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le cœur sous le pieu // gabéo
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Mer 14 Fév 2018 - 22:52


j'habite un désastre sous la colère des dieux où le monde doit s'éteindre pour qu'on ouvre les yeux


pendant que tout s’arrête dans sa tête le monde continue de tourner inlassablement, de se propager en ondes sans qu’il soit affecté par le mouvement
le roulis des vagues sur un navire qui a continué à naviguer sans lui
il se dit à quoi bon- enfermé dans son appartement
il se dit à quoi bon quand il contemple dans le miroir un visage encrassé de la maladie creusé par le doute et rongé sans pitié
il s’est dit à quoi bon- quand il a jeté les médicaments dans la poubelle
quand il a jeté daphné avec
quand il a jeté un morceau de son passé ensuite, un peu de lui, un peu de vous, un peu de tout ce masque de fausseté qu’il a laissé tomber en par terre et qu’il n’a plus la foi de recoller
il s’est senti souillé dans son intimité dévoré par le voyeurisme quand elle parcourait le mur quand elle foulait son vieux parquet craquelé quand elle s’est laissée tomber dans un bruit sourd dans un canapé au cuir défraîchi
comme si elle était chez elle
elle a refusé d’attraper sa main et c’est seulement des années après qu’elle tente de tendre la sienne
il s’est demandé léo s’il n’y’avait pas eu toi
il s’est demandé s’il n’y’avait pas eu chicago
il s’est demandé s’il n’était pas parti
il s’est demandé si elle était venue
et il se dit à quoi bon c’est trop tard- vous êtes et il est
que cherches-tu à faire dis, à vouloir soigner des tumeurs qui s’étendent sur une vie
à prétendre comprendre et pouvoir supporter des douleurs qui leur sont propres
ça avait toujours été eux contre le monde- leur monde
cet univers où à force de vouloir sauver à force de devoir protéger quand les chenilles quittent le cocon et qu’elles refusent de se faire épingler une fois papillons- ils cherchent à butiner des fleurs fanées
tes pétales vieillis qu’il pense, ton hérésie et ton arrogance qui débordent toutes deux de partout
léo du latin le lion-
il en est arrivé à cette conclusion lui qui s’indiffère des malheurs mondiaux :
il ne t’aime pas.
une sorte de rancune un peu de colère et beaucoup de jalousie de pas avoir été celui qui a pu la sauver, ce n’est pas lui qui lui a attrapé le bras sur le pont
il se persuade que tu n’as pas de légitimité alors que si tu y étais toi aussi au-dessus de cette eau
c’est que ton coeur était lui aussi un peu souffrant.
c’est une jolie thérapie l’amour, gabriel s’est senti un peu minable quand daphné lui a demandé s’il avait quelqu’un
oui il a couché avec un gars plus jeune plus extravagant plus prenant et beaucoup moins fade
mais ça jamais il n’aurait pu lui dire, il taisait les hontes pour faire luire la façade
gabriel qui ne dort plus beaucoup gabriel qui ne sort plus beaucoup et gabriel qui ne sait plus quoi faire
s’est traîné jusqu’au cirque frémissant et cerné- plus vivant que jamais car il n’a plus la force de faire semblant
gabriel qui ne peut plus pour l’instant
il ne peut plus vous, il ne peut plus la scène et la fausse voûte étoilée- il a trop lutté et il s’est trop maquillé que le blanc de clown lui est devenu écoeurant
ça revient- ça revient toujours mais sans les pilules c’est toujours un peu moins évident
il est ressorti de la calotte de la mère, de celle qui s’inquiète avec toujours un peu de distance
il a abandonné les bonnes résolutions et la clope au bec il avance, mains dans les poches et écharpe un peu rèche pour protéger un corps déjà tout biscornu
le froid est retombé mais le soleil est là, il préférait toutefois cette nuit noire et éternelle lui qui, il y’a quinze ans se voyait sur la lune et non pas sur terre
il se sent intercepté alors que tu ne fais qu’avancer léo, il se sent agressé par ta présence et s’arrête tapotant la mortelle pour en faire tomber la cendre
tu es encore loin mais il se veut d’avoir le premier mot peut-être que ça aidera à avoir le dernier
que veux-tu ?
toi qui sembles autre part avec tes couteaux, aventurier alors qu’il s’aime rêveur
toi qui as quelqu’un à protéger
que veux-tu
de quelqu’un qui n’a plus rien à donner

hrp too edgy for u
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Le Lanceur de couteaux
 
