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it's u n d e r my skin ∞ F R E Y J A
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Mar 21 Fév 2017 - 21:00
Cause there's something between us anyway
MusiqueLes souvenirs sont cors de chasse
Dont meurt le bruit parmi le vent
- Guillaume Apollinaire

'La vie continue' ; c'est une phrase qui tourne en boucle dans sa tête, inlassablement, comme un refrain. La fatigue le ronge, lui qui déambule comme un funambule en sursit dans les rues de la ville ; le cœur lourd et la tête en vrac. Kyosuke se meurt, oublie Sick, rejette sa vie comme l'amour venait de le briser, comme ce verre dans ce bar qu'il a lui-même casser. La mâchoire est serrée, ses yeux aimeraient eux aussi se rompent ; pour laisser couler un flot de larmes qui se mélangerait au sang de ses blessures invisibles ; mais rien, rien ne se passe, rien ne sort, rien ne vient ; si ce n'est son cœur qui se rapproche dangereusement de ses lèvres, qu'il répand sur le sol à l'abri des regards indiscrets. Au détour d'une ruelle, il évacue, laisse sortir ce qui ne demande qu'à être éjecté, qu'il vide les incompréhensions et les douleurs de son estomac abîmé. Et il souffre en silence, une main sur le ventre, le corps penché en avant, déversant toute sa haine, toute sa peine sur le sol trempé en cette nuit d'hiver. Les souvenirs affluent et Sick se désintègre, toute cette vie basé sur son oublie se renverse, se corrode et se mêle à cette rafale de vent qui balaye tout sur son passage. Kyosuke... Kyoshiro... Comment avait-il pu l'oublier ? Comment Arsène avait-elle pu lui retirer un être si important dans sa vie ? Malgré la peine, malgré la douleur, malgré les ulcères, Kyoshiro lui avait tant appris ; la protection des autres, le sacrifice de soit pour une bonne cause... Un homme était mort, mais une fille était sauvée. Il se laisse glisser délicatement sur le sol froid, dans cette ruelle macabre avec un amas de détritus pour seuls acolytes. Autant en emporte le vent, Sick disparaît, encore et encore, sans laisser de traces ; cette sortie avec Philomène l'avait brisé, achevé... Et il n'est plus le maître de sa vie, plus le roi de son royaume ; une vie en pente raide, bâtit sur un château de cartes sur une surface penché ; tout est renversé, emporté par les abysses de son cœur en déclin.

C'est une cigarette qui vient prendre place entre ses lèvres gercées, rêches comme les paumes de ses mains que le froid agresse. Son jean large s'imbibe de l'eau de la flaque dans laquelle il s'est laissé tombé sans hésiter, capuche noire relevée sur la tête qu'il dépose dans un geste lent contre le mur sur lequel il est adossé. Tête relever vers le ciel qui ne lui apporte plus aucune réponse, tant bien même que le jeune homme ne peut s'empêcher de le contempler, en espérant, en implorant silencieusement de l'aide. 'Que dois-je faire ?' Il n'en a aucune idée ; et il espère que l'homme de la lune pourra lui répondre, mais comme Jack Frost, il reste sourd. Kyo' redevient celui qu'il a toujours été, encore plus lâche et encore plus frêle qu'un poulain qui vient de naître. Sa faiblesse n'a d'égal que sa maladresse, celle que Sick a continué d'user sans vraiment réfléchir ; perdant Ilan à cause de son égoïsme, s'accaparant Philomène pour assouvir son manque cruel de curiosité ; et comme Icare, le voilà qui perd ses ailes, qui tombe et se retrouve six pieds sous terre ; voilà ce que lui apporte la 'vie qui continue'. Indubitable réalité qui le dépossède de tout, seul Sunny demeure... Sunny. Et Kyoshiro. Lui qui est de retour, jamais plus Kyosuke ne le laissera partir ; une résolution devait être prise ; mais son cerveau bien trop inondé par les effluves d'alcool n'est pas d'accord. Pour l'heure, il ne peut s'empêcher de culpabiliser, de pleurer intérieurement en asphyxiant ses poumons, le regard toujours levé vers le ciel et cet astre lunaire qui ne répond à aucune de ses demandes. Comment être fière ? Il n'en a aucune idée, lui qui est maintenant dépourvu d'identité.

Qui est-il ? Sick ou Kyosuke ? Impossible de le savoir pour l'instant, bien trop perturbé par les événements passés. Son cœur bat à tout rompre alors que la nicotine dans le fond de sa gorge se retrouve crachée en même temps que de la bile, aussitôt penchée en avant pour ne pas se tâcher ; encore capable de lucidité. Il n'a plus rien à vomir, plus rien à expulser, si ce n'est son dégoût pour ce qu'il est, pour ce qu'il s'inspire, pour la haine qu'il éprouve envers lui. Et il devrait haïr Arsène en cet instant, il devrait détester ceux qui le rendent aussi faible et misérable ; mais il n'en est même pas capable. Le visage souriant de Sunny se brise comme la bouteille de verre dans laquelle il fout un coup de pied en se redressant, s'aidant du mur comme soutien pour ne pas tomber ; pour ne pas flancher. Dire qu'il avait toujours tenu bon, qu'il avait toujours tout fait pour ne pas se retrouver aussi faible, aussi meurtri ; pourquoi maintenant ? Et les larmes coulent, lentement, alors qu'il tente cruellement de reformer les visages souriants des gens dans sa mémoire, mais rien, sa mémoire photographique ne lui sert plus à rien. Tout devient noir, tout devient gris, tout devient terne ; et les sourires ne sont plus qu'éphémère, peinture du passé qu'il ne peut plus restaurer, dont la perte de couleur se mêle à celle de sa rancœur ; il se meurt. Quelque chose est en train de mourir chez lui, et ses genoux percutent le sol de cette ruelle pavé ; les larmes coulent inlassablement, mais sa voix elle, se retrouve scellée. La douleur prend de nouveau d'assaut ses entrailles alors qu'il frappe le sol de ses deux poings, ses ongles s'arrachant en tentant de s'agripper avec férocité à ce sol cabossé. Le sang se mélange à l'eau noire des flaques qui se forme de nouveau ; la pluie répond à son appel, elle apparaît pour tout laver, pour étouffer ses plaintes, pour assourdir ses pleurs. De l'aide, il a besoin d'aide, il ne veut pas se l'avouer ; mais 'cet homme' le sait...

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Mer 22 Fév 2017 - 21:39
Musique — Tu ne comptes plus les heures passé à l’extérieur lorsque la lune est pleine ; à contempler les constellations & parfois à les reproduire sur un carnet de croquis ou la toile d’un tableau.
Tu as toujours préféré la lune au soleil et cela ne changera sans doute jamais.
Elle est… plus discrète & seule. Elle se cache parfois derrière les nuages épais, mais sa lumière tente de percer à travers ces cotons gris assombrit par la nuit. & c’est cette lumière que tu apprécies, que tu contemples et qui te fascine. Parce qu’elle est douce et laisse un sentiment de solitude. Elle n’a pas cette chaleur comme cet affreux sentiment qui vous brûle de l’intérieur ; non. Elle est juste seule, perdue entre ces milliards d’étoiles qui ont oubliés pourquoi elles brillaient.
& toi, tu es la demoiselle de la nuit ; aussi seule que la lune, aussi froide que la pluie.

Tes paupières se ferment, alors que tu es allongé sur de l’herbe humide. Un bouquet de chrysanthème & de myosotis à la main, tu l’agrippes à l’aide de tes doigts délicats en le serrant tout contre toi ; des myosotis pour ne pas oublier, les chrysanthèmes dû aux différentes significations des couleurs.
& ta voix résonne comme un écho, des paroles en japonais comme à ton habitude ; & tu as l’impression que quelque chose va se briser d’un instant à l’autre ; ta voix ou bien tes glandes lacrymales qui commencent à te jouer des tours ; tu ne sais plus si tu as envie de chanter ou de crier ; tu as juste ce besoin de relâcher ce quelque chose enfoui au fond de toi. Tu n’arrives décidément pas à remonter de ce gouffre dans lequel tu as volontairement plongé ; et des perles de larmes roulent sur tes joues pâles. Tu as la gorge nouée ; ta voix vient de se briser.

