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| Sam 31 Mar 2018 - 22:33 | | à estimer la haine comme un simple nuage à aimer des gens qui un jour s'enfuient elle n'aimait pas ce printemps-là. c'était un temps mauvais et propice aux tristesses, qui n'avait rien de charmant et dont, plus que toute autre saison, hannah savait se lasser. son œil placide s'était éveillé avec une conscience en bordel dans le creux du ventre ; voilà une semaine que son cœur était renfloué d'un manque superbe, refoulé à la bordure de ses chagrins. mais voilà - puisqu'il faut être honnête avec soi-même, lune lui manquait terriblement. ce n'était pas terrible qu'elle se disait ; ah non, elle s'était fait tout un chemin de frime sans ce petit être apeuré qui l'écoutait si bien, et ce depuis deux ans. oui c'est long deux ans n'est-ce pas et ce n'est pas comme si depuis elle ne savait plus trop où aller comme si elle se raccrochait presque vainement à des bribes de seconde chance comme si à chaque souvenir retrouvé ses lèvres se plissaient douloureusement pour n'alerter personne pour ne pas faire culpabiliser jaak - ou paniquer hermine. ah lune lui manquait terriblement. pourtant on ne la demandait plus dans la cour de récré depuis qu'il était parti, silencieux comme toujours - lune avait ça de bien qu'il était un ventre vide où poser son oreille où confier toutes ses peurs. alors voilà peut-être que les siennes était tombées dans l'oreille d'un sourd et qu'à force de trop en dire, elle avait fait fuir l'innocent. était-elle coupable ? non, non - elle se refusait d'avoir tort face à lui. elle n'était pas fille à se défaire d'une fierté d'entrailles, et pourtant elle était là. si on ne la demandait plus dans la cour de récré on ne la demanderait point dans cette maison - pourtant elle était là. rien n'avait vraiment changé lui semblait-il la même allée la même toiture la même balançoire où il la poussait les jours d'été - il ne faut pas s'émouvoir. hannah gardait le visage impassible des petites filles de fer, à qui l'on avait appris que les émotions sont faiblesse la tristesse aberration qu'aucun garçon qu'aucune fille n'eut mérité sa peine - pourtant elle était là. et lorsqu'on lui ouvre elle dévoile ce sourire lissé réservé aux adultes, qui fait dire oh hannah, cela faisait longtemps, lune va être content de te revoir. elle ne préfère pas s'avancer - néanmoins, elle a rapporté des carambars, pour faire comme avant. ses parents sont gentils à lune aimables aussi plus abordables que les siens. elle leur a dit qu'elle allait voir un ami elle espère ne pas avoir menti. elle n'a pas oublié le chemin jusqu'à sa chambre et toque deux fois, toujours habitée par l'inexpressible besoin d'être polie. bonjour, lune.ça lui arrache un chagrin soudain de dire - bonjour lune. cette simple salutation qui passe ses lèvres ça lui rappelle que ça fait un an - qu'elle ne l'a pas prononcé. ça faisait longtemps. tiens, j'ai rapporté des bonbons.elle veut faire les choses biens en étant nonchalante le rassurer en enrobant chacune de ses paroles d'un flegme politique mais ne sait-elle pas que chaque geste chaque mot chaque sentiment venue de sa part contribuera à l'effrayer - faire taire les innocents. |
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| | Dim 1 Avr 2018 - 2:47 | | qu'il vente ou qu’il neige c’est toujours au soleil de se faire parent et lune loin derrière l’astre qui brille sait de par son nom qu’il n’est le satellite de personne et que son petit soleil à lui n’éclaire que son absence. mais il se demande, quand les cailloux qui ruissellent dans son dos se font plus nombreux pourquoi la douleur ne croît-elle pas autant que quand les jours sans elle s’entassent ? et si les heures sont assassines avoir ce quelqu’un semblait miséricordieux. mais trop précieuse (est la vie) et trop branlante est la balançoire,
car hannah a piétinée la ligne, piétinée beaucoup trop tôt et son cœur à lune s’est vu piétiné lui aussi piétiné beaucoup trop tôt ; il avait la tête un peu pleines d’envies et depuis elle était pleine de rien.
alors cela fait sept cent trente jours et des poussières que lune s’émiette. il n’y a plus rien à entendre plus personne à estimer plus de goût dans le caramel et beaucoup trop de cauchemars sans sommeil.
toc toc
- bonjour lune.
un rien,
un silence.
ses jambes un peu fragiles le soulèvent, sa tristesse le trahi,
- ça faisait longtemps. tiens, j’ai rapporté des bonbons.
les mots défilent comme un torrent, s’entrechoquant les remords, surplombant les reproches, la houle de chagrin se balaie dans le vent d’émotion,
mais tout ce bouquant qu’on ne saurait faire taire pourquoi est-il assourdissant, où sont les sons que font les mots, si tout prolifèrent et que les critiques sont énormes alors ne survient que les commodités qui se faufilent
- hannah
ses petits yeux fatigués amoureux de ses mains qui se pincent tour à tour l’air de rien,
- désolé de ne pas t’avoir invitée
habité par le regret qui se peint de courage, il lève un regard écrasé dont les iris n’ont de couleur que le chagrin. ses pieds qui te fuient le perchent sur son lit là où sans gourmandise il pioche du bout des doigts un tout nouveau carambar.
- alors… tu as eu quoi pour noel… ?
