les habitués connaissent son visage blasphème : sa candeur entachée d'erreurs. toutefois, personne ne disait jamais rien à ce propos. cette adolescente qu'ils avaient connu enfant oui, ils avaient d'abord connu les boucles blonde puis le noir aux lèvres, les sourcils froncés dans un frémissement pour finir sur une triste absence- au côté de cette mère, pendant si longtemps, il n'y'a eu plus personne. cette amélia là, pleine de silence, était partie : l'on disait même qu'elle était maintenant mariée et qu'elle vivait heureuse là où personne ne pouvait la voir ; l'on disait qu'elle se dédiait au précipice de la mort et de ses apôtres. elle est la genèse de ceux qui sont là-haut car il faut bien des tendres âmes pour prendre soin des défunts. pourtant c'est bien elle qu'on voit là, franchir timidement les portes du sacré. ce n'est pas un ange pour autant. si elle s'est dévêtue de son obscurité c'est qu'elle veut paraître moins intimidante pour les franches lumières, elle veut leur tendre la main pour entrer en symbiose avec ces dernières. alors elle piétine de ses chaussures vernies et laisse traverser son regard, embrasse ce silence des milieux d'après-midi. elle vous aperçoit là et comprend mieux le regard des tendres mères- elle aurait préféré qu'elle finisse avec un garçon comme celui-ci, c'est bien cela ! mais elle ne roule ni des yeux ni affiche une moue, elle sourit tendrement avec l'innocence de ces donzelles. mon père ! je suis ravie de vous rencontrer, je n'avais pas eu l'occasion avant. c'est ma mère qui m'envoie puisqu'elle m'a prévenue de l'arrivée d'un nouveau pasteur.
le serpent était le plus rusé de tous les animaux sauvages
Dimanche. Dieu dit que les week-ends sont sacrés, alors que fais-tu réveiller aux aurores -tu serais tellement mieux dans ton lit après la soirée dernière- ? Dimanche, jour du seigneur. Bullshit. S’habiller des vêtements liturgiques, de la soutane, de tout le bordel, en plein mois d’août, tu suffoques. L’envie de tout foutre en l’air et de balancer par terre la grande statue acheté sur amazon de Jesus. Tu as des cernes, une haleine pouvant tuer des mouches, un début de repousse au niveau de la barbe, oui, tu n’étais pas frais, pourtant tu es droit comme un I alors que toutes ses mamies se ramène dans ton église factice. Ton sourire mensonger révèle tes dents plutôt débraillées et sale. Tu attends avec impatience la fin de cette messe, déjà oui. Ton regard se dirige vers une silhouette au loin, sur une blondinette qui semble venir dans la direction de la maison de « Dieu ».
Jolie. « mon père ! je suis ravie de vous rencontrer, je n'avais pas eu l'occasion avant. c'est ma mère qui m'envoie puisqu'elle m'a prévenue de l'arrivée d'un nouveau pasteur. » Casse-couille ? Une nouvelle fois, tes fossettes se creusent lorsque tu lui adresses l’un de tes plus beaux sourires -tout aussi factice que les précédents-. Tes mains jusqu’alors jointes se détachent pour ainsi poser une main « protective » sur l’épaule de ta comparse :
« Mais bien sûr vous devez être l’enfant de Miss Watson n’est-ce pas ? Elle m’avait prévenue de votre venue, n’est-elle pas avec vous en ce beau dimanche ? Elle se montre très altruiste, c’est un plaisir de l’avoir tous les dimanches à mes côtés. Sans oublier ses cookies qu’elle rapporte, ils sont exquis ! » Tu es peut-être aussi casse-couille qu’elle en ce moment là
️cecil/nationofulysses