Un soupire s’extirpe d’entre tes lippes. Les yeux fermés, tu sens les gouttes de pluie te caresser les joues ; elles se mélangent à ces larmes qui viennent d’être verser. Gonflant tes poumons d’air, tu expires aussitôt l’air impur qui s’est également infiltré. & c’est dans un mouvement lent que tu finis par te redresser, d’abord pour être assise et retirer l’herbe qui aurait pu s’accrocher à tes cheveux ou tes vêtements. Puis pour être sur tes pieds & laisser alors tes pas te guider.

Le bouquet de fleurs à la main ; les yeux rivés vers le ciel qui s’est mis à pleurer ; tu ne distingues plus ta lune bien aimée.
Encore un soupire et tu te mets à fredonner un instant, avant de chanter à nouveau dans la langue du pays du soleil levant ; personne ne comprend, hormis ceux qui pourrait être d’origines nippones ; mais hormis Sunny, il n’y a aucune personne que tu as rencontrée avec qui tu parles japonais. Seulement lui ; & tu espères tout au fond de toi, qu’il ne se montrera pas trop curieux la prochaine fois que tu le croiseras. Il est ce soleil que tu n’es pas ; Sunny & Nox ; le soleil & la nuit. Parfois tu te demandes comment il fait pour sourire autant ; contrairement à lui, tout n’est que mise en scène ; il n’y a pas de sourire sincère qui pourrait se créer sur ton faciès. Parce que tu en es incapable ; car tu as oublié comme les faire. Ces sourires que l’on voit, ne sont rien d’autres qu’une contrefaçon que tu as toi-même créé.
& tu l’envies, parce que tu es incapable d’avoir un sourire aussi chaleureux.

- Et c’est au détour d’une ruelle qu’elle te voit toi ; elle pensait être seule à vagabonder dans les rues de la ville à cette heure tardive de la nuit, mais elle se trompe. & sa chanson s’est envolée de ses lèvres dès le moment où elle t’a aperçu. Tu sembles être détruit par quelque chose qui vient de se produire & cela l’intrigue malgré le fait qu’elle ne te connait pas ; elle ne peut voir tes yeux cachés par cette chevelure mouillé ; mais elle peut y voir à travers & c’est une chose qu’elle ne peut s’empêcher de faire ; ô vilaine curiosité.

Elle y voit cette femme à la chevelure flamboyante ; à cette chevelure semblable au soleil & à l’amour. L’amour qui te fait actuellement souffrir, qui te fait pleurer sous cette pluie au ciel étoilé. L’amour aussi brûlant que le soleil, qui te brûle et te brise. Oh elle comprend ce sentiment qu’elle a refoulé depuis longtemps ; l’amour rimant avec toujours n’existe certainement pas ; il ne fait que détruire ce qui l’entoure. Cela parait pourtant si beau, mais l’amour brûle tout aussi fort que le soleil.
Il brûle pour vous faire souffrir ; il brûle pour vous voir mourir. -

& finalement, tu t’approches de cet homme à terre pour dieu sait quel raison ; tu n’es pas quelqu’un qui se lie aux autres, mais rien que le fait d’avoir vu à travers ses yeux ce souvenir qui vient de le détruire, tu n’as pas envie de laisser quelqu’un souffrir devant toi sans rien faire. Parce que tu n’es pas ce soleil ardent ; tu es cette lune seule qui comme elle, le berce dans une douce lumière. Retirant quelques fleurs de ton bouquet, un myosotis et quelques chrysanthèmes ; tu vas t’accroupir face à lui ; & c’est les pieds dans l’eau que tu déposes en douceur les fleurs contre la peau de ses mains blessées.

« Une fois que le ciel aura cessé de pleurer pour vous ; même si l’amour vous fait souffrir, n’oubliez pas de toujours vous relever afin de mieux respirer. Et… n’oubliez pas qu’il y aura sûrement toujours quelqu’un pour vous réconforter si vous n’êtes pas seul… » Des paroles que tu te répètes sans cesse ; même si l’amour peut être un sentiment beau ; il fait également souffrir ; parce que c’est un sentiment éphémère auquel tu ne crois pas. Si c’est un sentiment qui existe pour faire souffrir autrui, alors tu préfères ne pas connaître sa chaleur par peur d’être détruite par lui. Tu ne penses pas que les mots que tu viens de prononcer le touchera forcément ; tu n’es qu’une inconnue qui s’est immiscer dans ses souvenirs visuels ; qui se permet de lui dire de se relever pour rester fort et fier. & tu retires ton manteau de plumes noires, le déposant sur ses épaules en douceur ; pour le protéger de la pluie que toi tu apprécies. & toi, à qui on n’a pas tendu la main ; tu lui tends la tienne pour qu’il puisse l’attraper et se relever ; si au moins cela peut l’aider à respirer.
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Jeu 23 Fév 2017 - 0:23
Leave me out with the waste This is not what I do
MusiqueMais, vrai, j'ai trop pleuré! Les aubes sont navrantes. Toute lune est atroce et tout soleil amer : L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes. Ô que ma quille éclate! Ô que j'aille à la mer! - Arthur Rimbaud

L'humanité pleure et il pleure avec elle ; comme la pluie semble être les larmes du monde, il déverse de concert avec les perles célestes ; car plus rien n'a d'importance en cet instant ; rien à part sa peine. Une souffrance qu'il garde caché depuis bien trop longtemps, préférant la dissimulation aux étalages de sentiments ; arborant un masque de mensonges et de faux-semblants avec une facilité déconcertante... Mais voilà. La facilité n'a plus sa place dans sa carcasse et sa lâcheté ne fait désormais plus aucun doute. Et il pourrait reculer sans aucune once de regret, quitte à tomber dans les abysses les plus profonds si cela lui permettait d'aller mieux, si cela lui permettait d'oublier ce torrent de peine, de haine, de rancœur ; toutes ses émotions négatives qui le rongent, qui lui broient les entrailles qu'il répand de nouveau sur le sol. Il en a oublié le sang, à l'odeur âcre, qui dégouline de ses doigts comme les gouttes de pluie qui coule le long de sa tignasse. Sa capuche ne lui sert plus à rien, il en a cruellement conscience, il le ressent, frisonne, renifle, mais il n'arrive pas à bouger, il n'arrive pas à se relever. Sans le savoir, ou plutôt, sans le vouloir, il se retrouve en position de faiblesse, une position qui le contraint à abandonner une bataille perdue d'avance ; abandonner un amour impossible, abandonner une rancœur tenace, abandonner une vie qu'il a galéré à bâtir. Et Sunny, non, Hiroki... Et Hiroki dans tout ça, même la douceur de son sourire, même la chaleur de ses mains, même la sonorité de son rire ; plus rien ne lui parvient. Sick est mort, il disparaît dans les limbes, tombe encore et encore, se démenant pour remonter à la surface ; mais autour de lui ne se trouve que de la vase, du noir, encore du noir, toujours du noir ; et le noir détruit l'espoir, dans l'incapacité de voir... Un hurlement, un cri strident, un duel interne entre deux entités complètes qui parvenaient à s'entendre, à se compléter, à se confondre... Et l'une d'elle disparaît ce soir, petit à petit, sans qu'aucun facteur ne puisse changer ça ; et malgré tout son bon vouloir, malgré toute sa bonne volonté, il n'arrive pas à l'accepter et encore moins à faire face. Et il aimerait pouvoir tout oublier une nouvelle fois, pour poursuivre son petit quotidien, pour succomber de nouveau à la facilité, pour rechercher encore une fois un coupable ; mais non. C'est fini. Toute cette histoire est finie ; la naissance de Sick eu lieu dès lors qu'Arsène effaça ses souvenirs, dès lors qu'elle ôta en lui la source de son aspiration ; dès lors que Kyoshiro fut désintégré.

