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/!\ (don't) let me go — Cecil
Jae
 
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Jae
/!\ (don't) let me go — Cecil  A10
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Mer 22 Nov 2017 - 23:23
« Jae s’était réveillé mais rien n’avait changé. Et il s’était demandé, alors : pourquoi les livres décrivent ça différemment ? Il aurait aimé avoir une seconde chance, avoir sa fin heureuse, aurait aimé qu’on lui tire les cartes et qu’on lui dise que tout irait. Mais ce n’était pas si simple, n’est-ce pas ? Alors il continuait de vivre, de se lever le matin, de petit déjeuner lorsqu’il avait faim puis de se brosser les dents. Il continuait oui ses promenades non loin de la forêt puis se rendait à son cabinet.

Il continuait les séances, continuait d’écouter : de poser des questions, de souligner, d’aider. Il continuait à tout accepter, à tout accueillir, à ne pas juger.

Et il était si fatigué.
Si fatigué qu’une journée passée au lit n’aurait pas suffit : si fatigué que même les rayons d’un samedi après-midi ne lui donnaient plus envie. Et peut-être était-ce ça, la solitude. Que de n’avoir personne avec qui partager sa vie. Son téléphone n’était même pas sur vibreur qu'on aurait pu le croire éteint tant il ne sonnait jamais. Personne ne pensait à lui, personne ne l’invitait ou lui tendait la main.

Et il avait fini par se dire qu’il en avait marre. Cela lui avait pris d’un coup, comme un haut le coeur : il avait voulu pleurer. S’était détesté d’avoir aussi mal, s’était détesté lui et sa vie pourrie. Il s’en était voulu et en avait voulu au monde, s’était pris la tête puis les cheveux, tremblant.

Il s’était rendu compte qu’il n’y avait plus de sens. Plus de sens à continuer car il n’était pas heureux et ne le serait sans doute jamais. Car ce n’était pas sa faute, n’est-ce pas ? Comment les bonnes personnes pouvaient-elles être coupables, après tout ? Il n’avait rien fait de mal ! Il ne faisait qu’aimer (doucement), ne faisait qu’essayer ! Il ne cassait pas d’assiettes, tenait la porte à ceux arrivant derrière lui : vivait sans remous.

Et était-ce le problème ? D’être si transparent ? De ne faire aucun impact, de ne pas vivre assez égoïstement ? De ne pas être assez excentrique, vibrant ?

Rien n’allait plus.
Et se levant ce matin là Jae s’était dit que c’était terminé. Il s’était lassé, oui, de ces questions tournant en rond dans son esprit, de ces choses sans solution. Il s’était lassé du froid de son lit, s’était lassé de sa vie. Il s’était lassé et voulait tout casser (se casser).

Il avait tant envie de pleurer (ne pleurait jamais).
Il en avait si marre, si marre ! Si marre qu’il voulait qu’on l’entende, si marre d’attendre. Si marre de saisir son téléphone, de faire le premier pas. Il en avait si marre d’être le deuxième et jamais le premier. Qu’avait-il fait de mal ? Lui qui n’avait ni famille ni mère ni père. Lui qui n’avait ni passé ni avenir et qui lors de sa mort n’aurait droit a aucune seconde chance. Lui qui n’avait de but dans la vie si ce n’était servir un plus grand bien, une grande cause. Lui qui n’avait en soi pas le droit de vivre égoïstement.

Il avait pensé à Cecil.
Avait pensé à Nana, aussi, mais Nana n’était plus vraiment Nana (elle était une blessure encore béante)(elle était le rejet et l’égoïsme). Elle était cette douce fragilité se plaignant de ne pas être aimée et qui pourtant avait refusé sa main, refusé son amour : lui avait dit qu’elle ne l’aimerait jamais.

Cecil n’était pas comme ça, si ?
(Jae perdait la raison).

