Le soleil brille
Le ciel sourit,
La bleuté étoile sur une toile d'espoir
Et le sourire d'une journée nouvelle
D'une vie qui s'émerveille.
C'est la rentrée ;
Les murmures s'étoffent.
Les oiseaux chantent,
Les joies
L'espoir
Eternel.
Rien ne peut arrêter
Le temps qui court,
Voici déjà la rentrée.
Winnie a un sac à dos en toile jaune miel,
Et ses plateformes blanches
Parce qu'elle se sent incroyablement petite
Dans cette université.
Le contraste est tout de même marqué ;
Sa petite silhouette frêle
Et ses chaussures si hautes qui tentent de
L'étirer
Vers le haut.
Il ne fait pas encore trop frais ;
Même si la fin de l'été pointe clairement son museau
La petite a une salopette jaune soleil ;
Un t-shirt à manches courtes pour couvrir le haut de son corps,
Et des chaussettes ornées d'abeilles.
Elle tranche
Avec les vêtements qu'elle voit
Peut-être qu'elle en a trop fait pour le premier jour ?
Tant pis ;
Elle hausse les épaules d'un air entendu.
Après tout c'est encore une enfant
Une enfant avec trop d'avance
Qui se retrouve projetée dans ce monde de grands
De grands en errance.
Winnie va en classe ;
Elle ne parle pas à grand-monde
Elle se contente de sourire
Elle est trop jeune pour s'en approcher
Trop étrange pour s'en faire une amie ;
Peut-être que la joie qui en émane trouble ce monde maussade.
Son emploi du temps est léger;
Ses majeures sont en arts
Ses mineures sont un peu tout
Elle a un peu coché au pif faut dire.
Elle souffle un peu, tendue.
Winnie est dans la grande cour universitaire
Dépaysagée;
C'est très très grand
Elle n'a pas l'habitude.
Elle n'est encore qu'une enfant
Qui joue dans la cour des grands
Un peu malgré elle.
Winnie erre un peu
Seule
Et soudain l'angoisse la prend à la gorgeEt la peur lui caresse doucement la peau.
Un "grand"
Un grand
Gaillard
L'attrape fermement l'épaule.
Winnie pile, cale
S'arrête
Son sourire se crispe
Lâche moi"Bonjour, que me voulez vous ?"
Faux sourire.[/center]
La boîte à musique cassée
Restera à jamais brisée
Qui a donc cru aux contes de fées
Les rouages ne peuvent jamais s'huiler
Seuls.
Le grand
Grand gaillard
Lui fait un sourire
Carnassier
Et la panique monte lui monte au coeur.
"Tu t'appelles comment ?"
Winnie.
Je ne t'ai rien fait
"T'es plutôt mignonne tu le sais ça ?"
Oui, peut-être pas.
Fiche moi la paix
"T'es en quelle classe ?"
Lâche mon épaule.
Les oiseaux continuent à chanter
A piailler
Quelque part
Il fait doux
Le soleil caresse
La journée de ses rayons bénis
Mais il fait incroyablement froid
Rien n'est vrai
Le rêve
La réalité
Les souvenirs ?Tu te souviens Winnie
De ce soir là ?
C'était aussi
Un grand gaillard
Sa main est toujours sur ton épauleLâche la.
"Eh tu m'entends petite ? T'as quel âge t'es pas censée être au collège même ?"
Le contact sur ma peau m'horrifie
"Apparemment t'es bonne en arts"
La fin du monde quelque part
"Mais t'es bonne tout court mdr"
L'immensité des déboires
"Ca te dit un verre un de ces quatres ?"
Et l'éternelle nuit noire.
Il la secoue
Contact
LACHE MOI.
Mais elle est
Pétrifiée
Elle veut crier
Elle veut le griffer
Lui arracher
La peau
Elle n'y arrive pas
Parce que c'est Winnie
Elle ne sait pas se débattre
A quoi bon.
Angoisse.
La peur au ventre
Le dégoût
Tu n'es rien.
Et les oiseaux chantent
Le soleil brille
Le ciel est bleu
Et la toile blanche s'entâche des péchés humains.Je vous en supplie
Sauvez moi.