J’entre chez vous comme chez moi
La porte qui se referme sur vos chuchotements hurlés
l’harmonie des os qui craquent et des corps disloqués
Mes pas qui frappent en cadence contre vos joues avec mes poings
Jeux de mains -- jeux de vilains
Je vous connais – vous me reconnaissez
saluez votre invitée vous autres hôtes ensanglantés
déroulez le tapis rouge sur les dents ravies les sourires arrachés
ultra violence – comme on danse
un bal où les masques tombent – on les a faits sauter
à coups de coups
à coups de toi – contre moi
Kenne
dy
Ta mutine mutinerie que tu égrènes en flashs  
je ne vois rien – que toi
ton anorak trempé de soleil malade
ton appareil qui pleure de rires éblouissants
Toi et au loin peut-être par-delà la haine – ton sourire torve de tarée
Kennedy

« K E N N E D Y. »

Je t’attrape par le col – l’ébat commence toujours par la bataille, comme ça
Foutue silhouette jaune qu’on croirait heureuse
mais la comédie de ta folie – je la connais trop bien

« Tu supprimes ces photos tout de suite où j’te cogne jusqu’à ce que t’en oublie ton prénom espèce d’arriérée »

Te rejeter au large de mes souffles
Ici c’est un non-lieu – tout est dit et tout se tue
Les coups qui sonnent et les mots qui blessent on reçoit tout
Voici mes dons

« Tu sais que j’en suis capable Kennedy »

un mort qui meurt en trop – connasse
Voici mon don pour toi
Je ne donne pas
Je te garde pour moi.

Saleté sournoise – à mettre au prix de l'ennemie
Qui renvoie tes atteintes en tête à tête
(Ce soir à l’affiche : Enzee vs Kennedy)
Elle ne saisit pas la peur au bout de tes doigts enserrés sur sa haine
La déchire de sourires – attaques aisées comme la violence
Les dents qui sautent autour de tes propres mots retournés
Dégonflés à son venin mielleux – la voilà l’insulte toute recouverte de bleus

Enzee plonge son regard comme un couteau en plein dans son intention
Tension – sans bruit explose entre les poings des combattants
Intensité – de deux visions superposées
Enzee tient bon – combat pour sa fierté
Met toute sa force dans cette œillade enfiévrée
L’ange est de trop – qui a gagné ?

« C’est ça »

Sensation blessée elle repousse son assaillante dangereusement inoffensive en un assaut retourné
Car son cœur plein de bonté ne connait pas la pitié
Face à face avorté – des cris enthousiastes entrent dans la danse
Autour du duo enragé s’organise le bal des éclopés
il n’y a pourtant rien à voir ; rien à fêter
C’est une victoire par KO – le triomphe des mots
Mais ta guerre est un jeu qui ne fait que commencer – tu veux t’amuser ?
Ricanera bien qui tombera en dernier

« Dégage d’ici Kennedy t’as rien à foutre là »

Un deux trois pièces roulent à la surface du bar – c’est le tintement d’un appel aux armes enivrant
Ici je suis (une) habituée – je vous connais vous me reconnaissez
Les mains prêtes à l’action j’attends mon propre poison

« Tu sais pas qu’ici c’est pour se battre ?»

Bien sûr qu’elle le sait – n’est-ce pas ce qu’elle t’a fait ?

« A tes risques et périls. »

Le timbre amène la menace
Roule jusqu’au plus profond de la gorge ennemie
joli segment insolent qu’elle aimerait faire crier sous son habile doigté…

Rira bien
Qui achèvera le dernier.