Il l’avait appelé, lui avait dit de venir (d’une voix rauque)(grave).
Lui avait dit que c’était important.
(question de vie ou de mort)
(surtout de mort)

Et s’asseyant à la table en bois tout près de la cuisine il s’était affalé, déjà certain de la question qu’il allait lui poser lorsqu’il allait entrer (la porte était ouverte).

« Est-ce que tu m’aimes ? »

Est-ce que j’en vaux la peine.
(les lumières n'étaient pas allumées)

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Cecil
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Dim 26 Nov 2017 - 0:19
Les poumons de Cecil s'éveillent déjà au danger sur le pas des portes. Il a été précipité par l'imminence de ses pas, au seuil de ce frère qu'il a dû réprouver dans ses entrailles. Cecil est venu, malgré les douleurs encore bleues de la forêt : toujours lorsqu'il est appelé. Et son œil qui n'attend rien boit déjà la stérilité rampante des murs - s'il sentait les coups, Cecil serait frappé par la froideur. Il y a comme une nausée incommodante entre les blancheurs de l'appartement, suintant de dessous les cloisons, qui le prend à la gorge ; Cecil se réveille au fil de son appréhension : il s'enfonce dans une redoute glacée qu'il ne connaît pas.

‹ Jae ? › Il appelle sans curiosité, mais sa voix lui revient comme une question à la mer. Il faut le trouver, là : Jae est échoué. Sur une plage douloureuse, il se laisse charrier dans le noir. Cecil balaie des yeux qui connaissent l'obscurité un port qu'il ne connaît pas : obscur et abandonné, délaissé des marées. Il veut ouvrir la bouche, sourcils froncés et le regard qui se détache des vents, pour en finir vite et au moins savoir -

‹ Est-ce que tu m'aimes ? ›

Ah -
Cecil balaie les incompréhensions, du revers de son bras toujours armé.
Il ne se laisse pas prendre à ce jeu deux fois ; cette fois, il gardera ses pieds d'argile bien secs des déferlantes. Son cœur se délie dans sa poitrine, bien sûr il ne peut pas l'en empêcher ; mais cette fois-là, il l'a bien fait garder de sa raison. Patiemment, Cecil allume les lumières, pose quelque part sa veste, se tire une chaise à la table. ‹ Bien sûr que oui. Tu le sais bien. › C'est presque abrupt sur sa langue, comme s'il n'avait pas la patience tout à coup de souligner les branches infinies, de son amour que Jae devrait connaître. Il croise les mains devant lui, Cecil ne fait pas le hasard de laisser traîner ses délicatesses : il n'est pas de ceux qui se font mordre deux fois, et il ne peut empêcher la sévérité à son regard. ‹ Pourquoi m'as-tu fait venir ? › La langue est d'acier, et le regard qui jauge les alentours est en pierre. Il est diligent et tranche tout de suite la naïveté : et peut-être préfère-t-il être sévère que d'écouter les petites brûlures des ecchymoses encore mauves. ‹ Est-ce que tu es malade ? C'est un dépotoir ici. ›
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Dim 3 Déc 2017 - 21:31
« Et peut-être n’aurait-il pas du faire venir Cecil. Peut-être aurait-il du rester là, assis à sa table : fixant le vide, attendant que les heures passent, attendant que ce vide en lui se lasse. Il avait envie de s’énerver, pourtant, de crier, de pleurer — avait envie d’être tempête avant de tout laisser tomber. Mais même ainsi c’était plus fort que lui : il n’arrivait à faire de bruit.

A force de vivre sans remous Jae avait oublié comment exister.
Peut-être était-ce car il n’avait pas eu de parents, car il avait du s’éduquer tout seul, aux côtés de frères et soeurs fictifs. Comment faire son enfant roi, comment se montrer capricieux, taper du pied ? Comment oui exiger lorsque personne n’était là pour écouter, (pour céder).

Il fallait que les magnolias naissent grands et grandissent vite.
Il fallait qu’ils puissent aider dès la fin de la première journée. Et n’était-ce pas un peu cruel ? Que de n’être voué qu’à être une extension de l’autre, son ombre (son protecteur). Il n’avait jamais demandé à être gardien, aurait aimé que quelqu'un soit également là pour veiller sur lui, même si ce n’était pas possible.

