Ah l’attente. Elle déchaîne, les angoisses qui roulent comme les vagues. Elle mordille les doigts, ronge les ongles, fait danser les pieds. Rempotez les soucis, laissez les au bord de la margelle.
Ah l’espérance. Elle fleurit le coeur d’images. Sont elles réelles ou mensongères. Fantasmées ou viles.
Ah… Et c’est encore l’attente, ah, les soupirs. Coquelicot songe assis dans la boutique, il songe à Plume et à ce nouvel oiseau qui rejoint son jardin. Contre le pavé froid des briques rouges l’hiver se heurte, mais le sein des tangerines se fait toujours chaud, tropical, pour les plantes. Et leur petit seigneur comme un roi sans son trône, siégeant parmi les feuilles tombées se surprend doucement à tirer sur ses doigts, comme un enfant mal à l’aise.
Ce n’est pas qu’il a peur, mais si un petit peu. Il ne veut pas décevoir plume fuit la responsabilité, a peur de l’échec.
Oh, par pleins de fois ils sont arrivés chez lui brisés les moineaux et tant d’amour qu’il a donné de soin prodigués, certain sont morts entre ses mains et ont mordu son coeur avant la rigor mortis.
Il n’a certes plus beaucoup de coeur à offrir, mais quand Plume lui a emmené Gabriel, et ses tendresse fanées, Gabriel les yeux lourds, la paupière humide et le coeur plié Les épaules en avant prêt à tomber, Il n’aurait plus hésiter à offrir ses restes de palpitant, bras tendu entre ses doigts tout battant; écoeuré de son propre coeur si cela avait pu soulager les élégies silencieuses de cet être devant lui.
Mais la peur reste, car il ne veut pas échouer, ne veut pas blesser et la peur de reconnaitre dans le regard de Gabriel un echo au sien.
Il souffle et roule sa tête contre ses épaules
« Oh voyons Coquelicot, secoue toi un peu » Lance-t-il plus à lui même qu’à son assemblée silencieuse de plantes, tapotant ses joues de deux coups brefs,et sortant de sa torpeur affalée, redevenant vertical et allant s’affairer.
Quelques notes de musique s’échappent d’entre les bruyères, les arbrisseaux, les plantes grasses et les feuilles qui souffrent, mais retrouvent à nouveau la caresse du soleil à travers la baie vitrée. Et le son doux d’une voix qui chantonne lèvres fermées, vibrant l’une contre l’autre, suivant la mélodie tandis que les mains s’occupent. « hmhmhm » Coquelicot hume quelques paroles à travers la voix qui chante, les mains dans la terre et la tête peut être ailleurs tant et si bien que la clochette de la porte ne vient pas déranger ses oreilles et c’est le mouvement qui le fait sursauter.
« Oh ? Gabriel, bonjour ! »
Quand il se relève et essuie ses mains brunes sur son tablier il a de la terre sur la visage, là où il s’est gratté la joue et un sourire chaud comme les briques gorgées de soleil. Il lève sa main doucement, l’approchant du nouvel arrivant. Assez lentement pour qu’il se retire si l’entreprise l’effraie. Assez doucement pour que seulement la pulpe de ses doigts vienne effleurer son bras.
« Je t’attendais justement. »
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Mar 13 Fév 2018 - 23:26
traînant un parfum poivré de pays inconnus et d'éternels étés
ses longs doigts araignées s'étaient baladés sur sa toile de folie, sur les murs d'étrangeté et de prénoms qui formaient le nœud de son existence. Il avait arraché sciemment patiemment les indésirables- je vous aimais. il avait observé dans ses mains les déchets de son passé les daphné et les annabeth, les léo et ceux d'un autre royaume. son souffle était terrible car au lieu de tourner la page il a préféré les arracher non non ce n'est pas ça qu'il fallait faire et dans un empressement enfantin dans un râle de regret il les a placardé sur son mur d'histoire. il ne pouvait pas abandonner cet écart morbide de laisser la trace des aimés sur son chez-soi c'était- c'était trop tôt. il avait gribouillé avec un vieux feutre qui marchait plus bien oscillant entre réalité et son monde coquelicot la fleur des morts, fragile et éphémère coquelicot aimons nous tôt dans un dernier geste scotch entre les dents, il y'avait un nouveau prénom sur son mur.
