— Musique —j'essaie d'être un homme bien mais j'suis plutôt moyen j'crois qu'j'suis juste un génie du mal j'regrette mes vieux démons roi dans l'mensonge, esclave dans l'vrai monde vigilant à chaque seconde si j'le laisse seul, mon esprit s'égare dans la pénombre - san / orelsan
Il y a ce
bip constant qui lui tape sur le système, il y a ces hurlements qui viennent des autres pièces et qui accentue sa propre douleur au niveau de son bassin ; ressentir la douleur au moment de l'impact avec l'eau, se voir tomber, sombrer, pour finalement être sauvé. Quelqu'un l'a vu sauté, quelqu'un a décidé de le remonter. Son cœur bat à tout rompre et les
bip du cardiographe s'emballe. Il est sur le carreau depuis qu'il est réveillé ; vivant, mais mort ; il n'est finalement plus qu'un corps amovible, qui bouge quand ses émotions le sollicite. Ce fut le cas quand les policiers sont entrés dans sa chambre, lui apprenant avec un air grave la mort d'un adolescent ; son frère a eu un accident, il est mort dans l'instant. C'est fou comme quoi les événement s'enchaînent contre sa famille ; il y a la mort qui plane au-dessus de leur tête ; c'est juste la tragédie qui est ancré dans leur gênes, dans leur veines.
Kyosuke a chialé, à gorge déployer, suffoquant sous la peine que cette perte lui avait engendré. C'était peut-être de sa faute, il se devait d'éprouver de la culpabilité. La personne qu'il avait essayé de préserver n'était plus ; lui aussi avait finalement disparu. Et il repense à son sourire chaleureux, le soleil ambulant d'une vie d'errance calamiteuse. Hiroki alias Sunny ne serait plus là pour lui tenir la main, pour lui dire avec son air naïf que tout ira bien. Les larmes ont coulés, irrémédiablement et elles coulent encore au fond de son corps déchiqueté, elles coulent encore au sein de son cœur déchiré. Cela fait une semaine que Kyosuke est réveillé, mais il se sent encore amorphe, encore au bout de sa vie, encore sous les eaux noirâtre de la ville. C'est ce qui est arrivé au fond, il a laissé une partie de lui se noyer ; il n'est plus que l'ombre de lui-même, qu'un reflet qui se demande pourquoi il a survécu alors que son frère n'est plu. Les larmes montent pour perler fatalement, alors que la porte s'ouvre dans un mouvement lent.
La silhouette qui lui apparaît lui semble irréel ; Kyo' ne sait pas si ce qu'il vit est un rêve ou un mirage ; peut-être n'est il pas réveillé finalement et qu'il est tout simplement encore dans le coma ? Mais non, la chaleur qui baigne la pièce et la fraîcheur du liquide qui est injecté par l'intraveineuse est indubitable ; c'est la réalité et il n'est pas en train de contempler un rêve éveillé. Philomène. Beauté sans pareille, qui depuis le début malmène son cœur d'amoureux transi ; en quête d'un amour illusoire qui ne lui aura été en rien bénéfique. Profond soupir à l'entente de ta voix qui ne lui arrache qu'une mine refermée et un hoquet comprimé. Pourquoi ? Pourquoi venir ? Par culpabilité ? Pour contempler le doux résultat d'effets néfastes à long terme sur l'être humain ? Kyosuke n'en sait rien et même si la question lui chatouille les lèvres autant que les narines à force d'avoir trop reniflé et pleuré, il reste de marbre ; enfermé dans un mutisme de plomb.
Tu as l'air sérieusement heureuse de le savoir en vie et lui demeure totalement peiné de ne pas avoir réussi à mettre un terme à sa vie de souffrance. Les remords ne font plus parti de lui, quelque chose à fatalement disparu, il n'est plus qu'un cœur en tumulte se demandant bien ce qui allait pouvoir l’occire la prochaine fois ((dire adieu aux sentiments.)) «
Qu'est-ce que tu viens faire ici Philomène ? » Et voilà. Kyosuke n'aura pas attendu longtemps. S'il y a bien quelqu'un qu'il aurait préféré ne pas voir ici, c'est bien toi, c'est bien ton faciès et l'amour qui plane autour de ta grâce habituelle. «
C'est la culpabilité qui t'amènes ? Ou bien tu étais réellement inquiète et maintenant vraiment heureuse de me savoir indemne ? » Les mots s'échappent d'eux même, les pincettes ne sont plus prises, il sait très bien désormais, qu'il n'est plus le même. Son ton autrefois chaleureux et doux se veut plus cassant et sans détour. Il n'est plus qu'un homme détruit qui en a assez de subir... «
Si c'est par culpabilité que tu es là, ne t'en fais pas, j'ai rien à te reprocher. A part peut-être le fait de m'avoir tromper au lieu de m'avoir quitter ; mais ça, les erreurs on en fait tous. »
Haussement d'épaules qui lui arrache une grimace de douleur ; le karma. Mais malgré ça, Kyosuke ne s'arrête pas, ses pensées se mélangent, sa colère monte comme les larmes ; mettre ça sur le dos de la morphine ((il ne sait plus du tout ou il en est, il est complètement paumé.)) «
Mais t'es une championne en matière d'erreurs Philomène. » Kyosuke t'en veux dans le fond, un peu, beaucoup ; pas avec passion, déraison, ni dévotion. Il sait qu'il t'en veut, mais il sait aussi qu'il est capable de te pardonner ; la question est "est-ce qu'il en a envie, ou non ?" Tout n'est pas simple. Preuve est faite que la vie n'est vraiment qu'une chienne quand elle s'y met. «
Comme tu le vois, je vais bien, alors... »
Il aimerait pouvoir te dire "part"
Mais la vérité est qu'il ne veut pas
Il a apprit qu'il avait perdu son dernier rempart
Pour qui sonnera finalement le glas ?La vérité c'est qu'il est instable ; qu'il ne sait plus où il en est ; qu'il à l'impression d'être enfouis sous une tonne de sable et que rien ne pourra l'en déterrer.
Mais reste, s'il te plaît.