Et la pluie vient confirmer sa peine, mais elle ne parvient plus à laver ses doutes, ni même ses incompréhensions. Condamné à souffrir, à serrer les dents et à subir ; inlassablement. Cette horrible sensation d'être comme un drogué en manque, mais de ne pas savoir comment inverser la tendance. Ses ongles griffent d'avantages le sol bétonné, les bruits environnants de la ville viennent se glisser à son oreille inattentive, se rappelant de nouveau où il se trouve et ce qu'il lui arrive ; le cœur en proie à de nouveaux souvenirs oubliés. Et la peine de Kyoshiro, il la ressent, ses regrets, il s'en imprègne, ses remords, il s'en instruit. Sa gorge se resserre, les larmes perlent, encore et encore ; et c'est au tour de sa propre voix de briser sa barrière. Les sanglots ne se font plus muet, mais bien lourds, comme les pleurs d'un enfant qu'on arrache à sa mère, comme les pleurs qu'on peut émettre quand quelqu'un de notre entourage disparaît, comme si la vie s'échappait de son corps pour ne plus y revenir ; lui qui souhaite cruellement vivre... Cette envie le quitte, comme Sick le quitte... Et l'humanité ne pleure pas avec lui finalement, il est le seul à chialer comme un gosse dans cette ruelle morbide, le vague à l'âme et le cœur meurtri, les organes décomposés et les yeux asséchés. Et il tremble comme un enfant qui se fait pour la première fois gronder, le froid de l'hiver n'y est pour rien, seul lui et ses émotions en sont les responsables. Comment inverser la tendance ? Comment reprendre le cours d'une vie normale après ça ? Il n'en sait rien ; lui qui est désormais dépourvu d'identité ne sait plus ; il devient fantôme parmi la ville, touriste d'une vie qu'il voit passé, d'une vie qu'il regarde défiler sans rien dire ; sans même pouvoir l'accepter. Son cœur se resserre dans sa poitrine alors que sa respiration se fait difficile, en pleine suffocation, comme si la mer le rappelait à lui, le noyant alors qu'il se débat pour survivre ; pour aller mieux.

Il ne veut pas se l'avouer, mais il a besoin d'aide, il a besoin de quelqu'un ; sans doute besoin d'elle. Mais comment l'appeler ? Comment se montrer aussi pitoyable ? Comment oser agir aussi lâchement ? Lui qui a créé cette relation avec elle ; lui qui n'a pas hésité une seule seconde à s'imposer à elle ; le pourrait-il encore ? Non. Certainement que non. Même s'il lui a promis, même s'il serait toujours là pour elle à l'avenir, pour le moment, il ne peut pas lui imposer la nature de ses sentiments conflictuels ; car il n'est même pas en mesure de se comprendre. Sick disparaît. Non. Sick à disparu. Plus aucune présence, plus rien ; plus cette façon de voir le monde, plus cette vision parfaite d'un monde imparfait mais beau quand même ; non, plus rien. Et cette façon de voir le monde et ses formes ne lui est pas étrangère, au contraire, souvenirs du passé qui lui prennent d'assaut le crâne, au travers de ses prunelles... Cette façon de vivre et de voir le monde, cette façon de se comporter ; il redevient celui qu'il était autrefois. Kyosuke. Il redevient cet être, empli de sentiments néfastes... Que quelqu'un l'achève. Que quelqu'un l'enfonce six pieds sous terre, que quelqu'un fasse revenir Sick ; lui qui était capable de surmonter toutes les épreuves, qu'il revienne, qu'on l'achève, qu'on le tue, ou qu'on lui vienne en aide.

Et il fait blanc soudainement. Et des couleurs lui parviennent. Une senteur exquise malgré une ruelle à l'odeur de mort. C'est une voix angélique qui s'élève dans les airs, happant les mauvaises ondes, balayant ses émotions comme le ferait un ouragan. Il sent que cette voix est capable de tout, du meilleur comme du pire ; et s'il jetait une pièce dans les airs pour prendre les pari, il serait persuadé Kyo ; qu'elle serait surtout capable du meilleur. Une voix qui donne espoir, comme une main tendue envers quelqu'un dans le besoin. Avec douceur, les fleurs se retrouvent sur ses mains blessées et c'est en se redressant qu'il les contemple d'avantage. Le cœur en proie à une incompréhension totale. Qui... ? Sa tête se relève, ses yeux ne sont plus camouflés par sa capuche, c'est en s'abreuvant de la douce sonorité de ses paroles qu'il daigne enfin la regarder... Te regarder toi. Tu dis des choses qu'il comprend, qu'il assimile, mais les yeux écarquillés malgré tout ; perplexe. Jamais Kyo' n'aurait pensé que quelqu'un le trouve ici et encore moins que quelqu'un comme toi lui vienne en aide. Et il pourrait pleurer encore à cause de ce trop-plein de douceur qui émane de toi, le rendant aussi fragile qu'un gosse perdu dans un magasin. Accroupi en face de toi, le jeune homme prend conscience de sa soirée infernale, du tourbillon d'émotion qui prend trop d'ampleur dans sa poitrine ; son cœur n'est pas en accord avec sa tête, plus rien n'a de logique... Et c'est fou, mais quand il te regarde dans les yeux, il est persuadé de t'avoir déjà vu quelque part, comme quelqu'un qu'il aurait connu autrefois. Mais non, ce n'est pas rationnel, il le sait Kyo', il en a cruellement conscience. Mais ce dont il a encore plus conscience, c'est que ce n'est pas un sentiment qui lui est propre... Kyoshiro ressent quelque chose, tout au fond de lui, quelque chose est en train de bouillir ; et le sillage de ses anciennes larmes se retrouve de nouveau emprunté par de nouvelles alors que tu viens déposer ton manteau de plume sur ses épaules inondé. Sa voix passe la barrière de ses lèvres gercées, une voix complètement cassé. « あなたは誰ですか?» Instinctivement, preuve que Kyosuke prenait de nouveau le dessus, preuve qu'il était bien de retour. Sa voix déraillé fut de nouveau mis à rude épreuve, corrigeant sa question avec la langue universelle. « Qui... Qui êtes vous ? »

C'était une question qui lui taraudait, qui lui comprimait la gorge, qui lui broyait les entrailles, qui lui déchirait le cœur ; pourquoi... ? Pourquoi était-il certain de te connaître ? De t'avoir déjà vu auparavant ? Et surtout, pourquoi lui évoques-tu à la fois autant de peine, mais d'avantage de réconfort ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond ? La logique se désintègre dès que son regard croise le tien, un regard si profond et si éloquent qu'il se retrouve plonger dans un désarroi qui ne lui appartient pas et Kyo' aimeraient savoir pourquoi ? Comprendre ce qu'il ressent, et pourquoi son cœur est à ce point chamboulé... ? Alors dans un geste lent, il vient attraper ton visage du bout de ses doigts ensanglantés, rapprochant son visage du tien pour mieux le contempler, pour espérer, pouvoir y lire quelque chose au travers des traits de ton faciès... Mais rien. Rien à part un sentiment d'angoisse, de peur, de peine. Et sa gorge nouée se resserre d'avantage, une main sur son ventre vient s'y agripper pour mieux contenir son envie de vomir et cette douleur qui lui tord les entrailles. « Le ciel ne cessera pas de pleurer, pas ce soir, pas demain. L'humanité pleure alors le ciel... Pleure avec elle. » Il pleure avec le monde, il pleure parce qu'il en a besoin, parce que dans un sens, c'est apaisant. Tes phrases tournent en boucle dans sa tête et plus il le fait, plus ses sourcils se froncent ; l'amour ? Pourquoi l'amour ? Le visage continuant de baigner dans ses larmes, c'est un sentiment de colère qui gronde légèrement alors qu'il attrape un de tes bras avec une légère délicatesse. « Et pourquoi pensez-vous que c'est l'amour qui me met dans cet état ? » Te relâchant tout en baissant la tête, Kyo' en vient à réfléchir d'avantage, à cogiter... Non, ce n'est pas la faute de son amour pour Philomène, ce n'est qu'un facteur parmi l'équation ; non, s'il est dans cet état, c'est à cause de sa culpabilité, de ses erreurs passées, de sa haine qui gronde contre Arsène qui n'a voulu que l'aider ; la véritable source du problème... C'est Kyoshiro, une vie antérieure de regret, une vie qui a été gâchée. « Je ne sais juste plus... Qui je suis... »

Et ça me fait peur.
Oui, ça me terrifie.
J'ai l'impression que je ne pourrais pas y survivre.
Et j'ai laissé une partie de moi sur le pavé.
J'y ai laissé le malade inconsolable.
J'y ai laissé Sick, ma moitié.