gabriel marche dans la rue en rasant les murs en marchant un peu trop vite peut-être, il est de ces gens qui s'effacent même s'ils sont grands dans leur manteau gris de banalité il a enfilé une jolie chemise au col pas repassé (et jamais très droit presque il fait exprès) il n'a pas peur des tâches gabriel ça se lave et au pire ça laisse des traces indélébiles, dans ce cas là on fait avec il s'est armé d'un sourire qu'il a nommé coquelicot, d'un prénom qu'il a prononcé encore et encore devant son miroir coquelicot coquelicot coquelicot coquelicot il a toujours trouvé que le français ça sonnait bien à l'oreille lui qui a sur la langue des vestiges de l'est et de l'amérique gabriel qui n'a pas de montre ni de notion du temps ne sait pas s'il est en retard ou en avance, les âmes perdues vivent dans un espace à part fait d'incetitude et puis parfois il y'a des lumières (bonjour plume) des mains (bonjour coquelicot) qui aident à réparer l'engrenage des aiguilles il faut continuer à vivre, gabriel. sous le bras des pâtisseries achetées comme une offrande, dans une jolie boite avec un joli ruban ça lui fait du bien au fond de juste parler à une vendeuse ça lui fait du bien de recommencer à agiter ses lèvres parfois muettes pendant longtemps dans son caban usé il n'a plus froid de rien, n'a plus froid des représailles archaïques et même s'il n'a plus froid quand il ouvre la porte de ta boutique, il s'embaume d'une chaleur familière d'une chaleur qui lui fait dire qu'il est la bienvenue il scrute un instant prend une grande bouffée d'air de contenance et continue de sourire encore encore encore et se permet même un petit éclat en voyant qu'il te sort d'une transe vibrante et doucereuse bonjour coquelicot. lui aussi il tend sa main pour l'étreinte timide et volatile, elle dure juste assez mais ne se fait pas opressante significative mais pas instante j'espère ne pas être en retard. je t'ai tout de même ramené ça pour te remercier de bien vouloir m'apprendre tes secrets de magicien. car lui est simplement un clown au fond quand tu te saisis de la boite il en profite pour retirer les espèces couches de vêtements de l'hiver s'étirant sans brusquerie avec la lenteur de ceux qui ont le temps
Il a dans les doigts les bouquet secrets, les bougeons timides pas encore éclos. qu’adviendra t-il des chrysalides chlorophylles ? encore recluses embrassées sur elles mêmes ?
Coquelicot a des fleurs à glisser dans les cheveux de tous, des bouquets au bord des lèvres pour crier son amour ou parer ses pleurs qu’il aura juste pour vous.
mais pour Gabriel il ne sait pas encore quelles fleurs sortiront des jardins qui se dessinent entre leurs dires. il ne sait pas mais espère qu’elles lui diront les plus jolis mots car pour l’heure, pour l’heure Gabriel est encore une friche où vivent sans vergogne les aloes et les ifs courbés aux vents des passions. Oh, oui il peut gouter sur ces lèvres le sel de quelques ondines qui se seraient dessinées sur les joues de celui qui lui fait face.
Alors, en attendant les printemps entre les mots, quand la gêne aura fondu sur les terres, il délie les glycines bras grands ouverts.