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| Lun 2 Avr 2018 - 5:34 | | à estimer la haine comme un simple nuage à aimer des gens qui un jour s'enfuient hannah a un sourire plus triste (plus vrai), à l'entendre s'excuser puis batifoler du rythme des banalités glissées au fil du vent. c'est une ode bien tendre aux printemps passés à deux que de faire comme si de rien, comme si ils s'amusaient toujours d'un tout plein d'enfantillages, sans mauvais pensées. elle ne voulait toujours rien laisser paraître feindre la nonchalance mais il avait l'air bien triste lune il avait l'air bien amoché ce garçon - écorché par toutes les filles d'étoiles qui ont voulu lui conter des galaxies d'antan - trous noir et étoiles mortes éclatés dans un ciel qui les fait pleurer tous les deux l'un de peur - l'autre d'une désarmante familiarité tout ça lui arrache une légère envie de pleurer et des mots qui exhalent entre quatre murs un souffle saveur caramel. c'est pas grave, c'est à moi de m'excuser après tout j'aurai pu t'inviter aussi pas vrai ? en plus ce n'est pas très poli de s'inviter chez les gens comme ça. on aurait pu passer l'année à faire du vélo dans mon jardin, ou manger du gâteau au citron, et d'autres carambars pour le dessert ! j'aurai pu t'aider à faire tes devoirs et tu aurais pu m'aider à me confier comme avant. mais non on l'a plutôt faite à s'éviter hein ? c'est dommage et je crois comprendre pourquoi, alors voilà désolée de venir ainsi, je m'excuse je m'excuse vraiment même si je sais que tu trouveras quand même le moyen de dire que c'est .. pas grave.ils auraient tous les deux tant à se dire mais chaque pas en avant fait un peu plus mal (que le précédent) et ces enfants du silence ne se sentent à l'aise que sous l'étouffante étreinte des non-dits timidement assis l'un à côté de l'autre ; hannah prend un bonbon j'ai eu des livres etelle rit un peu cynique parce que ça lui paraît bien ridicule tout d'un coup des vêtements. des nouvelles chaussures et- des broutilles, en fait. mon oncle m'a offert des partitions de piano et ma tante un billet de vingt dollars. et mes parents un collier, aussi. elle pointe de son habituel air de fille lassée la goutte de diamant qui pend à la bordure de sa chemise et toi ? tu fais toujours de la peinture ?ses pieds battent un rythme trop rapide pour ne pas trahir une angoisse mêlé d'une certaine mélancolie - qu'on ne devrait pas connaître à presque douze ans mais il lui semblait déceler dans la situation une certaine ironie et un malaise propre à eux deux, qui dépassait un cassement dans la voix ou une amourtume refoulée ça la fait rire jaune ... c'est un peu tard pour demander ça...déjà avril après tout, ça fait bizarre de se dire qu'il a pensé à demander ça quatre mois après ; ça fait du bien. a-t-il oublié sa date d'anniversaire ? c'est dans deux semaines elle n'a pas oublié la sienne en tout cas - second jour de mars jour de fête à célébrer avec les quelques copains avec hannah et ça la fait se courber un peu plus que de réaliser qu'elle ne lui a pas souhaité cette année-là ; elle mâche furieusement pleine d'une rage enfantine et indicible comme le sont celles que l'on dirige envers soi-même ce n'est pas important les cadeaux. c'est plutôt les personnes qui nous les offrent, et ce qu'elles représentent pour nous par rapport à eux.détache son regard du parquet pour le poser sur ses yeux à lui reflétant leur propre chagrin - elle avait appris à broder de jolis phrases mais son regard criait toujours au même besoin d'acceptation tu vas bien, lune ?c'est un peu tard pour ça aussi, mais elle se rend compte qu'en presque dix ans - elle ne lui a que trop rarement posé la question. |
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| | Lun 2 Avr 2018 - 17:32 | | les jours artisans persistants, maîtres d’un fossé inconscients de leur prouesses, médisants sur leur sagesse, tout les enfants du monde alliés pour crier que moins on papote plus on s’oublie, qu’un véritable ami c’est celui qui joue aux billes pas celui qui fuit, et pourtant, il se sait plus vrai, loin de se frotter à la prétention et dans son silence le plus entier jamais il n’osera avouer que « c’est moi, et ce sera toujours moi » l’unique qui se veut ton satellite.
- c’est pas grave, c’est
c’est grave, hannah, c’est si grave que ton sourire le rend coupable de tout les crimes, la confiance le flagelle comme un charlatan
- pas grave.
les rayons caressants les carreaux qu’il a habillés de ses stickers les plus précieux, parviennent à travers le papier à colorer sa crinière de soleil, amas de cheveux qu’il avait apprit à ne jamais dompter, les laissant vagabonds sur ses yeux timides qu’il oserait à peine relever après tes mots. le pardon est un luxe et à douze ans on aime se servir sans demander, seulement lune ne peut pas et ses cratères sont des erreurs et des regrets qu’il affectionne dans leur laideur, se refusant d’oublier se refusant d’être libre.
mais la liste non exhaustive de présent qu’il n’avait jamais songé à t’entendre dire vient penser son cœur de garçon et souffler tout ses maux, l’autorisant à nouveau à admirer ta présence comme son dernier et le plus beau des cadeaux. cependant tapis dans son mutisme dont il ne se défait qu’aléatoirement, les mots lui manquent, et les reconquérir n’a jamais été son fort
- tu vas bien, lune ?
[non] non. [rien ne va hannah. tout disparait sous mes pieds, c’est comme marcher sur des œufs. j’ai peur, pour toi, pour moi, pour tout. pour tes mots qui te dépassent, pour tes souvenirs qui sont mes crasses.]
- j’ai fais quelques paysages, maman a hâte qu’on puisse m’inscrire dans des écoles d’art.
il se lève, creusant la distance pour une toile posée contre son bureau, qu’il dispose désormais face à toi, la tenant d’un côté sous son bras.
- c’est la rivière arcadius. ici, tu vois, j’ai du travailler les reflets de l’eau avec du vert, du jaune, du bleu… j’ai pas appris beaucoup depuis. enfin, c’est pas terrible. il repose son œuvre désabusée ca te va, les partitions ? tes mains, tu dis que ça te fais mal aux doigts. ça ne sert à rien de jouer pour avoir mal.
un silence pour respirer, il laisse ses yeux bleus t’épier
désarmant tes mots qui pour lui ne prendront jamais le sens que tu leur demandes, si seulement un regard pouvait te répondre sincèrement ; il le sait qu’il n’exprime que la mélancolie, que la tristesse, que l’effondrement de n’être que [lui] sans défense,
si seulement tu n’avais pas ces mots à la bouche alors ils n’auraient jamais été dans ta tête, mais hannah têtue hannah il te connaît l’enfant déterminée la fille partisante de sa fierté, s’il ignore tes idées aujourd’hui de toute façon tu trouveras d’autres moments pour t’en inquiéter, mais, que veux tu hannah ?
