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Le Seigneur de Las Limas ? [ft. Dieu] |
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Occupation : Enseignante en Histoire à la Pricefield Academy
Avatar(s) : Emily Kaldwin -Dishonored
| Jeu 8 Mar 2018 - 19:37 | | LE SEIGNEUR DE LAS LIMAS ❖
L a salle était pleine à craquer, en même temps elle n'était pas très grande : la Pricefield Academy était une institution plutôt cosy. Ce que je trouvais personnellement tout à fait charmant et faisait que je m'y plaisais mais quand notre directeur y organisait des conférences et qu'arrivaient alors collègues d'autres académies, publics intéressés et étudiants perdus, on avait vite fait d’étouffer.
On était tous alors rassemblé dans le plus grand amphithéâtre de la faculté. Le thème de la conférence -qui allait durer tout le week-end- était « Les Genèses à travers les cultures et les religions ». On avait un intervenant par religion et j'étais naturellement sollicitée pour le passage sur la cosmogonie Aztèque. Étant donné que la conférence parcourait les différentes dans l'ordre chronologique de leur « invention » et qu'il était globalement impossible de dater la mienne précisément, on m'avait collé dans la fresque de la conférence quelque part dans la période du Xvème siècle, peu de temps avant la découverte des Aztèques par les Espagnols : j'étais donc clairement prévue pour la fin, j'allais probablement être invitée à prendre la parole dimanche.
Ce qui ne m'empêcha pas d'assister à toutes les interventions, que l'on se comprenne bien : si une genèse était toujours intéressante à écouter, les entendre toutes d'affilés restaient un exercice assez lourd. Beaucoup de thèmes ou d'idées revenaient plusieurs fois, ce qui pouvait être lassant. Plus prosaïquement, rester assise plusieurs heures sans bouger dans une salle rapidement moite pouvait être assez éprouvant pour le corps. Durant la pause du midi j'étais rapidement allé faire des petites courses pour me prendre des sachets de friandise, histoire d'avoir assez de sucre pour survivre au reste de la journée et d'avoir un truc à mâcher entre deux règlements de compte déicides.
Si cela n'avait tenu qu'à moi, j'aurais bien fini la série d'interventions par une petite fantaisie, comme une ultime intervention avec un physicien de l'Observatoire de Nice, dont l'équipe avait, l'année dernière, réalisé des simulations très poussés retraçant la naissance de notre système solaire, la « vraie » Genèse en somme. Ou alors une petite injonction geek dans tout ça et qu'on balançait l'introduction de Dark Souls dans la salle, et voir les dieux de cet univers se mettre sur la gueule des dragons de pierre pour créer le monde des humains. Je ne faisais pas d’à priori quand à la provenance des histoires en ce qui me concernait mais de ce côté là je faisais un peu bande à part, et nulle doute que ma proposition se serait vu apposée un refus de la part des organisateurs de la conférence.
Finalement, et conformément à mes prévisions, je me vis amenée à prendre la parole le dimanche, peu avant midi. On avait prit du retard par rapport au planning et au lieu d'envoyer tout le monde déjeuner en avance, on me pria de commencer au moins mon introduction histoire de gratter un peu de temps. Je dois vous avouez que je fus assez nerveuse : faire cours à des élèves est une chose, mais prendre la parole face à un patchwork de collègues et d'inconnus en est une autre. J'avais aussi la pression indirecte de mon directeur : tous les intervenants ne venaient pas de la Pricefield Academy, il m'avait laissé entendre qu'il convenait de laisser une bonne impression, après tout je jouais à domicile. J'avais également préparé un powerpoint qui était relié au projecteur de la salle. Un outil pédagogique que je dénigrais en temps normal, mais il aurait fait mauvais genre de ne pas en avoir pour une conférence. Et puis après tout si j'étais amené à parler environ deux heures de dieux aux noms imprononçables, il convenait d'avoir quelques images d'eux à montrer à mes auditeurs.
