Quinn Meredith Llewelyn
feat Kashuu Kiyomitsu - Touken Ranbu
Ugly on the skin, but lovely from within
Surnom ♦ drama Queen ; Quinny ; et tout un tas de sobriquets plus ou moins vulgaires. Âge ♦ 17 ans Date de naissance ♦ 30 octobre Lieu de naissance ♦ Londres Nationalité ♦ Britannique Occupation ♦ Vendeur dans un fameux fast-food du coin (faut bien vivre) Pouvoir ♦ Evolution Symbole ♦ Camélia en pot | |
mental
Quinn se regarde.
De l’autre côté du miroir un être ambigu l’observe. Visage aux contours indéterminés et aux lignes indéterminables. L’autre porte une main gracile au niveau de sa bouche. Ongles bleus électriques. Patiemment, il peint ses lèvres – aujourd’hui, c’est vermillon (rouge salope pour les intimes). Le tableau se dessine - ce n'est encore qu'une esquisse informe. L’autre trace son eye-liner, lentement, délicatement – on point. Matérialisation de l’ébauche - encore quelques coups de pinceau... Il relève ses cheveux et choisit vaguement une paire de boucle d’oreille ; elles sont en argent et scintillent doucement, d’un éclat grotesque.
C’est fini. Tout est parfait.
« Alors Quinn, pourquoi t’es si laid ?»
Les robes, les bijoux, le maquillage – il a toujours trouvé ça charmant, Quinn. Depuis qu’il est gosse, il adore se grimer « en fille », se comporter « en fille ». Parler « comme une fille », agir « comme une fille ». « C’est une vraie fille manquée ton gamin ! » qu’ils disaient les potes bourrés de sa mère entre deux éclats de rire gras. Mais Quinn n’est pas une fille.
Quinn, il revendique sa virilité en portant les talons hauts aussi bien que les baskets. Il assortit la couleur de son rouge à lèvre avec celle de son smoking. Nœud papillon au col, jupe à volants sur les cuisses. Quinn est un mec, et il aimerait juste qu’on lui foute la paix. Il n’en a vraiment rien à faire du chemin tout bien tracé que l’univers entier lui hurle de suivre. Mais c’est pas si facile au final d’échapper à la binarité écrasante du monde. C’est pas si facile, de choisir de ne pas choisir. Alors, parce qu’il peut pas faire autrement, Quinn se contente d’une existence marginale. Il a fini par arrêter de reprendre ceux qui le mégenrent. Il a cessé de rappeler qu’il est un garçon à ceux qui l’accordent au féminin. Il a renoncé à faire des doigts d’honneur aux gros lourds qui le sifflent dans la rue en lui criant tout un tas de choses dégueulasses. Les gens peuvent bien l’appeler comme ils veulent. Il s’en fout. C’est pas vraiment qu’il est incapable de se défendre, Quinn. Il pourrait répliquer, il pourrait les faire taire, toutes les petites frappes abjectes qui lui crachent dans la gueule. Malgré son physique d’éphèbe gracile, il sait très bien se défendre. Mais qu’est-ce ça changerait ? – la fixité, tragique de l’existence. Quinn est devenu muet, il est devenu sourd. Il entend plus les « tarlouzes » - « p’tite pute »- « salopes- « pédé»- qu’on lui lance régulièrement à la figure. Il essuie les crachas et il encaisse. Il accepte tout cela. Il accepte sa laideur.
Il parle peu, et jamais de lui – les autres le font très bien à sa place, après tout – Quinn est ceci, Quinn est cela, Quinn est une fille manquée, un gros creep, un dégénéré, Quinn est une erreur de la nature, une anomalie de l’existence, Quinn est laid. « Allez c’est bon, c’était une blague quoi, fais pas cette tête-là, Quinny ». Quinn se laisse entraîner par le flot continu de la violence – mais malgré tout il arrive pas à garder la tête sous l’eau. Il refuse de se laisser mourir.