[que je te dise que l’idée que tu te souvienne me consume ?] [on a que douze ans hannah]
tic, tac, les aiguilles sont bavardes, ses lèvres entrouvertes peinent à chanter des mots qu’il n’a pas. [on va grandir hannah et chacun de tes anniversaires je le sens t’offrira mes pleurs]
tic, tac
- qu’est ce que tu veux, pour ton anniversaire ?
[s’il te plait ne me regarde pas comme ça, ne me demande pas, s’il te plait]
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| Mar 3 Avr 2018 - 20:20 | | à estimer la haine comme un simple nuage à aimer des gens qui un jour s'enfuient il semblait que les minutes passés ensemble déversaient toutes sortes d'étoiles sur leurs têtes ; hannah du haut de son soleil contemplait une presque-nostalgie lunaire. elle ne posait pas de questions, pas encore, elle voulait lui laisser encore un peu de temps (bien qu'elle décelait sous ses gestes saccadés de jeune garçon l'angoisse d'une damoclès d'amour) - elle ne comprend pas, il ne faut pas il ne faut pas lune elle ne sait pas bien se servir de l'arme qui te fait pleurer ; hannah ne veut pas, elle est cruelle malgré elle, malgré les années. elle s'est habituée à cette mollesse énamourée comme à l'odeur de la peinture - tu le sais plus que personne, elle n'oublie pas. ni les paysages ni tes cheveux coiffés en simili-soleil (quand les siens étaient d'une bien triste symétrie séparés en leur milieu et descendant en douzaines de mèches jusque sous sa poitrine). c'est comme revenir un peu en arrière, dans un joyeux passé méridien, pour elle qui venait d'un futur désespéré où la hannah aux rires aigus (chaussettes longues et parfois tresses défaites sur la balançoire) était devenue cette poupée d'airain qui ne vivait que pour les années à venir ah il ne faut pas il ne faut pas hannah vous n'avez que douze ans. c'est très joli, ce n'est pas mentir, elle avait toujours beaucoup aimé les artistes. la candeur de tes paysages lui semblait admirable ; ça lui donne l'air rêveur. si, tu t'es amélioré je trouve, te rabaisse pas. tu feras un très bon étudiant je pense. et oui, ça va les partitions..elle regarde à nouveau devant elle prend l'inspiration nécessaire avant de continuer ça fait mal des fois mais ça veut dire que je joue beaucoup, et donc que j'ai plus de chances de m'améliorer. tu as peut-être mal au poignet quand tu peins trop longtemps ? eh bien il faut forcer un peu, ce n'est pas insurmontable. plus tu le fais moins tu sens la douleur, de toute façon.la douleur la douleur il devait en savoir plus qu'elle de toute façon - hannah ne le regardait plus elle s'agrippait aux rebords de sa jupe qu'elle froissait du bout de ses doigts le regard stérile de toute candeur sans douleur elle se sent bête et puis, j'étais une chouineuse petite.face au placide lune elle était un astre criard sur leur ciel à eux deux, qui riait pour trop et se calmait pour rien ; hannah à six ans se trouvait ridicule petite trop petite ? jamais trop grande, ça faisait sans doute partie des raisons pour lesquelles- pour lesquelles- il il continue de parler. je veux une peinture de toi. que tu as faite toi-même.et puisqu'il le demande elle maintient son regard par-delà la fronde du sien (océan bleu où un seul garçon s'était noyé) ; ils ne se croiseront plus avant qu'il n'ai répondu. navrée, navrée - on n'ignore pas une question. je t'ai demandé si tu allais bien.si elle est venue là ce n'est pas pour rien elle en a des choses à dire et hannah n'est pas d'humeur à la finesse - sa voix est un peu tremblante bien que son visage conserva l'amère indifférence de ceux qui savaient inhiber leurs sentiments. |
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| | Sam 7 Avr 2018 - 1:43 | | assassin assassine à se demander si c’est le temps ou tout ton être le plus coupable des deux. mais pas si bête toujours amoureux, s’il se sait victime du passé il sait aussi que tu n’es coupable de rien. tes souvenirs, son affection, mélange désastreux père de sa misère, si seulement [j’avais] su te protéger. - je veux une peinture de toi. que tu as faite toi-même.et si tu en veux une tu en auras cent, et si c’est pour ton anniversaire, le 15, un dimanche, alors ce sera pour tous les dimanches. quoi de plus ? ah, hannah, c’est si éreintant de t’aimer, l’air de rien, c’est vraiment éreintant. mais l’air de rien, et surtout sans le dire c’est le meilleur des sentiments. [alors éreinte moi sous toutes les coutures façonne moi comme elle me veut, qu’importe, qu’importe. est-ce qu’un jour tu m’ aimeras ? est-ce qu’un jour on s’aimera…] il n’imagine pas. jamais. c’est utopiste et, de toutes les façons qui soient, il ne te mérite pas. tu es trop céleste trop parfaite, sculpture sans défaut peinture sans rature, un soleil [mon soleil] à 150 millions de kilomètres. - je t’ai demandé si tu allais bien.le silence prend congé, s’en va et claque la porte. il l’abandonne et lune se sert contre ses peurs. étriqué abandonné, immobile son corps lui refuse la fuite et sa langue se noue, le voilà coincé et face à toi [est-ce qu’on a vraiment que douze ans ?] répondre, c’est impossible. il ne dira jamais ô grand jamais que [ça ne va pas], mais il ne mentira jamais ô grand jamais pour te dire que « ca va. » alors que peut-il dire ? qu’est-ce qu’il doit dire… - hannah…hannah. et puis quoi ? petites plaques rouges irritantes qui s’emparent de ses avant-bras, la panique s’invite et un soupire agacé fait sonner les tambours de son cœur il se dépêche et saisit le bâton de crème qui siège sur son bureau, foutu corps, se badigeonnant jusqu’à ne plus voir