j'aurai aimé m'faire la belle et tant pis qu'tu sois prise j'te kidnappe et j'm'abaisse comme hadès aux abysses |
ce matin, dans la nuque de madame, on pouvait lire dior ou versace. son début de journée avait été très chargé : elle s'était réveillée alors que l'autre côté du lit était déjà froid, sien, dénué de mari - il est de ceux qu'on appelle en urgence. il est de ces héros, vous savez, qui font on ne sait trop quoi mais on suppose qu'ils le font bien, puisqu'il n'arrive rien de mal : lola, personne ne l'appelle. son téléphone est toujours éteint, posé sur la commode de la chambre, à côté du dernier livre sur lequel elle ait pleuré - ce matin c'était hemingway et les correspondances. elle s'était sentie mal de lire le courrier des autres ; d'autant plus un si tragique. lola avait beaucoup pleuré. mais désormais elle était là, levée, nue dans la chambre, les cils encore tout collés de la nuit - lola était lascive dans sa paresse ; toute tendre de tristesse. elle avait enfilé la petite robe qui avait coûté trop cher (comme tout dans cette maison) avant d'ouvrir la porte, le corps à nu du feu.
pas de panique, pas de mademoiselle ; après tout c'était vendredi.
il fallait vider le grenier.
il
il fallait
fallait ?
v e n d r e d i
lola a regardé l'heure ; elle frôlait midi.
mon dieu mais frappez-moi
robe, chemise, pull-over - qu'est-ce qui conviendrait devant vendredi ?
mon dieu mon dieu mon dieu
petite robe de minette, petits points noirs des belles années (la réponse était dior)
maintenant le maquillage - qu'est-ce qui conviendrait devant vendredi ?
elle va arriver
cils tirés par le mascara la poudre et toutes ces choses qu'on est pas censés mettre quand on est en retard
ah mais-
escarpins et
ding
d o n g - c'est un deux temps que sonne le glas.
elle a encore envie de pleurer mais ses manières ne lui permettent pas de la faire attendre (jamais) pas vendredi, elle qui est si gentille si douce si bleue (c'est un bonbon) qui fond devant elle toujours si belle - c'est lola qui ouvre la porte.
on dit que l'élégance est un parfum qui ne quitte jamais les femmes mariées - pourtant elle se rend compte qu'elle a oublié de se coiffer.
bonjour vendredi !!
le sang afflue jusqu'à son sourire, tandis que ses yeux ocellés détaillent la parfaite petite minette - elle a honte, dans le silence des repas, de se présenter sans madame, sans correcteur, sans famille pour faire comme si tout allait bien. elle est seule : toute petite sur ses talons.
entre je t'en prie. toujours le geste qui suit, désolée c'est un peu le bazar à l'intérieur... les animaux tu sais.
elle marche devant elle, conquérante des commodes et des chats endormis ; ses amours sont assoupis - alors elle se prélasse au soleil des vendredis.
on peut commencer à ranger tout-de-suite si ça ne te dérange pas, mais on peut toujours manger quelque chose si tu as un petit creux. tu as déjeuné avant de venir ?
son amour de mère dégueule de sous sa robe, elle qui se retourne - arrête la marche. elle rêve de passer derrière pour démêler les nœuds de ses cheveux ; mais encore une fois ce n'est pas poli.
et encore merci, tu es adorable
alors adore-la. mais c'est là que mène les mœurs - la cataracte du cœur.
pas de panique, pas de mademoiselle ; après tout c'était vendredi.
il fallait vider le grenier.
il
il fallait
fallait ?
v e n d r e d i
lola a regardé l'heure ; elle frôlait midi.
mon dieu mais frappez-moi
robe, chemise, pull-over - qu'est-ce qui conviendrait devant vendredi ?
mon dieu mon dieu mon dieu
petite robe de minette, petits points noirs des belles années (la réponse était dior)
maintenant le maquillage - qu'est-ce qui conviendrait devant vendredi ?
elle va arriver
cils tirés par le mascara la poudre et toutes ces choses qu'on est pas censés mettre quand on est en retard
ah mais-
escarpins et
ding
d o n g - c'est un deux temps que sonne le glas.
elle a encore envie de pleurer mais ses manières ne lui permettent pas de la faire attendre (jamais) pas vendredi, elle qui est si gentille si douce si bleue (c'est un bonbon) qui fond devant elle toujours si belle - c'est lola qui ouvre la porte.
on dit que l'élégance est un parfum qui ne quitte jamais les femmes mariées - pourtant elle se rend compte qu'elle a oublié de se coiffer.
bonjour vendredi !!
le sang afflue jusqu'à son sourire, tandis que ses yeux ocellés détaillent la parfaite petite minette - elle a honte, dans le silence des repas, de se présenter sans madame, sans correcteur, sans famille pour faire comme si tout allait bien. elle est seule : toute petite sur ses talons.
entre je t'en prie. toujours le geste qui suit, désolée c'est un peu le bazar à l'intérieur... les animaux tu sais.
elle marche devant elle, conquérante des commodes et des chats endormis ; ses amours sont assoupis - alors elle se prélasse au soleil des vendredis.
on peut commencer à ranger tout-de-suite si ça ne te dérange pas, mais on peut toujours manger quelque chose si tu as un petit creux. tu as déjeuné avant de venir ?
son amour de mère dégueule de sous sa robe, elle qui se retourne - arrête la marche. elle rêve de passer derrière pour démêler les nœuds de ses cheveux ; mais encore une fois ce n'est pas poli.
et encore merci, tu es adorable
alors adore-la. mais c'est là que mène les mœurs - la cataracte du cœur.