Je m'avança vers le pupitre, pris le micro, commença par les salutations d'usage et écopa en retour d'un effet Larsen qui fit rire quelques personnes. Si les regards pouvaient tuer j'aurais pu débarrasser le monde de deux beaufs goguenards. Finalement, je pu commencer :
-Toutes nos connaissances touchant à la culture Aztèque sont généralement lacunaires et particulièrement tout ce qui touche à leur religion. Cela vient déjà de notre méconnaissance globale à leur sujet puisque l'on a d'abord tenu à les coloniser et qu'on les a laissé mourir sans trop leur poser de questions vis à vis de leur culture. Mais cela tient aussi du fait que leur religion était fragmentaire : les Espagnols ont parlé de peuple Aztèque au sens général pour asseoir leur domination sur toute la région mais on parle en vérité de peuples parfois disparates qui n'avaient pas forcément les mêmes dieux ni les mêmes histoires -histoires transmises de façon orales le plus souvent d'ailleurs.
Ils avaient également une façon bien à eux de « propager » la religion, après une guerre, le gagnant repartait avec des tributs, cela pouvait être de l'or, des artistes, mais également les statues des dieux qui avaient tapé dans l’œil du vainqueur. C'est ainsi que certaines divinités se sont retrouvés au panthéon des Mexica, qui étaient assurément la tribu aztèque la plus belliciste du golfe du Mexique, c'est donc eux qui ont le panthéon le plus fourni et c'est auprès d'eux que nous tenons nos informations concernant la religion de cette culture. Garder toutefois en tête que pour chaque histoire ou chaque détail que je vais vous présenter a au moins deux ou trois autres variantes selon les peuples aztèques concernés. La version de leur genèse la plus répandue reste toutefois la Légende des Cinq Soleils...
Je me fis arrêter là par le directeur qui annonça la pause déjeuner. Je n'étais pas mécontente de faire mon intervention en deux parties, même si j'avais à peine parler. Je quitta la salle au bout d'un moment, me rafraîchit un peu le visage dans l'évier des toilettes du couloir et je partis ensuite me chercher quelque chose à manger.
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| | Mar 13 Mar 2018 - 12:23 | | Le seigneur de Las Limas
J’allais à ces sacrements comme on va aux jeux. Avide de pain et de divertissement.
Avide de savoir; de quelque chose de manquant, là juste là au coin de ma tête. Rageant comme un chien qui oublie son maître et son os, enterré quelque part sous la terre. Je déteste devoir me souvenir.
Je n’aime pas la foule sauf quand elle m’adule. À cela j’y trouve tout de même une couverture plaisante, de chair et de vie et de souffle.
Je déteste devoir me souvenir je préférerais qu’on le fasse à ma place.
Il reste le dos contre les chaises de bois, et devant lui la mer d’être insignifiants. S’il connaissait le loup dans la bergerie, ces pauvre montons, peut être n’auraient-ils pas l’air si guilleret ? Un loup aux airs de berger bien sûr. Et ce n’était pas la première fois qu’il prenait place dans ce temple païen de leur HISTOIRE si chère, disent-ils, les fous. Et il se tenait là à l’écoute, toujours la même voix scandant son psaume lui parlant d’un temps futur à sa mort deja révolue. Lui parlant de ces terres qu’il avait connues oui celles là, se dessinant dans les gravure et les ruines dont il délinée presque du bout des yeux la magnificence. Il ne savait pas qu’un être sans âme pouvait d’une certaine manière avoir le mal d’un pays deja mort et enterré et Dont il ne reste que des reliques.
Dont il ne reste que des reliques exposées ça et là au grès des image vacillantes et faiblardes dans les projections sur l’écran blanc; des ruines usées par le temps de ce qui faisait jadis la splendeur de ce peuple de mes enfants peut être mais il ne reste que des reliques confinées aux bâillements des universitaires et de leur babillages infertiles qui brassent les beautés de ce qu’ils ne pourront jamais comprendre. Il ne reste que des reliques.
Et cette voix qui continue sans tarir jamais, de parler de ces temps trop anciens pour vous. mais avec une precision clinique.