Alors se frôlent les paumes comme des vents contraires, timides et s’entre léchant et on sent sur le bout des doigts un peu de chaleur un peu de ces choses qui susurrent à l’oreille : « regarde je suis vivant »
« En retard ? oh non, pas du tout je ne regarde jamais vraiment l’heure de toute façon. » Entre ses mains la chaleur de Gabriel est remplacée par une boite aux odeurs sucrées, il la porte à son visage qui dessine de ces demis cercle de chair rosée et de perles pivoines blanche, d’email et de langue ces petits bouquets humains que l’on nomme sourires « Oh ! c’est vraiment gentil, je pourrais nous faire du thé après, tu n’es pas gelé ? » dit il, posant l’offrande prête aux libations des terres fertiles sur son autel-comptoir constellé de tiges et de pétales; certains frais, d’autre séchés crissant sour les doigts et dégageants les odeurs sages des herbiers. « Mais pour l’instant place à la magie » sautillant sur un pied agitant ses doigts dans un mouvement leste, glissant dans l’air un brin de malice, une magie enivrantes, des paillettes invisibles. Ou des spores secrets, des mystères de jardinier. Mais les mains de l’illusionniste à l’image de ses plantes narcotiques se ramènent près de ses lèvres dans une moue interloquée posée réfléchie un instant. « Laisse moi te faire visiter la boutique ! »
Il l’emporte par la manche de sa chemise doucement froissée, comme les feuilles sèches, à travers les lianes et les lierres et les fleurs dans les pots, dans les vases leurs têtes éclatantes et colorées goutant les humidité chaudes de la boutique. Derrière le comptoir se dessine la baie vitrée « …et voila le jardin ! » un de temps de silence un temps de deuil pour l’image désolée des squelettes glacés, morts cristallisés dans leur agonie des plantes nues décharnées brulées par les grands froids jusqu’au coeur de de l’herbe qui craque comme le verre embrassée par l’hiver brut rude total.
Et la musique semble distante à ses oreilles de même que la chaleur de Gabriel Quand dans son coeur poussent les chrysanthèmes pleurant cette once de verdure, cet oasis qu’il n’a pas pu sauver.
« C’est… C-c’est plus joli au printemps je t’assure…l-l’hiver est rude et…. » Il pince ses lèvres comme les mandibules des pucerons qui s’accrochent aux tiges. Ah ! oui, c’est le gout amer de la sève blanche, celle-ci qui pique les doigts quand on cueille les pissenlits. « Enfin, la porte au fond de la cour c’est chez moi ne…. n’hésite pas a venir frapper si tu ne me trouve pas à la boutique »
Rosir les pivoines et les arcs perlés. Il faut sourire voyons. Les plantes n’ont pas besoin qu’on les arrose de quelques larmes. Il secoue la tête ébruite les mèches carmines comme le vent dans les feuillages et glisse les mains dont les ongles sont encore pleins de terre dans les cheveux coquelicot, roux coquelicot. et retourne farfouiller sous le comptoir pour en sortir des langes pliées, usées, qu’il tend à son élève.