« Pourquoi... ? Pourquoi êtes vous là, dans une ruelle aussi... » Et il en perd ses mots, il en perd ses voyelles, son alphabet ; il en devient totalement muet. Son front vient se poser contre ton épaule, même accroupi, il te dépasse aisément d'une tête... Une chaleur parcourt son corps, il sait qu'il ne devrait pas agir ainsi, que c'est mal, que ce n'est pas normal ; tu pourrais même le frapper et fuir, ce serait logique ; mais Kyo' en ressent le besoin ; au fond de lui, ce front posé contre ton épaule, est un ultime réconfort.

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Ven 24 Fév 2017 - 1:52
Musique — Elle se demande encore pourquoi elle avait tourné dans cette ruelle pour te venir en aide ; elle aurait pu marcher tranquillement et t’ignorer ; ne pas déposer son manteau de plume sur tes épaules inondés ; elle aurait simplement pu rentrer. Alors pourquoi es-tu resté ? Tu as l’impression que c’est une mauvaise idée, tu as envie de t’enfuir pour dieu sait quel raison ; mais il y a quelque chose dans son regard qui te laisse en plein désarroi & qui te dit de rester.

A peine ses yeux avait croisés ton regard, qu’un long frisson lui parcourut l’échine ; il y a quelque chose chez toi qui la turlupine ; une impression de déjà-vu. Une migraine la prend de court, la main qui avait déposé les fleurs sur tes mains blessées vient se plaquer soudainement contre sa boîte crânienne ; la douleur est atroce et la prend également au niveau de l’estomac. Non, elle ne peut pas vomir en face de toi et puis, pourquoi ? Il n’y a rien qui devrait la mettre dans cet état-là ; alors pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Elle sent ses mains trembler et ne peut s’empêcher de les regarder, alors que le bouquet de fleur qu’elle tenait vient de tomber à vos pieds ; mais est-ce dû à la pluie froide qui tombe sur ses épaules dénudés et dû au froid de l’hiver ? Ou bien, cette sensation de mal-être ? Elle ne sait pas, elle ne comprend pas ; alors elle respire en douceur pour essayer de se calmer, de se changer les idées. & lorsque tu lui poses cette question dans la langue du pays du soleil levant, elle relève le regard vers toi, étant un peu surprise. Elle pense à Sunny et soudainement elle le voit à travers tes yeux dans lesquels elle vient de plonger sans vraiment le vouloir. Vous vivez sous le même toit, Sunny & toi ; est-ce ton frère ? Êtes-vous frères ? Elle le croit oui, elle reconnait quelques traits de son visage dans le tient à force de t’observer. Mais elle ne voit pas que lui ; elle voit un autre visage semblable au tiens lorsqu’elle plonge ses pupilles écarlates dans tes yeux mouillés ; c’est un peu flou, un peu fou ; mais elle a réellement l’impression de voir quelqu’un d’autre à travers toi. Est-ce que ses yeux lui jouent des tours ? Serait-ce la fatigue ? Elle ne sait pas, elle ne comprend pas et elle ne veut pas comprendre ; en tout cas pour le moment, elle ne veut pas. Elle essaye de se calmer, ne pas y penser ; laissant alors sa douce voix s’échapper.

« 私の名前はフレイヤです » Elle te répond dans la langue par laquelle tu avais commencé à parler, pour te faire comprendre qu’elle avait compris la première fois. Pourtant, elle voulait se reprendre et répondre dans la langue universelle comme tu l’avais fait et te dire « je m’appelle Freyja », mais elle n’eut guère le temps de le faire. Tes doigts ensanglantés se posent sur ses joues pâles et cela la fait sursauter ; elle n’est pas habitué au contact physique, donc rien que le fait que tu puisses la toucher la surprend, car elle ne s’y attendait pas & tes mains froides par ce temps la font frissonner. Et c’est son regard qui se plonge dans le tiens lorsque tu sembles la contemplé ; malgré qu’elle avait repris son calme, ses tremblements reviennent à la charge.

Elle n’aurait pas dû s’arrêter pour t’approcher ; elle n’aurait pas dû te parler ; elle aurait dû t’ignorer ; alors pourquoi reste-t-elle en face de toi ? Elle a la peur au ventre et ses yeux sont légèrement écarquillés. Ce n’est pas dû au fait qu’il y a maintenant du sang sur ses joues ; c’est seulement cette impression de te connaître d’une certaine façon. Elle a l’impression que le palpitant à l’intérieur de sa poitrine va imploser ; elle a terriblement mal… Sa gorge se resserre légèrement, se mordant légèrement l’intérieur de la lèvre inférieur ; elle ne comprend décidément pas ce qui se passe ; elle n’a jamais tremblé autant, même lorsqu’elle pleure la nuit, elle ne tremble pas ainsi. Elle est prise de panique ; elle est effrayée par quelque chose qu’elle ne comprend pas et elle n’arrive pas à réfléchir correctement ; elle n’arrive décidément par à se raisonner et à cesser ses tremblements qui ne font qu’augmenter ; ta présence la rend malade mais elle ignore de quel façon ; en bien ou en mal ? Tel est la question qui lui taraude l’esprit. & lorsque tu retires finalement tes doigts, elle tombe en arrière ; se retrouvant alors dans la flaque d’eau dans laquelle elle avait mis les pieds. L’eau lui glace le sang, étant encore plus trempée qu’elle ne l’était déjà par ce ciel qui n’arrête pas de pleurer. Elle s’abreuve de tes paroles sans dire un seul mot ; tirant légèrement la tête en arrière pour observer ce ciel qui, d’après toi, pleure avec l’humanité. Ses yeux se ferment lentement pour apprécier les gouttes de pluies qui s’écrasent sur son faciès, mais elle est prise à nouveau d’un sursaut lorsque tu lui attrapes l’un de ses bras. Et lorsqu’elle te regarde à nouveau ; elle peut voir ton visage baigner par les larmes, qui comme la pluie, ne s’arrêtent pas de couler. & tu lui poses cette question fatidique ; pourquoi pense-t-elle que c’est l’amour qui te rend dans cet état ? C’est vrai, pourquoi ?

Elle s’est infiltrée dans ton souvenir visuel le plus proche de cette soirée et elle a simplement supposé ; supposé que c’est dû à cette femme que tu es ainsi ; que c’est dû à cette femme à la douce apparence qui te fait souffrir. Se serait-elle trompé ? Son regard se baisse, se mettant alors à cogiter. Pourquoi rapporte-t-elle ta souffrance à l’amour ? Les personnes en souffrent de temps à autres certes, mais il n’y a pas que ça qui fait souffrir dans la vie. C’est seulement parce que elle, elle fuit ce sentiment ; alors elle pense que si les autres souffrent c’est probablement dû à l’amour ; mais ce n’est qu’elle ; car elle en fait une généralité. Oui. Ce n’est que toi Freyja qui est persuadé que c’était ça ; mais tu ignores tant de choses, tu ignores encore tant de la vie. Car tu restes cette fille solitaire qui a l’impression d’en savoir beaucoup car on t’a quasi tout appris ; mais au final, qu’est-ce que tu connais de l’être humain et de ses sentiments ? Vous êtes tous différents, aussi bien toi que lui ; vous avez tous votre propre histoire ; vos propres problèmes. Des problèmes qui ne tournent pas forcément autour de ce sentiment que tu rejettes ; qu’est-ce que tu connais de sa vie et de ses problèmes ? Rien, strictement rien.