Pourtant je me souviens, oui toujours et encore plus. Je me souviens de la chaleur du soleil sur les marches massives des temples, parfois de la rugosité de la pierre brulante sous mes pieds nus. Même quand le soleil se cache et disparait, cette chaleur qui perdure. Je me souviens des odeurs des fumées. Des jaguars. toutes ces sensations reléguées aux souvenirs que j’ai perdu. il ne reste que des reliques
MAIS JE NE SUIS PAS UNE RELIQUE. JE NE SUIS PAS UNE RELIQUE, MOI. je suis là, je suis bien là ! Mais je ne suis pas une relique, je suis plus vivant que jamais, plus neuf qu’alors, car on ne peut me tuer. oh, non , pas encore. Je suis comme le chienlie qui s’accroche et perdure et étend ses racines bien plus loin que le visible. Et j’empoisonne tout. Jusqu’à ce que sous le coup de l’extase et du dernier souffle, vous compreniez enfin à quel point je vous aime.
Il songe et rage peut être un instant de trop entre ces murs maintenant vides. La salle s’est bien vite dévidée de sa foule affamée, et dans le petit amphithéâtre il ne reste que lui. Jetant un coup d’oeil morne à l’horloge celle-ci lui apprend qu’il a quelques heures devant lui. Il sait qu’elle reviendra en premier, avant tout me monde. On se prepare toujours dans le silence et le recueillement avant les grands psaumes. Alors, il saurait attendre, car il a un crane à fendre et à lire et cette rage d’avoir tout oublié quand d’autres peuvent se souvenir.
Il s’avance dans la salle vide, comme un lieu de messe où la liesse est partie, et s’installe au premier rang, les pieds sur le bureau et en main la télécommande qui fait defiler les photos du powerpoint. Ils passent, un à un sous se yeux, ces témoins de la ruine de ce qui jadis jadis était son peuple, ses enfants, peut être. Il sent le rectangle de plastique craquer un peu sous ses doigts.
Regarder sa decrepitude en face ne lui procure aucun plaisir. Aucun.
« Vous êtes déjà revenue ? Vous ne m’en voulez pas j’espère, la curiosité est plus forte que moi. »
Les mots lancés dans le silence, sans se retourner, sans même bouger de la chaise, continuant de faire defiler les gravures, et les sculptures et les ruines
« Quelle tristesse, n’est-ce pas ? Oublier toutes ces ruines. »
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Avatar(s) : Emily Kaldwin -Dishonored
| Sam 17 Mar 2018 - 17:21 | | LE SEIGNEUR DE LAS LIMAS ❖
J e ne fus pas longue à revenir, certes les petits commerces qui gravitaient autour de l'académie pour profiter de l'affluence des troupeaux d'élèves la semaine étaient fermés le week-end mais Foxglove était une petite ville et j'eus tôt fait de me trouver un sandwich salade-thon-mayonnaise ainsi que du chocolat avec un peu de cookie autours. Sac plastique en main le tout ne devait pas dépasser les trois cents grammes mais ils allaient assurément me faire prendre un kilo par la magie de la malbouffe.
Ayant aujourd'hui envie de manger seule, je m'étais résolue à faire un sort à mon repas à l'amphitéatre, j'étais auparavant décidée à manger à l'extérieur mais des nuages un peu salaud venaient de cacher le soleil et avait gâté mes envies de déjeuner à l'air libre. Bien sûr si j'avais été doté du don de voyance je ne serais pas rentrée dans la salle, ou alors avec un bélier ou un calibre capable de décapiter un mammouth.
A la place de cela, j’entrai dans la salle comme une fleur pour voir un inconnu tripatouiller la télécommande et, par extension, ma présentation, que je devinais du coin de l’œil. Mon premier réflexe fut de songer que je tenais un projectile avec lequel je pouvais lui faire sauter la télécommande des doigts, mais ça serait sacrifier mon déjeuner.