« ah… assez bavardé ! Essaie ce tablier il devrait être à ta taille, on va commencer par rempoter des fleurs…. Tiens, laisse moi t’aider à l’attacher. »
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Mer 21 Fév 2018 - 22:19
traînant un parfum poivré de pays inconnus et d'éternels étés
la folie est douce quand on a le temps- il y'avait une similitude dans cet intérêt pour le sans aiguilles dans le cadran de la vie vivez sans compter, dormez sans heure et réveillez-vous seulement si le coeur vous en dit c'est ainsi qu'on forge une histoire sans chapitres ni paragraphes, avec juste un long fil qui se déroule sans noeud de temps brusquant l'habitude son sourire alors, devient un plus grand pour répondre au tien : un peu plus aussi fleuri pour se fondre parmi tes congénères à pétales ta joie l'atteint sûrement car ça lui décoche un rire retenu, un peu malicieux et sous cape gabriel se laisse aller s'embarque en se faisant tirer- en appréciant cette douceur mélancolique terriblement familière de là où je viens, on n'a jamais vraiment froid. c'est faux bien entendu, l'humanité est frileuse mais il s'aime invincible inatteignable sur certains points fatidiques la preuve les pauvres fleurs sont les victimes de la gangrène glacée débarquée sans un bonjour sans prévenir (presque inattendue certains croyaient qu'ils ne sortiraient jamais de ce cercle infini d'obscurité, de l'éclipse sans fin mais quand l'hiver s'est installé et a emporté la vie en son sein les cris se sont faits encore plus désespérés il éprouve une triste indifférence à tes tourments de jardin mort, il ne se sent pas concerné par de telles tristesses pour autant il reste respectueux comme face à un défunt un cadavre reposant dans son cercueil d'herbes mortes il n'est pas monstre alors il vient tapoter d'une main ton dos c'est ainsi qu'il faisait il croit il pense il y'a quelques années où il n'était pas encore tout à fait vide mais pas tout à fait plein non plus qu'il était un verre sans fond mais toutefois avec un liquide stagnant entre ses parois il laisse retomber ses doigts peu agiles dans le contact humain et te laisse parler, opine à tes dires je n'hésiterai pas. feu terre cheveux roux et mains brunies- ton coeur est aride et il t'arrosera de son bleu triste son bleu passé son bleu myosotis si tu le souhaites pour ainsi oui ainsi créer une symbiose combler les failles de l'autre avec ce qu'il vous reste de vous il te suit bien toujours, gabriel petit mouton aux boucles soleil chocolat ça ne le laisse plus indifférent ces petites attentions alors que quelques mois auparavant il aurait été morose de ce geste que tu as d'entourer son grand corps d'une emprunte propre à la boutique il ne pose pas de questions indiscrètes, il sait se faire peu bavard quand il le faut il laisse retomber ses prunelles, un peu plus bas, et déclare tout simplement tu as un pétale dans les cheveux. l'intimité n'est pas forgée il ne le retirera pas lui-même il t'en informe et s'écarte du sujet principal qu'est son apprentissage vous y reviendrez mieux par la suite pourquoi coquelicot ? c'est un symbole de fragilité.
Les tissus pliés sont sous ses doigts comme milles brulures au gout de souvenirs. C’est que les habits, comme les choses de l’esprit se plient et se range là, dans les meubles à prendre la poussière. Et c’est le cas pour un vieux et bête tablier.
Il ne devrait pas avoir les bras lourds et engourdis quand il lui tend ce bête bête bête idiot morceau de tissu. Il ne devrait pas avoir des frissons dans les doigts et dans le fond du coeur quand il le regarde l’enfiler. Il ne devrait pas avoir les mains qui tremblent quand au creux de son dos, à la chaleur de ses vertèbre il enserre le ruban, contre la pulpe de ses doigts tord une boucle comme on agrémente le corps d’un bouquet.
Il ne devrait pas, pourtant le fait quand même et ravale une salive au gout sève de pissenlit C’est la jaune bile comme leurs fleurs une humeur noire et légèrement aqueuse dans le coin des yeux.
« humm… c’est bien ce que je pensais il est à ta taille. »
Mais coquelicot s’écarte bien vite, il a peur des pollens et des charmes passés. Il a peur du tissu que depuis plus d’un an il n’a pas touché. Pas lui, « IL » car même dans son coeur il n’ose plus prononcer son nom. Et il a peur des guenilles car comme les flores les plus fourbe; elles referment toujours quelques calices remplis de son odeur. Et de petites choses de lui. Quand il voit le tablier vide il l’imagine lui.
Alors il faut s’écarter car il a peur de sombrer aux charmes qui l’ont déjà tant fait pleurer. Là n’est pas l’heure de ses égoïstes larmes et de moroses déraisons : il est là âme et corps et coeur et lèvres et chaque épis de cheveux carmin et joues rougies par le froid et yeux bleuets chagrin : ll est là pour Gabriel.
