« arrête... »

il a le doigt pressé sur la détente, du sang qui coule de son arcade et de sa lèvre inférieur ; son regard braqué sur sa cible, sur celui qui cogne en étant totalement ivre ; celui qui tousse et qui rit de sa connerie.

« barre-toi d'ici... »

une menace, de celle que l'on grogne avec fureur, mais également avec peur. sa gorge est nouée, comme les tréfonds de son estomac qui vibre sous les coups de la colère et de sa terreur. le corps d'une femme qui ne bouge plus n'est pas loin de sa position.

et l'homme vacille, s'approche du garçon qui recul lentement, mais sûrement. c'est à cet ordure qu'il a soustrait le flingue et c'est contre lui qu'il compte bien s'en servir s'il approche encore d'un pas.

« n'approche pas ! »

le coup part, dans une sonorité qui le glace soudainement d'effroi. la balle se fissure dans le miroir ; éclat de verre brisé qui le fait aussitôt reprendre contenance ; reprendre pied. les tremblements de son corps sont aussi irrégulier que sa respiration saccadée. il ne se fait pas d'illusion, cet homme est bien décidé ; même alcoolisé, le chemin d'une idée s'est frayé ; il veut les tuer.

c'est la lame d'un couteau qui vient lui zébrer le bras ; et c'est la peur qui vient paralysé son doigt sur la gâchette. il le savait, il n'est pas totalement résolu à mettre un terme à tout cela ; il se sentait capable de gérer, d'arrêter cet enfer ((mais finalement, ce n'était qu'une idée téméraire.)) le poignard s'approche à vive allure et c'est en hurlant, allongé sur le sol minable de ce taudis, que sa voix résonne.

« arrête bordel ! »

...

un coup de feu.
juste un.
en pleine tête.
et un corps qui s'effondre tout prêt du siens.

il y un temps de latence, suspendu. les larmes qui coulent sur son visage vont de pair avec ses tremblements. vient déjà le temps du regret. le corps de sa sœur se redresse et s'approche de lui, mais c'est déjà trop tard, avec son casier peu vierge et cet acte ((de protection)) s'en serait fini de lui.

alors il prend la décision de partir, sans se retourner ; de fuir cette réalité à laquelle il ne voulait pas succomber (le déni est palpable, comme sa souffrance inavouable.) c'est avec un baiser sur le front de sa sœur, qu'il lui dit de mieux choisir ses hommes à l'avenir (et de ne plus vivre dans le malheur.)

...

hyung jin n'est pas un meurtrier, c'est juste un homme qui a tenté de résoudre les choses, mais qui sous le coup d’enchaînements de circonstances à tout fait foirer. aujourd'hui encore, les regrets persistes à lui rappeler ((de quoi sont fait les démons du passé.))

...

un fuyard
dans le déni
voilà qui est hyung jin