histoire
" You are the cancer spreading its wings
So selfishly unaware to the things
Resistance is fuel into my well-being
I feel my heart leaking "Elle a toujours senti que quelque chose manquait à sa vie. Pas l'argent, pas l'amitié, peut être même pas l'amour ou la simple considération de son existence. Elle n'avait jamais arrêté de chercher, jusqu'à se rendre compte de ce qui lui manquait.
Des souvenirs qu'il ne fallait, sans doute, pas déterrer.
Elle se réveillait, encore une fois, loin de tout. Elle avait quitté son pays natal avec ses parents ce mois-ci, en juillet, et ne pouvait se faire à la chaleur américaine qu'elle ne connaissait pas. Beryl n'a jamais voulu partir et tout abandonner, et elle s'était jurée qu'une fois qu'elle le pourrait, elle retournerait en Norvège pour retrouver le passé. Le passé, oui. Il était déjà trop tard.
On l'avait oubliée, encore une fois, et elle le savait. Son existence n'a jamais vraiment marqué personne ; toujours on la regardait dans la rue comme on reconnaissait un air familier à quelqu'un, puis on tournait la tête, sans se rendre compte de l'erreur. Elle avait conscience de n'être plus qu'une vague idée à chaque personne qui était entrée dans sa vie, mais ce n'était pas ce qu'elle cherchait. Elle cherchait les souvenirs, les endroits si chers à ses yeux où elle avait vécu des moments mémorables, encrés dans son cœur. Ces moments n'avaient rien de fabuleux, ni de magnifique, mais ils l'étaient à ses yeux.
Elle n'était pas retournée à Oslo, car elle savait qu'elle n'y retrouverait rien de bon. Elle savait que tout était fini, et que Lumia n'y serait pas. Elle n'y serait plus jamais.
Li rêvait d'un monde où elles seraient réunies encore, où tout serait à nouveau complet. Hélas, elle savait mieux que personne que plus rien ne serait aussi coloré, plus aussi vivant, plus aussi beau, et que plus elle y penserait, plus sa vision s’obscurcirait. Mais elle ne voulait pas le savoir, elle ne voulait pas oublier ou se séparer du fantôme de sa présence, elle seule qui semblait vouloir s'y raccrocher. Elle vivait toujours en guettant Lumia au coin d'une rue, à la vitre d'un café, dans une ruelle où elle passait pour aller travailler. Mais son illusion ne s'est jamais montrée que dans ses désirs les plus profonds d'être entière à nouveau.
Elle n'a jamais oublié, même en ayant réalisé que cette absence était toxique. Elle ne voulait plus perdre à nouveau, égoïstement, ce qu'elle considérait comme sien. Li continuait de vivre dans le mensonge, sans trop réfléchir à son présent et en rêvant toutes les nuits de son passé. Tout lui semblait livide et mort ; on l'aurait prévenue, elle s'était prévenue. Si on lui demandait aujourd'hui de raconter sa vie, elle s'arrêterait à dix-sept ans - le reste n'aurait été que quelques phrases sans aucun sens, un vide affolant aux yeux de quelqu'un qui profite de la vie.
Mais un jour, Beryl en eut assez. Elle voyait sa part d'elle-même diminuer dans sa vie, envahie par le souvenir récurent et le passé invasif, et se perdait elle-même. Elle ne mangeait plus, dormait plus, ne pensait même plus à se lever pour aller travailler dans un endroit dont elle ne savait même plus si elle l'appréciait ou pas. Alors elle a tout envoyé valser, elle a fait table rase du passé et a décidé qu'il fallait oublier. Les rumeurs qui circulaient autour de Foxglove Valley l'attiraient ; on y disait beaucoup en rapport, notamment, aux souvenirs. Si elle ne pouvait pas oublier d'elle-même, peut être que quelqu'un pourrait arracher ce passé de sa vie pour la laisser respirer, enfin. Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu, car pourquoi l'auraient-elles fait.
boîte à souvenirs
Nom ♦
UnknownPrénom ♦ Belial
Avatar ♦ Itori - Tokyo Ghoul
Nationalité ♦
UnknownOccupation ♦
Unknown" Human mortality is a test on our memory "Elle se rappelait de cette vision d'horreur quand elle a baissé les yeux, tout ce sang qui pendait à ses poignets, toutes ces cicatrices. Elle se rappelait la panique, l'envie de vomir, le dégoût profond et le désarroi qui l'avait poussée si loin dans ses actes. Un visage lui revenait alors en tête, familier mais étranger à la fois; et quand elle relevait le regard il était là, la contemplant d'un œil avide de plus de détresse encore, un ruban rouge attachant sa longue crinière brune. Le démon.
Elle se rappelait plus tard de ses mains froides et blanches, de sa chevelure sombre ballotée par le vent d’autonome, de ce même ruban rouge noué autour de son poignet. Ses traits s'étaient faits plus précis, plus fins et délicats, sa peau blanche comme les premières neiges. Ses yeux écarlates et fins semblaient s'être épris d'une certaine douceur ; ses lèvres rosées restaient silencieuses, ourlées dans un sourire presque carnassier, qui semblait murmurer les pires horreurs du monde - mais Belial ne savait les entendre, elle qui reniait les mensonges. L'odeur du sang, métallique et froide, remontait de nouveau à ses sinus. Elle pouvait lire enfin sur ces lèvres mensongères, tandis qu'une voix sourde et aussi légère qu'une brise se glissait à ses oreilles, sifflant et ricanant devant son air béat et perdu.
" Si tu ne peux vivre sans moi, alors je te laisserais mourir. "