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le cœur sous le pieu // gabéo 180115060143147335
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Dim 18 Fév 2018 - 23:11

combien de lâches sont venus ici
courir chimère à coup de fusil
Ta figure se reconnaît par-delà le sable, pâle châtelain sans vigne ; on te voit empiéter sur sa savane à l'encolure froide de ton lys bien dompté, chercher une contrée où jeter tes éperons mal poètes. Gabriel : te voilà bien mal tombé. Léo jauge et juge depuis la crique chaude des lames, tu n'es pas la bienvenue à son palier sauvage. Ça lui arrive, parfois, de songer à l'éclair triste de ton crâne sinistre, depuis que l'on t'a jeté des vergers grecs, cherche la force de Dieu à l'embrasure cadavérique de tes regards toujours de travers. Mais il ne trouve qu'une poussière d'os, et ne comprend pas quel souverain littoral a pu en avoir la carcasse. Léo a le cœur saturé de ton ingratitude, et de ton infortunée langueur : il ne se soucierait pas des tristes sires, si leurs mains grises ne fendaient pas les mauvaises têtes. Il le mire d'un regard ombré.

‹ Hein ? ›
Que veux-tu à son soleil...
... Gris nimbus de pluie ?
Retourne donc faire verdoyer tes prairies stériles.
Léo renifle l'air d'un air mauvais.
‹ Je t'ai parlé ? › Il n'est pas férin pour rien, d'ordinaire il ne se méfie pas des oisillons de malheur - sauf lorsqu'ils viennent poser leurs ailes misérables sur le cœur des nymphes. ‹ Puisque tu es là : je te déconseille d'emmerder Daphné une deuxième fois. › Une lame siffle un avertissement entre ses doigts, puis il la range à la poche près de son cœur. ‹ Qu'est-ce que tu lui as fait, d'ailleurs ? Un de tes numéros ? › Il fend la boutade sur un rire bref, qui ne veut pas tellement rigoler aujourd'hui finalement ; sa nuque est raide pour menacer le ciel. Il est là pour rebattre aux frontières les Apollons de chagrin, loin, loin de son riche domaine aux lauriers vermeils, comme on éconduit des ingénus, passe donc ton chemin (archange des boues) : tu n'es pas aussi rouge que lui, et tu n'appartiens à aucun fleuve. Des mers païennes t'attendent : il sourit vraiment en se souvenant des souvenirs dévorés au fil des ponts, avec la suffisance des mortels. Ces secrets désormais, sont entre lui et la fille de Pénée. On n'attend pas les pierrots ici, ni les échardes d'omnipotence à leur cœur. ‹ Dégage de sa vie. Il n'y a plus de place pour toi ici. ›