« Oui, je suis malade. » avait-il finalement lâché, le regard dérivant il ne savait trop où. Et c’était fou ! Fou d’être si plat alors qu’il se sentait si rien. « Je suis malade et je ne vais pas m’en sortir. » C’était incurable, il l’avait compris, à présent. Il faisait fuir les gens, n’attirait personne et n’était jamais aimé ! Jamais il ne finirait heureux, jamais il ne finirait enlacé, jamais on ne s’accrocherait à ses lèvres comme s’il n’y avait plus de lendemain. Jamais non on ne donnerait sa vie pour sauver la sienne et sans amour sans tout ça sans personne avec qui vivre il ne s’en sortirait pas. « Alors je voulais que tu sois là, en témoin. »

Je voulais que tu me dises que tu m’aimes, que tu me dises que j’ai tort. Je voulais oui que tu me saisisses et ne me lâches, que tu te mettes à pleurer et m’implores de croire en demain, me dises que tu y croirais à ma place si je n’y arrivais pas.

« Je vais mourir, Cecil. »
Et enfin ses yeux essaient de trouver ceux de son ainé, graves, tristes, accablés : « Car ça n’en vaut plus la peine. » Car je n’en peux plus de cette vie qui me torture, me fait me sentir si misérable. Car je n’en peux plus oui de ce malheur de ce désespoir ! Car les jours deviennent gris car même moi je deviens gris et que je ne sais plus sourire ! Je ne sais plus que m’énerver et pleurer, casser des assiettes et m’écrouler dans le froid de mon appartement. Car je ne suis plus rien qu’un cadavre et car plus personne n’est là pour m’aimer, m’enlacer. Car j’en ai marre et je sais que rien ne changera, que ce demain que je désire n’arrivera pas. J’ai essayé, pourtant ! J’ai dit à d’autres que je les aimais, je leur ai tendu mes mains, leur ai dit que je voulais partager ma vie avec eux et ils m’ont dit
non.

Ils m’ont dit jamais, tu entends ça, Cecil ?
Ils m’ont dit qu’ils ne m’aimeraient jamais !

Alors je n’en peux plus et c’est dramatique mais je pense qu’une vie aussi vide et creuse que la mienne ne mérite pas d’être vécue. Car je crève d’un mal qu'il n’a plus de solution car je suis incurable ça je me tords de douleur et n’en peux plus d’agoniser de la sorte.

C’est si terrible.
C’est si terrible que je n’en ai plus les mots ni les larmes, que je n’ai plus rien si ce n’est un couteau, si ce n’est la preuve que c’est fini et que de mes mains je franchirai le pas.
Car c’est toujours moi qui ramasse, toujours moi qui écoute, toujours moi qui embrasse ! Car c’est toujours moi et car je suis seul je dois bien le faire car personne le fera pour moi.

Je vais mourir, Cecil.
Et vous serez mes assassins, vous m’aurez tous tué.
J’aurai juste accepté.


Cecil
 
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Ven 8 Déc 2017 - 18:12
Le regard du frère est grave sur le sien, et fait passer un goût électrique dans ses nerfs. Derrière la table, Cecil se tend en silence, réveillé par un cri rose de magnolia dans le ventre. Et tous les échos font pousser les vents entre les murs blancs, toutes les petites paroles au son d'anodin de Jae nourrissent une fureur secrète, élevée de la terre de la famille, si chère pour cet arbre blanc. Le visage de Cecil se voile d'une alerte incertaine : la jointure de ses doigts se serre sous la table. ‹ Ne sois pas stupide ›, il le coupe presque, la voix pressée à sa gorge est imbibée d'une urgence inhabituelle, ‹ tu es encore bien trop jeune. › Il soulève la logique, mais Cecil derrière sa conscience prend à pleines mains ingambes l'abysse douloureux de son frère, et trouve le chemin de toutes celles qu'il a connues, pour leur offrir sa flamme jamais révolue. Les sourcils de Cecil se froncent sur l'inquiétude et la certitude floue en la valeur suprême des fleurs : il a un regard sévère et sacré sur un enfant, qui est encore trop jeune pour mourir. ‹ Les magnolias vivent plus longtemps que le reste, tu n'es pas au courant ? ›