l’épiderme, focus sur les symptômes il refoule les conséquences, lune et son eczéma. - désolé…il grimace continue ses caresses circulaires pourvu que pénètre la crème, plus vite, qu’on en parle pas, qu’on en parle plus. - fais pas attention, mais c’est trop tard, pas vrai ? t’inquiète pas pour moi. c’est bon, j’ai le dos plus fort que les coups et des oreilles imperméables désormais, je sais faire face aux autres. j’ai grandi.c’était promis, il ne mentirait pas, c’était promis et il répond sans fausse note, tout est vrai et ça ne veut rien dire, marmelade de mots, juste de quoi tromper ta question. [est-ce qu’on a vraiment que douze ans ?] - désolé de m’être isolé. c’est bon, maintenant. je vais t’écouter, t’épauler. je serai là si tu veux jouer dehors, dedans, tout simplement là. comme avant.les aiguilles qui s’alignent, son regard qui cherche le tien, plus puissant il s’est défait des peurs, se pare de courage quelques instants, aspirant la confiance. - mais ne me demande pas ça, pour l’instant… c’est pas que ça va pas, c’est que j’ai pas encore les mots.et que [je] ne les aurai jamais. jamais. - et toi ? deux ans. ca va ? je suis là maintenant. je peux tout écouter. comme avant.[vas-y, fais moi mal. si c’est toi, ca guéri. alors autant que ce soit toi.] |
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| Sam 7 Avr 2018 - 23:00 | | un oiseau chante je ne sais où, c'est, je crois, ton âme qui veille, qui aime, qui attend que vienne le printemps, qui attend de reconnaître un jour le printemps le plus cruel c'était qu'elle n'avait aucune idée - de l'existence de cet amour c'est ironique à vrai dire car elle était la première à dire que le savoir c'était important vraiment, son papa lui disait - l'information c'est la clé hannah il faut être informée savante pour se débrouiller dans ce monde et faire les bonnes décisions qu'il avait raison papa ! et qu'elle était savante sa fille mais là entre ces deux cœurs palpitants - bouffants et désireux hannah n'avait rien. elle ne portait rien ne savait rien elle n'était que l'origine d'une impérissable douleur et d'un amour inavoué - depuis un peu moins de douze ans comme d'habitude lune portait tout le fardeau quand elle ne faisait qu'alourdir le poids ; et ça faisait du bien le silence revient à petit pas pendant qu'il fait ce qu'il doit faire - on a appris à hannah de ne pas parler pendant ces situations le temps de quelques secondes laisser faire les choses laisser une distance d'intimité : ne pas aider elle n'aide jamais personne vraiment les coquelicots ont fini de fâner et elle redirige son regard vers lune ; il a raison tout est parfait chez hannah rien ne dépasse son regard ne cille jamais mais elle a bien plus de douze fêlures à son petit cœur de grège, qui ne sait pas encore aimer : c'est juste qu'on ne les voit qu'à la lumière de la lune. si tu le dis. elle laisse gentiment couler la question, puisque ce n'est pas le bon moment. dis-moi quand tu auras retrouvé tes mots. elle déteste les questions en suspens - mais pour le nombre que lui portait pour elle elle pouvait bien lui en céder une. c'est ça la sympathie laissée à lune, c'est d'atténuer les peines causées. il fait beau dehors un temps post-éclipse ; bientôt y aura les longues soirées d'été et hannah retrouvera son allergie comme avant - elle n'aimait pas le printemps mais il avait ça de bien qu'il était comme une photographie fleurie qui la ramenait dans le passé, aux moments où ils se parlaient encore comme avant les bonbons et les presque-tours complets de balançoire le rire volage ou plus discret - maintenant ils feraient comme avant elle n'y croit pas ça lui fait tant plaisir ça la fait sourire empreinte d'une sensibilité nouvelle que seul lui peut déclencher - car il la fait regoûter aux parfums de l'enfance senteur soleil et vacances passées à deux. c'est simple, comme bonheur, c'est coupable d'aimer avoir à peu près douze ans elle n'y croit pas ça lui fait tant plaisir ! d'accord. puisqu'il faut faire comme avant elle tend la main pour attraper la sienne, toujours innocente puisqu'elle doit mener la danse - ça faisait parti des gestes tendres qu'ont les enfants entre eux, des liaisons sans urgence qui fleurissaient par-delà le jardin. hannah n'est plus hannah (petite hannah) qui se raccroche à lune, la tête débordante de choses à dire. pour la première fois depuis longtemps pourtant, elle n'était pas sûre. est-ce qu'il faut lui faire du mal, vraiment ? vraiment... ce n'est pas elle qui décide. le monde est cruel avec cet amoureux, et puisque son monde c'est elle elle doit lui tendre de petites héliotropes avec lesquelles se conforter et une main froide vide de toute passion sanguine ou échauffée, pour hannah qui n'est que langueur assagie d'une jeunesse désarticulée - j'ai rencontré quelqu'unelle sert un peu ses doigts tu sais... quelqu'un qui me connaissait, avant. je veux dire, vraiment avant. elle n'a pas besoin de lui expliquer lune comprend tout sait tout tolère tout - lune ne pose pas de questions inutiles et c'est reposant pour quelqu'un comme elle, c'est souffrir au ralenti. c'était il y a un moment... fin février. de l'année dernière. ça fait SI longtemps - et ils n'ont que douze ans ! et ça m'a beaucoup aidé de le rencontrer, tu sais... je me suis rendue compte qu'il y avait pleins d'autres personnes comme ça, et qu'au final c'était pas très grave... qu'on pouvait se supporter et que ça nous rendait forts. que c'était pas une bénédiction mais que c'était pas un mal non plus, d'avoir deux vies. que si on pouvait vivre avec justement, ça