étalée au sol- au revoir sirène gracieuse elle observe le chat et s'entête à lui répéter à quel point il est laid dusky dusky qui vomit- dusky qui n'est q'un chat et philomène grand enfant dans certains de ses moments (juste pour les intimes alors toi ilan bien entendu que tu es compté dans ces gens) l'observe allongée sur le plancher de ton chez toi- patiente ton retour comme une gosse avec ses parents philomène qui se prépare à de grands mots de grandes choses de grands objectifs philomène qui a décidé qu'ici serait un peu son domicile aussi alors tortue n'échappe pas à la règle- tortue qui reste non loin de dusky qui lui a juste donné un coup de patte par curiosité mais philomène est avant tout une adulte responsable non alors elle prend des décisions d'adultes- fait des réflexions d'adulte elle se ressasse son discours dans sa tête tout ce qu'elle va te déblatérer pour te convaincre qu'être vegan c'est pas super bon pour la santé pas super bon tout court- que ça fait des carences ça l'a fait un peu crisser philo ces idées elle qui est un peu classique et à un moment faut que ça sorte faut qu'elle exprime ce qui la ronge elle estime que c'est meilleur pour toi alors elle entend la porte s'ouvrir se refermer elle ne bouge pas, toujours sur le ventre tenue décontractée- il est tard déjà mais elle t'a attendu pour manger nuit tombée déjà par la fenêtre on verrait presque les étoiles en ce soir d'été-automne ilan, j'ai décidé qu'il fallait que tu recommences à manger des œufs et boire du lait.
un cavalier audacieux, mine boudeuse, ((mais amoureuse.)) dans sa monture de métal noir, il revient du boulot, il a la tête dans les étoiles, ilan respire l’air pollué par la fumée d’une fine demoiselle enflammée entre ses lèvres. il se gare, sort de son véhicule et toise le ciel illuminé, magnifique toile, peinte de couleurs obscures et froides, de quoi geler et avoir de la fièvre. mais il en a déjà pour toi, sa bien-aimée, et rien que d’y penser, ça le brûle de t’imaginer l’attendre sagement (ou non) dans son appartement. mais ilan ne sait rien, il pense juste, il ment, à lui-même, il sait qu’il va se crisper et être énerver pour un rien, parce qu’il se doute bien que tu le prends pour un vilain avec ses habitudes d’ancien, il aurait souhaité du soutien et de l’habitude à son quotidien. ((mais une relation sans désaccord, c’est d’une tristesse, d’un ennui et ça s’évapore.)) il ouvre la porte, écoute le miaulement du chat, le silence de la tortue avec de petits pas discrets, renifle en douceur l’odeur du repas, (ça sent les ennuis, n’est-ce pas ?) il n’a pas d'idées de ce qui va arriver, alors il aimerait jouer l’homme fatigué par son travail, totalement distrait, un instant droit comme un piquet, son corps finit par se détendre, il se débarrasse de ses chaussures, son cache-oeil, sa cravate, et désormais, il n’a qu’une seule hâte : se jeter sur le canapé et attendre. mais à la place il t’écoute et reste zen, n’ose pas t’approcher de peur d’être une gêne.
- certes je n’ai aucune allergies mais... je ne bois pas de lait depuis toujours et les œufs…
ses lèvres se déforment pour exprimer son dégoût, sur le coup c’est une fausse histoire de goût. ça lui donne envie de gerber, une maladie psychosomatique, qu’il cache tant bien que mal pour ne pas avoir l’air pathétique.
- je sais que tu t’inquiètes pour moi, c’est touchant, mais sache qu’un médecin surveille mon alimentation et je suis en pleine forme d’après lui.
chevalier noir règne là dans la nuit toujours sombre elle se redresse la princesse, assise à même le parquet ça tend ses doigts elle fronce un rien les sourcils un rien le cœur un rien l'esprit c'est un combat sans fin dans lequel vous vous lancez tout en délicatesse car il n'est pas question de brutes de décoffrage dans votre univers perlé et aux saveurs de thé elle ne comprend pas cette logique tu détestes l'homme ilan tu détestes la fleur pourrie qui pousse en leur cœur, ça te dégoûte ça te donne envie de gerber (elle peut comprendre après tout c'est votre principal point d'entente votre principal atout) dans l'amour doucement elle se lève t'invite à t'asseoir à ses côtés dans le canapé caressons le minet dans le sens du poil elle sourit un peu- penche la tête des milliers de fragments de tendresse dans le regard car elle t'aime oh elle a beau être salope elle a beau être connasse elle a beau être salace on ne peut pas lui retirer ses sentiments éprouvés pour ta personne ((elle en deviendrait méchante)) tu fais vraiment confiance en ton médecin ? depuis quand tu fais confiance à un étranger ? plus qu'à moi ? elle s'indigne théâtrale et martyre- elle qui t'aime si fort
le chevalier qui se dresse, a un peu peur de sa douce princesse, il est un peu stressé par sa journée, un peu perturbé par tout ce qui pourrait mal tourner. ilan ne veut absolument pas, non, se battre pour des choix, il sait que le débat lancé ne va jamais se terminer, que vous allez ainsi vous parler, peut-être hausser la voix, personne ne sait, lequel des deux qui va dominer…? ilan desserre sa cravate pour ne pas prendre le risque de s’étrangler, il s’installe près de toi et appelle le chat que tu caresses, avec une curieuse tendresse, il est un peu jaloux, l’homme à moitié aveuglé, assez épuisé par cette future soirée, car il ne souhaite vraiment pas cette fois, jouer le bel enfoiré. c’est vrai philomène que tu sais comment le piéger, avec des mots si forts, des mots qu’il n’aurait jamais imaginé.