Elle ne sait pas pourquoi tu souffres, mais comment pourrait-elle te dire qu’elle a vu à travers tes yeux des souvenirs t’appartenant ? Elle s’est comme infiltré en toi et ce n’est pas quelque chose que tu risquerais d’apprécier ; devrait-elle te l’avouer ? Car pour une fois, elle doute, elle hésite à se montrer sincère. Comment réagirais-tu, alors que dès qu’elle te regarde, elle a l’impression d’être malade ; elle n’ose plus te regarder dans le blanc des yeux, bien trop effrayé à l’idée de voir cette autre personne qui ne semble pas être toi. Elle pensait bien faire en allant chercher une possible source à ton problème, elle aurait pu comprendre car c’est le sentiment qui la fait souffrir elle et, dans ce cas elle aurait peut-être pu t’apporter son aide ; mais la voilà qui est perdue et elle se remet à trembler malgré tes mots où tu lui dis que tu ne sais plus qui tu es. Comment pourrait-elle te répondre, alors qu’elle a elle-même renoncé à son identité ? Elle t’a dit qu’elle s’appelait Freyja en japonais, alors que son véritable prénom s’avère être Lilas. Tu lui poses une colle à laquelle elle ne sait pas répondre ; est-ce qu’un nom signifie réellement qui on est au fond ? Elle se le demande. Plus elle y pense, plus elle se dit que ça ne doit pas être que ça ; simplement quelque chose qu’elle ne comprend pas, parce qu’elle n’a pas vécu ce que tu es en train de vivre. Tu sembles réellement perdu et cela la perturbe un peu & elle, elle ne décroche pas un mot.

& pourquoi, lui demandes-tu, pourquoi est-elle dans une ruelle aussi… morbide ? Dû à la curiosité qui l’a poussé à t’approcher ; dû à la curiosité qui a fait qu’elle a voulu t’apporter de l’aide en pensant que c’était dû au sentiment qu’elle rejette. Elle n’aurait peut-être pas dû et pourtant, dans un sens, elle a l’impression qu’elle le devait ; car ton front qui vient se déposé contre son épaule lui apporte une chaleur apaisante ; une chaleur qu’elle ne comprend pas mais qu’elle apprécie. Elle était venue t’aider, mais elle a l’impression d’avoir été aidée en retour d’une certaine façon ; si tu ne vas pas bien, ce n’est pas dû à l’amour mais par quelque chose d’autre ; l’amour n’est pas un signe de problème pour tout le monde. Puis doucement, les traits de son visage se déforment, elle retrousse ses lèvres et les larmes sont en train de couler le long de ses joues, son corps se mettant à trembler un peu plus qu'avant. Ses fins doigts se glissent en douceur entre les mèches de tes cheveux, posant ensuite délicatement sa tête contre la tienne. Elle ignore pourquoi de chaudes larmes se déversent le long de ses joues ; peut-être dû à cette autre personne qu’elle a vu à travers toi ; elle l’ignore et rien que d’y penser cela lui fait mal ; sa gorge se serre un peu plus fort et ses larmes ne cessent pas de couler, tout comme ses tremblements qui ne font qu'augmenter. L’une de ses mains se glisse contre ta nuque, puis sur ton dos pour aller attraper le manteau de plumes, froissant légèrement ces dernières entre ses doigts. Elle a terriblement mal, il y a une douleur qui la déchire de l'intérieur et elle ne sait pas pourquoi.

Tu dois la trouver bizarre, c’est toi qui va mal et elle est en train de pleurer alors que de base elle voulait simplement venir t’aider. Elle relâche en douceur tes cheveux mouillés, portant sa main qui était à ton dos contre ses yeux larmoyants afin de sécher les perles de larmes qui roulent sur ses joues. « Désolé, je ne sais pas trop pourquoi je pleure… » Elle renifle légèrement, déglutissant doucement en tournant la tête sur le côté pour éviter de te regarder ; sa voix est quelque peu cassé. « Et pour votre question, à propos de l’amour… Désolé, j’en ai fait une généralité. » Elle essaye de te repousser en douceur à l’aide de ses bras tremblant, elle aimerait se redresser un peu car elle a froid au fait d’être dans cette flaque qui la trempe jusqu’aux os ; se mettant simplement sur ses genoux pour s’asseoir ensuite sur ses chevilles. Sa main se glisse dans sa propre nuque, se la massant nerveusement ;  fuyant encore et encore ton regard, puis elle s’incline légèrement en avant en fermant les yeux. « Je me répète encore une fois, mais désolé… » Tu ne t’es jamais autant excusé, mais tu préfères réellement la sincérité au mensonge. « J’ai... comme qui dirait… vu une fille aux cheveux flamboyants à travers vos yeux et je pensais que c’était dû à elle que vous étiez en train de souffrir, mais je me suis trompé. » Parce que tu pensais que c’était le sentiment qu’est l’amour qui l’avait détruit. « Enfin.. Peut-être que vous ne comprenez pas, dans ce cas, ce n’est pas grave. » Elle veut éviter d’avouer qu’elle est une myosotis et qu’elle a eu un pouvoir dû à des souvenirs de sa vie antérieur ; elle ignore si tu es également une personne réincarné, mais elle préfère éviter toute conversation bizarre.

Et pour une fois, elle remarque qu’elle parle beaucoup trop ; ce qui est assez inhabituel. Elle renifle à nouveau, se frottant légèrement les bras parce qu’elle a froid. Elle respire doucement, ne sachant décidément pas où regarder ; elle veut éviter de croiser ton regard, mais elle se dit tout de même qu’elle devrait arrêter de le fuir comme ça ; du coup elle plonge ses pupilles dans les tiennes lorsqu’elle se redresse, se relevant ensuite doucement en te tendant sa main. « On devrait se mettre à l’abri dans un endroit au chaud ; et… je vous ai simplement vu en passant à côté de cette ruelle. » Sa voix semble douce et sincère, elle essaye d’être rassurante ; elle veut éviter de se montrer faible face à toi ; elle préfère essayer de garder la tête froide à la place de craquer à nouveau sans trop savoir pourquoi. Elle ne sait pas encore ce qu’elle pourrait te répondre à la question du qui tu es, se mordant alors la lèvre inférieur, essayant de réfléchir un peu... Elle attrape doucement le bouquet de fleur au sol ; séparant les myosotis des chrysanthèmes qu’elle observe ; elle a peut-être une réponse. « Je ne peux pas vous aidez à trouver qui vous êtes, car je suis mal placé pour aider si il s’agit de votre identité. Mais.. » Elle relève le regard vers toi, tendant doucement les myosotis en ta direction. «  Je suppose que… quelques soit notre nom, il ne faut simplement pas oublier les noms auxquels on s’est un jour accroché ; même si cela nous fait du mal, ça nous évite d’oublier... » Elle serre légèrement le bouquet de myosotis entre ses doigts, elle ignore si cette réponse pourra t’aider mais au moins, elle aura essayé.

HRP : C'EST BEAUCOUP TROP LONG. JE SUIS DÉSOLÉ / 2353 WORDS AAHAHH
it's under my skin
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Ven 31 Mar 2017 - 18:45
Leave me out with the waste This is not what I do
Musiqueil pleure sans raison dans ce cœur qui s’écœure. quoi ! nulle trahison ? ce deuil est sans raison. c'est bien la pire peine de ne savoir pourquoi, sans amour et sans haine mon cœur a tant de peine ! - Paul Verlaine

Le vent vient souffler comme une bourrasque en colère, sa chevelure se décollant d'un coup de son front, virevoltant dans les airs comme ta voix qui vient briser cet instant éphémère. La sonorité des mots le frappe l'espace de quelques secondes, puis c'est la langue utilisée qui le perd un peu plus dans les méandres de ses songes. Freyja, tu t'appelles Freyja ; et tu parles Japonais ; curieux métissage. Et pourtant, pourtant quelque chose au fond de lui, lui dit que ce n'est pas l'exactitude de la vérité ; que tu n'es pas celle que tu dis être ; mais il ne sait pas si ces présomptions viennent bien de lui, ou de celui qu'il était autrefois. Alors il se laisse aller le jeune homme, même s'il est déjà complètement vider ; à quoi bon cogiter sur ce genre de détails maintenant ? A quoi bon jouer les inspecteurs méfiants ?

