and i think to myself;
what a wonderful world.dandy. c'est ce que tu es, ce que tu es devenu avec le temps. tu as le même air conquérant que ceux d'avant, ainsi que cet amour propre inouï. parce que oui; tu t'aimes, raphaël. tu trouves charmant, si ce n'est beau. ce n'est pas du narcissisme, dis-tu, mais du bon goût. les rageux, tu leur envoie un regard noir. en fait, cela te rend peut-être pire qu'un dandy; cela fait de toi un de ces
pauvres gars qui pensent être au-dessus de tout. au-dessus de hommes. de toute les métaphysiques du monde. mais de cela tu n'as que faire, raphaël. alors tu prends tes airs supérieurs, tu les regardes de haut bien que ta taille moyenne ne te permet pas littéralement de le faire. mais ce n'est pas grave, ça; tout est dans l'esprit. et c'est ce que tu te dis être; un homme d'esprit. ce n'est peut-être pas vraiment le cas, en fait. il faudrait revoir ton vocabulaire, l'adapter; le rendre plus vrai. mais un compliment par-ci par-là à soi, cela ne fait pas de mal, non ? et si on te le reproche, tu n'as qu'à dire que c'est ton côté anglais qui ressort. ou tout du moins, tu le dirais si tu en parlais. tu ne le fais pas. ils ne le méritent pas, de toute façon.
putain mais
raphaël.
t'es un sacré connard quand même. tu es là, à juger les gens, à les critiquer dans le dos, et après t'assumes pas tes paroles. tu fais genre t'es quelqu'un de sympathique et ensuite tu craches ton venin comme la petite peste que tu es. et le pire c'est que tu n'assumes pas, parce que tu as peur de te prendre un poing et de ne rien pouvoir faire. une grande gueule sans couilles, comme on dirait. assez pitoyable, en soit. t'es un peu faible, comme gars, quand même. c'est peut-être pour ça que tu ne cherches jamais la merde d'en face. sauf que des fois, la merde, elle te rattrape et tu as juste envie de t'exploser le crâne contre un mur, dans ces cas là.
mais tu ne le fais pas.
à la place, tu renies tout, dénigres tout. tu trouves des excuses bidons pour te sortir de là, comme si de rien n'était. et ensuite, quand les gens te demandent ce qui c'est passé, tu sors une histoire sans logique. parce que tu n'étales pas ta vie comme ça, raphaël, tu gardes tout pour toi. t'aimes pas quand les gens fouillent dans tes affaires, dans tes histoires. t'aimerais bien être monsieur tout le monde, d'ailleurs. mais c'est pas trop possible. t'es un peu trop extraverti pour ça, bien que tu fais sans arrêt ta prude dans la vie de tous les jours. pourtant, c'est pas la même chose quand tu es sur scène. t'es un peu plus toi-même. pourtant, t'aimes bien aussi cette facette de toi, celle que tu as dans la rue, que tu montres à tous.
celle que tu as toujours arborée avant.
tu t'en souviens, du beau temps. de celui où tu vivais déjà ici. à l'époque, t'étais pas encore ce sacré connard. t'étais un peu plus gentil, un peu plus sympathique. ça ne te manque pas, dis-tu sans arrêt. peut-être que si. peut-être un peu. mais tu ne montres rien; comme si ce masque d'enfoiré caché sous celui de la politesse pouvait garder sous silence celui de ton humanité. mais ça ne marche pas comme ça, raphaël.
de toute façon, un masque, ça ne marche pas. alors t'as beau faire ton mec, bien classe, qui parle bien, qui sait comment donner du spectacle et qui assume pas ses propos, et bien, cela n'empêche qu'au fond, tu es sûrement le pire
puppy du temps. le jour où tu vas craquer tu ne sauras peut-être même plus comment pleurer; et pourtant tu le feras. tu lâcheras prise, une bonne fois. parce qu'un jour, oui raphy,
tes sentiments un jour
ça débordera forcément
blackbird singing in the death of the night;
take these broken wings and learn to fly.maëlle,
tu as fais plus que tous les autres de ce monde, pressant le pas.
tu as tendu tes fins doigts, agrippant cette clé.
celle d'une métaphysique déjà déclenchée, entamée.
mais autrui ne savait pas, maëlle.
tu es restée muette de ton mal être.
tu es restée victime de la société.
peut-être
t'ont t-ils pleurés, regrettés;
que cela ne leur a rien fait.
mais maëlle,
toi tu as pleuré.
les larmes aux cœur,
le malheur au corps.
s'il vous p l a î tpeut-être
as-tu eu cette impression que l'eau était larmes;
as-tu eu ce sentiment que les hommes nomment peur.
mais tu n'es plus être, maëlle;
tu es dieu.
de toi-même,
de tes cieux.
plus qu'unun seul et puis,
tout était fini.
ô toi maëlle,
belle au bois dormant des temps modernes.