Pas touche à sa casquette, gamin. Georgie, c'est un ours sur pattes. Il a pas l'air forcément très aimable, ni très enclin au fun, tout comme il n'aime pas qu'on touche à ses affaires.
Il grogne plus qu'il ne parle, Georgie. Et il montre les crocs quand on le titille. Pourtant, il n'a jamais été un animal.

Sa carrure n'aide pas à le voir autrement qu'une armoire à glace, qu'une bête griffue à poils. Par réflexe, Georgie se met immédiatement sur la défensive avec ceux qui gigotent de trop, qui s'imposent plus que de raison, ou bien qui expriment une certaine brutalité.

Pourtant, il n'est pas mieux, l'vieux flic, avec ses grosses paluches qu'il écrase dans le dos. Personnage patibulaire qui se retrouve bien trop souvent pataud dans ses gestes, comme s'il ne se trouvait pas dans un corps adapté à sa personne.

Mais il est affectueux, Georgie, pour vrai, même s'il est maladroit. Il pourrait utiliser son pouvoir à tord et à travers si cela pouvait rendre les gens moins tristes.

Il veut voir des sourires, quand bien même il ronchonne souvent.
Il veut savoir les personnes autour de lui en sécurité.

C'est un inquiet chronique, anxieux de tout, surtout de rien. T'as bien mangé ? T'es bien couvert quand tu sors ? Tu causes pas aux inconnus ? Il est papa d'une petite princesse, Georgie, et c'est quelque chose qui revient souvent, malgré lui. Il est tactile, aussi, se retenant juste par méfiance. De l'ours, il en est pareillement la peluche. Il a envie de serrer dans ses bras, d'écraser contre son torse, de signifier que tout va bien.

Georgie est sensible aux petites choses. C'est plus fort que lui. Des personnes aux fleurs, en passant par les petits animaux, le mignon accroche son regard, éveille son intérêt. Les fanfreluches, le rose; sa fille lui aura offert une bonne excuse pour jouer à la dinette, au pire, on peut parler de vagues restes de sa vie passée.

Mais il peut pas la regarder en face, sa princesse, son bébé.

Georgie n'est pas un exemple, bien qu'il aimerait. Y'a un peu trop d'alcool dans son verre, et ses vêtements sentent bien plus la fumée qu'il ne le faudrait. Il réagit au quart de tour, balance des paroles qui dépassent sa pensée, a des gestes un peu trop brusques.
Georgie, il a peur, quand il croise son reflet. Alors, il se concentre sur son travail, sur la manière dont il peut aider les autres réincarnés à oublier. C'est pas bon de trainer le passé.

Georgie, il a besoin de gens à protéger. Il a besoin de gens à aimer.

Même si ils ne le connaissent pas.
Même si ils ne le veulent pas.

Georgie ne vit pas en ville, un modeste mobilum un peu plus haut dans la vallée, il a un pied dans la forêt. C'est pas un problème, il a de l'essence, et un pick-up aux roues solides. En plus, ça rassure pas mal les rares voisins, de savoir qu'il y a un flic dans le coin, malgré la distance avec le Centre. Ils savent qu'ils ont quelqu'un à appeler, quand un ours s'approche un peu trop près de leur maison, quand y a des mouvements bizarres dans la forêt, quand ils ne retrouvent pas leur chat Croquette.

C'est tranquille et ça lui plait, Georgie. ça fait bien dix ans qu'il s'est installé ici, à Fowglove. Loin des grandes villes, après avoir baroudé un peu sur les routes, non, il n'aurait pas pu trouver mieux. C'est là qu'il veut finir, à présent. Il y a trouvé des gens comme lui, et ça, c'est précieux. Il a trouvé des gens qui voulaient oublier. Qui comprenaient.