Les i n s p e c t e u r s
Nouveau flash extérieur
D o u l e u r
Qui déchire le cœur
F u r e u r
Tape dans ses veines avec rancœur

Du sang coule, une odeur qui ferait saliver un cannibale, une senteur qui lui retourne les entrailles. Ta main sur sa nuque ne change rien, il est présent physiquement, mais absent mentalement, parti de nouveau vagabonder dans les tréfonds de ses souvenirs oubliés ; qui reviennent le prendre d'assaut sans aucune forme de procès. Il a l'impression d'être appelé à la barre pour un crime qu'il n'a pas commis ; et les flash s'enchaînent, laissant place à une véracité presque irréelle. Honte, oui, en cet instant, l'homme à honte. Se sentir honteux d'avoir oublier, se sentir honteux de ne pas avoir vraiment chercher à se rappeler ; c'était peut-être son crime finalement. Le froid de l'hiver le fait frisonner un peu, mais la chaleur de son cœur mélanger à son angoisse le font étrangement bouillir. Contre qui doit se tourner sa rage ? Contre qui doit se retourner sa peine ? Contre lui-même ou contre Arsène ? Le manteau de plume l'enveloppe avec un peu plus de chaleur, mais le Japonais ferait tout pour s'en extirper, pour retrouver la pluie froide et indubitable réalité.

Et il se demande pourquoi cette proximité avec toi le rend ainsi, aussi fragile, fébrile. Pourquoi est-ce que son cœur vacille ? Pourquoi est-ce que le sang tourne à plein régime alors que ses tempes pulse comme des caissons de basses pousser au maximum de leur capacités ? Il n'en sait rien Kyosuke, il n'en sait rien Sick ; pour l'heure actuelle, le jeune homme ne sait plus grand chose. Juste qu'il est en proie à un profond sentiment mélancolique, se mélangeant à sa tristesse passée et à sa nostalgie de l'oublie maintenant calciné. Les souvenirs afflux alors que ses mains se glissent dans ton dos, son front toujours posé contre ton épaule, hors de questions que tu puisses continuer à voir son visage totalement ravagé par l'incompréhension... Sa fierté ne semble pas l'avoir totalement quitter malgré sa médiocrité. Et pourtant les larmes coulent d'elle-même et ne semble pas prête à s'arrêter ; c'est horrible, c'est peut-être même insensé. Le temps passe alors que vous restez ainsi, l'un dans les bras de l'autre, frappés par la pluie, détruits par les doutes, rongés par vos angoisses respectives. Et tu pleures de concert avec lui alors que ta tête vient se poser sur la sienne et il ne comprend pas pourquoi, mais ce sentiment de proximité s'accroît d'avantage.

Perdu dans ses supplications internes, le jeune homme ne fait pas trop attention à ce que tu lui dis, peut-être bien qu'il est trop perturbé par ce qui lui arrive pour bien imprimer les mots et leur consonances. Pour l'heure, il sait juste qu'il se retrouve apaisé, au moins pour un temps alors que ses doigts ensanglantés viennent le faire grimacer ; et un nouveau flash survient, celui d'ongles arrachés jeter sur le sol crasseux d'un entrepôt désaffecté. Cette douleur devient la sienne, ce mélange à nouveau à sa peine ; qu'est-ce qui lui est arrivé ? Sick veut savoir, il en a besoin, même si la peur de savoir vient désintégrer son estomac ; ce besoin est là, presque vital. Ce sont les tremblements de ton corps Freyja qui l'empêche de gerber, qui le ramène hors de l'eau, qui lui permette de respirer. Il ne sait pas comment tu fais, il ne sait pas d'où ça vient, mais juste que c'est là, bien présent et qu'il t'en est reconnaissant. Alors ses mains quittent ton dos pour éviter de te tâcher de son sang, les posant dans une flaque d'eau qui commençait à se former tout autour de vous.

Qu'est ce que vous êtes en train de faire ? Pourquoi vous laissez vous autant aller ? Est-ce la bonne chose à faire ? Il devrait se relever et ne pas faire attention, être content de se souvenir malgré les horreurs qu'à subit son ancienne vie ; c'est ce qu'il devrait faire Kyosuke, c'est ce qu'aurait fait Sick... Et encore une fois, le jeune homme ne sait plus comment s'appeler, il ne sait plus qui il est et c'est cette inquiétude qui vient bafoué toutes les précédentes. Qui ? Qui est-il ? Est-ce que retrouvé ses souvenirs rayent fatalement Sick ? C'est une identité qu'il a créer, depuis la perte de ses souvenirs au lycée... Alors peut-il vraiment passer à la trappe aussi facilement ? La réponse devrait être non, mais dans le cœur de Kyosuke, tout est différent, tout est en train de sombrer dans le néant. Et ta voix brise le silence pesant, il ne se rend même pas compte que l'alcool détruit ses neurones ; qu'il entendait la voix des passants alors que vous étiez dans un monde à part, en suspend. Et tu ne sais pas pourquoi tu pleures Freyja et il n'en sait rien non plus ; juste que ça l'intrigue, que ça le rend un peu dingue aussi ; est-ce de l'empathie ? Aucune idée.

Tu renifles et il en fait autant alors que la corrosion de votre proximité se meurt dès lors que vous vous éloignez l'un de l'autre. Il baisse à son tour la tête, tentant avec lenteur de glisser ses doigts déchiquetés dans la poche de son jean pour attraper son paquet de cigarette... L'épreuve est longue et périlleuse, mais il y parvient après quelques minutes de lutte à se mordre la lèvre inférieure avec véhémence. La pierre de son briquet tourne plusieurs fois et malgré son pouce gelé, il parvient à l'allumer alors que tu continues dans un trémolo qui aurait bien pu le faire craquer. L'amour ? Une généralité ? Peut-être que tu souffrais à cause de l'amour Freyja, mais ce n'était pas son cas, non, certainement pas. Même si la femme qu'il aime n'éprouve pas les mêmes sentiments à son égard, même si elle ne sort avec lui que part pitié, il s'en fiche ; du moment qu'il le 'sait'. Et quand il y pense Sick se trouve horrible, bien trop détestable, preuve qu'il est encore là, qu'il n'a pas disparu, que le 'Kyosuke' d'avant n'est pas totalement de retour.

Et tu t'excuses alors que ses yeux limpides et humides s'entrouvrent d'incompréhension. Son faciès est baigné dans ce sentiment. Pourquoi diable t'excuses tu ? Est-ce qu'il y avait une raison pour ça ? Non. Sick n'avait pas agit ainsi pour te faire la morale, ou quoi que ce soit d'autre, il voulait juste comprendre pourquoi tu en étais venu à cette éventualité ; celle d'un amour complètement bafoué. Et la vérité arrive bien plus vite qu'il ne l'aurait cru Sick ; ses yeux s'ouvrant de plus en plus à chaque mots que tu emploie, le laissant un peu sur le carreau, le faisant crever à petit feu comme cette cigarette qui se consume sans qu'il ne tire dessus. 'Une fille aux cheveux flamboyants à travers vos yeux.'  Ainsi, tu avais vu la 'femme de sa vie' ; ainsi, tu avais vu Philomène. La silhouette de la jeune femme lui revient alors en mémoire, fantôme prenant place à ses côtés comme si elle était vraiment là, se rappelant de son sourire radieux et de sa voix. Oui, cette fille le faisait souffrir, mais ce n'était pas de sa faute, il s'infligeait lui-même cette douleur horrible ; Sick était bien conscient de ça.

Il comprend. Tu es toi aussi doté d'un don ; sans doute contraignant comme le siens, mais malgré tout utilisatrice d'un don. Il reste assis sur le sol Sick, complètement trempé, tirant sur le filtre de sa cigarette avec une avidité semblable à celle du manque d'un drogué. Que dire ? Les mots ne lui viennent pas. Il aimerait répondre que ce n'est pas ça, que tu te trompes, qu'elle n'est en rien responsable à son chagrin... Mais ce serait se vendre, et pour se vendre il faut avoir confiance ; et pour l'heure, Sick redevient le même ; enclin à la méfiance. Tu proposes d'aller dans un endroit au chaud et à l'abri, mais vu l'heure et vu le temps, cela s’avérerait sans doute compliqué ; surtout en Foxglove où il n'y a généralement plus rien d'ouvert à partir d'une certaine heure. Tu lui tends la main vers laquelle le jeune homme s'avance automatiquement, prêt à la saisir, se ravissant finalement en voyant le sang recouvrant ses doigts ; s'appuyant alors sur un mur pour se redresser, se tenant l'estomac encore un peu noué.