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Mar 6 Mar 2018 - 0:06


Il paraît que la blanche colombe a trois cents tonnes de plombs dans l'aile

il y'a un moment une limite où le métal de la boite crânienne ne se boursoufle pas des coups donnés- il est déjà bien trop cabossé qu'il est impossible de le forger davantage
tes mots font mal d'abord ton hein d'indifférence qui le réduit à un rien à passager de vie, une ligne sur une trilogie entière
gabriel qui ne réagit pas encore le temps que l'information monte le temps que sa cervelle abîmée digère cette information
et puis la question
encore une fois il ne dit rien.
il se tait et observe prend une grande inspiration coupée par son nez reniflant de maladie et de gangrène
il serait facile de dire que c'est toi qui en provoques cette existence de bactérie mais ça serait te donner bien trop d'importance
à toi le lion qui ne sait que rugir
il connaît les menaces du bout de la lame il sait que les gars comme toi sont prêts à appuyer sur la jugulaire pour l'éclater dans un feu d'artifice coquelicot-
de rubis liquides et étincelants
il le sait que les animaux ne sont jamais trop avides du sang de leur ennemi
sous la menace il ne flanche pas c'est peut-être ce qu'il leur reste avec daphné en commun
cette abstinence à la vie comme s'il suffisait que la mort leur tende la main pour qu'ils la saisissent sans méfiance
encore une fois il ne dit rien.
il ne rit pas il ne fronce pas les sourcils ce n'est pas comme si ta carrure l'effraie- il a connu plus féroce plus petit plus tenace
il a connu les voltigeuses qui se complaisent à arracher les griffes au nom de la maîtresse folie
elegy- elle aussi bonne à la poubelle
il ne se soucie même pas qu'elle n'ait plus d'ombre au cirque, qu'il n'y'a plus ses rires ni sa tignasse de flots azuréens dans les parages !
bon vent
puisqu'elle n'a pas de pansements
et la dernière menace comme un point final une dernière apologie pour le gabriel sans ailes
il cache un peu son visage sec dans la laine et lâche un rire vibrant de souffle, un éclat sans moquerie mais indifférent aux tempêtes
ce n'est pas moi qui lui ai mis mon adresse entre les mains, à cette inconnue.
il hausse vaguement des épaules il n'y'a plus de sa daphné dans cette carcasse décharnée d'avenir
je n'en veux pas d'elle, mais on n'a pas toujours le choix tu sais. il faudra faire avec si tu veux vivre avec cette daphné métamorphosée, il y'a des choses que tu ne peux pas comprendre.
il se racle la gorge la tête penchée sur le côté comme s'il parlait à un enfant en caprice
je veux dire, elle est morte sur le pont daphné même si son corps est toujours là : alors je ne veux pas entrer dans la vie d'une mort-vivante. elle ne veut pas vraiment de toi dans sa vie non plus leo, il faut se rendre à l'évidence : quand on aime purement, ce n'est pas entre des couteaux.

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Avatar(s) : Jean Kirschtein - Shingeki no Kyojin
Jeu 8 Mar 2018 - 2:36


C'est un rire sifflant qui vient chanceler au bord de ces lèvres déplumées d'auréole, pas assez affûté pour venir écorcher sa magnifique cape de soleil, éclatante de la propre confiance de Léo en l'arrogance dorée de lui-même ; qui sait comment naissent les rivières, et où elles viennent mourir. Il hausse les sourcils, marqué par cette surprise coup de fouet qui, vient le frapper de l'imminence de son rire, à sa bouche fière il ne résiste pas un sourire trop plein de tout, de Gabriel ampoulé de sa suffisance noire, et de la gifle qui a voulu le mordre mais qu'il n'a pas sentie. Cette innocence l'attendrit presque, cet enfant des saintes pinèdes et de Dieu sait quoi encore ne lui semble avoir été battu que par des colères ventriculaires, et un mauvais caractère auquel il n'existe pas de remède. Enfin, il en connaît un : mais sans doute qu'il faudrait pousser Gabriel du pont. ‹ De quoi ? › C'est trop dur : son rire à lui est sauvage, à peine échappé il éclate et s'enfuit au soleil. ‹ Tu t'entends parler des fois ? Redescends Gabriel, à ce que je sache tu n'es pas funambule. › Ce qui n'est que plus pathétique de te voir vaciller. Il hausse tendrement les épaules, croise les bras sur sa poitrine, le couteau près du cœur ; il se sent comme revigoré de ces diatribes dithyrambique : ah Gabriel, merci de chasser pour lui les nuages, c'est qu'il n'y a pas que du mal à la fadeur jalousée ton existence.

Leo pousse un soupir apaisé du fond rouge de ses poumons, débordés d'une savane urbaine qu'il ne sait défaire en couronne, portée à sa tête pour les nuages et le reste ; il se sent très puissant de la rumeur de sa dioscure : car entendre parler de Daphné, c'est savoir que Gabriel a encore les veines engorgées de laurier. ‹ Je ne lui en veux pas d'être allée te voir, et je me fiche bien de la comprendre. Elle fait sa vie, tu sais, c'est une grande fille, d'ailleurs toi aussi tu es un grand garçon, il serait temps de mûrir. › Mais il reprend sur son sourire un peu de la malice de ses orages ; c'est vrai qu'il s'indiffère des batifolages des nymphes, mais il se sent mordu de la savoir rôder à ce pied grisâtre. Il n'aime pas trop la lumière soudaine sur cette ombre charmante qui porte leurs noms à tous les deux, il préfère les non-dits entre les bras. Ça le dérange. ‹ Je veux que tu la laisses tranquille parce que t'es un petit connard prétentieux, si tu veux tout savoir ; il suffit de t'entendre parler. › Il garde à son visage cette figure de lumière, mais c'est comme une colère trop enflammée pour montrer ses cendres. ‹ Peut-être qu'elle veut encore te trouver mais elle se fait des idées. Je ne sais pas ce que tu valais avant : mais de ce que j'ai connu, t'es juste un amer raté qui croit que ça le rend poète. › Les braises ont le goût sévère de cette insulte, par la brèche purulente de l'ego ridicule et ombrageux, d'un petit bonhomme qu'on dit archange. ‹ Tu ne la mérites pas. › Toi : cette hirondelle imbibée, tu l'aurais laissée sauter.