ça lui a pris tôt, ces foutus souvenir. A l'époque, il n'avait pas encore l'alcool pour faire passer la pilule. Déjà tout gamin, il se voyait gamine. Tout ça à cause de ce fichu ours en peluche qu'on lui avait offert pour ses six ans. Enfant, il ne comprenait pas pourquoi il avait envie qu'on l'appelle Lily. Il n'en savait pas plus, au début. Alors, ça faisait sourire, ça faisait drôle qu'il veuille jouer à la dinette et qu'il aimait bien les jupes roses. Bien évidemment, on le remit rapidement sur les rails. C'est pas des activités de petit garçon. Et puis, ses camarades de jeux en riaient déjà beaucoup.

Puis il y a eu le début du cauchemar. Georgie, il prit peur de son père. Comme ça, tout d'un coup. Pourtant, c'était pas un mauvais gars, un peu sévère, mais certainement pas méchant. Il se figeait, se mettait à trembler, n'osait pas lever les yeux vers lui. Un jour, Georgie s'est pissé dessus quand il a un peu trop haussé le ton.
Mauvais souvenirs.

Et le vieux Kain ne comprenait pas.
Et la pauvre Mary non plus.

Georgie, il commença à avoir peur pour sa mère, aussi. Il s'accrochait à ses jambes, se laissait même trainer. Il ne voulait pas la lâcher. Tellement qu'il était un môme geignard, à l'école, n'attendant que de retrouver sa maman à la sortie.

Il ne savait pas que le problème venait de l'ours, Georgie, ce maudit ours. Alors, il le garda près de lui, longtemps. C'était sa peluche fétiche. Le genre dont on ne peut décrocher un gamin. Celui qu'il ne faut surtout pas oublier en voyage.

Georgie il a grandit comme ça. Avec quelques flash par intermittence, et la sensation de ne pas être lui. L'adolescence, en particulier, fut difficile. Elle l'est toujours. Encore plus quand on a l'intime impression d'avoir une princesse cachée sous la peau. Qui s'accroche avec ses doigts minuscules et ses jolis rires. Le p'tit Georges, il le savait déjà, qu'il ne fallait pas ébruiter ce genre de choses. On l'aurait regardé bizarre. Cela le poussa à faire plus de sport. A participer aux blagues vaseuses à propos des copains qui "tapaient comme des filles". Adulte, Georgie en est peu fier, mais, il a été de ceux qui bousculent les autres, les raillent, fait de leur vie un enfer.

C'est vers cette période qu'il se souvint qu'elle aimait les histoires pour gamines et qu'elle voulait un prince charmant. Ce fut une époque perturbante.

Le garçon garda tout ceci sous clef, loin, cherchant à l'étouffer. Il quitta la maison familiale dès qu'il en eu l'occasion. Il ne supportait plus le contact de son père. Il n'en pouvait plus de cesser de respirer dès qu'il le voyait trop proche de sa mère. Georgie, il voulait oublier tout ça. Sa vie, ainsi que celle qui hantait ses esprits.

Vie étudiante bordélique d'un jeune homme qui se perd, qui n'arrive pas à se trouver. Il a essayé bien des trucs, beaucoup dont il est peu digne. Au moins, Georgie a toujours eu un casier judiciaire vierge, contrairement à certains de ses copains. Il erra pas mal. Tomba dans quelques fossés. Mais, quand il rencontra Jesse, il se dit qu'il y avait peut-être de l'espoir. Ils étaient jeunes, un peu con, mais terriblement passionnés. Plus qu'ils ne l'auraient dû. Jesse, elle tomba enceinte. Beaucoup trop tôt. Et ils lâchèrent tous deux leurs études pour ce petit bout d'humain qui viendrait à naître.

Mais, cette petite princesse, quand Georgie lui colla son vieil ours en peluche dans les bras, lui révéla beaucoup trop d'horreurs. Il commença à boire, à rentrer tard le soir. Il voulait passer le plus de temps possible loin de leur foyer d'amour payé à coup de petits boulots difficilement préservés. Quand il s'y trouvait, Georgie se faisait peur. ça le rendait malade. Sa propre ombre le figeait sur place. Sa propre voix le faisait trembler quand il l'élevait. Elle était trop grave à son gout. Trop brute. Et, quand il se regardait dans le miroir, il le voyait.

