surnoms tenacesâge 22adate de naissance 21 / 10entp ; balance (il y croit pas)
prenez-les, emballez-les, rangez-les tous. avec une étiquette, si ça vous plaît, avec mon prénom sur un ruban mauve, vos initiales à deux lettres. enfermez-les derrière des murs épais de quatre mètres renforcés de métal. enroulez-les dans des gilets pare-balles. coulez-les dans du béton. faites tourner une clé dans le cadenas puis jetez-la dans une mer à des milliards de kilomètres. vous pouvez les décortiquer comme une crevette, les analyser comme un poème, les détruire comme un déchet, les aimer comme un enfant, les ignorer comme une nuisance, les idéaliser comme votre père, les écraser d'un coup de botte. laissez-les disparaître de l'existence en s'effaçant de toutes les mémoires y compris de la mienne. tant qu'ils sont hors de mon atteinte, j'en ai rien à foutre.
s'ouvrir à tout le monde c'est tellement inconscient. alimenter la version faussée de nous que les autres entretiennent dans leur esprit. pourquoi suivre tous les filons, répondre dès que quelqu'un nous suit ou nous tire. je veux de l'amour sélectif de personnes comme moi.
quand certaines personnes voient les autres sur scène, ils profitent. ils s’extasient du talent, les applaudissent. moi je veux être eux. je veux monter à leur place, je veux que tout le monde regarde mes expressions quand j'arrache les cordes de la guitare à coup d'accords ou les cordes vocales à coup de mots. quand je lâche une réplique. mon mouvement de poignet ou de talon. j'aurai pu être talentueux partout mais je suis trop fatigué pour m'entraîner. personne avait assez d'autorité pour m'obliger et le regard des autres n'était pas un moteur suffisant. alors je me suis reposé sur mes lauriers.
rester foncièrement au masculin avec l'aura de femme fatale, cultiver une confusion si subtile qu'elle n'amuse que moi. c'est là que passe mon talent. dans mon honnêteté aussi.
je serais un pompier quand la marée sera basse. si on est doté d'intelligence, c'est un crime de ne pas l'utiliser? je suis celui qui n'appuie pas sur le bouton quand tout le monde lui demande, celui qui connait l'équation qui sauverait le monde mais qui préfère s'agenouiller pour prier avec les autres.
lieu de naissance séoul, coréenationalité franco-américaineoccupation serrurierje ne ferais jamais ça puis il le fait. toujours avec une bonne justification et l'argument imparable. son architecture semble être déjà aboutie, ses idées installées, sa personnalité terminale. un multiculturalisme qui rend sa conversation intéressante et ses tournures bancales. coréen avec une escale en france d'une décennie et demi, puis migration par caprice. après tout, une serrure est universelle.
un brun marrant en soirée qui va pas se tuer à vouloir être apprécié. une imagination d'enfant et le rire spontané. paraîtrait normal sans sa propension à traquer.
il ne faut pas compter sur moi pour supporter la douleur. sa pureté me baise. elle aimait beaucoup les fleurs, elle en avalait pour embaumer son cœur. elle les prenait sous toutes les formes imaginables. elle doit beaucoup d'excuses à son corps.
elle perdait tout le temps ses clés. ça lui causait des ennuis pas possibles.je pensais à elle souvent, et parfois toujours. elle a une grâce d'enfant maladroit, une aisance d'ignorante. un intellect grisant. elle aimait éteindre son esprit parce qu'il lui parlait trop. c'était attendrissant. je voulais la suivre partout, où qu'elle aille. je voulais l'émouvoir, la faire rire, lui attacher les cheveux avec un élastique rouge. je voulais l'emmener manger du riz dans un beau restaurant.
sauf que moi, c'était elle. ses cheveux blonds que plus personne ne verra plus jamais.
au début, elle était à l'orée de ma conscience puis elle s'est agrafée sur mes paupières closes. sa voix, putain. quand ses anciennes conversations me revenaient soudain à l'esprit, la nuit, c'était comme si elle me parlait. et à force de parler on oublie de dormir. qui se rassemble s'assemble, on se ressemblait trop.
je voulais la rencontrer à m'en arracher les veines. je voulais la toucher comme un fou, la fille au prénom d'ingrédient. mais c'était moi, putain. c'était moi. les deux seules personnes qui ne pourront jamais exister en même temps parce qu'elles n'en forment qu'une. elle viendra jamais.
