le blaze c'est son ilnam, devenu simba quand il a foutu les pieds à foxglove valley, aux alentours de ses quinze ans. aujourd'hui il en a vingt-et-un, et fêtera son anniversaire le 30 août. simba il a vécu en france toute sa vie, adopté par un couple de gonzesses adorables. il contrôle les relations et se prend pour un vrai cupidon, à jouer l'assistant-psychologue et à se nourrir des confessions entre deux cours à la fac. c'est le pétrichor qui l'a triggered et a fait de lui un myosotis, les orages du passé l'auront sans doute trop marqué.

à l'apothéose de son existence, simba ne vit que pour se défaire des inhibitions séculaires, imbriquées si profondément dans la société qu'elles en soulèvent des airs délétères aux relents austères et mortifères - gamin jeté en pâture dans la fosse aux lions, il en est ressorti roi des pirates et franc scélérat, criminel aux sourires fleuris et à l'âme adoucie
mais simba inhale la liberté et ne se laisse asservir que par ses propres désirs, animal sauvage qui a appris à lécher l'affection le long d'un couteau, plutôt que d'en être nourri à la petite cuiller
enfant-sauvage, adulte-mirage
et ses joues creusées par la tendre sailli de ses grimaces ne sont qu'emphasées d'affres qui l'auront, plus d'une fois, poussé dans des retranchements ébahis
c'est qu'il a l'air tendre, tout de gestes amoureux et de pétales de roses dans les cheveux - mais simba est un prédateur, loup caché sous les trémors d'un costume costume de brebis

il aurait voulu vivre dans les entrailles nécrosées d'une cité mal famée, une cicatrice fendant son oeil gauche en souvenir d'un bout de pain habilement subtilisé
à la place l'enfant de choeur s'est retrouvé sous les jupons d'un orphelinat catholique, à prêcher les louanges d'un dieu en lequel il n'a guère foi - pour lequel il n'a ni amour, ni adulescence

effervescence d'un trop plein de sentiments bousculés dans les tréfonds rosés de sa cage thoracique gangrenée d'épouvantes et c'est aux pieds de la vallée qu'il a embrassé son inéluctable évanescence, sous l'oeil bienveillant d'une lune aux penchants favoritistes

gamin-soleil énamouré des nébuleuses, il s'est mille fois imaginé chevauchant les astres, voyager de planète en planète - persuadé qu'il vient d'un ailleurs inaccessible, le genre étoile si lointaine que même le petit prince ferait pas le poids
le genre de paradis qui laisse sans voix

mais non simba il vit de prières bâclées, de dépendance et d'amour débordant de ses cils trop longs, trop féminins

i. né dans les entrailles de paris, abandonné sur le perron d'un orphelinat aux moeurs chrétiennes ancrées dans les murs. il y passera les douze premières années de sa vie, avant qu'un couple d'homosexuelles ne décident de l'adopter en dépit de son âge. il vivra sans figure parentale, considérant les deux jeunes femmes comme des amies plus que comme des mères. l'adoption n'avait pas été sans embûches, les effluves délétères de l'homophobie hantant les couloirs de l'orphelinat intimidant sans doute ses nouvelles mères.

ii. adolescence chaotique, l'homosexualité étant encore un sujet tendu - d'autant plus que les deux demoiselles ne l'ont pas conçu. moqueries répétées dans les confins du collège, les pensées sombres arpentant le fond de son encéphale le poussant plus d'une fois à vouloir mettre fin à ses jours. l'éducation prodiguée par ses mères contredit celle que lui a insufflé l'orphelinat, ajoutant à ses troubles.

iii. étouffé par la surprotectivité de ses mères, il les supplie de le laisser aller à foxglove valley. elles acceptent, à la condition qu'il y amène son frère adoptif, hansol.

iv. il vit aujourd'hui en collocation avec le frère susmentionné, suivant des études de psychologie aussi bien pour ses problèmes à lui (qu'il enterre précautionneusement à l'angle mort de sa conscience) que pour espérer régler, un jour, ceux d'autrui.

nota bene, ses souvenirs lui sont revenus dès qu'il en a eu l'occasion, l'odeur de la terre après un orage particulièrement virulent les ayant provoqué.