Ce foutu monstre qui l'avait poussé dans les escaliers.

Georgie partit sans mot dire. Loin de Jesse. Loin de sa petite Amy. Elle lui crèvera le cœur. Il en était persuadé. Mais il ne pouvait plus supporter de se voir la porter dans ses bras, comme s'il risquait de la briser à tout instant. Il ne pouvait plus supporter le regard lourd de sens de Jesse, quand il essaya d'expliquer ses souvenirs. Des mémoires d'une vie qu'il n'avait pas vécu. Peut-être qu'elle s'était dit qu'il craquait complètement. Qu'il n'aurait pas dû être père si tôt. Qu'il se créait un monde dans sa tête.

Alors, il laissa juste un papier, dans lequel il lui demanda de ne pas chercher à le retrouver.

Quelques années sur les routes, ça forge un homme. Avec sa vieille voiture d'occasion toute cabossée, il traversa le pays, rencontra bien du monde. C'est peut-être ce qui le sauva. C'est de cette manière qu'il appris pour les réincarnés. Le foutu bordel que c'était. Comme certains étaient assez fou pour chercher à se souvenir. Mais aussi, qu'il y en avait des comme lui, qui voulaient juste oublier pour se sentir mieux. Et Georgie, il fut pris de rage. Tout ça l'avait foutu en l'air. L'avait poussé à quitter Jesse et son bébé. Sa fille qu'il aimait plus que tout. Sa princesse qui lui faisait peur. Il put faire effacer sa mémoire, une chance. Il chercha à revenir vers celles qui lui manquaient. Georgie ne pu même pas les approcher, leur faire savoir qu'il était là. Il lui avait suffit de voir ce maudit ours dans les bras d'Amy alors qu'elle sortait de l'école.

Et ça revint. Encore. Des souvenirs qui n'avaient pas encore d'ébauche. Georgie prit la fuite de plus belle.

Il échoua à Foxglove. Les hellébores, c'était la famille qui lui restait. Georgie fut content d'en retrouver, ici aussi. Georgie fut heureux de voir qu'il y avait des gens comme lui, des personnes à sauver. Il commença comme petit flic de campagne, le genre qui ne s'occupe que de la circulation et de quelques excès de vitesse dans les routes de forêt. Le temps passa, il creusa son trou dans le coin.

Maintenant, Georgie, il fait partie du paysage.
Il a trouvé de nouvelles marques.

Georgie essaye d'être heureux.

Maman est fragile.

Elle ne sait pas comment. Ni pourquoi. Lily sait juste qu'elle l'est.

Papa lui demande de la veiller, et Lily s'exécute. Lily, c'est une gentille fille.

Papa fait peur, parfois. Enfin, pas lui. Celui qui le remplace. Il a le même visage, la même voix, les mêmes grosses mains

Mais c'est un monstre.

Alors, Lily fait attention à rester une bonne fille.

« Maman ? »

Elle est tombée, le monstre l'a poussée. Et maintenant, elle la regarde avec ses yeux noirs, comme ceux de son ours en peluche.
Autant vides, aussi.

Lily n'avait jamais remarqué que le coin de la table était aussi pointu.

Ni que les escaliers étaient aussi hauts.
ça, elle l'a su quand le monstre est revenu pour elle.

Hey Georgie ! (Déja bienvenue, car j'ai pas eu la chance de te croiser inCB comparé à mes camarades. c:)

Graves !
Ta fiche fut vraiment très cool à lire, j'aime Georgie, même si c'est un Hellébore. (kk les hellé' è^é).
Mais c'est quand même un fucking "Daddy" et ... I like it !

Donc je te valide sans plus attendre, bienvenue chez les rouges

Tu peux faire ta fiche de lien.
Tu peux faire ton portable pour spamme tes potos.
Tu peux faire une demande de rp.
Et surtout t'amuser avec nous tous & pense à passer sur la CB, c'est important ! ;3