pouvait nous être bénéfique, même. je l'ai rencontré lui par exemple et-et elle a trop parlé ses mots s'emmêlent et elle allait dire quelque chose de mauvais ça vaelle s'accroche à sa main la pose sur ses genoux vous voyez, hannah perd pied comme avant justement, ces moments où elle plonge dans ses souvenirs passe sous l'eau une deuxième fois devient le temps de quelques secondes cette fille en apnée qui va se noyer mais où (ça va) parce qu'elle sait que lune est là pour la sauver et pour l'écouter à nouveau. ha elle se rend compte maintenant, à quel point il est fort. ça va mais- ça pourrait aller mieux, j'imagine. ça peut toujours aller mieux après. et puis, et puis je suis vraiment contente d'être revenue. que tu sois pas en colère... c'est facile, d'être en colèreelle l'était c'est facile et c'est lâche. mais toi... toi tu étais toujours là. alors si jamais ça ne va pas lune, peut-être que ça peut t'aider de te dire(qu'elle ne t'aime pas) que tu me fais aller mieux. |
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| | Sam 7 Avr 2018 - 23:46 | | douze ans, douze ans, on a que douze ans ça résonne dans sa tête, hymne désolant à l’image d’un pansement, pansement transparent laissant transparaitre les fêlures, pansement trop petit laissant saigner les coupures… mais tu souris. comme le soleil qui grimpe à la colline, on te voit à nouveau, plus rayonnante que jamais. si belle hannah, comment ne pas t’aimer ? [comment ne pas souffrir ?] lune avait essuyé ses mains dans un torchon sali de vieilles peintures séchées, pensant aux soirées de printemps [de petits rendez-vous amoureux pour moi, des tours de balançoire pour toi.] qu’il aimait tant, en secret (qui sait ce qu’aime vraiment cet enfant ?) car lune ne partage pas ses sentiments. il faudrait alors dire qu’il Se s OuV Ie N t (beaucoup trop dur à évoquer) que cela lui fait MAL, qu’il t’ai- qu’il t’aim- (il rougit un instant) qu’il t’ aime depuis longtemps, que « douze ans » finalement ce n’est pas vraiment """"douze ans"""" compte-tenue du passé… et encore et encore… - d’accordson petit corps mordu d’ecchymoses rejoint son lit, grand refuge à la couette garnies de fusées, petit lune fasciné par les astres, si seulement il pouvai- tes cinq doigts? il pensait à un effleurement, mais mais tu venais de, de prendre sa pâlichonne de main ? - j’ai rencontré quelqu’un. tu sais… quelqu’un qui me connaissait, avant.comment tu - je veux dire, vraiment avantah [ah…] - c’était il y a un moment… fin février. de l’année dernière. et ça m’a beaucoup aidé de le rencontrer, tu sais…il ne comprend que maintenant la pression dans sa paume, mais toi, comprendrais tu la pression sur ses épaules ? - je me suis rendue compte qu’il y ava… la ligne de tes mots passent dans ses oreilles comme une fanfare assourdissante dont il ne retient que quelques brides. …mais je l’ai rencontré lui par exemple et[tu me tues, hannah. les cailloux les railleries, tout ce qui me tombaient dessus c’était rien, mais tes mots hannah tes mots tu les aiguise trop] - et… qu’il chuchote, innocent une main sur tes genoux. - ça va mais- ça pourrait aller mieux, j’imagine. ça peut toujours aller mieux après. et puis, et puis je suis vraiment contente d’être revenue. que tu sois pas en colère… c’est facile d’être en colèreil l’était aussi. c’est facile et c’est lâche. mais toi… toi tu es toujours là. alors si jamais ça ne va pas lune, peut être que ça peut t’aider de te dire[que tu m’aimes ?] - que tu me fais aller mieux.... ... [oui ça peut aider. ça peut. enfin, ça devrait ? tout est si… … irritant… les fleurs sont laides insipides regarde donc comment elles fanent si putrides, les marchands et leur étalages futiles aux prix jamais satisfaisants pour les enfants, charlatans ! comment aimer les églises et leurs vitraux aux couleurs douceâtres, ça respirent l’hôpital, mais devrions-nous évoquer les hôpitaux ? et leurs couloirs, chemins nus parsemés de blouses blanches, on y respire la maladie plus que la survie ! ah, survivre !? avec cet air pollué qui pollue tout autant ! ça détruit les poumons ça enfume la tête on étouffe comment respirer ! comment respirer ! hannah ! comment respirer ?! quand tu rends le monde si laid la vie si pénible les émotions si puérils…] nauséeux. l’enfant """"si fort"""" rêve un instant de tout casser. écouter. s’il n’avait que cela à faire, si c’était si simple, d’« écouter »… - si tu penses que c’est une bonne chose, alors il faut les aimer. tes souvenirs. aime les. [car je les DETESTE] moi je n’y connais pas grand-chose. mais tu es un peu pleurnicharde alors si ça peut te rendre plus forte, il sourit dans un soupire, persuadé qu’il ne pouvait pas mentir, ah, quelle honte. user d’humour, pour ne pas être un monstre, cela le rend plus facile à aimer, pas vrai ? - alors, qu’est-ce que tu as découvert ? comment il s’appelle, ton «quelqu’un» ?s’automutilant de questions dont il ne désirait jamais entendre les réponses, regrettant le temps d’une seconde sa vie précédente (il a honte) plus ignoble oui mais dont la douleur n’avait jamais vraiment atteint le cœur (tellement honte) alors, soudainement, [et par dégoût] il cède et relâche ta main, prétexte devoir remettre un peu de crème, et rejoignant son bureau ses yeux tombent au sol et plus rien n’aura la force de les relever, alors il regardera le sol, ou tes pieds - tu…est mon premier amour. - enfin,c’était dur, loin de toi. - je…t’aime. de tout mon cœur. - c’était dur, ces deux ans sans toi. |
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Symbole : une main d'enfant.