Il est témoin, oui, comme on le lui demande : ardent et imbattable, de la déchéance sur les lagunes et du combat contre les mers, Cecil refuse sous ses cils féroces de jurer le dévoiement du chagrin. Il tend un bras pour recueillir les noyés, et leur offrir son bras auquel s'accrocher : son esprit se dévoile de la brume des ressentiments, pour goûter à la fraîcheur du danger de perdre l'un des siens, la peau éprouvée au toucher du désarroi de Jae. Une épine au cœur susurre que c'est lui qui a porté la douleur à la nuée de sa tristesse, mais dans ce cas Cecil reboit les venins que peut-être il a mis dans les plaies, et qui auront l'aisance de le tuer plus tard - il relève le visage déraciné en direction du sien, pour le foudroyer de la fertilité de son œil bleu. ‹ Ils vivent longtemps parce qu'ils apprennent très tôt que ça fait mal, et c'est ce qui les empêche de brûler. ›

Une fièvre douce et nerveuse tremblote par la fissure jaune du marbre dont Cecil s'est couvert, élevée aux vagues folles de sa propre tourmente : ça le force à refuser encore d'être sourd, et s'entendre la voix imprécise et défaite des froideurs, nue du doute et de la confortable impavidité. Mais c'est là le sommet gelé d'eux-mêmes, n'est-ce pas : il retrouve là le goût salé du cèdre ; mais Cecil accepte volontiers les gifles des montagnes si ça lui laisse sauver une fleur. ‹ Tu vas t'en sortir, d'accord ? Que ça te plaise ou non tu es magnolia, et ça veut dire que je resterai avec toi jusqu'au bout. › La main autour de la mâchoire a la fermeté des douceurs, et sa pupille épaisse accepte de connaître la lourdeur amère des tristesses hadales, mais jure qu'elle ne bougera pas de la digue. ‹ Je ne sais pas qui t'a jeté aussi bas, mais moi je t'aime, et la forêt sera toujours là. C'est toi qui doit choisir de la laisser t'aider. ›
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Dim 10 Déc 2017 - 13:18
« Je suis stupide et tu dis m’aimer. Je suis stupide et tes mots sont secs tant bien même essaient-ils de me réchauffer. Et peut-être devrais-je m’effondrer, me mettre à pleurer (mais je n’y arrive pas). Je ne sais pas ce que je veux de toi mais j’ai l’impression que plus rien ne me touche, viens passer mes mains sur mon visage, fébrile, et lâche un soupir. J’ai l’impression d’avoir tout perdu et de moi-même m’effondrer, ai l’impression de disparaître et de ne plus très bien te voir : tu me sembles si loin, Cecil. Et je t’aime je vous aime j’aime le monde mais
je ne sais
plus rien

« Je ne sais pas comment faire. » Je t’avoue d’une voix craquelée. Je ne sais pas comment faire pour aller mieux, je ne sais pas comment faire pour vous laisser m’aider. J’ai l’impression d’avoir été abandonné et ce couteau dans mon coeur ne veut pas s’enlever. J’ai mal je suis blessé et je n’arrive pas à pardonner, n’arrive plus à savoir si j’aime ou je déteste et je suis si perdu. J’ai mal et que ferais-tu si je te laissais m’aider ? Me prendrais-tu dans tes bras et ne me lâcherais-tu plus jusqu’à ce que j’aille mieux ? Allez-vous m’aimer car je le demande, prendre soin de moi ? Allez-vous me surveiller jusqu’à ce que je guérisse de cette chose en moi ?

Si j’avais un flingue je crois que j’aurais depuis bien longtemps pressé la détente : pour faire taire ces pensées qui jamais ne cessent et m’épuisent.

