un mouvement de la main comme pour effacer cette histoire de rice-cooker. au moins tu lui auras demandé, même si ça t’aurait étonné qu’il en ait un. t’es capable de te faire du riz dans une casserole de toute façon c’est pas la fin du monde.
« je vais pas te mentir je carbure au café et aux boissons énergisantes pour le moment parce que j’ai des examens mais d’habitude j’ai l’air un peu plus consistant que ça. j’ai déjà de l’argent de côté pour acheter des trucs et mes parents ont beaucoup trop peur que je manque de quoi que ce soit. ils risquent de se débarrasser d’un tas de trucs quand je vais partir alors bon. »
et ta mère risque de te faire un millier de plats pour que tu ne meures pas de faim même si tu n’es plus à la maison. ils ont tellement peur que tu ne sois pas capable de te débrouiller que c’en est presque vexant. tu vas leur prouver que t’es responsable et autonome et que tu n’as pas tant besoin d’eux. t’aimerais bien vivre ta vie tout seul comme un grand.
« mais oui sinon j’ai un peu de temps libre les soirs de fin de semaines et par-ci par-là, du coup on pourrait faire un truc samedi ou quelque chose comme ça? y’a des restos tranquilles dans le coin et pas trop chers, sinon si t’es plus du type festif y’a des bars aussi? »
tu te demandes comment tu fais là tout de suite pour être aussi désinvolte et aussi maitre de toi-même : d’ordinaire t’es même pas capable de regarder quelqu’un que tu trouves mignon droit dans les yeux et là tu l’invite au resto et/ou dans un bar : si tu n’avais pas l’excuse de l’appartement il t’aurait probablement trouvé bien vite en affaire. au moins vous vous êtes spammé de sms un peu avant alors ça va mieux passer. après, si vous vous retrouvez saoul mort bras-dessus bras-dessous à cavaler en ville c’est pas plus mal.
Tu fronces les sourcils à la mention du combo café et boissons énergisantes mais tu ne lui feras pas un sermon. Parce que tu sais pertinemment que ça risque plus de l'ennuyer qu'autre chose et qu'on a dû lui répéter un nombre incalculable de fois.
T'es rassuré par sa réponse. Au moins, il ne part pas de chez lui sur la paille et il a quelques économies mises de côté. Avec ses parents qui se débarrassent de quelques trucs, il devrait très bien se débrouiller. T'auras peut-être pas à faire livrer tous tes meubles de l'entrepôt où ils sont stockés, ça t'arrangerais même. Éviter des dépenses inutiles serait même une excellente idée. T'as beau avoir des économies plutôt conséquentes, tu ne veux pas non plus les dilapider pendant ton congé forcé, ce n'est pas comme si tu pouvais travailler pendant ce temps.
T'es pris de court, pour la première fois depuis bien longtemps. Tu n'aurais jamais pensé qu'il te proposerait une sortie au restaurant. Prendre un café, peut-être, vous êtes en train de le faire. Et puis, la suite t'étonne encore plus. Tu ne sais plus si c'est ton cerveau qui vient de s'imaginer tout cela ou si Darcy a effectivement proposé l'idée de prendre un verre. Sur quel bouton dois-tu appuyer frénétiquement ? Quel contrat faut-il signer ? Est-ce qu’il y une arnaque dissimulée dans tout cela ? Parce que tu ne vas clairement pas laisser cette chance te glisser entre les doigts. De toute façon, t'es en train de rêver. C'est impossible que ce soit avec un quelconque sens caché. ... Tu ne sais pas si tu peux te permettre d'espérer, rien qu'un peu, que tu ne sois pas en train de te faire des idées. Et efface cet air ahuri de ton visage, t’as l’air débile.
« Je, Tu te racles la gorge, chassant rapidement la surprise de ta voix. Oui pourquoi pas ? Le restaurant serait peut-être une idée plus judicieuse. Sauf si tu es prêt à me supporter après quelques verres. »
... Est-ce que tu as vraiment envie de te ridiculiser devant lui ? Tu sais très bien ce qui pourrait arriver si tu abuses de l'alcool. Tu vas immanquablement déballer un nombre incalculables d'inepties — et probablement y glisser ''hey j'ai peut-être un crush sur toi mais c'est un secret''. Au moins ta confession passerait peut-être inaperçue dans un flot d’absurdités Certes, tu y es plutôt résistant, mais tu n'as pas spécialement envie de courir le risque de saboter toutes tes chances avec Darcy. Probablement bousiller votre amitié au passage. Tu ne peux pas te permettre cela, tu l'apprécie trop pour le perdre de cette manière. Tu regrettes instantanément tes paroles.
« Pourquoi ne pas remettre l'idée d'aller dans un bar à plus tard ? À la fin de ta session, après tes examens. Histoire que tu profites de ton week-end sans avoir à supporter une gueule de bois. Quoique, tu as du mal à l'imaginer picolé jusqu'à en être ivre mort (mdr), c'est plus ton genre. Enfin, pour en revenir à l'idée de base, je vais te laisser choisir, je ne suis pas spécialement difficile. »
Et tu ne peux t'empêcher de rayonner. La simple idée d'aller au restaurant avec lui te ferait sautiller de joie si tu n'avais pas un peu de retenue.
