►une renaissance ; une résurgence
ses doigts qui effleurent le fruit de tous ses désirs
cette voix inconnue qui effleure l’air
le ramène amèrement au présent de son existence
tandis qu’il se relève, rondeurs sucrées
contre sa poitrine, pressées près du cœur
pour en conserver tout l’amour stellaire
que des graines noires doivent contenir,
tandis qu’il glisse d’une lenteur – atroce –
paresseuse son regard vers cet homme au
pardon si rhétorique, cadence pince les lèvres ;
tente un sourire ; fait le p a n t i n
ses fils raides courbent son dos,
comme il voudrait simplement payer son offrande
se faire dieu et dévorer la chair
boire le vin
rose.
«
bon, ben merci »
le corbeau hoche humblement la tête
respectable accueil d’un si aimable
condisciple
soucieux de l’écart minimal que deux corps quémandent cet homme sait au moins se tenir ;
vivre un peu mieux que les fidèles
de l’autel à chiffres, codes-barres pour litanies
les paniers qui s'entrechoquent déposent
leurs sacrifices, cadence zieute par mégarde l'homme de pardon
envie ses mains si calmement patientes
qui savent (se) tenir dignement ses aumônes
bon apôtre des épiceries
lui, cadence, roule dans ses mains sa pomme
d'eden
il peut oublier la tune qu'il s'est faite,
ce matin,
mais le prix à payer descend du paradis
et le corbeau, rassuré de la qualité de son fruit,
enserre davantage sa pastèque, se retourne,
rentre dans les rangs, pantin redressé
puis patiente.
patiente ; patiente ; patiente ; patiente ; patiente
devant lui on salue le prochain zélateur ; il paie sa foi culinaire, ça fera trente-six et cinquante,
et cadence tapote distraitement son melon.
se mord l'intérieur de la joue.
il voit passer le quick, disparaître à jamais,
le deuil se profile puis son tour le fait vite oublier.
il quitte enfin la file des hommes
pour rentrer dans l'éclatement des artères,
la sortie en coulisse
dévore les fidèles, sacs à la main.
ce soir, pour l'un ce sera poulet mariné à l'indienne
pour l'autre saumon aux asperges
et pour l'homme de pardon au calme respectable
enfin un qui savait comment existerce sera biscuits et salade, tristement préparée
par les soins d'un cuisinier inconnu,
caché au fond du temple,
à rêver des échantillons de pain laissés
un
peu
partout
sur des plateaux
en plastique.
la pastèque religieusement pressée contre son sein, cadence, pas un regard derrière,
ne pense plus
qu'au bonheur
(savoureux plaisir)
de cracher en canon les pépins
mais ptn pk y'avait tant de gens aujourd'hui wtf, noël est terminé...et soudain, entouré d'espace et d'air frais ;
il réalise que
sans couteau il sera bien difficile de se rassasier.
«
ah shit... »