« Je ne sais pas comment faire pour aller mieux et je ne sais pas comment vous allez faire pour me faire me sentir mieux. » Et en ai-je encore envie ? Je ne crois plus en demain, ne crois plus en vous (ne crois plus en rien). J’ai essayé, pourtant ! J’ai tout donné j’ai tendu mes mains j’ai essayé de sortir de ma zone de confort (en vain). Alors c’est peut-être pour ça que tu me sembles si impuissant, si minuscule (pourquoi t’ai-je appelé, déjà ?)

Pourquoi avais-je besoin d’un témoin ?
Si ce n’était pour comprendre que non, même les mots doux ne changeraient rien. Car j’ai envie d’un idéal et que l’idéal n’existe pas. Car je veux être aimé à en déborder, je veux être choyé je veux que vous me preniez tout contre vous et ne me lâchiez plus : ce pendant des années. Je veux dormir je suis fatigué je veux hiberner et me réveiller dans dix voire cent ans.

J’ai envie de te dire merci de te dire que je t’aime aussi mais mon coeur me fait trop mal, mais ma gorge se serre et c’est impossible. J’ai un remords j’ai des douleurs j’ai des choses qui m’empêchent de t’offrir ce que peut-être tu veux entendre et — « J’ai l’impression d’être déjà mort, Cecil. »

Et je crois qu’il serait plus simple de mourir un coup, de tuer Jae plutôt que de le forcer à avancer alors qu’il est déjà à terre. Vous êtes égoïstes et ne m’aimez pas vraiment, vous ne voulez juste pas réaliser que vous êtes les méchants. Vous me trainez dans la boue voilà ce que vous faites !

C'est car je suis au bout (à bout) et que j’arrive à la fin du chemin que vous réalisez l’urgence réalisez l’ampleur du soucis et criez, criez vainement que ce n’est pas ma faute, que vous êtes prêts à tout : me suppliez de revenir (à vous, à la vie, dans cet endroit un peu bizarre qui ne vous ferait pas vous sentir coupables).

Mais ça ne sert à rien car si je reviens rien ne changera, vos caresses cesseront demain et le surlendemain déjà je verrai les reproches déjà je verrai
l’abandon
et l’oubli

Car Jae ne mérite pas d’être retenu
(il est plus facile de l’oublier)
(le négliger)
(le rejeter)

Alors je me force à me lever (mes jambes tremblent, mes mains s’appuient sur la table) et je me dirige lentement vers le comptoir de la cuisine car c’est là que repose
l’objet du crime

(je ne voulais pas mourir, pourtant)
(ne le veux toujours pas mais)
(je n'y arrive pas)

(à aimer)


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Jeu 14 Déc 2017 - 23:18
Il y a des noirceurs que Cecil ne peut atteindre, trop loin enfoncées de ronces, et elles serrent sur sa poitrine le regret des impossibles. Interdit d'amertume, il suit une défaite du regard comme on attend la chute des falaises : en bas résonnent ses coups d'épée dans l'eau. Il reprend ses mains dans son domaine de douceur - il ne sait plus quelle arme d'amour peut toucher Jae. Quelque chose qui déteste l'incertitude pourtant vibre sous sa peau et veut assurer les éclaircies : ‹ Ça ne viendra pas tout de suite, Jae, mais tu sais que c'est possible. › Avec sur la voix la fébrilité des doutes, et les sourcils froncés sur le flou - après tout, ne lui a-t-il pas appris à la forêt : que Cecil ne connaît pas le cœur des gens comme lui.