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Ven 9 Mar 2018 - 19:14


Il paraît que la blanche colombe a trois cents tonnes de plombs dans l'aile

gabriel ne sait plus s'il fait semblant ou non à force de se mentir à lui-même son visage est déformé dans un incompréhensible bazar
et ses pensées ne savent plus où se loger
s'il s'était écouté il n'aurait rien dit avec du recul peut-être que l'affront aurait été plus grand que ses paroles désespérément aigres
mais c'est trop tard il ne te connaît pas il te pensait enfantin et
piquant salace d'adolescent
ses yeux se plissent et l'affront le vrille il serre des poings quand tu poses sur ton torse d'homme tracé tes deux bras
c'était au-delà du répondant au-delà de tout cela
un mépris transformé en pitié
et dieu qu'il déteste ça cette condescendance sur un sujet qui devrait lui appartenir
oui oui oui gabriel RESSENT et c'est infiniment déroutant
ces fureurs là qu'il réserve à une intimité face à un mur au nuits saoules aux baisers ravageurs
ces nuits destructrices qu'il oublie le lendemain
son visage est crispé et il ne se reconnaît plus dans ce besoin viscéral d'être toi
d'être comme avant
le gabriel qui lui aussi croisait ses bras près du coeur est bien loin il est resté dans l'ignorance de la croyance
il envie daphné d'avoir un tel ange gardien
il t'envie toi d'avoir un but
et ça le rend furieux de ressentir oui il s'était interdit interdit tout cela- il s'était interdit de souffrir comme maintenant
un raté peut-être sans doute et il sent dénudé de cette amertume que tu accuses
c'est pareil aux instants où daphné valdinguait la pudeur en parcourant de ses doigts archaïques des murs intimes
il avait toléré mais il avait honte et c'est rare- car daphné l'a connu conquérant et il ne voulait pas qu'elle le voit perdant
il aurait aimé qu'elle regrette encore un peu
ces instants à deux
mais il y'a eu toi oui et
toi qui souilles une fois de plus (à raison) ses moeurs cachés les tabous que ses relations hypocrites (c'est bien pour ça qu'elles le sont toutes) font semblant d'ignorer
voilà on ne le dit pas et léo et daphné (un peu nana au fond aussi) vous n'avez pas respecté cette règle invisible qu'il a instauré en silence
une règle qu'il est le seul à connaître
sa mâchoire se serre et il te jauge d'un air mauvais de gamin mal léché il ne sait pas quoi répondre alors il ne réfléchit plus
elle ne te mérite pas.
lui n'a pas eu la rédemption alors qu'il s’accroche à la vie comme il peut (même s'il prétend ne plus avoir peur de la mort en espérant que ça le rapproche de daphné gabriel est profondément contradictoire)
et elle qui attend la mort comme un bus a un coeur plein un lion qui tourne autour pour chasser les oiseaux de mauvais augure
il pousse un soupir et répond car on lui a appris que c'est malpoli de laisser les silences de laisser piétiner l'honneur
qui est le plus prétentieux ? tu n'as pas à me parler comme ça, je ne m'abaisserai pas à des insultes comme tu le fais.
il hausse des épaules comme tu l'as fait mais gabriel n'est pas tendre il est sec et rèche
elle ne te mérite pas mais d'un autre côté c'était égoïste de ne pas la laisser sauter, avec un peu de chance elle se serait réincarnée vu la vie de merde qu'elle s'est tapée.
ils étaient bien logis bien nourris bien habillés mais la conscience prise dans les mailles d'un dieu inexistant à ses yeux
gabriel ne sait pas lui qui prétend si bien connaître la couronne de lauriers pour laquelle vous vous battez
il ne sait pas que ses veines à elle sont bleu myosotis