Pourtant il a bien essayé d’abandonner, de s’abandonner, de toute ses forces il a essayé d’arrêter de lutter, vraiment il aurait bien voulu qu’autrui finisse par s’approprier son être tout entier, et puis basta ; mais ça n’a jamais marché. Quinn arrive pas à tuer ce type au fond de lui qui enrage, ce type révolté et dégoûté qui a envie de hurler sa haine au monde entier, qui en a marre qu’on l’aliène, qu’on écartèle son identité et qu’on vomisse allègrement sur sa putain d’existence.
Alors pour se protéger Quinn il a rien trouvé de mieux que de garder les autres à distance – il trace sa route en feignant l’indifférence, mais il mord et il griffe et il crache dès qu’on cherche à l’approcher. Le monde entier le soûle et il fait en sorte que tout le monde le comprenne. Y’a pas grand-chose qu’il aime Quinn, mais tout ce qu’il chérit, il le dissimule précieusement, farouchement, rien que pour lui-même. Si ils savaient les gens -- pour la danse, pour les bouquins, pour le ciel -- ils risqueraient de tout niquer, comme d’habitude. Quinn il dissimule soigneusement ses trésors derrière son dédain apparent, son arrogance hostile et son mépris insolent. Il prend bien soin d’enfouir tout au fond de lui le moindre petit éclat de sentiment, le plus infime fragment de passion. Il garde pour lui ses larmes et ses rires. Y’a juste la colère qui ressort un peu, parfois – instinct de survie.
Il est comme anesthésié à l’existence, Quinn – c’est plus facile d’être indifférent après tout. Ça fait moins mal aussi. Il s’est enfermé en lui-même – parce qu’à l’abri de toute cette violence écrasante, dans l’œil de sa conscience, Quinn a assez d’espace pour laisser libre cours à ses appréhensions. Il entretient ses craintes comme autant de fleurs du mal, avec une haine patiente et fébrile. Je suis qui ? Je suis quoi ? Un homme. Autre chose. Enfer personnel. Quinn c’est un non-lieu à lui tout seul, né d’un chromosome Y et de plein de points d’interrogation.
Bien sûr, il n’en parle jamais, de tout ça. En vrai il flippe. Les autres ne doivent rien savoir de sa laideur intérieure – cette abjection mille fois plus insupportable que le masque de disgrâce qu’il arbore en permanence. Alors pour tromper son monde, Quinn il joue. Pour lui le monde c’est qu’un théâtre. Sur les planches c’est un type arrogant et superficiel ; il toise le monde avec un regard formidablement hautain, royal- c’est pas pour rien qu’on le surnomme Queen. Sans avoir l’air d’y toucher, il entretient soigneusement son image 100% fabulous. Ça lui permet de rester en vie, un peu - dernières miettes de fierté. Et c’est vrai qu’il en jette Quinn, avec son regard grenat rehaussé au khôl, ses gestes suaves et son look haute couture. C’est une énigme élégante, une absolution ravissante, une incertitude enjôleuse. Il a quelque chose de véritablement hypnotique. Sa démarche envoûtante capte bien des regards - qu’ils soient masculins ou féminins.
« T’es tellement laid, Quinn. »
L’autre sourit – sourire amère, sourire misère –. Il regarde dans les yeux l’irrégularité séduisante qui lui fait face - cette indétermination insoutenable qui le terrorise…
« T’es laid Quinn, mais heureusement pour toi, le monde est pas bien plus beau.»
histoire
Quinn est arrivé à Foxglove valley en silence.
Il avait fait un long chemin - pèlerinage qu’il espérait rédempteur. Il voulait oublier l’abjection, l’ignominie - cette saleté implacable qui lui collait à la peau et dont il n’arrivait pas à se défaire, malgré les heures et les heures passées sous la douche à se frotter la peau avec rage.