Il ne dit rien et il sait que son silence est pesant ; que ce n'est pas rassurant ; et même s'il n'est pas très doué avec les mots, il était temps de briser son mutisme, de laisser passer les sentences. « Vous avez raison... Un chocolat chaud nous ferait très certainement du bien. » Un endroit chaud, pour éviter de grelotter sous la pluie, c'était là un très bon objectif ; quitter cette ruelle qui sent le tabac froid et le jus de poubelle était une idée très belle. C'est en glissant ses mains dans ses poches qu'il te regarde en train de ramasser le bouquet de chrysanthèmes, la fumée de sa cigarette l'aveuglant encore un peu, enlevant le manteau de plume du haut de ses épaules avant de le reposer sur les tiennes dans un soupir lent. « Je vous le rend, je m'en voudrais si vous tombiez malade par ma faute. » Sa main vient frotter sa nuque, mais la douleur le fait grimacer automatiquement, de quoi le faire vriller intérieurement.

Amorçant alors une marche lente pour quitter la ruelle, c'est en reniflant et en enfilant sa capuche que le jeune homme lâche sur un ton neutre, mais malgré tout distant, comme à moitié absent. « Dans ce cas, je pense que vous pouvez m'appeler 'Sick' ; je ne suis pas encore totalement redevenu celui que j'étais autrefois ; et même si cela ne saurait tarder... » Il s'arrête en plein milieu, cherche ses mots en esquivant un passant éméché à la sortie de la ruelle ; ses yeux scrutent l'horizon, les lumières de la ville baigne sa vision dans un flou étrange, mais limite rassurant ; preuve que l'alcool était encore dans ses veines, mais qu'il avait fini par dégriser, qu'il n'était tout simplement plus bourré. « Même si cela ne saurait tarder, je continuerais de m'appeler Sick ; car il est celui que je suis aujourd'hui. » Haussant les épaules dans un geste nonchalant et un sourire en coin un brin trop mélancolique, le jeune homme écrase sa cigarette le long d'un mur avant de le jeter dans une poubelle, se tournant alors vers toi, continuant sur sa nouvelle lancée. « Un jour, peut-être que je vous donnerais mon véritable prénom ; comme j'espère que vous me donnerez le votre 'Freyja'. »

L'instinct ; principal attrait de Sick, mais surtout, grande qualité de Kyosuke, basé sur une vie antérieur autrefois oublié, qui revenait désormais à la charge sans frapper. Son sourire s'estompe et c'est une nouvelle cigarette qui vient se nicher aux creux de ses lèvres, son regard continuant de scruter les alentours, la rue principale étant à moitié déserte, sans doute à cause de la pluie battante et de l'heure tardive. Sa respiration est longue, lente, mais à l'intérieur, il continue d'être chamboulé, pas très rassuré, totalement déconnecté de la réalité. C'est en se tournant une nouvelle fois vers toi, son bras droit au-dessus de ta tête pour te protéger un peu de la pluie qu'il laisse s'échapper, le regard fuyant, encore gêné par votre rencontre passé. « Vous avez une idée d'où nous pourrions aller ? Je vous aurais bien proposer mon appartement, mais mon petit frère risque d'être paniquer s'il nous voit ainsi et... » Il mord avec férocité dans le filtre de sa cigarette, se grattant le sommet du crâne avec son poignée, évitant ainsi de foutre du sang sur sa chevelure trempée et de se blesser d'avantage ; reprenant en expulsant la fumée. « Je ne veux pas qu'il s'inquiète, je ne veux pas qu'il se bouffe la santé. » L'honnêteté au mensonge, c'est ce qu'il préférait Sick, il détestait les gens malhonnête et utilisateurs de mensonges ; il préférait user de la vérité, surtout dans ce genre de cas ; il n'y avait pas mieux, mais il y avait bien pire ; justement, mentir. Il n'a pas d'idées Sick, il ne sait pas trop quoi faire ni ou aller, dilemme depuis le début de sa journée ; depuis que les souvenirs empiète sur son bonheur saccadé.

Une main sous son menton, le regard perçant, il cherche une idée, regarde l'heure sur sa montre tout en continuant de te servir de parapluie. Sa reconnaissance l'obligeait à agir ainsi avec toi, parce que tu étais bien la seule à avoir prit la peine de t'arrêter pour lui faire face, pour le comprendre, pour lui tendre la main, pour lui offrir une présence... Et cette proximité que Sick avait ressenti, que Kyo' avait happer, il devait la comprendre, sa curiosité l'empêchait de faire autrement. « Un bar ou un restaurant encore ouvert, c'est ce qu'il nous faut trouver je pense. » Bonne déduction Sherlock. Cependant, il attend un signe de ta part, il te laisse mener la danse, après tout, peut-être avais-tu une idée bien plus précise ; c'est bien toi qui a proposé de quitter ce havre de froid pour un endroit plus chaleureux.

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Ven 7 Avr 2017 - 23:26
Musique — La pluie céleste continue de verser ses larmes sur vous, détachant par la même occasion les pétales des chrysanthèmes et des myosotis de leurs tiges respectives ; les fleurs se fanent à vue d’œil, les pétales se fondent dans les flaques à vos pieds. Ses pupilles écarlates se sont reposés sur le bouquet de fleurs se trouvant entre ses mains ; il y a quelque chose chez toi qui l’empêche de te regarder longtemps, bien que ce ne soit pas l’envie qui lui manque. Elle aimerait comprendre ; comprendre pourquoi son cœur bat autant dans sa poitrine lorsque vos regards se croisent. Et elle se perd alors dans les méandres de ses pensées, elle tente de se souvenir, de se rappeler où vos chemins se sont déjà croisés. Elle pourrait très bien partir à la recherche de tes propres souvenirs visuels, mais elle préfère se souvenir d’elle-même. Elle n’aimerait pas qu’on fouille un peu trop dans son propre passé, alors elle évite le faire avec les autres ; c’est privé. Ça lui reviendra plus tard, elle n’arrive pas à réfléchir correctement avec ce froid.

Tu brises ton propre silence et elle impose le sien ; le manteau de plume retrouve sa place sur ses épaules désormais mouillées. Tes mots à propos de sa santé la perturbent, ses yeux s’écarquillent d’incompréhension. Pourquoi t’en voudrais-tu, alors qu’elle a déposé de son plein gré ce vêtement sur tes épaules inondées. Elle avait jugé que tu en avais plus besoin qu’elle durant cet instant, sa propre santé ne lui avait pas traversé l’esprit ne serait-ce même qu’une fraction de seconde. Elle désirait simplement t’apporté son aide, te tendre la main pour t’aider à te relever et t’offrir une source de chaleur afin de réparer ton cœur ; qui lui semblait abîmé… Elle n’arrive pas à comprendre cette légère bienveillance qui t’émane, le palpitant dans sa poitrine a manqué un battement, cela lui met le cœur à l’envers ; ses mains lâchent les fleurs qui retombent dans une flaque d’eau et elle agrippe son vêtement au niveau de sa poitrine. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, ça la turlupine ; elle est comme bouleversée, même ses glandes lacrymales commencent à lui jouer de nouveau un tour sans qu’elle puisse comprendre le pourquoi du comment ; alors elle vient frotter du revers de sa main les possibles larmes qui auraient pu couler.

Glissant finalement ses bras dans les manches de son manteau que tu avais remis sur ses épaules, ses pas finissent par suivre le mouvement des tiens. Un léger soupire s’extirpe d’entre ses lippes et ses pupilles se posent à nouveau sur ta silhouette qui la dépasse largement d’une ou deux têtes. Et c’est d’un ton neutre que tu lui donnes un nom ; ‘Sick’, c’est ainsi que tu as décidé d’être appelé ; l’identité que tu as choisi. Un simple ‘pourquoi’ lui traverse l’esprit ; pourquoi avoir choisi un adjectif en guise de nom. Elle aimerait se montrer curieuse, te demander pourquoi avoir fait ce choix ; mais ça reviendrait à la même chose qu’elle ; pourquoi s’appelle-t-elle Freyja… Alors elle garde le silence, se contentant d’un simplement hochement de tête en signe de compréhension. & c’est là, le retournement de situation qui lui fait chavirer son cœur ; son regard fuit soudainement le tient et ses mains agrippent un peu plus ses propres vêtements ; un jour peut-être tu lui donneras ton véritable nom, comme tu espères qu’elle puisse te donner le sien. Un fin murmure traverse entre ses dents.