Et qui sait peut être que ce dernier dévidera les calices, pour emplir les tissus, les bonheurs des dames, de ses charmes et ses odeurs.
Portant ses mains de terre et d’argiles à ses couronnes roussies il ne s’empêche de rougir sous les mirades plates de son compagnon. Et de fuir ses yeux balaient le pavé rosé de la boutique. « Ah ! » Il fouille entre les mèches et laisse s’envoler le pétale qui lui tombe entre les doigts doucement comme une plume
« bientôt se sont de vraies fleurs qui vont me pousser sur le haut du crâne ahah… »
Il garde un instant son petit diadème flétrissant entre ses phalanges, puis, le repose doucement sur le comptoir déjà maculés de ses frères et soeurs en décrépitude. D’un air tendre il repasse ses doigts dans ses cheveux essayant peut être de donner forme à l’informe de capillaires dérangés Il sort de sa poche une barrette pour alpaguer une mèche qui lui tombe dans les yeux. Caressant la courbe de sa mâchoire et coiffant les cheveux derrière ses oreilles il ne fixe plus rien que le vide entre Gabriel et lui
rien
que
le
vide
Qui est déjà emplis oh, de tant de choses et de silences et de questions et de confessions à venir et de nouvelles découvertes et d’apprentissages de soi et des autres.
« De fragilité tu dis… oui c’est vrai. Pourquoi, je ne sais pas, on se nomme comme on peut. Dans la bouche des autres surtout.» Les doigts jouent sur le comptoir à ramasser les pots-pourris de pétales qui glissent sur la surface polie comme un millier de petit confettis. Qui se précipitent aux bords du vide et tombent tombent tombent comme des drôles de cotillons célébrant leurs fêtes tristes « Mais, après tout ce n’est pas un problème d’être… Fragile. On l’est tous un peu. Ce qui importe c’est nos forces. »
Il est vrai que les coquelicots meurent au bout des doigts quand on les cueille qu’un coup de vent les saignent qu’une pluie trop forte les fends.
L E S C O Q U E L I C O T S S O N T I N U T I L E S
« Les coquelicots par exemple apportent le repos, le sommeil, la consolation. J’aimerai bien moi aussi être à leur image, consoler les autres. »
Et ses joues de rebondir dans l’onde des sourires, peau marquée, mouchetée de taches brunes, de rousseurs malicieuses et tendre, et rosées d’encore une légère trace timide.
« Enfin, j’espère ne pas t’embêter au point de t’endormir »
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Lun 19 Mar 2018 - 0:19
traînant un parfum poivré de pays inconnus et d'éternels étés
il te sent trembler mais il ne dit rien il n’y’a que la tige qui est malade il suffit d’empêcher les pétales de tomber il sourit doucement en te voyant là à secouer ta tignasse rousse feu alors que tu n’as rien des bûchers ni des sorcières- non tu as eu une douceur une saveur de plaine d’été et le contraste avec son automne boisé est saisissant sans violence sa tête se penche avec un immense soin une immense attention pour ne pas brusquer le fragile soleil face à lui et ça le conforte dans son idée de non-folie qu’il n’est pas fou qu’il est tout à fait sain et que sa passion pour les prénoms n’a rien d’étrange rien de dérangeant se nommer dans la bouche des autres je suis complètement d’accord. il te regarde faire et croise ses mains dans son dos avec une fausse sagesse avec une retenue pour combler le vide de ne rien faire il n’a pas de mots à dire mais il doit se rappeler de rajouter toutes ces petites histoires à son mur à prénoms en dessous de ses propres annotations c’est important tous les détails toutes les significations tout veut dire quelque chose co que li cot coquelicot- il se répète le nom encore et encore dans son crâne coquelicot coquelicot coquelicot coquelicot jusqu’à ce qu’il n’ait plus de sens il ne rit pas mais il répond avec une simplicité joueuse avec des mots sans mauvaise intention et juste un peu d’amusement dans la voix oh non tu ne m’ennuies pas. j’adore les significations des prénoms c’est la première chose que je cherche quand je connais une nouvelle personne. tu ne trouves pas ça un peu étrange..? il ne s’en cache même plus il n’y’a pas de honte à l’intérêt il ne veut toutefois point t’embarrasser avec de longues discussions alors il frotte ses mains rêches l’une dans l’autre tu veux peut-être qu’on passe à la suite toutefois.