- ...est-ce que tu es en train de me faire une petite crise de jalousie ?
avec un rire un peu forcé, il tâte lentement, la fourrure duveteuse de son chat, sans enchantement.
- professionnellement parlant, je lui fais confiance, mais ce n’est pas un ami, ce n’est que mon médecin et il connait son métier.
ses doigts si longs, si fins et plutôt taquins, après avoir caressé l’animal coquin, se perdent dans ta chevelure rousse, puis ses lèvres sèches se déposent sur ta jolie frimousse.
le grand amour ça bouffe et ça prend de la place ça envahit de partout et ça laisse des traces oui c'est peut-être ça au fond elle te laisse t'installer t'asseoir sans cesser de te fixer de ses billes sombres le chat s'installe et ronronne et la tortue- elle immobile même si son cœur continue de battre et oui peut-être qu'au fond c'est un peu de jalousie un peu de colère un peu de frustration (un peu d'inquiétude toujours) de ne pas pouvoir t'inonder d'affreux tricots, de pancakes et autres conneries qu'elle aimerait- oui fleurir de votre quotidien (elle devrait surtout apprendre à s'habituer la philomène et ne pas être capricieuse comme une enfant) du coin de l’œil elle t'observe soupire un peu pour la forme car elle non plus elle ne veut pas passer sa soirée à grogner à propager ces ondes négatives elle le fait bien assez le reste de la journée peut-être un peu. qu'elle avoue un peu plus bas comme un aveu elle prend sur sa fierté pour te répondre et justifier ses éclats- rétorque tout de même car on ne l'arrête pas avec si peu niche son crâne sur ton épaule menton relevé dans l'intimité et sans jamais jamais casser le contact visuel mais tu sais, certaines personnes meurent des erreurs professionnelles de leur médecin. on peut pas avoir confiance en ces gens-là. elle trace de ses doigts les creux de ton visage sa curiosité jamais totalement assouvie et il te dit quoi ce médecin pour que tu lui fasses autant confiance ?
tu lui avoues que peut-être, un peu, que la jalousie pourrait naître, il trouve cela curieux, mais en même temps il sourit tout doucement, cela le rassure un peu, il te trouve si charmante, ta sincérité le rendrait presque heureux, mais… l’ambiance est presque pesante, il aimerait que cette soirée se termine mieux… ((que tu acceptes son mode de vie, que tu ne le juges pas, que tu ne le froisses pas, et que cela se finisse bien, sans aucun soucis)) il caresse le pelage gris du chat puis effleure avec ses lèvres ta chevelure de feu, il écoute attentivement tes inquiétudes, au final, il se sent en toute plénitude, il espère juste que rien ne va déraper, (et que son mauvais caractère ne va pas te frapper…)
- hm… tu as raison, tu as sûrement un médecin plus compétent, je pourrais le remplacer si quelque chose ne va pas…
il ne réfléchit pas tellement, mais il ne veut pas non plus en finir tout de suite avec cette discussion, alors il dit simplement, la vérité, pas besoin de faire d'exception, car de toute manière, ilan sait qu’il doit être honnête, et ce serait trop bête, de tout gâcher… ((alors il faut éviter à tout prix d’être fâché))
- il m’a dit que le régime des végétaliens est très complexe mais pas impossible, puis comme selon lui je suis quelqu’un de très sérieux, qui ne prend pas cela à la légère, alors tout se passe bien. pour les carences par exemple, il me prescrit des compléments alimentaires. il fait attention à mon poids, aux moindres petits soucis de santé que je pourrais avoir. et apparemment tout va bien.