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Lun 12 Mar 2018 - 16:47


Tiens c'est qu'il n'a pas perdu la main pour le tir aux pigeons : Gabriel à la tour de sa tête vertige valdingue péniblement - le silence de la nuée est le meilleur écho de ses balles. Léo ne tait pas la clameur guerrière de son sourire, vilaine et enfantine, qui n'a pas honte de mitrailler des ambulances déjà hasardeuses ; mais c'est ainsi, il ne peut pas faire rentrer les lions lorsqu'on vient insulter leur péninsule de sècheresse : c'est une question d'honneur qui ceint le cœur pour consacrer les nymphes. La commissure de ses lèvres s'ourle à un angle de venin peut-être amoureux, ni fier pour lui ni méchant pour Gabriel, simplement une lame bien rouge et bien pressée pour garder les lauriers. Il fronce vaguement les sourcils et se retrouve avec une moue étrange à la figure, qui vise la gorge de trop avoir été décapée. ‹ Ben désolé, moi je ne tourne pas autour du pot. Je n'ai aucune raison d'être courtois avec toi. › C'est vrai : tu ne mérites pas le recueillement aimable de ses sentiments, petit pierrot de malheur, lorsque c'est toi qui vient faire sauter toutes les sutures.

Pourtant ce conquistador sans cheval ne revient-il pas charger des terres qui ne lui appartiennent pas - son index tapote un rythme de fronde contre son biceps, secoué d'une impatience trop ombragée. Léo n'aime pas cette éclipse qu'on vient jeter à son front doré. ‹ Hein ? › Il se redresse car il a été blessé. Un soleil de digne fureur vient nimber ses yeux de jeunesse, c'est un tout autre spectacle qui vient se jouer là ; on a troqué la farce pour une rixe spartiate. Ses sourcils se froncent en une colère voyante, pétulante d'une indignation des nues. ‹ Garde donc tes présomptions à deux balles. › Ce n'est pas comme si les anges savaient ce que c'est que d'être cloué à terre et de ne plus avoir peur du vide : de se languir de l'appel du vide, le cœur au bord du pont et les ponts trop bas pour cette écorchure grandiloquente qu'on appelle désir de mort. ‹ Comment tu peux oser dire des choses pareilles ? › Car même lui n'oserait pas ! Salir les naïades en les croyant vouées à se noyer ! A leur pied moite d'Ophélie, le soleil fait pâle figure : dans la rivière Chicago il est dioptre. Une tempête courroucée se déploie à l'azur de sa voix : il n'y a donc bien que Léo qui connaît le secret des délicatesses, et qui retiendra cette mignonne des eaux. Si Daphné saute : il faudra lui dire adieu. ‹ Quoi ? C'est égoïste de vouloir la préserver ? Quel fatalisme- › qui te ressemble, petit oiseau-tonnerre, ‹ - vraiment inutile. Reste donc dans ta misère si ça te chante Gabriel : mais ne viens pas salir sa vie avec ta boue déterministe, tu ne sais vraiment rien. › Garde donc tes mains empêtrées de larmes chaudes loin de cette auréole !