Occupation : écolière.
| Ven 4 Mai 2018 - 0:44 | | un oiseau chante je ne sais où, c'est, je crois, ton âme qui veille, qui aime, qui attend que vienne le printemps, qui attend de reconnaître un jour le printemps un soupir frais de vingt ans ponctue le défilé de ses pensées funestes, pour enterrer le manque ; comme auparavant elle se retrouvait plongée dans une mare invisible (ou bien était-ce une fontaine) où se mélangeaient les mauvais souvenirs, les bons, et la culpabilité confuse d'avoir parlé. mais comme avant tout se retrouvait bien vite soufflé par l'apathique tendresse du satellite, par celui qui ne dit rien et qui, sur ses épaules, la laissait déposer des poids de plus en plus lourds ; dont elle n'avait pas conscience. alors elle se trouvait un demi-sourire charmant, qui ne se sent responsable de rien - heureuse de partager les douleurs infantiles qui pouvait parfois la défaire de son rôle d'enfant irréprochable. elle l'écoute parler et se dit encore une fois que ça fait longtemps. ah, si c'est ce qu'il dit il doit le penser - elle aimera ses souvenirs, à défaut de l'aimer lui. oui... t'as raison. hannah rit sincèrement, d'une gaieté d'inconsciente qui, malgré toutes ses connaissances le savoir accumulé (et les soirées entre amis, passées ainsi au bord du lit), n'avait aucune idée des malheurs qu'elle assénait sur les épaules déjà bien amochées de lune, des millions de flammèches solaires et lointaines. c'était ça le drame : elle était mille fois plus pleurnicharde que lui et pourtant elle pouvait rire aux éclats, tandis que lui devait continuellement retenir un torrent de larmes, dans l'espoir de pouvoir se sentir digne d'elle. hannah souriait encore jusqu'à ce qu'il lâche sa main elle avait conservé un silence un peu contrit pour ne pas entraver les ternes ardeurs de la lune, et laisser dans son sillage des centaines d'étoiles échouées. pourquoi toutes ces questions ? la morosité avait fini par lui monter à la tête comme une mauvaise fièvre, l'aura de son corps frêle lui apportait l'ombre d'un fardeau. c'était déjà assez pour la faire choir, et poser un regard inquiet sur sa tête blonde, qui semblait péniblement dodeliner sous le poids terrible des mois de mai. il s'appelle joyle frisson du nom soufflé fait doucement renverser sa tête, joy qui ne saurait pas aider dans ces déboires enfantins qui remontent à bien avant lui ; joy qu'on n'a pas convoqué ici, dans cette cour où les juges ont douze ans hannah ne veut pas se lever elle observe la forme fuyante d'une réponse qui ne viendra pas et d'une découverte dont elle n'est jamais fière : ils se sont abandonnés ses yeux s'écarquillent dans le tourbillon fulminant de l'attention, qui se découpe en petits mots de lune c'était dur ? il ne faut plus mentir, c'était une épouvante de vie, de la misère pour des siècles, que l'on retrouvait rassemblée oui terriblement condensée à l'échelle de deux ans - ça se soufflait à leur visage, comme un vestige de leurs sanglots et des débris des amoures mortes c'était dur, ah - mais ils sont toujours debout hannah ne veut pas se lever elle observe la forme fuyante du fantôme qu'elle ne retient pas, qui devient translucide et invisible au soleil de quatorze heures elle ne se lève pas mais elle n'attend pas que tu reviennes à côté d'elle bien que sa main paraisse bien vide sans la tienne - elle te regarde avec l'impudence des enfants qui se connaissent depuis longtemps reprend un bonbon émue par la franchise de l'amoureux c'était dur, oui. elle veut paraître solide mais tout est brisé elle éclate en milliers de particules stellaires - je voulais te le dire justement quec'est dur sans toi quec'est dur d'avoir la fierté de ne pas être revenue vers toi plus tôt, c'est bête, si bête ! que tu m'as beaucoup manqué etque je ne t'aime pas mais que je ne te détesterai jamais, il faut du temps du temps encore du temps ! les fleurs ça ne pousse pas dans les larmes ! .. a-ah, désolée, je vais me remettre à chouiner. ce n'est pas comme si il ne serait plus là pour masquer ses sanglots, à l'ombre douce de sa face cachée sous ses cheveux elle repose le paquet et hannah enfin se lève eh lune, ça v- étrangle la syllabe sans rien dire, regarde-moi.et d'un pas léger le rejoint près du bureau, s'assoie sur sa chaise et lève la tête pour vérifier que tout va bien, et qu'il n'a pas plus sur sa lande battue de visage. tu es triste ?elle essaye de prendre soin de l'autre armée d'un bouquet de roses. |
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| | Sam 16 Juin 2018 - 21:12 | | ton rire. que c’est bon d’entendre. ouvrir grand ses esgourdes, goûter aux mélodies, savourer ta joie, ah, mais quel prix… qu’il était bon [à l’époque] d’être dévoré par le silence… - oui… tu as raison.d o u z e a n s. sans compter la vie passée. tombées, tapis de poussière. des épaules dont il ne reste que l’armature, chevauchées d’un pull, taille quatorze ans pour ce garçon « qui a bien grandi ! », peinant à creuser sa vie d’adulte. dix années plus deux sans véritables sens, il le sait, oh, et qu’importe les calculs, il avait dix huit ans lorsque [lorsqu’ il] - il s’appelle joy, le silence était surpris. joy.
mais la haine, coquine, se rit de lui. « incapable ! tu ne sais même pas qui il peut bien être. et tu veux le haïr ? »
[je ne le déteste pas.]
[je l’envie.]
et toi, hannah, toi, tu grignotes ce caramel mou. laissant, par ton air frivole, son cœur se rependre, abattu comme un chien, loin de l’innocence des enfants, il contemplait sa déchéance,
là, petit spectateur de sa comédie dramatique, pouvait-il seulement se souffler une réplique ? [dis lui]
[dis lui que cette vie n’est pas la premiè-] eternel débat solitaire. t’avouer son combat, ou bien succomber à son cœur,
- c’était dur, oui. je voulais te le dire justement que
l’espoir boucle sa valise
[ah, peut importe, tout est foutu.]