ilan espère qu’avec cette explication, tu en tireras une très bonne conclusion, alors pour apaiser cette conversation, il t’embrasse le front avec une passion, qui se veut tendre, (peut-être pour pouvoir te surprendre…?)
toute cette tendresse lui parvient et elle l’accepte à bras ouverts mais il est normal à ses yeux de s’inquiéter de l’être aimé encore et encore il n’y’a pas de limite à la protection de ce qu’elle considère comme une famille mais elle se love contre toi te laisse baiser son front tout en épluchant le moindre de tes mots un peu hésitants- tu commences à la connaître si bien tu sais qu’elle attaquera au moindre détail qui ne lui convient pas mhmh. pas convaincue elle tente toutefois elle aussi de te voler un baiser sur tes lèvres- n’abandonne pas sa main dans la chaleur de ton cou il serait si triste de perdre cette bonne santé à cause d’un régime sans obligation à cause d’obligations vis à vis d’animaux et pourtant avec l’exigence des mères qui couvent leurs petits elle vient agiter son doigt négativement devant ton nez nez retroussé de mécontentement apparemment ça ne me suffit pas. tu as déjà eu des problèmes nutritifs ? tu sais je ne pense vraiment pas que ce soit bon pour toi : le médecin ne sait rien de ta pression quotidienne avec le café, le fait que tu rentres tard tout ça… tu lui as parlé de ça aussi ? de TOUS les détails pour qu’il soit sûr que c’est possible pour toi ? elle vient déposer son crâne contre toi et elle continue encore et encore sans s’arrêter avec ses affirmations et puis tu sais il y’en a d’autres qui pourront l’être pour toi. tu es pas obligé de t’infliger ça qu’elle veut dire- y’a d’autres humains préoccupés par cette cause et qui n’ont pas d’obligations elle pousse un soupir révolté sachant pertinemment qu’elle ne gagnera pas ce combat mais qu’il est toutefois important de lutter
ô pauvre chevalier, c’est sa princesse qui insiste, qui te demande pourquoi son choix existe, pourquoi prendre un risque ? ilan ne se pose pas la question, et il a aucune intention, d’arrêter son mode de vie, pour lui c’est même plus une envie, c’est devenu un quotidien, un réflexe, puis même si cela paraît si complexe, si dangereux, si mauvais pour la santé à tes yeux, ilan se dit que ce n’est pas une raison, et que tu finiras bien par changer de vision.
mais tu cherches la petite bête, ilan lui pourrait en faire qu’à sa tête, te hurler dessus avec froideur ? avec ce gros manque de chaleur, dans la tonalité de sa voix, ses pensés reste les mêmes : il ne changera jamais de voie. mais il se sent moins puissant, lorsque tu cherches les détails, le moindre problème, celui que l’on évoque jamais, celui qui nous emmène, à penser que tout cela n’est pas très réjouissant…
il soupire doucement, il rigole un peu de façon nerveuse, l’intégralité de sa main frotte son visage, (qui n’est plus très sage) puis ses lèvres charmeuses, se courbent négativement par tension, par mauvaise pulsion.
- écoute, tu es bien mignonne à t’inquiéter, mais déjà je ne force jamais les autres à faire comme moi. surtout que peu de gens s’intéressent au véganisme, à moins qu’ils se disent que c’est la tendance du moment, soit. (un silence) et au départ j’ai eu des problèmes de santé, oui, mais j’étais jeune quand je me suis lancé là-dedans, j’étais pas suivi. parce qu'à l’époque je vivais pas tellement dans de bonnes conditions.
((il se rappelle ensuite de ses journées lointaines, à passer sous les ponts, dormir dans les rues, rencontrer des types ivres et tordus. c’était bien pire qu’une vie malsaine, d’avoir la peau sur les os, et et de la haine à la place de la peine.))
- mais maintenant tout va pour le mieux, je t’assure, faut vraiment pas que tu t’en fasses.
ça me saoule tout ça. ça lui prend la tête et elle roule des yeux, pousse un soupir : elle doit se résoudre qu'elle n'est ni mère ni médecin et que tu es bien adulte que tu es le seul maître de ton corps oui. oui elle est comme une enfant à refuser d'avoir tort et préférer fuir cette conclusion- elle affiche une moue boudeuse et dénuée de maturité. bien ! bien ! tu as gagné, mais elle ne le dira jamais : elle est trop fière et trop elle pour cela alors elle regarde ailleurs et se complaît dans ce silence passager avant de se lever sourcils toujours froncés. je vais aller me laver. il vous faut prendre un temps chacun de votre côté elle suppose pour que tout aille bien à nouveau, pour que vous repreniez calmement votre vie à deux sans vous égorger oui il vous faut respirer quelques minutes pour ne pas vous étouffer mutuellement.