« Nox… Freyja… suffit. » Elle inspire longuement, fermant ses yeux pour parler un peu plus distinctement avec sa voix douce. « Nox Freyja suffira amplement. Comme votre nom, c’est une identité que je me suis donnée. Bien que… » Elle s’arrête en plein milieu de sa phrase ; ses doigts froissants ses vêtements. Elle a un moment d’hésitation, ses yeux se rouvrent, se perdent dans l’horizon. « Bien que, ce soit différent en fonction des significations… Mais on a nos raisons de se donner une identité différente de celle que nos… » Elle s’arrête de plus belle, quelque chose l’empêche d’articuler la consonance qu’elle aurait dû prononcer. Elle cherche ses voyelles et ses consonnes en observant les quelques passants éméchés et c’est un nouveau soupire qui s’échappe lorsqu’elle se reprend. « ... que nos géniteurs nous ont donnés à la naissance. » Et elle se rend compte qu’elle a été comme un livre ouvert ; cette hésitation à dire ‘parents’ et finalement prononcer ‘géniteurs’. Mais elle n’y peut rien, parce qu’elle est comme ça Freyja, elle n’arrive pas à dire « parents » « papa » « maman » ; leurs visages lui reviennent toujours à l’esprit dès qu’elle y pense. Et ça lui donne envie de pleurer, rien que d’y avoir songé.  

La nicotine que tu consumes envahit ses narines et se propage dans ses poumons, cela lui rappelle les cigares de son paternel et les bouteilles de whisky ou de vodka qui se trouvaient sur son bureau. Elle aimerait que cela la soulage, comme cela semble te détendre ; mais cela la fait quelque peu toussé, l’aidant alors à cacher les larmes qui commençaient à se montrer. Même l’odeur du tabac froid n’est pas quelque chose que sa santé semble apprécié ; elle aimerait te retirer cette clope qui se trouve aux creux de tes lèvres, pourtant, c’est ce bras que tu uses pour la protéger de la pluie qui attire son attention. Basculant légèrement la tête en arrière pour le regarder un instant, ses pupilles virevoltent ensuite en ta direction lorsque tu prononces ‘petit frère’. « Sunny ? » Instinctivement, son prénom lui échappe ; elle n’avait pas réellement réfléchit, c’est simplement sortit. Elle est convaincu que c’est ton frère, mais comment s’expliquer sans dire qu’elle l’a également vu à travers tes yeux. Elle se retrouve dans une impasse où on lui impose un dilemme ; elle doit choisir les bon mots, ne pas avoir la langue qui fourche maladroitement. Sa main se retrouve dans sa nuque, se la massant nerveusement. « Enfin, je veux dire… Est-ce qu’il s’appelle Sunny.. ? Vous ressemblez beaucoup à ce garçon… Il n’est pas très grand, les cheveux roux, très souriant. On dirait un soleil… Puis il parle japonais, du coup j’en déduisais… que c’était lui ? » Explication en partie réussie, malgré sa voix hésitante. Sa main à sa nuque part se poser sur son bras, se le frottant un peu comme pour se réchauffer. « Du coup si c’est lui… vaut mieux éviter d’aller chez vous oui. Il risquerait en effet de paniquer… et puis, ce serait mieux d’être plus présentable quand vous rentreriez chez vous. En commençant par la blessure à vos doigts. Oh elle avait remarqué tu sais, ces doigts un peu trop écorchés recouvert de ce liquide pourpre ; ce n’est pas passé inaperçu. Elle l’avait vu lorsque tu t’es ravisé d’attraper sa main qui t’étais destiné ; elle ne t’en a pas voulu, car au fond, elle en aurait sûrement fait de même si ses doigts avaient été aussi abîmés.

Puis elle tire un tissu à l’intérieur de son sac à main, le déchirant d’abord à l’aide de ses dents, puis de ses mains. Écoutant les paroles qui émanent d’entre tes lèvres à propos d’un possible bar ou restaurant ouvert, elle vient attraper en douceur cette main plus grande que la sienne qui servait de ‘parapluie’ ; commençant ensuite à bander tes doigts de son tissu déchiré.  « Je ne pense pas qu’on puisse trouver un restaurant encore ouvert à cette heure… » Simple déduction dû au fait que son paternel tient également des restaurants en plus des hôtels… « A la place d’aller chez vous… On peut aller chez moi, après j’espère que vous n’êtes pas allergiques aux chats, j’en ai trois. On pourra soigner vos mains et vous pourrez vous changer, ainsi que prendre une douche si vous le souhaitez. J’ai des vêtements pour homme, je ferais une lessive pour laver et sécher les vôtres. Après si les miens sont trop petits, j’emprunterai ceux de mon colocataire, je lui expliquerais... » Elle a toujours apprécié les vêtements pour hommes, le côté large et spacieux, elle s’y sent à l’aise bien que ce soit toujours trop grand pour elle. « Et puis… J’étais sur le chemin du retour lorsque je vous aie vu. Ce n’est pas très loin d’ici, donc si ça vous convient, ce sera toujours mieux que de tourner en rond à la recherche d’un endroit encore ouvert.. Et elle continue d’être sincère, évitant de tourner autour du pot. Si on ne peut pas aller chez l’un, autant aller chez l’autre ; pourtant elle préfère attendre ton avis avant d’entamer la marche qui pourrait vous menez jusqu’à sa demeure. Déchirant un autre bout de tissu, elle répète la même chose sur ta seconde main ; entourant simplement tes doigts de tissus pour arrêter les saignements et éviter l’infection.

« Par contre, ne le prenez pas mal, évidemment, mais… » Elle inspire un instant en prenant une légère pause. « Même si un jour vous me donnez votre véritable prénom, je ne pense pas être dans la capacité de vous donner le mien en retour. »  Elle revient sur la discussion à propos de votre identité, cela l’avait réellement perturbé. Elle sent son corps tremblé malgré la chaleur de son manteau et ce léger contact entre vos mains. « Je suppose, qu’il faudrait se faire mutuellement confiance, pour que je puisse vous le donnez… » Une main vient se poser sur le devant de ses yeux une fois qu’elle a fini de bandés tes doigts blessés, l’autre attrapant la bague qui se trouve au bout de la chaîne qui pend à son cou, la serrant soudainement dans sa main. Sa gorge se resserre, elle a l’impression d’étouffer. Les traits de son visage se déforment et elle se refuse de te montrer ce côté-là d’elle, ne pouvant faire autrement que de cacher son faciès avec une partie de son corps pour cacher ses yeux larmoyants ; elle essaye de garder une certaine fierté. Puis elle se vend, malgré sa méfiance, elle se vend parce qu’elle est sincère et qu’elle ne veut pas laisser une once d’espoir. « Je n’arrive pas à faire confiance en l’humanité. Alors, Nox Freyja sera probablement la seule identité que je pourrais vous donner. Ce n’est pas contre vous, c’est juste ainsi. C’est ce que –malheureusement- je suis.»

Puis un léger rire nerveux s’échappe. Sa main posée sur ses yeux se glisse dans sa chevelure bonbon, la repoussant en arrière en reniflant un instant ; et elle tourne légèrement les talons pour éviter de croiser ton regard et continuer la marche que tu avais commencé. Elle ne sait pas pourquoi elle parle autant, elle ne sait pas pourquoi lorsqu’elle est à tes côtés, elle peut en quelques sortes se confier. Tu la rends malade d’une drôle de façon Sick, c’est étrange mais elle semble plus fragile rien qu’à ta présence. Elle se vend à toi sans avoir confiance, peut-être est-ce dû à Sunny qu’elle a vu à travers tes yeux ? Non, il y a quelque chose d’autre qu’elle ne saurait décrire ; quelque chose qui vient simplement de toi, rien que toi. Mais ses souvenirs restent toujours confus, elle n’arrive pas à mettre la main dessus. Pourtant c’est fou, elle serait prête à mettre sa main à couper car elle a la certitude de t’avoir déjà croisé. Elle essaye de ne plus y penser ; à bas les questions sans réponses ; & le ciel lui, continue de verser toute sa peine et sa haine contre l'humanité, cachant désormais sa lune bien-aimée.
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