groupe helléboreplus jamais je ne voudrais me souvenir. si je pouvais, c'est ça que je vous aurai raconté.
l'émotion porte la voix, le cri est une extension du chaos interne si bien que son propre bruit est à peine perçu comme réel. le personnel se confond, inconfortablement, avec le public. je suis émue, terriblement émue comme un artiste devant un public bienveillant contre toute attente. le cri vient de moi mais n'est pas vraiment le mien, c'est de l'artisanat. ça, c'était mon premier pré-souvenir.
je ne sais pas si j'ai décidé ou si on a décidé à ma place, mais très tôt je me suis convaincue que l'amour m'était dû. et c'était alors une quête étonnante où chaque geste d'affection était à la fois la norme et le graal. je m'essoufflais, je trébuchais, je courrais derrière la preuve de sentiment, d'appréciation, de validation. puis je me rappelais d'un demi-sourire, d'un demi-compliment, d'un regard intimidé, d'un baiser et j'étais rassasiée. je voulais le caviar de l'amour et j'en voulais des camions entiers. je voulais qu'on m'aime pour ma façon de manger le riz. je voulais qu'on m'aime pour la couleur d'élastique que j'avais choisie. je voulais qu'on m'aime pour ma manière de faire le lit.
je ne voulais pas grand chose, mais je le voulais tout de suite. j'écrivais souvent tout ce que je voulais pour ne pas l'oublier. puis je me suis mise à écrire d'autres choses. j'en ai rempli des cahiers entiers, on aurait pu tricoter un milliard d'écharpes si on mettait mes mots à la suite. on aurait pu aller sur neptune. on aurait pu transformer une montagne en canyon.
le plus important, ce n'est pas la représentation, c'est ce qui se passe à l'intérieur. lui, c'est toujours ce qu'il m'a dit. je l'ai rencontré parce que j'ai fait attention à ce qu'il disait, et je ne sais pas pourquoi. c'était en cours de théâtre, je pense que je m'y étais inscrite par narcissisme. ça m'a fait devenir humble. ça m'a enlevé un voile. je me suis déshabillée humainement devant un public, j'ai fondu en larmes à l'intérieur et ils m'ont vu. c'était beau.
par lui, que j'ai rencontré là-bas, j'en ai rencontré d'autres. plein. dont elle. je l'ai suivi, plusieurs fois. elle m'a suivi, aussi. ça voulait dire que c'était une vraie relation et un intérêt partagé parce que d'habitude je tire de mon côté et ça suit à contrecœur. je me demandais si elle se foutait de moi mais c'était vrai.
c'était très simple. ce n'est pas aussi complexe, aussi déchirant, aussi tumultueux qu'on se l'imagine. ça commence par une petite démence et ça se termine avec l'explosion la plus silencieuse du monde. on en prend un peu et on y prend goût. la poudre excite, le cachet fait classe, on est beau à travers la fumée, injecter ça fait essence vitale. moi qui ai raté ma paces c'était joli comme situation. c'était pas compliqué. elle était restée sur son hamac et je suis allée dans les toilettes. j'ai commencé à déboutonner mon levi's. je me suis étalée sur les dalles de la salle de bain avant de m'être regardée pour la dernière fois. il n'y avait rien à voir, que des joues creusées, des cernes creusées et j'avais pas eu le temps de vivre.
et moi, même pas un après-goût, même pas une intuition. vous savez, ce sentiment de
mais si, ce beau développement. le cyborg qui développe des sentiments contre-nature, le réincarné qui fait un clin d’œil sans raison à son ancien parent, le personnage qui a un pressentiment qui lui sauve la mise. une odeur, une texture qui rappelle le passé. mais rien. rien de poétique, rien de romantique, rien de bien fondé soudainement qui fait film. l'amour qui transperce l'impossible.
les cheveux blonds, la performance, la couleur de ses yeux, ses dernières paroles, son journal intime, son vélo bleu. j'en étais fou, j'en étais complètement dingue. tout est oublié. aucune éclaboussure.
je me suis fait un DELIRE mon gars, c'est violent. je suis kinski et quand je me suis inscrit sur mon premier forum rp j'avais 9 ans. depuis j'alterne entre hibernations virtuelles et hyperventilation en lisant des rs!! je n'ai jamais écrit une seule majuscule de ma vie.