Drôle de moineau, oiseau de bonne ou mauvaise augure ? (Coquelicot ne croit pas aux oracles, il croit à la mousse sur les pierres et à l’odeur de la terre, à la forme des nuages ou aux chants des grillons, car ils sont comme lui des êtres de terre et de poussière d’étoile)
Mais Gabriel est un drôle d’oiseau, un de ces migrateurs égarés qui viennent trouver refuge entre les mains du fleuriste et de ses attentions. Il a le derme chaleureux et doux et assez de tendresse pour les épouvantails malmenés.
Il le prend par la main, une touche gracile pour mouvoir cette statue de chair et l’emmener avec lui, il ne tire pas vraiment, ne l’oblige pas à suivre (Coquelicot mains tendues ne forcerait jamais la main, il esquisse un mouvement pour laisser aux autres le loisir de combler le vide de ses pas)
« Je ne sais pas si tu sais déjà t’occuper de plantes ? Oh tu sais ce n’est pas compliqué, comme avec toutes choses il faut un peu d’attention et de soin. » Cela sonne si simple dans sa bouche et il ne doute pas un instant que tu y arriveras, Gabriel.
J’ai reçu des fleurs ce matin, il faudrait les rempoter elles sont à l’étroit dans ces pots en plastiques. Regarde… »
S’agenouillant sur le sol, c’est une invitation. Coquelicot n’est pas professeur mais ses gestes sont simples et instinctifs, c‘est ceux longtemps répétés du soin et l’affection. Il lui montre patiemment comme avec un enfant tout en geste et mots doux car il ne sait pas faire autrement, comme quand il montre à Ivan comment soigner les fleurs espérant soigner dans le même temps les pauvres coeurs. Parfois mieux que les mots les gestes sont pédagogues : ses mains par dessus celles de Gabriel guident tant quelles peuvent. Plongeant les phalanges dans la terre il montre comment poser les doigts à la base des plantes, comment les sortir de leur carcan de plastique, comment creuser la terre pour les y coucher doucement.
« Et voila, c’est assez facile tu vois ! Peux-tu t’occuper des autres ? Dis moi si tu as un soucis. » Sécateur en main, c’est un travail clinique qui l’attend maintenant, c’est peut être plus une excuse pour laisser à Gabriel un espace où respirer. Il ne veut pas se faire pressant, envahissant comme le gui. Il se hisse, petit prince, sur un escabeau, attrapant du bout des doigts les feuilles mortes, dans les lianes vierges et les fleurs arborant les plafonds de la boutique. Petite pluie de mort de et feuilles jaunies qui vient glisser sur le sol au rythme doux des sections d’acier.
« Tu sais » il faut parfois briser le silence, même si les mots sont timides, il mouille ses lèvres sèches d’un bout de langue, ses doigts toujours occupés à l’ouvrage « Tu parlais de signification tout à l’heure. Je comprends. Il y a les prénoms bien sûr, mais aussi les fleurs. On peut dire tellement de chose sans dire un mot avec un beau bouquet. Si tu veux je t’apprendrais. Tout le monde n’y est pas sensible mais… »
Il se retourne vers lui, les joues tirées d’un sourire, celui des confidences, celui incertain des nouveaux débuts. Celui qui à pas de velours cherche à faire un miroir du visage de l’autre. « … Quelque que chose me dit que toi tu le serais. » et cela me ferait plaisir de partager ce secret.
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