Il voulait oublier ces billets poisseux qui lui glissaient entre les doigts, ces longues heures avilissantes, l’haleine lourde des types alcoolisés qui le serraient à la taille, leur langue molle et baveuse tout au fond de sa gorge. Il sentait encore leur poids terrible sur son corps, leurs mains irréductibles sur sa peau, leur satané souffle dans son cou – et tout ça, toutes ces sensations nébuleuses qui le faisaient vaciller, toutes ces images tremblantes qui tourbillonnaient encore sous ses paupières closes quand il fermait les yeux, ça donnait à Quinn l’envie de se flinguer.
Il avait fini par fuir, lâchement, parce qu’il voulait survivre autrement.
Durant sa marche libératrice, il avait croisé le chemin d’un autre lui, né durant un autre temps, dans un autre lieu. Il l’avait rencontré dans une ville aléatoire, au détour d’une rue anonyme, sur un coin de fenêtre. Un camellia en pot. Une simple éclaboussure rouge sur sa vie grise.
Il n’avait pas vu grand-chose. Il était plein de questions. Ses souvenirs étaient vagues et confus – des petits fragments de fantômes qu’il essayait désespérément de saisir du bout des doigts, de peur de se brûler.
« Ok google : est-ce que la réincarnation, ça existe vraiment ? »
C’étaient les spectres qui avaient conduit Quinn jusqu’à la vallée des mystères - le nom que les tabloïds donnaient à Foxglove valley dans les articles qu’ils pondaient sur la ville de temps en temps, quand y’avait rien d’autre à dire. Mais cette appellation grotesque, c’était un peu tout ce qui restait à Quinn – ça, et toutes les ombres incertaines qui l’obsédaient des nuits durant, ces ectoplasmes faméliques qu’il mourrait d’envie de rattraper.
Il est arrivé en silence. Il avait décidé de faire face à ce poste de peur. Il n’espérait pas que les choses se passent mieux ici - mais peut-être qu’elles seraient moins pire.
Il se disait que de toute façon, il n’avait rien à perdre, ni famille, ni passé, ni même identité. Et puis, tout au fond de lui, ça le faisait rire, l’idée que la reine de l’anomalie se retrouve dans la vallée des mystères. Il trouvait ses hésitations tragiquement comiques, parce que finalement, il avait parfaitement sa place au musée des horreurs. Avec un peu de chance, ici, on ne remarquerait pas trop sa laideur parmi toutes les autres chimères.
Avec un peu de chance, il trouverait un semblant de vie en cherchant sa précédente mort.
boîte à souvenirs
Nom ♦ -???- Prénom ♦ -???- Avatar ♦ Ryôta Mitarai (DanganRonpa) Nationalité ♦ -???- Occupation ♦ -???-
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Les rideaux ondulent – fantômes vagues et pâles.
L’ombre d’une fleur de camélia derrière la vitre.
Reflet rouge sur le blanc cassé des rideaux. On dirait une tâche de sang, unique et délicate.
Lumière pourpre dans la nuit blanche et jaune de la chambre.
Cet impérieux désir de mort qui oscille à gauche à droite … J’ai fermé les yeux et j’ai donné un coup de pied dans le dossier de la chaise. Alors la lueur rouge s’est éteinte, avalée par les ténèbres.
derrière l'écran
Coucou c'est moi, twinstails, la débilou qui n'arrivait pas à se co. MERCI A JOY D’AVOIR PRIS LE TEMPS DE M’AIDER C’EST TROP GENTIL DE TA PART ; ;
Voilà, votre forum est magnifique, le contexte est super cool et vous écrivez tous trop trop bien ! Du coup je suis méga intimidée orz enfin j’espère que vous aimerez Quinny même si c’est un peu un edgelord (au fond il est gentil). Et au fait j’ai été ramenée par Kuon bby ♥
Sinon la chose la plus importante à savoir sur moi c’est que j’ai dédié ma vie à Rin Hoshizora et je protégerai cette enfant toute ma vie. Aussi j’adore la glace au yaourt. Et IRL je suis une pomme de terre. Voilà (´・ω・`)