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Lun 19 Mar 2018 - 0:20


Il paraît que la blanche colombe a trois cents tonnes de plombs dans l'aile

il comprend bien dans tes mots que tu as été élevé par les ombres sous les ponts (à défaut d’y sauter)
qui des enfants de la terre et des jolis maisons penserait qu’il est correct de traiter sans courtoisie la cible de nos injonctions
car si l’on répond c’est qu’on y porte un intérêt alors une valeur oui- alors tes paroles le font doucement rire gris sans bruit c’est plus un tressaillement de son torse et de ses épaules
cela continue avec tes onomatopées sans queue ni tête- c’est impoli mais ça colle au lanceur de couteaux
comment peux-tu gabriel il se pose souvent la question tu sais
et encore une fois peut-être bien la troisième fois depuis le début du dialogue
il hausse les épaules comme un comique de répétition (n’est-il pas clown)
comment peux-tu (il ne sait toujours pas)
comment peux-tu ((il ne saura sans doute jamais))
de son coeur piqué d’aiguilles bien plus fines que ton esprit
ça ne lui chante pas le studio à deux balles ça ne lui chante plus le nez rouge c’est bien pour ça qu’il l’a quitté
on s'accommode de la misère tu le sais toi-même léo on s’y trempe sans vergogne pour s’en imprégner c’est comme les sales effluves à force de les sentir on ne les remarque plus
il pousse un soupir fatigué comme fatigué de tes attaques permanentes
TU NE SAIS VRAIMENT RIEN
vraiment rien vraiment rien vraiment rien vraiment rien vraiment rien
il a l’impression d’étouffer d’un cou ou son coeur bat trop vite ou son cerveau explose ou ses pieds s’enfoncent dans le sol ou ses jambes sont fragiles-
ou peut-être tout à la fois
TU NE SAIS VRAIMENT RIEN
il entend le cri perçant
une voix qui vient de si loin qu’elle ne fait plus tinter les oreilles une voix pourtant qui nous parvient distinctement comme disait desnos
c’est une femme mais c’est lui il sent la SOUILLURE le ronger alors que sur sa peau ne coule ni sang ni crasse
il s’entend hurler il entend ses cordes (gorges) déraillées (alors que ce n’est pas lui toi tu n’entends pas léo)
TU NE SAIS VRAIMENT RIEN
et parce que là devant ses yeux gît- le cadavre de l’aimé
c’est là la dernière résistance de dire que tu ne sais vraiment rien de l’amour ROSE
vraiment vraiment vraiment rien rose
pour tuer là devant les yeux de la biche toi la chasseuse
l’humain qui tentait depuis des mois déjà de l’apprivoiser
TU NE SAIS VRAIMENT RIEN
c’était elle- gabriela- qu’il fallait viser
gabriel(a) a le crâne qui bat et il bégaye il bredouille lamentable (ne comprend pas mais sait au fond de lui là bien loin)
c’est un murmure qui ne t’est pas adressé
ce n’est rien- ce n’est rien
et dis à lui même quand ça tape encore en lui
aucun d’eux n’existe- rose n’a tué personne.
c’était des mantras qu’il murmurait adolescent pour se convaincre face à sa douce mère son aimante mère
qu’il n’y’avait ni gabriela- ni rose- ni laurent- ni mona
pour venir troubler ses quiètes croyances
tu n’existes plus vraiment léo- vole si tu le souhaites
il ne te retiendra pas
va-t-en leo.

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Avatar(s) : Jean Kirschtein - Shingeki no Kyojin
Dim 25 Mar 2018 - 1:36


Tiens ! Aurait-il visé juste sur ce cœur à l'envers, Gabriel ne sait plus voler droit. Une grimace d'incompréhension chasse la fureur comme une mauvaise tempête, et Léo retrouve les cieux cléments de la vaste blague ; il a presque envie de lui taper l'épaule et de lui dire qu'allons Gabriel, ce n'est rien, des peines qui font saigner le cœur brûlés sous les armes à faire feu, il y en a pour toute la vie. Ce silence-là est tombé bien bizarrement, a refroidi en un secret les ardeurs du sable chaud, mais Léo ne se sent plus appartenir à ce jeu-là ; le voilà spectateur d'une pièce qu'il n'a pas choisie. Il ouvre la bouche pour tendre la main -
mais aucun d'eux n'existe, Rose n'a tué personne.

Va-t-en Léo - quand ce n'est plus drôle, tu n'as plus ta place. À son regard vient rouler un tonnerre bien nouveau de chair, pour amener une maladie qu'il connaît bien. Ah ! Trop bien : son corps solaire se souvient bien des symptômes de la nuit, souffle volé et secousse au regard. Car comment ce nom-là peut-il être connu par ces lèvres-ci, ne sont-elles pas trop gelées de pinède pour ces passions atlantiques ? Comment peut-il si facilement dire le nom des passions - lui qui ne sait faire fleurir que des ronces ? Allez, ça suffit Léo : il faut partir, cette torche bleue de tragi-comique va te faire brûler avec elle. ‹ Qu'est-ce que tu as dit ? › Ah, Léo, mais toujours : tu n'écoute pas.