- que tu m’as beaucoup manqué et
l’attente, dissolue
- a-ah, désolée, je vais me remettre à chouiner.
deux pupilles fatiguées par les larmes du passé, un point fixe, un point mort,
inerte, désert, empoisonné, dépouillé,
cadavérique.
quelques puissent-être les faits, lune est une planète morte.
(malheureux dans cette vie) (malheureux dans celle-ci aussi)
- eh, lune,
[à quoi ça sert.]
- ça v-
[si c’est pour se souvenir des misères, quelle est l’utilité?] la danse que tu mènes…
- regarde-moi
[cette punition… cette rédemption qui t’habille] on n’a pas vraiment douze ans,
- tu es triste ? - comment tu fais.
silence.
écorché. une plaie, impassible, putréfiée. loin des sanglots, entiché de remord.
c’était sacrifier une vérité, pour te préserver de la plus terrible,
empoigner ces roses à pleines mains, relever son audace, s’apitoyer sur son combat, laisser tomber une première bataille, t’agresser avec ses sentences, te le dire, une première fois, dans l’attente, (cette bécasse qui tout à l’heure ne voulait point entendre mot) que ce petit quelque chose suffise à taire ton inquiétude
« tu es triste ? », [oui, mais de biens des choses, dont une, que tu sauras gérer.]
- tu viens d’un autre temps, tu n’as pas douze ans, [je suis désolé,]
- mais tu continues de faire comme si. [il le fallait.]
- ignorant le moindre de mes efforts ! [quelle tête aurais-tu fais, si je t’avais tout dit]
- pourquoi tu fais semblant, alors que [de ces choses horribles, dans cette autre vie,]
- tu sais que, moi, [ces choses qui m’ont tué.]
- je t’aime. |
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Symbole : une main d'enfant.
Occupation : écolière.
| Mer 20 Juin 2018 - 0:36 | | un oiseau chante je ne sais où, c'est, je crois, ton âme qui veille, qui aime, qui attend que vienne le printemps, qui attend de reconnaître un jour le printemps il l'a intimé de se taire, d'un doigt sur le cœur - lune qui ose lui dire qu'elle n'a pas douze ans. quoi ?alors ça ! on ne lui a jamais jeté pareille étoile dans au tumulte de ses rivières, une comme ça qui brille trop pour être réelle. ce n'est pas de l'or - c'est un morceau de lune. elle fronce les sourcils et recompte. non, cela fait bien douze années qu'elle attend de grandir, deux qu'elle le fait un peu tristement mais sans se plaindre, elle n'a pas à se plaindre. on n'a pas à se plaindre quand on a douze ans ! des amertumes par douzaines enclenchent la sinistre machine des colères, puisque la pure logique ne se fait pas un adversaire de la témérité de lune - elle ne fait pas comme si. hannah a douze ans, c'est la triste vérité du millénaire, qu'elle a en vérité connue en entier (elle aussi) hannah hannah a hannah se tait. elle laisse la parole aux tristes sires, aux misérables garçons de trente ans aux innocents qui aiment - et qui le disent en se figeant. il tuil c'est trois petits mots éthérés, étirés sur douze ans hannah ne compte plus - son visage est brouillé par-delà le soleil, elle ne quitte pas la chaise et maintient sur lune un regard qu'on ne lui connaît pas à vrai dire tout se mélange et en ravalant le fiel et le caramel elle veut se faire une réflexion - mais n'y parvient pas, son cœur d'enfant restant indubitablement accroché à une phrase : tu m'aimes ?c'est ainsi qu'hannah appris l'incommensurable poids du silence. car tout s'effondre aux fenêtres, il n'y a plus de saison à l'ombre des secrets - rien qu'une pluie battante d'argent et de remords. il est amoureux ? pourquoine pas l'avoir dit avant mais mais comment a-t-il pu quand l'adoré soleil se levait constamment, pour lui piquer le ciel d'aurore ! j'avais pas vu- le jour aveuglant lui avait dérobé les petits confessions lunaires, pour tout jeter en avalanche aux rebuts de l'adolescence ; il est amoureux ? mais oui il est amoureux ! ça paraît clair pourtant, mais l'amitié est si douce quand on a douze ans. elle finit par se lever (se tient au bureau) et se sent tremblante débordante d'émotions jusque là refoulées ; réveillée par la levée de l'innocent. une brume jaune soleil fait éclore des pensées-vérités sur tout son cœur, puisqu'il ne faut pas pleurer elle rétracte sa petite main dans sa paume, il ne faut pas crier, ou faire fuir les serments du ciel. alors respire respire et laisse entrer la lune. merci de te confier à moi.car dans ses palais on claque à l'amour une farce malveillante, ça fait toujours plus mal de l'avouer aux reines de glace. hannah est mal à l'aise, vraiment, elle va sans doute bientôt se réveiller de cet étrange rêve où quelqu'un l'aime. ou lui, il l'aime. parce qu'elle elle ne l'aime pas. quand on croit avoir douze ans et toute la vie devant soit pour l'amour, on a d'autres priorités que de s'amouracher des satellites - hannah n'est point fille à tendresses et la sincérité des sentiments la laisse pantoise, elle ne veut pas être cruelle. mais n'est-ce pas être cruelle que de lui faire espérer des chimères ? ah ! ce n'est pas un dilemme d'enfant. tu aurais du me le dire avant. ça t'aurait sans doute évité beaucoup de mal et- je ne sais pas, je- elle est à court d'excuses. je veux pas qu'on soit plus amis si vite lune. puisque maintenant qu'elle le sait tout ne sera plus vraiment pareil - au fond, hannah prend bien trop les choses à cœur pour les ignorer, ou les repousser dans le coin insensible de ses souvenirs - une telle chose n'existe pas mais je sais pas si je t'aime. et si je sais pas c'est sûrement que je t'aime pas, alorsalors faisons-le taire guillotinons l'espoir désolée, lune. |
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| | Mar 26 Juin 2018 - 23:12 | | ah.
c’était véritablement et contre toutes attentes bien pire que ses desseins.
si le refus aussi saumâtre puisse-t-il être aurait été une bénédiction au goût amer, le couteau que tu t’amuses à gigoter s’imprègne subtilement de doléances.
un simple « moi non » aurait suffit un simple « désolée » aurait fait l’affaire une simple réponse, concise, aurait été parfaite,
pourquoi fallait-il épiloguer sur le fait que
« aimer lune »
ça ne t’avait jamais traversé la tête ?