Le mouvement de Jae est lent, mastodontesque et gluant, d'une lourdeur grise qui expose des tréfonds vertigineux. Et sous la main du nuage - un éclat s'accroche sur l'œil de Cecil : il se lève immédiatement. ‹ Jae qu'est-ce que c'est ? › Sa chair a connue bien assez d'années et de terreurs : pour reconnaître le frisson des larmes. Il n'attend pas, et tend le bras des autorités bienveillantes - c'est ce à quoi Cecil veut croire : mais ses alarmes se réveillent toutes pour battre des vagues d'inquiétude. ‹ Donne-moi ça. Ne fais rien que tu vas regretter, d'accord ? Je reste avec toi. › Un métal sérieux court sur sa peau : sinon ça sera la peur. Cecil garde la main tendue, tendre dans l'ouverture des lumières, pour les morts imminentes et les enfants qui ont besoin d'être attrapés. Ses yeux ourlent la douceur d'un regard perlé d'urgence : sa voix trace des amours dont il est uniquement sûr. ‹ Donne-moi ça et tu vas rentrer avec moi. ›
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Lun 18 Déc 2017 - 0:44
« Je ne veux pas être puni, Cecil. Je ne veux pas rentrer avec toi, toi me tirant vers les bois, moi derrière toi qu’on ne verra pas (bloqué par ton dos, tes larges épaules, par ta présence). Je ne veux pas qu’on me juge je ne veux pas qu’on me dise que je suis une erreur je ne veux pas qu’on me dise que je suis pauvre je ne veux pas de cette pitié mensongère ! Je ne veux pas oui de cet intérêt momentané, horrifié.

Je ne veux pas être récupéré puis jeté
ne veux pas être jugé

Je ne veux pas rentrer avec toi si c’est pour le faire la tête basse, le coeur lourd (brisé).

J’ai envie de pleurer.
J’ai envie de pleurer car je me retrouve dos au mur, car tu veux tout arrêter (regrettes sans doute d’être venu). Car je suis pathétique et que je ne supporte pas de me (nous) voir comme ça. Pourquoi pourquoi avais-je besoin de toi.

J’ai envie de trembler, envie de tout arrêter : mais si je m’arrête maintenant, à quoi bon ? Si je m’arrête maintenant je ne serai pas crédible, on se moquera de moi. Si je ne finis pas ce que j’ai commencé que pensera-t-on de moi… Jae le lâche, Jae essayant d’attirer l’attention vers lui en brandissant un couteau.

J’ai l’âge d’avoir des rides mais ce ne serait pas mieux qu’un enfant de 12 ans.
(J’ai l’âge d’être mur, d’être serein : mais je ne me sens rien. Me sens encore comme un adolescent.)

Et en venant ici Cecil peut-être ne cherchais-je pas à être sauvé
Peut-être voulais-je que tu me bloques, me mettes ainsi en défaut, face à moi-même, mon impuissance

Face au fait que peut-être je ne m’aime pas assez, pas comme je le croyais
Et je sais que maintenant qu’il y a un témoin (témoin de mon mal, témoin de mon envie, envie du rien) je ne peux pas faire marche arrière

Je ne peux pas être aussi faible
Je ne peux pas vous permettre de me juger
« Si je ne le fais pas, Cecil, si je ne le fais pas que penserez-vous de moi. » Si je m’arrête comme ça que ferez-vous oui que ferez-vous ! Vous ne ferez rien si ce n’est me regarder avec cette peine, cette peur cette chose que je déteste ! Vous ne m’aimerez pas non car on ne peut pas forcer les gens à nous aimer ! Tu ne peux pas d’un coup te mettre à m’aimer, avoir envie de me prendre dans tes bras, tu ne peux pas avoir non envie de me protéger ! Tout ça se sont des mensonges je le sais je le sais et
ça me tue
ça me tue et enfin je crois que je vais réussir à pleurer
« Moi je vous aimais, Cecil, moi je t’aimais moi j’aurais aimé qu’on m’aime comme j’aime et j’aurais aimé être heureux et j’aurais aimé me sentir bien mais c’est comme ça et on y peut rien. » Je sens mes yeux se remplir de larmes alors que je te souris car sourire c’est le meilleur moyen de contenir tout ça, de contenir ma voix qui je sens va se briser (on sourit toujours lorsqu’on a mal, n’est-ce pas) « C’est comme ça, et t’y peux rien. Alors ne te sens pas coupable, Cecil, je pensais que c’était de votre faute, je pensais que c’était la faute du monde de ne pas m’aimer alors que je ne faisais rien de méchant, alors que je ne faisais pas de bruit. Mais peut-être que c’était la faute de personne, peut-être que c’était juste la mienne. Peut-être que j’étais pas quelqu'un de bien, peut-être que j’étais pas assez peut-être qu’au final oui c’était moi, le problème. »