Il va partir de son pied bien vissé dans la terre nue. Il va partir avec sa tête enjolivée de rires malins, son cœur est déjà volé, son cœur est au fleuve. Car Rose n'a tué personne !
Non !
Non non non !
Ne la ramenez pas, je vous en prie :
ne faites pas revenir la madone.
‹ Gabriel, qu'est-ce que tu as dit ?! › C'est trop tard pour le zénith pourtant, il a pris ce poignet de dérision et y a refermé ses cinq doigts sans lames - il n'entend pas la voix qui monte aux quais, saturée du calcaire des filles qui pleurent car qu'est-ce qu'elle a dit, quoi, qu'elle va partir ? N'es-tu pas sotte ma fille : où vas-tu aller avec ce cavalier blanc (qui ne s'appelle pas Léo) - il n'y a pas de cirque pour les enfants éraflés, à la rue Gabriel les arlequins ne font rire personne. ‹ De qui tu parles ? › Mais enfin, pourquoi demander : la voilà déjà. Bien rosée au soleil de midi rivoli, n'est-elle pas sublime de terreur, le sang ne lui fait pas peur.
‹ Ah ›
Ah
il rejette ce poignet blanc trop aimé
Rose existe bien.


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Dim 25 Mar 2018 - 3:12


Il paraît que la blanche colombe a trois cents tonnes de plombs dans l'aile

qu’as-tu dit gabriel de tes lèvres vierges d’amoures passées toutefois animées d’une véhémence vaine
qu’as-tu dis gabriel toi qui refuses encore de prononcer un mot- elles sont closes de fureur et d’incompréhension
elles sont closes car il a peur
pas de toi pas d’elle pas de lui il a peur de cette union et de cette insistance familière de cette tendance à tuer
tout ce qui lui est cher léo
ça vient d’autre part mais ce secouement en lui n’est pas comme un sanglot de peine c’est un choc électrique d’antan pour raviver des fureurs actuelles
il se sent souillé par cette insistance
alors que tu saisis son poignet qu’il ramène à lui dès que tu le lâches il lève vers toi deux yeux profondément mauvais sourcils froncés et traits tendus
il est agité de tumultes intimes et ce spectacle doit se faire les rideaux fermés
CELA-NE-TE-REGARDE-PAS.
qu’il y’a-t-il compliqué dans ces paroles léo cette pensée qui était sous-entendue dans cette demande
ce va-t-en à demi-mot
il gronde intérieurement face au soleil mais il se sent comme cloué au sol- ses pieds sont lourds et sa tête tourne encore
il tient debout toutefois comme pour faire face à un démon du passé-
à un démon qu’il (elle) a toutefois aimé (il en est persuadé)
avec un mépris qu’il n’aurait pas deviné lui-même avec une volonté de te faire dégager il époussette ce poignet sali par ton toucher brûlant
ses yeux troubles ne lâchent pas l’impertinence des tiens- intiment (se voulant sévères) ton demi-tour immédiat
il n’y’a pas de larmes dans cette maladie

hrp wirt welpderp
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Le Lanceur de couteaux
 
hellébore
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Avatar(s) : Jean Kirschtein - Shingeki no Kyojin
Dim 25 Mar 2018 - 4:25


Cela ne le regarde pas, pourtant ces quatre iris flamboyants sont tous braqués sur Léo : le soleil lui passe au travers, c'est un trou béant qu'il a au cœur. Gabriel peut bien en laver sa peau mais n'ont-ils pas cette saleté indécrottable en commun, de pauvres mortels bien indignes de votre amour Madame - jamais ils ne seront assez ceints de la cité pour faire chavirer ces yeux malades d'amour, ces mains bien roses de violence : sous l'encre et le métal, il s'y reconnaît un peu là. Un opprobre se jette à son visage, une vilaine strie de dégoût, de voir un peu de sa couleur sur toi Gabriel, parce que tu la portes bien mal ou trop bien peut-être. Il voudrait cracher à ce visage-là, qu'il n'arrive pas à distinguer d'avoir été trop ou trop peu aimé, car on trouve tes plumes grises dans tous les sillages de ses amours - et en même temps elles ressemblent trop à ses ailes. Gabriel : pourquoi a-t-il fallu que par tous les temps, tu sois Léo.
Il tique comme un orage, et trace hors du chapiteau un chemin mal aiguisé, pour ensabler la plaie purulente d'un lierre vert jalousie.




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