était-ce si impensable, pourtant du haut de ces « douze ans » d’illusions de se dire « peut être pourrions nous nous aimer aujourd’hui comme dans dix ans »
mais as-tu seulement songé à lui, dans dix ans ?
alors qu’il toujours là et mais tu ah.
sans pouvoir citer tes mots trop pointus pour être entendu, lune ce satellite rejeté par son soleil s’enterre, lentement, simplement, dans son mutisme.
maman l’avait dit.
« tu devrais attendre un peu. » [j’aurai du attendre un peu.] « vous êtes des enfants, c’est pas tellement de votre âge tout ça. » [on est que des enfants, ce n’est pas de notre âge tout ça.] « fais attention à toi lune, je sais que tu veux bien faire. » [j’aurai du faire attention à moi, j’ai voulu bien faire.]
« je sais pas
si je t’aime
et si je sais pas c’est
surement que je t’aime pas »
- t’inquiète pas.
il reprend vie s’imprime une idée et s’y fixe.
- rien va changer entre nous.
y’a pas de mot pas d’émotion pour t’illustrer son tombeau.
- au moins c’est dit.
patience et regret se moquent de lui. alors il prend un caramel mou.
mou.
- et donc c’est un ami une épaule solide et déboîtée mais plus solide qu’un oreiller plein de larmes - ce joy.
un caillou dix cailloux toute la cours sur son dos puis deux trois rochers venant de toi, c’est pas grave, il est plus à ça prêt.
y’avait bien pire, avant, bien pire. alors ce petit rejet, tu sais au final, « l’huile sur le feu » oui mais sur un feu déjà si chaud qu’un peu d’huile dessus ça va pas changer grand-chose.
lune il les collecte comme des cartes collectionne les peines dans son gros bouquins qu’il appelle « souvenirs » et sans feuilletés les pages le soir il se souvient. alors tu sais,
ces deux ou trois rochers, y’avait bien pire avant.
- vous avez beaucoup de choses en commun ?
recentrer le sujet.
faire comme si.
faire comme si.
- ah, hannah. finalement je…
faire comme si.
- non, rien. excuse moi. tu disais ? |
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| Mar 10 Juil 2018 - 16:23 | | un oiseau chante je ne sais où, c'est, je crois, ton âme qui veille, qui aime, qui attend que vienne le printemps, qui attend de reconnaître un jour le printemps désolée mais moi non - ces quatres petits mots lui aurait arraché la bouche, peut-être même plus qu'un je t'aime aurait pu le faire puisque hannah malgré toute la franchise qu'elle veut se donner conservait la délicatesse de toutes les petites filles timides, qui répondent en enjolivant quand leurs pommettes se teintent d'un rouge désamouré - ça semble plus simple de perdre le refus sous les paroles, mais elle se rend compte qu'au final il s'agit là de quelque chose de très vain ; qui ne sert qu'à remuer le couteau dans la plaie en orbite autour du cœur de lune : je ne t'aime pas pas besoin de douze ans pour le dire. - d'accord. oui.ses réponses se détachent en petits mots saccadés désormais, elle perd son regard sur la fenêtre à sa droite pour ne pas avoir observer les ravages d'une passion solitaire ; rien ne va changer mais on la sent déjà plus tendue, ses traits tirés par l'angoisse de ne pas arriver à passer outre les petits mots d'amour - de ne pas arriver à aimer tout simplement. c'est à elle de faire des efforts cette fois, de faire un peu comme si, et cette pensée ne lui évoque qu'un soupir. elle espère seulement que ça lui a été utile, à lui ; elle ne connait pas hannah, l'importance de dévoiler ses sentiments. .. ah. le nom de joy semble comme sorti d'un rêve désormais, d'une époque lointaine où lune n'existait plus. elle se réveille d'une transe en l'entendant ; et coule son regard jusqu'au bureau. oui, je ne sais pas. on est très différents sur certains points. déjà il est plus vieux si ça peut t'aider, dix-huit ans je crois. ou plus ? et puis on est pas vraiment le même type de personne maisah désolée, elle sourit ; puisque rien ne va changer elle va continuer de clôturer ses discours avec la franchise des gamines qui parlent trop. ça m'empêche pas de beaucoup l'aimer. il adore le paranormal aussi. et puis on était de la même famille avant, tu vois, ça aide.elle espère être parvenue à pourfendre toute jalousie qui traînait encore dans les après-midis de printemps, puisque si elle aime beaucoup joy elle t'aime beaucoup toi aussi ; ça semble juste difficile à dire sous le carcan des amitiés à sens unique, alors elle espère que tu le sais - que ses yeux parlent pour elle en restituant la gratitude muette qu'elle avait toujours pour lui ; ou bien est-ce la désolation d'un ciel sans lune. hannah est toujours chamboulée après tout, cela fait deux ou trois minutes qu'elle se retient de pleurer. car devant ses yeux s'étalent la cruauté plus que la désolation - d'un ciel sans lune. oui ?elle n'en veut plus tu peux me dire si tu veux.ses iris caramel percent les rideaux clairs et n'ont plus rien de la dignité des beaux enfants - son teint blafard est rougi de honte mais si il veut continuer à se confier, elle aussi saura prendre sur elle. |
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