Si tu savais comme le dire à haute voix
fait se fracasser tout ce que je suis, toutes mes certitudes. C’est comme si en disant ça j’acceptais de ne plus m’aimer, j’acceptais de renoncer à ce que j’étais, ce que j’ai accompli. Comment ne peut-on pas s’aimer ? Je pensais, pourtant, croyais en moi croyais en moi et en le fait d’être quelqu'un de bien ! Mais que faire si vous me poussez que faire si tout le monde me pointe du doigt jusqu’à ce qu’il ne reste plus que moi pointant le doigt vers vous.

Je suis désolé.
Pas pour toi, pas pour vous, mais pour moi.
Je suis désolé car au final c’est moi qui ne m’aime plus.

Je suis désolé
Et je ferme les yeux car ça demande du courage car je ne veux pas entendre raison car il n'y a pas de raison à avoir ! Et je suis désolé je suis désolé Jae je suis désolé et je me taille
d'un coup de couteau
ce que je n'aurais jamais du blesser. (n'est-on pas censé s'aimer)

Je suis désolé.


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Mar 19 Déc 2017 - 21:35
Cecil se découvre à chaque urgence d'un de ses manteaux de pierre : il s'invite sur sa figure un feu chaque fois plus vrai, qui teinte toutes les négations de verve. Il se tend sur place, immobile dans l'impuissance qui le démange jusque dans les cavités du cœur, il ne peut rien faire d'autre que de tarir de sa voix rare les poisons de Jae. Chaque noirceur rencontre un ‹ non ›, et il peut souffler toute la nuit durant, des contraires qui ne sont pas entendus : il ne peut pas l'atteindre de là où il est, et chaque écho vide ouvre davantage des plaies violettes que Cecil a oubliées. ‹ Tu n'es pas un problè - ›
Et puis : le silence.

L'œil de Cecil se dilate immense sur la rivière que Jae a ouverte, et il est condamné par les eaux. Ses viscères se retournent dans une alarme primordiale, qui déteste voir le sang mauve couler : c'est tous les barrages de sa puissance qui lui cèdent. Cecil redevient innocent.e comme les premiers jours : jaunes et stériles, paralysés d'ignorance. L'éternité le.a gifle : iel s'éveille au collapsus de tout le reste.

‹ Jae ! › Il se précipite pour écoper ce petit fleuve de tragédie, et s'en couvre pour le drainer. L'un de ses poings serre jusqu'à faire crier ses jointures, pour garroter ce poignet torrentiel, tandis qu'il atteint difficilement la poche de sa veste ; sa voix tremble dans le téléphone en demandant l'ambulance. Il attire à lui son frère encore brûlant, pour lui donner le déluge de son urgence, délicate et engorgée d'amour : il le garde tout près de lui, tout près de lui, par ses tremblements aquifères perlent les eaux incontrôlables de sa souche, qui brillent trop pour le supporter. ‹ Jae, écoute-moi - › Il prend son visage, pour garder les yeux de Jae avec les siens, ‹ je t'aime, tu m'écoutes ? Je t'aime je t'aime je t'aime › mais tout ressemble à la faute, et le sang sur ses mains est comme venu de sa propre veine : si ce n'est que celui-là le brûle de la honte, et cette ruine qu'il appelle son corps entier est illustre de haine. ‹ je suis désolé je t'aime je suis si désolée › ses baisers se perdent sur un front qu'il refuse de savoir livide : ses sanglots se perdent au cri de l'ambulance. ‹ S'il te plaît, ne meurs pas, Jae. ›
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