« Vous êtes déjà revenue ? Vous ne m’en voulez pas j’espère, la curiosité est plus forte que moi. »
Hmm... non définitivement je ne pouvais en vouloir à quelqu'un d'être curieux, autant présenter ma démission dans ce cas là. Mais je pouvais lui en vouloir d'avoir pris ce que je considérais depuis une heure comme étant MA télécommande et surtout je pouvais lui en vouloir de me faire penser à un officier nazi qui venait faire coucou dans la salle du professeur Indiana Jones durant la pause du quart d'heure entre deux cours. Oui l'ambiance était oppressante : les nuages bouchaient toujours un peu le soleil et les seules lumières artificielles de la salle étaient celle du projecteur et la verte au dessus de la porte pour signifier les issues de secours, comme si l'on était sur une scène de cinéma dont la photographie était chapeautée par Dean Cundey.
Et en plus de cela il y avait... disons, autre chose. Je l'ai déjà dit, j'avais de temps à autre du mal à différencier mes émotions ou mes ressentis de celle de Mixtli, mon tonalli, j'avais un lien très fort avec ce dernier et à la vision de cet homme qui se tenait tranquillement debout fixant les images projetés en parlant sans en regard pour moi me donnait l'impression d'être un natif du nouveau monde regardant avec appréhension un jaguar. Comme une sorte de vague l'âme, mais pas celle de quelqu'un d'autre. Du fond des âges, Mixtli me disait que cet homme était dangereux.
« Quelle tristesse, n’est-ce pas ? Oublier toutes ces ruines. »
Ce n'étaient pas des phrases de circonstances mais en soi elles étaient valables et témoignaient d'un bon esprit. Mais la façon dont cette personne prononçaient ses mots était tentée d'une sorte de menace sous-jacente enveloppée de tristesse. Comme si l'on était tous responsable de ces tragiques disparitions (lui, moi, le monde, enfin... surtout moi.). Faisant face à mon appréhension (mais pas à lui, ça serait me mettre le projo dans la gueule) je fis quelque pas et prit la parole :
-Un sentiment louable, en ce qui me concerne j'ai aussi de la compassion pour tous les gens autour qui ont finit massacrés parce qu'ils ne se convertissaient pas au christianisme assez vite aux yeux des Espagnols. En fin de compte cela nous fait à tous les deux une raison d'en vouloir aux conquistadors.
Je m'approchais encore, lorsque je fus arrêté ce fut pour faire face, comme lui, aux images de la présentation. C'était principalement des gravures et des illustrations, parfois d'époque, parfois des retranscriptions. Quasiment toutes montraient des dieux aztèques de profil (les perspectives, c'est pas automatique) qui n'étaient pas , il fallait bien l'avouer, des gueules d'amour. Ils dardaient beaucoup de la langue -serpentine-, brandissait moult accessoires affriolants qui donnait au tout des airs de carnaval grotesque et morbide.
Les images continuaient de défiler. On commença avec Ometeotl, Premier d'entre les Dieux, Ometechlti et Omecihualt, sa partie homme et sa partie femme, séparées comme après un banquet chez Platon, Quetzacoalt dont la légende fut celle utilisée par Cortès pour augmenter la confusion de son arrivée chez les aztèques, Xipe totec, dont le caractère nauséeux de sa cérémonie de célébration n'avait encore jamais été atteint par Hollywood, malgré son indélicatesse sans cesse croissante, Tezcatlipoca, Dieu unijambiste et cumulateur de mandats.
A un moment une image fit apparaître mon choucou, la prof en moi prit automatiquement la parole :
« Lui, c'est Cipactli, un serpent géant qui régnait sur une Terre alors entièrement recouverte d'eau. C'est Quetzacoalt et Tezcatlipoca qui l'ont tué en se servant de la jambe de ce dernier comme appât. Il en est de même à chaque cycle de leur genèse : les créatures vivantes de la Terre meurent à cause du caprice d'un dieu et ce doit en être un autre qui doit payer de sa chair ou de son sang pour la peupler d'une nouvelle race. Voilà pourquoi les aztèques tenaient les sacrifices humains en haute estime : puisque leurs dieux s'étaient sacrifiés pour leur donner vie, ils en faisaient de même pour leur rendre hommage ou pour leur fournir de l'énergie. »
Je m'arrêta là, j'allais avoir l'occasion d'en reparler très bientôt devant une assemblée de types en pleine digestion. Si mes propos avaient inspirés l'inconnu, tant mieux, même si j'espérais que mes propos ne l'avaient pas TROP inspirés. Je ne savais pas encore à quel point j'étais loin du compte.
« Vous vous intéressez à la civilisation Aztèque, monsieur... ? » dis-je en m'attendait étrangement à recevoir un nom bidon ou une fin de non-recevoir.
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| | Sam 7 Juil 2018 - 1:01 | | le seigneur de las limas
Porter un masque est devenu pour moi une seconde peau. J’ai passé tant de temps à observer les hommes du fond de ma cage que je connais (et répète) le moindre de leur tic, leur moindre expression leur moindre coup d’oeil
je parle leur langue de chair, pourtant sur moi tout sonne creux, vide.
Ou que j’aille il y a toujours un vide entre vous et moi. Et un vide en moi, qui réveille vos peurs animales et cette voix dans votre tête, qui vous supplie de ne pas rester là.
Mais mes pièges sont bons, efficaces et précis. Ils se referment toujours qu’ils aient l’apparence de mots ou de salle de classe.
Trois pas sur le parquet, et il glisse ses yeux sur le côté pour capter sans tourner la tête la silhouette s’avançant vers lui. Les dents grincent quand on mentionne ceux qui (il l’avait appris plus tard) avaient mis à feu et à sang et à pleurs ces terres qu’il avait tant chéri. Du moins qu’il pense avoir chéri. dont il n’a plus que des bribes d’images et de souvenirs de noms et de gouts et de vieilles photos poussiéreuses dans les livres. Il ne répond pas.
Le défilement silencieux d’images anciennes gravées dans le vent et la lumière du projecteur ne s’arrête pas, il a maintenant deux spectateurs.
Il l’écoute en silence conter les récits des ces dieux (ses dieux ?), ceux-la qui avaient la grâce et du bout des le pouvoir démiurge. ceux-la qui réclamaient le sang comme ils faisaient couler le leur. Le renouveau dans le chaos, voila. Oui VOILA. Voila la grande tragédie de sa vie (mort), de son martyr. Il avait avait été chaman en ces temps là, leur guide, leur réceptacle, leur porte-voix. Il avait prêché la parole de ces dieux qui alors prenaient d’autre noms, d’autres visages. Il continuerait de le faire.
Sentant dans son estomac bouger un serpent de jubilation il ne répond pourtant qu’à la demande de son nom.
Monsieur ? Si elle savait alors quelle absence d’homme se tenait face à elle. Je n’ai pour nom que l’oubli, que des souvenirs et des poussières. Mais je n’en ai pas besoin, pour me montrer au jour rien ne vaut ma carcasse. « …Tim. »
Et il s’accoude au bureau, son menton venant reposer dans sa paume pour enfin faire face à celle qu’il ignorait avec obstination depuis le début de cet échange. Son sourire est toujours le même, il copie les bienveillances qu’il a mille fois observé, la façon dont les lippes se parent de douceur et dont les dents montrent patte blanche. Mais jamais ses sourires n’atteignent ses yeux. Il avait toujours l’air aimable ayant un sourire à offrir et un calme dans la voix
Mais lorsqu’on plisse les yeux ou qu’on regarde du coin de l’oeil il y a toujours quelque chose de dissonant dans le tableau, comme les statues de marbre aux yeux mort ou les poissons hors de l’eau.
« Voila un bien beau cours professeur…? J’en déduis donc que vous êtes versée dans les civilisations pré-colombiennes ? » et le mot lui arrache la bouche. Il induit la simple idée que maintenant, il n’y a plus rien.
Mes yeux se fixent à toi sans te voir, car ce que j’observe et bien plus loin, derrière la peau, derrière l’os. Donne moi ce que je veux savoir. Donne moi juste une clef, un mot que je puisse sonder ton âme. Je n’ai pas besoin de tant de fioritures, habituellement je prends ce que je cherche sans m’abaisser à discuter. Mais elle m’intrigue : ta verve pour les reliques et les mystères de mon présent qui font ton passé. « Jusqu’ou remonte vos recherches ? Aztèques, Mayas, Incas…. Olmèques ? »
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